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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pourquoi avoir oublié ce gros livre dans ma bibliothèque?
Je ne sais pas...
L'auteur Jun Chang, est née à Yibin , dans la province du Sichuan en 1952.
Victime de la Révolution Culturelle , elle a été brièvement garde rouge à l'âge de 14 ans, puis «  docteur aux pieds nus »,ouvrière dans la sidérurgie et électricienne avant de devenir étudiante en anglais et, plus tard, professeur d'anglais.

Cette petite - fille d'une concubine et d'un « Seigneur de guerre, » fille de hauts responsables communistes vivra dans un «  cocon » de privilèges jusqu'en 1965...
Elle nous conte le destin de sa famille , notamment l'histoire vraie de trois générations de femmes sur près d'un siècle, Yu- fang, sa grand - mère née en 1909, sous l'ancien régime dont les pieds furent bandés afin de la rendre plus attirante ,elle en souffrira toute sa vie, concubine d'un seigneur de guerre en Mandchourie avant d'épouser un médecin du plus double de son âge...le docteur Xia.
Sa mère, Ba Quin née en 1931, qui grandira sous l'occupation japonaise et deviendra militante communiste dés l'âge de 15 ans .
Elle épousera un cadre du parti au Sichuan où la famille s'établira, un couple d'apparatchiks craints et respectés parce que Purs et intraitables , surtout son père....
La révolution culturelle arrive avec son cortège de persécutions sans fin, de dénonciations , de jalousies meurtrières, de disparitions, de suicides , de terreur , de famine ....
L'auteur voit ses parents internés, battus , retenus dans un camp de rééducation à la campagne .
Elle aussi est déportée à la campagne ....
Un grand livre passionnant, riche, qui nous apprend vraiment beaucoup sur l'histoire de la Chine, de la vieille Chine à nos jours avec ses années d'enfer, du début du XX° à nos jours.

C'est un récit fascinant , bien écrit , fourmillant d'informations politiques, qui mêle l'Histoire avec un grand H et ses évolutions , violentes , ô combien, à la petite histoire nous offrant de l'intérieur avec sincérité les émotions , les aspirations , les désillusions , les douleurs d'une famille liant l'amour et la rigueur, une idéologie implacable, la dynamique d'un couple et les relations très complexes entre les générations.
Un témoignage précieux, une longue fresque historique au cœur de cette Chine, qui nous plonge de la fin de l’Empire à la période des seigneurs de la guerre , de l’invasion par le Japon à la période du Kuo- min- tang au pouvoir,le régime communiste et la révolution culturelle: ses camps de rééducation,: une idéologie et la déification d’un despote très peu éclairé ....
Cet ouvrage reste interdit en Chine. Il a été traduit en 28 langues , lu en trois jours ....
L'auteur vit en Angleterre ainsi que ses trois frères , seule , un de ses soeurs vit et travaille dans son pays natal .
Il n'est peut- être pas nécessaire de le conseiller car il est très connu.




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Minutie et pertinence caractérisent ce récit, l'impact de la révolution sur le statut de la femme chinoise.

Le régime féodal est illustré par l'arrière grand-mère brimée de Jung Chang, puis sa grand-mère vendue comme concubine à un général, s'évadant et épousant un médecin, une époque où s'exerceront les exactions (le mot est faible) des Japonais puis des guerriers de Tchang Kaï-chek.
La fabuleuse libération par l'armée rouge sera vécue par la mère, épousant un haut responsable, mais d'une intégrité crasse envers sa famille de peur d'être accusé de favoritisme.

Adolescente, Jung Chang raconte ensuite ses souvenirs, l'indestructible déification de Mao, malgré l'emprisonnement en 1955 de sa mère soupçonnée de liens avec Tchang Kaï-chek, malgré la 'Campagne des cent fleurs' de 1956 incitant les chinois à faire des remarques soit disant pour améliorer le régime, mais permettant un an plus tard de démasquer, torturer et emprisonner les 'serpents droitistes', malgré 'Le grand bond en avant' de 1958, obligation absurde de produire de l'acier au détriment des cultures engendrant une famine et trente millions de victimes, malgré la 'Révolution culturelle' de 1965 par un Mao en perte de vitesse, comptant sur les jeunes gardes rouges pour exterminer le 'menaçant' monde culturel, générant l'anarchie, des luttes entre bandes rebelles et la corruption, malgré la clique de madame Mao plus préoccupée de régler ses comptes avec les opposants que du bien-être des Chinois.

