Découvert tout-à-fait par hasard, j'ai beaucoup aimé ce roman dont le titre est à double sens! L'autrice,
Eileen Chang, a eu une gloire posthume, après s'être exilée aux Etats-Unis à l'arrivée du communisme et avoir continué à écrire en anglais. Ce roman-ci a été publié en 1943, alors que le Japon occupe sa ville natale, Shanghai; le récit, lui, se termine lors de la prise de Hong Kong par les Japonais. Les événements extérieurs sont peu abordés mais ont, au final, une grande importance quant à la conclusion du récit (d'où le titre, qui en anglais se traduit par Love in a fallen city).
Lio-Su, divorcée, apprend le décès de son ex-mari. Cet événement réveille la conscience de la famille de Lio-Su - dont tous les membres sont nommés en fonction de leur rang familial, par exemple Monsieur Troisième et sa femme, Madame Troisième!-. Lio-Su n'est pas la seule qu'il faudrait remarier pour l'honneur de la famille, il en est de même pour sa jeune soeur. Une proche de la famille, madame Hsü, se propose comme entremetteuse. C'est ainsi que Lio-Su rencontre Liu-Yuan, dandy élevé en Europe et de mauvaise réputation mais de bonne famille, avec qui elle va entretenir des relations ambigues et risquées pour sa propre réputation.
L'écriture est épurée, elle me rappelle certains films des années 50 ou 60 où rien ne se passe vraiment sinon au niveau psychologique. C'est un roman amoral, sans aucun doute très moderne pour son époque et d'ailleurs les oeuvres d'
Eileen Chang ont été censurées pendant de nombreuses années en Chine.
Je garde le nom de l'autrice en tête et je lirai sans doute d'autres livres d'elle.