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EAN : 9782709635400
480 pages
J.-C. Lattès (30/09/2015)
4/5   39 notes
Résumé :
En 1852, à l’âge de seize ans, Cixi (également appelée Tseu-Hi) fut retenue comme l’une des nombreuses concubines de l’empereur Xianfeng. À la mort de celui-ci en 1861, leur fils de cinq ans lui succéda sur le trône. Aussitôt, avec la complicité de l’impératrice officielle qui n’avait pas d’héritier mâle, Cixi organisa un coup d’État contre les régents, ce qui fit d’elle la véritable souveraine de la Chine.
Pendant quarante ans, Cixi transforme la Chine médié... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Au milieu du XIX ème siècle , alors que la Chine est dirigée par les Qing (Mandchous), la petite Cixi est introduite à la cité impériale en tant que concubine de l'empereur Xiafeng. Après des mois dans l'anonymat, elle attire le regard de l'empereur auquel elle donne un fils, Tongzhi. le seul qu'il aura avant sa mort précoce. Cixi devient impératrice douairière. Il est temps d'écrire l'histoire.

Biographie remarquable, extrêmement bien documentée . le personnage de Cixi a laissé des sentiments ambivalents mais ici , l'auteure prend le biais de la réhabilitation.
A travers cette bio, c'est un tournant de l'histoire de la Chine qui nous est compté. L'ouverture du pays aux étrangers , entrainant les guerres de l'opium et le saccage du palais d'été qui meurtrit encore aujourd'hui la société chinoise , l'abandon de façon homéopathique des valeurs confucéennes et parallèlement l'émancipation toute relative elle aussi des femmes , les premières relations diplomatiques , les comptoirs maritimes , dont Hong Kong, le réseau ferré, la haine de l'occident et notamment des chrétiens à travers la révolte des Boxers, les invasions japonaises...
C'est un livre passionnant, qui au delà de l'impératrice , explore les mentalités chinoises et sa société, ses différences avec l'occident, les complots et intrigues internes.
L'image d'une Cixi prête à tout pour accéder au pouvoir est fortement polie ici , par opposition à celle de la seule impératrice officielle de l'histoire de la Chine , Wu Zeitang (autour de l'an 700) qui elle a massacré tout ce qui pouvait l'approcher et nuire à sa destinée.

Un livre assurément référence pour qui s'intéresse à cette femme hors du commun ou tout simplement à l'histoire de la Chine , à un tournant de son histoire.
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Jung Chang nous propose de faire la connaissance de Cixie qui régna sur la Chine pendant près de cinquante ans avec une poigne de fer.
Née en 1835 dans une famille mandchoue plutôt à l'aise financièrement, Cixie passe son enfance dans une petite maison des Hu-tong, réseau d'étroites et paisibles ruelles au coeur de Pékin.
Rien ne laissait supposer que la fillette serait choisie par l'empereur Xianfeng en 1852 pour rentrer dans le harem impérial et deviendrait l'une des femmes les plus importantes de son époque. Sa chance fut de donner le premier descendant mâle à l'empereur, à quoi s'ajouta, pour sa fortune, le fait que l'impératrice Zhen la prenne sous son aile afin de la protéger des jalousies ambiantes.
Avec un sens inné pour les affaires d'état, elle prendra à la mort de l'empereur le pouvoir en fomentant un véritable coup d'état avec le soutien de Zhen.
Quand Cixi accède au pouvoir, elle demande l'aide des Anglais et des Français pour pacifier la Chine, en butte à des révoltes suite à la guerre de l'opium. L'ouverture des ports et le commerce avec les Occidentaux ont découlé de cet affrontement. Elle comprend très vite les retards de son pays et combien les échanges commerciaux vont permettre l'enrichissement de celui-ci. Elle saura gérer diplomatiquement son Grand conseil, où siègent réformateurs et fonctionnaires réactionnaires formés à l'école de Confucius. Néanmoins, elle dotera son pays d'une armée et d'une marine modernes, permettra l'installation du télégraphe, de l'électricité, du chemin de fer et cela non sans peine, la Chine etant un objet de convoitises pour les Européens, les Russes et, plus encore, pour les Japonais.

Ce livre est avant tout la passionnante biographie de l'une des femmes les plus puissantes de Chine.
Pour ma part, j'y ai vu le destin hors norme d'une une pionnière du pouvoir féminin, championne de la libération moderne de la femme, créatrice d'une refondation de la puissance chinoise.
L'écriture fluide en permet une lecture tout à fait agréable.