Il faudra presqu'attendre la mort du grand timonier en 1976 pour que se ternisse l'adoration d'un dieu si difficile à détruire.
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Extraordinaire témoignage sur l'histoire de la Chine communiste qui permet d'appréhender le séisme délirant qu'a pu être la révolution maoïste.
Une description impitoyable de la Chine de Mao, de la révolution culturelle et de la manipulation des esprits : on a du mal à croire qu'un homme aie pu manipuler une nation à cette échelle, et surtout qu'on aie pu en réchapper à peu près sain d'esprit !!!
Passionnant !!!
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Wild Swans
Traduction : Sabine Boulongne

ISBN : 9782266227032


Cet ouvrage porte comme sous-titre "Les Mémoires d'une Famille Chinoise, de l'Empire Céleste à Tiananmen." Et il le porte avec panache, croyez-moi. Si l'auteur est, par sa grand-mère maternelle, la petite-fille d'une concubine et d'un "Seigneur de la Guerre", elle eut pour père un communiste pur et dur, l'un de ces militants idéalistes mais sincères qui permirent à Mao Tsé-toung de fonder son empire sur des bases hélas ! terriblement solides. Non que Chang Sr. ait oeuvré consciemment pour asseoir dans son autorité l'un des dictateurs les plus sanglants du XXème siècle. Au contraire, le père de Jung Chang croyait dur comme fer à un avenir meilleur. Homme et cadre intègre, il allait jusqu'à ne pas user des passe-droits que lui ménageait son rang dans le Parti, à un point tel que, en nombre d'occasions, on peut dire qu'il privilégia l'idée qu'il se faisait du communisme aux dépens de sa famille, épouse et enfants.

C'est donc dans une foi aveugle dans le Parti communiste chinois et en ses dirigeants que fut élevée l'auteur des "Cygnes Sauvages." Il lui faudra bien des années - et bien des injustices - pour qu'elle commence à s'interroger sur le bien-fondé de l'idéologie marxiste et sur ce qu'en avait fait "le Grand Timonier." Bien des spectacles aussi dont elle se serait volontiers passée. Car, nul ne l'ignore, l'histoire du PCC se confond avec une suite d'épreuves toutes plus terribles les unes que les autres, infligées au peuple chinois par ses responsables et en particulier par Mao : les horreurs de la Longue Marche - que Mao, contrairement à la légende qu'il veilla à établir, ne fit pas à pied mais porté dans un palanquin - le Grand Bond en Avant et la famine qu'il entraîna, l'une des pires que la Chine, pourtant spécialiste en la matière, ait connue et puis, bien sûr, la Révolution culturelle et son acharnement mesquin de fauve pris de folie à détruire une culture qui demeure l'une des plus anciennes au monde. Tout cela pour ne citer que les grandes lignes de la dictature maoïste, si longtemps portée aux nues, rappelons-le, par nos "maos" occidentaux.

Curieusement, c'est parce que l'auteur a cru si longtemps au communisme et à Mao, tout-à-fait comme d'autres croient en Dieu, que "Les Cygnes Sauvages" représente un témoignage d'une grande valeur.

Dense, prenant, sans que jamais un mot n'en dépasse un autre, sans que jamais son auteur laisse la colère ou la haine l'emporter, ce livre est de ces mémoires qui captivent autant que le ferait la meilleure des fictions. L'Histoire à majuscule se déploie dans tout son souffle et dans toute sa tragédie, infliltrant l'histoire des humbles et des moins humbles avec l'indifférence d'un géant foulant une fourmilière. Et peu à peu, les personnages, qu'ils portent ou non des noms connus, deviennent ses prisonniers, jusqu'à Mao lui-même à qui son arrogance incroyable et son narcissisme de psychopathe auront cependant évité jusqu'au bout de le comprendre - et d'en souffrir.

Si l'Histoire de la Chine du XXème siècle vous intéresse mais si, jusqu'à ce jour, les livres spécialisés qui lui sont consacrés vous ont rebuté parce que trop touffus, trop systématiques, bourrés de trop de chiffres et de trop de statistiques, et écrits, qui pis est, dans une langue sans passion ni imagination, "Les Cygnes Sauvages" est l'ouvrage qu'il vous faut pour, enfin, y entrer de plain-pied. En ce sens, soulignons-le, la traduction est d'une grande qualité. Jung Chang a le don, plus rare qu'on ne le croit, de conter une histoire, fût-elle aussi complexe que le sont celle de sa famille et celle de son pays natal. Quand les deux s'interpénètrent, elle fait mieux : elle ne bronche pas et tient bien droit le gouvernail de son récit, bravant sans peur, avec l'assurance de celui qui se bat pour une cause qu'il sait juste, les lames les plus terribles et les monstres les plus innommables. Tout cela avec un sérieux qui n'ennuie jamais et un sens poétique qui illumine bien des passages pénibles.

Ce livre m'a tellement plu que, dans la foulée, je me suis procuré la biographie de Mao que Jung Chang a écrite avec son mari, Jon Halliday. J'espère que cela achèvera de vous convaincre de lire ses "Cygnes Sauvages." ;o)
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Les Cygnes Sauvages raconte l'histoire de de trois générations de femmes dans la Chine du 20e siècle. On passe les grandes périodes comme la fin de l'empire, la période des seigneurs de guerre, l'invasion par le Japon, le Kuo-min-tang au pouvoir, la guerre civile et finalement le régime communiste.

