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EAN : 9782843047015
197 pages
Zulma (09/04/2015)
3.53/5   32 notes
Résumé :

Étourdissante de liberté rebelle, de beauté et d’intelligence, Eileen Chang commence sa carrière d’écrivain à vingt ans, entre Hongkong et Shanghai, au plus fort de la guerre sino-japonaise. À la fois portée par un souffle de liberté venu d’Occident et pénétrée de culture traditionnelle, elle déploie tout son art d’observatrice romanesque dans cette Chine en mutation.

C’est le cœur battant qu’on entre dans l’univers de ces Deux brûle-parfums, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre s'appelle Deux brûle-parfums comme il aurait pu s'appeler deux bulles de savon. Il rassemble deux romans fugaces et poétiques sur la vie à Hong-Kong au début du XXè siècle, dans ce style un peu éthéré qui caractérise à mes yeux la littérature asiatique.

La vie n'est pas facile là-bas à cette période-là, qu'on soit homme ou femme, Occidental ou Chinois, riche ou pauvre... Il y a des malheurs pour tous les goûts, même pour les amoureux ordinaires qui veulent juste profiter de leur nuit de noce.

Chaque histoire pourrait se résumer en quelques lignes, et le talent d'Eileen Chang tient à sa façon de décrire les émotions et les ressentis sans jamais les nommer, ou de créer progressivement l'ambiance délétère qui rendra le dénouement possible. Sous des dehors légers et beaux, elle montre la cruauté et la folie des personnages.

Je ne suis pas sûre que ces brûle-parfums éclaireront longtemps mes rêves, mais ils ont joué leur rôle : m'éclairer quelques instants, sur la nature humaine et la vie coloniale, mais aussi m'éclairer tout court par leur simple beauté.

Challenge Multi-Défis
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Deux courts romans de l'écrivaine chinoise Eileen Chang (1920-1995), écrits en 1943,se déroulant à Hong-Kong, à l'époque coloniale et retraçant les mœurs chinoises et anglaises d'une époque révolue.
Le premier récit est l'histoire d'une jeune collégienne, qui pour pouvoir poursuivre ses études à Hong-Kong, va demander l'aide de sa tante, une ancienne courtisane, bannie de la famille.Le marché conclu entre la jeune fille et la tante sera cruel...
Le deuxiéme, un récit encore plus cruel.Un anglais dans la quarantaine, professeur d'université respecté de la South China University s'éprend d'une jeune fille d'origine irlandaise,élevée dans une stricte discipline ,n'ayant aucune notion du désir sexuel d'un homme normalement constitué .La nuit de noce, épouvantée, elle s'enfuit le moins discrètement possible, laissant derrière elle, une image publique de mari pervers....
Dans la première histoire,la femme,dans la deuxiéme, l'homme se font prendre dans les nœuds du mariage.Les brûle -parfums brûlent le temps du récit et s'éteignent avec la fin, laissant le personnage avec son destin scellé.
Deux histoires originales,trés bien écrites,trés belle lecture,aux éditions Zulma(maison d'édition dont je raffole )!
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Deux longues nouvelles, ou courts romans composent ce livre. Dans le premier, une jeune femme, Wei-lung vient solliciter une tante inconnue, considérée un peu comme la honte de la famille, de l'aider à rester à Hongkong pour terminer ses études, alors que la famille repart pour Shanghai. Madame Liang, accède au final facilement à la demande de Wei-lung, pensant d'une façon très cynique y trouver son compte. Wei-lung va découvrir un monde très loin de celui qu'elle a connu jusque-là, avec des dangers et tentations qu'elle ne soupçonnait pas.

Dans le deuxième texte, c'est un respectable professeur anglais de Hongkong qui se trouve soumis à une tentation trop forte, en la personne d'une jeune fille de bonne famille, qu'il ne peut s'empêcher de vouloir épouser. A ses risques et périls…

Les textes d'Eileen Chang, ironiques et brillants, décortiquent les âmes, les sentiments, les apparences sociales, les égoïsmes et stratégies. L'amour semble être une duperie, ne mener qu'à la catastrophe, au malheur. Sa peinture de la société anglaise est un peu moins convaincante, peut-être un peu caricaturale, même si elle pointe une hypocrisie, une façon d'éduquer les filles et de poser les rapports entre les hommes et les femmes basé sur des mensonges. Mais au final, les façons de faire chinoises, plus pragmatiques et franches, ne sont pas moins cruelles et destructrices sur les êtres. Il semble difficile, voire impossible de bâtir des relations sincères, sans arrière-pensée, sans instrumentaliser l'autre. le poids de la famille, des structures sociales, de l'argent, des convenances, est très lourd.

Eilleen Chang écrit des textes dans lesquelles les relations amoureuses occupent une place centrale, mais totalement dénués de tout sentimentalisme. Sa plume est acérée, son oeil ne laisse rien échapper. C'est cruel sans doute, mais elle n'est pas dépourvue d'intérêt, voire d'empathie avec ses personnage, et il y a un certain humour malgré tout. Un ton et une écriture vraiment très personnel en font un auteur passionnant. Dommage que ses romans et nouvelles ne soient pas plus traduits en français.
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Je me replonge avec plaisir dans les magnifiques nouvelles de Zhang Ailing avec ces deux brûle-parfums.

Cette auteure avait un talent fou et ce, dès l'âge de 23 ans, moment où elle a écrit ces deux nouvelles ainsi que ses oeuvres principales, nouvelles qui donnaient un très bon aperçu de son style et des thèmes qui lui tenaient à coeur.