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Je croyais que c'était un roman, ce ne fut pas le cas. du coup j'avais un peur de rien comprendre à ce livre, car je ne suis pas experte de la Chine. Crainte absurde, car même sans de réelles connaissances sur ce pays ce livre est parfaitement compréhensible et se lit aussi facilement qu'un roman. En effet, il est clair, simple et l'auteur glisse de temps à autre quelques rappels pour rappeler au lecteur qui est le personnage et quel est sa fonction.

Le livre :

Comme l'indique le livre nous allons aborder ici la vie de Cixi. Qui est Cixi ? Au départ une jeune fille dans le gynécée de l'empereur chinois Xianfeng qui un jour va devenir impératrice douairière (avec la femme officielle de feu l'empereur) grâce à la succession de son fils Tongzhi sur le trône de Chine et un coup d'état. Mais vous vous en doutez pour qu'un livre s'attarde sur cette femme ce n'est pas parce qu'elle fut femme et mère d'empereur, pour rentrer dans l'histoire ce n'est généralement pas suffisant.
En fait si ce livre s'attarde sur ce personnage puissant et fort c'est bien parce qu'elle a marqué la Chine de par sa politique.
Et quelle est sa politique ? Une politique d'ouverture sur l'extérieur, d'enrichissement, de modernisation; avènement chemin de fer, renouvellement armée, école,... Quoi qu'il en soit loin de l'idée que suppose cet article sur Herodote.net, même s'il est vrai qu'au début elle se heurtera au conservatisme des chinois.

D'ailleurs, on dit souvent que cette période de modernisation a commencé après la guerre avec les puissances étrangères (guerre des Boxers) qui ont tous cherché à récupérer un morceau de la Chine, d'où la guerre en fait. Cela étant c'est un raccourci où je mets en garde, car la modernisation du pays se fera avant cette guerre et même avant la fameuse « réforme des cent jours » qui devait ouvrir selon des historiens la Chine sur une ouverture de type japonais, et que pour beaucoup Cixi a empêché par le fait qu'elle a dépossédé de ses pouvoirs l'empereur Guangxu (son neveu qui a succédé à son fils décédé).
En fait elle n'a pas cherché à empêcher les réformes ni à refermer la Chine sur elle-même d'ailleurs. Mais son neveu étant faible de caractère et étant un pantin aux mains de conseillers peu scrupuleux, serait vite devenu un empereur fantoche aux mains des japonais qui avaient des vus sur la Chine, et Cixi ne supportant pas de voir une ingérence japonaise en terre chinoise comme ils l'ont fait en Corée peu avant, a préféré « détrôner » officieusement son neveu l'empereur - qui par ailleurs avez pour projet de l'assassiner – pour sauvegarder la dynastie et la Chine. Il est vrai cependant que les réformes seront plus importantes après cette période de trouble.

Comme vous le voyez avec ce petit aparté et même sans connaître l'histoire chinoise ce livre apporte une autre histoire de la Chine et de cette impératrice. Elle n'est pas cette impératrice hostile voire incompétente que peuvent laisser paraître d'autres sources, au contraire ! Elle a initié la Chine à l'ouverture, elle a envoyé à l'étranger d'innombrables chinois, participé à l'éducation du peuple, favoriser la presse, et n'a pas hésité à offrir des postes clés à des étrangers. D'ailleurs à la fin de sa vie/son règne, elle lancera des réformes pour faire de la Chine une monarchie constitutionnelle, hélas la dynastie ne lui survivra que de 3 ans.

Bon, tout ça c'est très bien, mais ce livre va plus loin encore puisqu'on va aussi découvrir tout ce qui faisait le pays à cette époque : son conservatisme ; ses révoltes ; certaines de ses coutumes que ça soit les déplacements royaux, les obsèques, les morts ; la mentalité par moment assez superstitieuse, archaïque (voir combattants guerre des Boxers, ou rumeurs sur les chrétiens) voire extrêmement fidèle aux pays, ou encore le contexte international autour de cette Chine ancienne et à la fois nouvelle. Car oui ! l'histoire de ce livre ne s'arrête pas à la Chine, par exemple l'auteure abordera très vite la question de l'esclavage chinois dans certaines partie du globe.