Ce livre m'a permis d'en apprendre beaucoup sur la Chine et de comprendre les souffrances qu'ont vécues les habitants. Comment ne pas ressentir de compassion pour ses parents qui ont combattu au côté des communistes et qui sont ensuite traités comme des parias durant l'horrible révolution culturelle.

Jung Chang nous livre une témoignage vraiment touchant sur sa vie et celle de sa famille. Elles ont vécu tant de souffrance pour une simple idéologie et un désir de déification d'un despote très peu éclairé.
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Un magnifique texte très documenté sur l'histoire de la Chine du XXème siècle.
Sa très grande richesse tient au fait qu'il est écrit par Jung Chang, témoin directe de la révolution culturelle et fille d'importants membres du parti communiste dès sa création.

Nous y suivons l'histoire de sa grand mère, qui est née dans la Chine féodale avec tout le poids de ses traditions: pieds bandés, mariages arrangés, elle a été concubine d'un seigneur de la guerre, absence total de droit pour les femmes...

Sa mère ensuite, qui va vivre les changements politiques majeurs de la Chine au début du siècle, la fin de l'empire, la guerre et occupation japonaise, le nationalisme de Chiang Kai Sheck, la guerre civile et l'arrivée du communisme.
Elle va rapidement devenir elle même membre du parti et épouser l'un de ses leaders.
Puis la désillusion. la transformation d'un mouvement profondément humaniste (fin des privilèges et des inégalités, redistribution des richesses et des ressources, égalité des sexes, interdiction des violences et tortures...)
vers un régime dictatorial et autoritaire à travers le culte de la personnalité de son leader: Mao.

Jung Chang elle même a eu une enfance plutôt protégée de part le rôle de ses parents dans le parti, notamment pendant la famine responsable de 40 millions de morts faisant suite au "grand bond" de Mao. Mais elle a ensuite été victime (elle et sa famille) de la révolution culturelle qui a renversé tout une partie des dirigeants en place et notamment des intellectuels jugés "bourgeois et privilégiés" et "véhicules du capitalisme".
Elle est devenue paysanne, puis médecin aux pieds nus, puis électricienne, avant de pouvoir s'inscrire à l'université à la fin de la révolution culturelle, et d'avoir l'opportunité de poursuivre ses études à l'étranger, en Angleterre où elle s'installera de façon définitive.

Il s'agit pour moi d'une oeuvre majeure pour les passionnés d'histoire! Un travail documentaire remarquable et une plume qui nous immerge complètement dans la famille de l'auteure, sans temps morts malgré le sérieux du sujet abordé!
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Témoignage hallucinant de réalisme que celui de cette famille qui débute par la grand mère de l'auteur, concubine d'un seigneur de guerre, puis les parents de l'auteur pris dans la tourmente de la révolution culturelle.
Si l'on souhaite en savoir plus sur cette période de l'histoire de la Chine, alors c'est ce livre qu'il convient de lire.
Je l'ai lu avec passion, et ensuite il est passé entre toutes les mains de ma famille.
Une histoire vraie, un livre passionnant.
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L'Histoire des bouleversements de la Chine féodale à Mao à travers les destins de trois femmes: la grand-mère, la mère, la fille. Ce témoignage nous entraine avec l'auteur au coeur de l'agitation folle qui déchire cette famille. Un ouvrage essentiel.
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L'histoire de la Chine vue depuis la fin de l'époque féodale, avec les seigneurs de guerre, jusqu'au communisme vue par trois femmes ballotées par les changements de régimes (seigneurs de guerre, Kuomintang, l'occupation Japonaise, le régime communiste) et leurs entourages, ballotées dans une Chine ou l"on garde des traditions malgré un communisme qui veut les abroger, mais ne libère pas les femmes autant qu'il le prétend... Fausse couche mauvais traitement de certaines, marche forcé jugements, malgré l'abandon des pieds bandés, la suppression des concubines et l'accession à l'université, en fait dans la réalité la femme Chinoise a des difficulté à ne pas être soumise dans sa vie privé à son mari, à sa famille, voir au partie... Une fresque étonnante qui nous fait voir les bouleversements récents de la Chine à travers la lutte des pauvres et petits bourgeois pour survivre, tous plus ou moins balloter par la faim par période, toujours sauvés par l'Armée des uns et des autres, avec peu de différence de conditions de vie, restant pauvre, ou oscillant entre bien être correcte et pauvreté... Un regard réaliste sur la Chine qui est idéalisé parfois par ces grands philosophes qui ont tellement pourtant fait la grandeur de la Chine... C'est la misère et l'histoire du petit peuple, surtout des femmes.. Jusqu'à ce que l'une d'elle migre en Angleterre et écrive ce livre...
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Ce livre est le témoignage bouleversant d'une famille chinoise, sur 3 générations : on passe du grand empire chinois, à la révolutions maoïste et au gouvernement communiste et ses terribles exactions.
C'est absolument passionnant, poignant, d'autant plus qu'il s'agit des souvenirs de la propre famille de l'auteur. Nous ne sommes pas dans un roman historique, et c'est ce qui rend ce livre aussi fort et difficile à oublier.
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