Par une belle matinée ensoleillée, Ambre, la petite licorne, se rend à la fontaine pour y voir son reflet et admirer sa beauté. En chemin, elle rencontre Bulle, le crapaud, qui semble fouiller dans les feuilles mortes.
Bonjour Ambre! salue le crapaud. Bonjour Bulle ! Que fais-tu dans ses feuilles ? Je cherche des vers bien gras pour mon petit déjeuner. Des vers ! Beurk ! C’est dégoutant ! Pas étonnant que tu sois si laid ! Je ne suis pas laid ! répond Bulle Ce marron couleur terre, ces boutons cramoisis sur ton corps, ses yeux globuleux, tu n’es pas rancunier toi !
Alors Bulle regarde la licorne ; sa crinière d’or, ses sabots luisants, sa superbe corne et sa robe d’un blanc si pur. Le pauvre crapaud se met à pleurer. Tu vois bien j’ai raison, dit Ambre et d’un pas léger elle s’éloigne, laissant Bulle à sa tristesse.
Elle continue sa route quand un bruissement attire son attention. Qui es-tu ? demande-t-elle. Je suis Châtaigne le hérisson? Et toi ? Ambre la licorne Mais..tu es recouvert d’épines ! Oui. Lorsqu’un danger me menace, je me mets en boule, en hérissant mon manteau d’épines. Il repousse tous les méchants. Je suis l’animal le plus protégé de la forêt. Ça m’étonnerait, répond Ambre. Vraiment ? Qu’as-tu de plus que moi ?
Une robe blanche et douce, sur laquelle mes amis les oiseaux se posent. Dis-moi, avec toutes ces épines, c’est plutôt dangereux de t’approcher. Tu ne dois pas avoir beaucoup d’amis !
Châtaigne en a le souffle coupé, une larme coule le long de son museau. Tu sais, reprend Ambre, la nature n’est pas juste avec tous les habitants de la forêt. Mais moi, vois-tu, elle m’a comblée.
Laissant Châtaigne à ses larmes, la petite licorne reprend son chemin. Arrivée, à la fontaine, elle s’approche doucement, et contemple son image à la surface de l’eau. Quand soudain…
Plou ! La pauvre Ambre se retrouve assise sur la berge, toute trempée, de la crinière aux sabots. Triple idiot ! hurle-t-elle, je suis toute mouillée ! Tu ne peux pas faire attention, espèce de cochon ! Sanglier ! répond l’intrus. Quoi « sanglier » demande Ambre, semblant ne pas avoir compris. Je suis un sanglier. Grognon le sanglier pour vous servir ! Eh bien Grognon le sanglier, sais-tu qui je suis ? Grognon s’arrête de nager et remonte sur la berge. Il tourne autour d’Ambre qui, remise de sa surprise, se redresse hardiment. Tu es tout simplement un cheval blanc avec une corne sur le front. Quoi ! non ! Je ne suis pas un cheval, espèce de porc poilu ! Je suis une licorne et je suis unique car je suis la plus belle des licornes de la forêt.
Oh non ! Crois-moi ! Des êtres comme toi, il y en a plein les bois. Et « la plus belle » n’exagère pas ! Vous vous ressemblez tous. Rien ne ressemble plus à un cheval cornu, qu’un autre cheval cornu. Je ne suis pas un cheval cornu, je suis une licorne, répond Ambre en explosant de colère. Si tu veux. Mais excuse-moi, j’ai faim et, cette conversation ne me remplit pas l’estomac. A plus tard cheval cornu ! Licorne ! hurle Ambre. Mais Grognon ne l’entend pas, il a déjà disparu déjà disparu dans le bosquet.
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