Bref. C'est vraiment un livre enrichissant pour celui qui ne connaît pas la Chine ou pour celui qui connaît de cette impératrice ce qui est communément admis. Là, il y a fort à parier que la personne reverra du tout au tout ses positions.

En résumé c'est un livre que je conseille car d'une part il est très bien fait et facile d'accès (j'ai oublié de dire qu'il y a même des photos dedans), d'autre part parce qu'il apporte de riches connaissances sur l'Asie, et ensuite parce qu'il est juste très intéressant. C'est vraiment le livre qu'on lit avec plaisir de par la richesse de ses sources, son écriture, son renouveau d'une vision…
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Cixi a 16 ans lorsqu'elle devient la concubine de l'empereur Xianfeng. A la mort de celui ci, elle organise un coup d' Etat sans effusion de sang. Elle fait reconnaître empereur son fils Tongzhi. Elle devient ainsi impératrice douairière avec l'impératrice officielle Zhen. Elle va désormais diriger la Chine d'abord derrière son fils et ensuite derrière son fils adoptif Guangxu.
La Chine est un immense pays arriéré, convoitée par les puissances occidentales. L'objectif de Cixi est triple : s'assurer le pouvoir avec l'appui de certains dignitaires, avec la mise en oeuvre d'une politique modérée qui limite l'utilisation de la force et de la cruauté. le deuxième volet de sa politique vise les relations avec les occidentaux. Il faut limiter leurs ambitions territoriales. Mais, la Chine doit s'incliner par manque de puissance militaire et céder au Japon la Mandchourie et aux occidentaux des ports avec des concessions. Mais, l'ouverture à l'Occident est indispensable. Les exportations , les taxes douanières permettent à la Chine de s'enrichir. Dernier objectif : la modernisation du pays. Cela veut dire construire des voies ferrées, envoyer des jeunes étudier à l'étranger, recevoir les ambassadeurs étrangers à la Cour.
La biographie de Jung Chang permet de suivre la vie quotidienne de Cixi. Nous pénétrons dans les appartements des femmes de la Cité interdite. Jamais, Cixi ne pourra franchir certaines portes, de nombreuses pièces lui sont interdites. Une grande partie de la Cité interdite lui est inconnue. Toujours dissimulée derrière un paravent, elle peut voir les hauts dignitaires et les ambassadeurs se prosterner devant l'empereur. Nous la suivons sur les chemins de l'exil vers le Palais d'été sa résidence favorite. Elle est suivie par des centaines de serviteurs et les célèbres eunuques. Certains sont très-et même trop- proches d'elle et le paieront de leur vie. Comme c'est la coutume chez les mandchous, elle n'a pas les pieds bandés. Elle interdit cette coutume en Chine mais l'application en est très lente. Elle essaie d'ouvrir la Cour impériale à l'extérieur. Elle invite les femmes des délégations étrangères. Elle se lie en particulier avec la femme de l'ambassadeur américain Sarah Conger. Elle accepte que Katharine Carl fasse son portrait. Elle se fait photographier. Elle adore la musique et les interminables opéras chinois. Elle peint et fait de la calligraphie.
Mais qui est réellement Cixi ? Une concubine ambitieuse ? Une femme aux remarquables qualités politiques malgré sa maîtrise limitée de l'écriture chinoise ?
Cixi a eu beaucoup de détracteurs. Jung Chang exagère peut être ses qualités. Cependant, son livre nous permet de mieux connaître l'histoire mouvementée de cet immense pays. Une plongée dans une Chine disparue et qui fait encore rêver.
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Cixi, femme qui mérite d'être connue et reconnue car en avance sur son temps, son pays et quelque part féministe.
On peut aussi dire que c'est une main de fer dans un gant de velours.
Ce livre écrit à la manière d'un roman retrace l'histoire de cette femme mais aussi de la Chine. Personnellement j'ai appris beaucoup de choses : notamment que les Européens, les Japonais et autres Russes ont voulu dépecer la Chine et franchement je me dis qu'heureusement cette femme a su manoeuvrer pour tenir tête à tout ce petit monde. de plus, à cette époque une femme au pouvoir c'était mal vu.
En plus de se battre au niveau mondial il a fallu qu'elle se batte contre les siens et les vieilles coutumes.
Bref, c'est un livre riche d'enseignements, bien écrit (des fois les biographies historiques sont imbuvables) et accessible à tous ceux qui s'intéressent à ce pays.
