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Citations sur Une anthologie de la poésie féminine : Quand les femmes p.. (54)

L’ALOÈS

Au bout de l’amour il y a l’amour
Au bout du désir il n’y a rien.
L’amour n’a ni commencement ni fin.
Il ne nait pas, il ressuscite.
Il ne rencontre pas, il reconnaît.
Il se réveille comme après un songe
Dont la mémoire aurait perdu les clefs.
Il se réveille les yeux clairs
Et prêt à vivre sa journée.
Mais le désir insomniaque meurt à l’aube
Après avoir lutté toute la nuit.

Parfois l’amour et le désir dorment ensemble
Et ces nuits-là on voit la lune et le soleil.

Liliane WOUTERS, 1983
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ODE À L’AMANT

Tu es la vigueur du soleil
Et ta sève embaume,
Elle est un ruisseau de Mai sous l'aubépine,
Plus douce que la fleur du sureau.
Tu te dresses et tu es la force de la forêt,
Son mouvement dans la lumière.
Ta poitrine est rude sous ma joue,
Tes reins blessent mes mains nouées,
Tu es rude comme un chêne.

Je t'ai baisé comme un rouge-gorge dans ma main,
J'aime la tiédeur de ton corps dans ma main.
Je me rassasie de ton odeur sauvage ;
Tu sens les bois et les marécages
Tu es beau comme un loup (…)
Je louerai ta brutalité,
Le sanglot rauque de ta chair ;
Je louerai ta sève immense
Où l'univers est en puissance.
Je louerai tes poings et comment ils se dénouent
Tout à coup quand tu retombes
Au creux d'une épaule,
Plus doux qu'un petit enfant
Et plus innocent qu'un ange.

MARIE DAUGUET, 1926
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Je suis née au milieu du jour,
La chair tremblante et l'âme pure,
Mais ni l'homme ni la nature
N'ont entendu mon chant d'amour.

Depuis, je marche solitaire,
Pareille à ce ruisseau qui fuit
Rêveusement, dans les fougères
Et mon coeur s'éloigne sans bruit.

Cécile Sauvage.
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VERS D’AMOUR

Tu gardes dans tes yeux la volupté des nuits,

O Joie inespérée au fond des solitudes !

Ton baiser est pareil à la saveur des fruits

Et ta voix fait songer aux merveilleux préludes

Murmurés par la mer à la beauté des nuits.

Tu portes sur ton front la langueur et l’ivresse,

Les serments éternels et les aveux d’amour,

Tu sembles évoquer la craintive caresse

Dont l’ardeur se dérobe à la clarté du jour

Et qui te laisse au front la langueur et l’ivresse.

Renée VIVIEN, Cendres et Poussières, 1902
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LA SINCÈRE

Veux-tu l'acheter ?
Mon coeur est à vendre.
Veux-tu l'acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l'a fait d'aimant ;
Tu le feras tendre ;
Dieu l'a fait d'aimant
Pour un seul amant !

Moi, j'en fais le prix ;
Veux-tu le connaître ?
Moi, j'en fais le prix ;
N'en sois pas surpris.

As-tu tout le tien ?
Donne et sois mon maître.
As-tu tout le tien,
Pour payer le mien ?

S'il n'est plus à toi,
Je n'ai qu'une envie :
S'il n'est plus à toi,
Tout est dit pour moi. (...)

L'âme doit courir
Comme une eau limpide ;
L'âme doit courir,
Aimer et mourir.

Car pour nos amours
La vie est rapide,
Car pour nos amours
Elle a peu de jours.

Marceline DESBORDES-VALMORE
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Comme autrefois le poète Racan, je soutiendrais volontiers que la prose n’est que de la marche quand la poésie est la danse même…

Avant-propos de Françoise Chandernagor
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Ton baiser a la splendeur éclatée des érables
À la saison des grands départs d'oiseaux
Quand leurs graines ont pris le large
Sur les vents qu'elles empourprent

Je t'aime dans la profondeur des nuits.


Juliette Darle.

En cette journée de la Femme, quoi de mieux que de mettre en valeur une femme poète méconnue, pourtant très engagée pour faire découvrir à tous la poésie.
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S'il te plaît de savoir jusqu'où
Irait mon amour triste et fort,
Jusqu'où, dans son terrible essor,
S'avanceraient , à pas de loup,
Le long de ton destin retors,
Mon besoin, mon désir, mon goût
De ta pensée et de ton corps:

Je t'aimerais même fou,
Je t'aimerais même mort.

Anna De Noailles
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Hymne au bien-aimé (extrait)

Je te retrouverai dans les vignes ardentes,
Dans la mûre si lourde aux doigts de la chaleur,
Dans le parfum du foin et des roses brûlantes,
Et dans le tiède sol et dans les fruits en fleur.

Je te désirerai dans les plantes de l'ombre,
Je te savourerai dans le pain du matin,
Je boirai ta douceur au coeur de la nuit sombre,
Et dans le fleuve beau, je verrai ton destin.

Je te respirerai dans les vents de l'automne,
Dans les vents où tournoient les fous insectes d'or,
Ivres, dans le verger qui s'effeuille et rayonne,
D'avoir goûté les fruits et pressenti la mort.(...)

Hélène Picard (1873-1945)
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Rencontre

Deux êtres humains en marche
l'un vers l'autre sur la terre
t'ouvrent l'espace et le temps

C'es juste au milieu du pont
que leurs chemins se rejoignent
Le fleuve qui passe emporte

leurs images parallèles

Juliette Darle (poème inédit )


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