Dans le premier brûle-parfum, Zhang Ailing nous narre le destin de Ge Weilong, jeune fille à Hongkong prise en charge par sa tante madame Liang. Zhang Ailing nous fait le portrait âpre d'une désillusion, d'une amiureuse déconvenue et désabusée dans ce Hongkong colonial étouffant.

Dans le deuxième brûle-parfum, nous intégrons le cercle des expatriés avec Luojie (Georges ?) Et sa nouvelle femme Suxi (Suzy ?). Là aussi il est question de désillusion et de destin brisé. La plume de Zhang Ailing est acérée et la critique envers une éducation extrêmement prude bien sévère (ce thème sera d'ailleurs repris par Ian McEwan dans son roman "Sur la plage de Chesil"). Nous y voyons une jeune femme ignorante de la vie maritale, ce qui portera de grands préjudices à son mari.

Zhang Ailing a une plume exquise, ses métaphores sont magnifiques et ses descriptions minutieuses. Elle nous donne moults détails sur les paysages, les vêtements, et installe une ambiance si particulière. Elle met en avant des destins de femmes, souvent malheureux, des femmes qui souhaitent s'échapper des carcans traditionnels mais rattrapées par la société étouffante, que ce soit la société chinoise ou celle formée par les étrangers en Chine.

La narration de ces deux brûle-parfums est très intéressante puisqu'elle commence en allument ce fameux brûle-parfum et se termine quand ce dernier s'éteint. Ce format nous montre que le temps nous est compté, que nous allons vers une fin inéluctable. Cela ajoute une tension dramatique au récit.

Je conseille de tout coeur à tous de découvrir Zhang Ailing, une auteure prodigieuse et intemporelle ! (En espérant que la traduction soit à la hauteur de la version originelle, mais je dois avouer que traduire une oeuvre de cette auteure est un exercice particulièrement difficile).
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Au début de chacun des deux courts romans, l'autrice nous invite à allumer des copeaux d'aloès dans un brûle-parfum. Quand ils seront consumés, l'histoire sera terminée.

Les deux récits se situent dans le Hong Kong colonial du début du XXe siècle, au sein de la communauté chinoise d'une part et dans le milieu des colons britanniques d'autre part. Les personnages principaux, une jeune Chinoise et un Anglais d'âge mûr, sont tous les deux bernés par les mirages de l'amour et confrontés à la perte de leurs illusions, impuissants à réagir malgré les signes annonciateurs d'une catastrophe.

Le premier brûle-parfum m'a semblé assez classique et ne m'a pas complètement convaincue, mais le second m'a agréablement surprise. le style reste délicat, mais j'ai trouvé ce dernier texte plus original et touchant. L'histoire de ce professeur sans envergure dont la routine est bousculée par un mariage (pour le pire seulement) pourrait être comique si elle n'était pas aussi cruelle.
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critiques presse (1)
Bibliobs
03 juin 2015
Dans un Hong-Kong estival, où tout corps solide semble flotter dans un brouillard étouffant, les larmes de Wei-lung ajoutent à l’humidité le goût salé du désenchantement.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mais oui, (...) je suis une sang-mêlé, moi aussi j'en souffre. Regardez, les seuls partis que nous pourrons trouver, ce sont des garçons comme nous. Certainement pas des Chinois, parce qu'avec notre éducation étrangère nous ne pouvons pas nous entendre avec les Chinois de souche. Pas des étrangers non plus ! Lequel parmi les Blancs qui vivent ici n'a pas de préjugés raciaux ? Et même si l'un d'entre eux voulait un tel mariage, la société s'y opposerait. Celui qui épouse une Orientale, il peut faire une croix sur sa carrière. Personne, de nos jours, ne serait encore assez stupidement romantique pour s'y risquer."(p.69/70)
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Madame Liang enfila ses mules, jeta son mégot dans un pot d'azalees, puis elle s'en alla. L'azalee était couverte de fleurs, serrées et denses. Le mégot tomba sur l'une d'entre elles dont les pétales roussirent en un instant.
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Retrouvez chez vous, s'il vous plaît, un vieux brûle-parfum de famille, tout constellé de vert-de-gris, allumez-y des copeaux d'aloès et écoutez-moi vous raconter une histoire de Hongkong d'avant-guerre : lorsque les copeaux auront fini de brûler, mon histoire, elle aussi, sera terminée.
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La vraie vie, la vie humaine faite de chair et de sang, lui faisait peur. Évidemment, les êtres humains sont vivants, même si nous préférons nous en souvenir le moins souvent possible.
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Le monde entier paraissait une dent cariee, engourdie et sans grande sensation, hormis une douleur sourde, quand le vent se levait.
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Videos de Eileen Chang (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eileen Chang
Laure Leroy - Zulma .A l'occasion du Salon du Livre 2014, Laure Leroy, directrice des éditions Zulma vous présente : Hubert Haddad "Géométrie d'un rêve" http://www.mollat.com/livres/hubert-haddad-geometrie-reve-9782843047206.html Nii Ayikwei Parkes "Notre quelque part" http://www.mollat.com/livres/parkes-nii-ayikwei-notre-quelque-part-9782843046759.html Eileen Chang "Love in a Fallen City : Ah Hsiao est triste en automne" http://www.mollat.com/livres/zhang-ailing-love-fallen-city-9782843046926.html Notes de Musique : Tres Tristes Tangos/Unknown Album/Planta Baja. Free Music Archive.
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