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critiques presse (1)
LaPresse
08 mars 2016
Fruit d'un travail de 10 ans, cette nouvelle interprétation, plus féministe, remet quelques pendules à l'heure.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De fait, les rapports du prince Gong et le retrait des troupes franco-britanniques de Pékin venaient de convaincre Cixi que la Chine pouvait très bien entretenir avec l'Occident des relations amicales. Elle fit en tout cas son possible pour y parvenir. Elle se posa en toute honnêteté des questions cruciales : une politique d'ouverture et de commerce avec l'étranger nuirait-elle forcément à la Chine ? N'y aurait-il pas de bénéfices à en tirer ? Ne pourrait-on pas en profiter pour résoudre les problèmes internes de l'empire ? Une telle fraîcheur d'analyse donna le ton du règne de Cixi, qui s'apprêtait à sortir la Chine de l'impasse où l'avaient conduite la haine dévorante de l'empereur Xianfeng envers les Occidentaux et un siècle de repli sur soi. Cixi allait engager l'empire sur une nouvelle voie en l'ouvrant à l'extérieur.
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L'invention moderne la plus notable dont la Chine ne voulut ni en 1875 ni les années suivantes fut encore le chemin de fer. On touchait là presque à la religion de l'empire. Déplacer les nombreuses tombes d'ancêtres édifiées avec dévotion par les familles dans le respect du "feng-shui" et disséminées par tout le pays eût été hors de question. On ne pouvait pas songer non plus à les laisser en l'état à proximité d'une voie ferrée : la population chinoise était convaincue que le passage des trains troublerait le repos des morts. Cixi elle-même tenait les tombes pour sacrées.
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Le répertoire de l'opéra de Pékin s'élargit considérablement sous l'impulsion de Cixi. Elle remit au goût du jour des drames passés de mode. Elle fit exhumer des livrets des archives de la cour en vue de leur adaptation aux airs à la mode. Ce fut en se pliant de son mieux aux directives de Cixi que Wang Yaoqing, un acteur et compositeur, donna une plus grande ampleur musicale à l'opéra de Pékin. Encouragé par les largesses de Cixi, il révolutionna le genre en accordant enfin aux personnages féminins (interprétés par des hommes comme lui) des rôles dignes de ce nom. La tradition les cantonnait jusque-là aux utilités : les acteurs incarnant des femmes ne jouaient pas la comédie mais se contentaient d'entonner un chant guindé. L'apparition des premiers rôles féminins dans un opéra de Pékin constitua une innovation sans précédent.
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P. 418 : Elle assistait sans faute aux audiences accordées aux dames [étrangères], mais jamais à proximité immédiate de l’impératrice douairière ou de l’empereur […] elle se tenait toujours en retrait, entourée de ses dames de compagnie, et s’en allait dès qu’elle le pouvait sans attirer l’attention […] l’été, nous la voyions parfois errer sans but avec ses domestiques à la cour. Elle présentait l’aspect de quelqu’un de doux, réservé, débonnaire, craignant sans cesse de s’imposer et n’ayant de place nulle part, ni de part à rien. Et la voilà maintenant impératrice douairière
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Le christianisme, qu'il tenait malgré tout pour une doctrine valable, lui répugnait en raison de l'hypocrisie qui s'y attachait : "Les occidentaux prêchent "l'amour de Dieu" et "l'amour de l'humanité" en ayant vraiment l'air d'y croire. A côté de cela, ils déclenchent des guerres, armés de canonnières et de canons, en vue de conquérir des peuples par la force, en plus de répandre l'opium, un poison pire que la peste, parmi les Chinois - rien que par appât du gain. Il semblerait que l'amour de Dieu ait moins de réalité que l'amour du gain."
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Les Soeurs Song : trois femmes de pouvoir dans la Chine du XXe siècle Jung Chang trad. Odile Demange Éditions Payot
La vie extraordinaire des trois brillantes soeurs Song, figures dominantes de la Chine du XXe siècle. Après des études aux Etats-Unis, l'aînée Ailing épouse un puissant homme d'affaires chinois, la cadette Qingling se marie avec le père de la Chine moderne Sun Yat-sen, et la benjamine Meiling, avec le généralissime Chiang Kai-shek. ©Electre 2021
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