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EAN : 9791091281676
388 pages
Ecole Nationale Supérieure Sciences Information Et Bibliothèques (04/09/2018)
4/5   2 notes
Résumé :
La prescription à l'âge du papier, c'était un avis autorisé; à l'âge numérique, on parle plus volontiers de recommandation. Dans tous les cas, une personne, au moins, cherche à partager son intérêt ou davantage pour un sujet ou une oeuvre donnée. Cette intention d'influence, ce soft power disséminé, se retrouve aussi bien chez les booktubers que chez les lecteurs de la Renaissance, elle passe de bouche-à-oreille, par la presse, les médias audiovisuels, le web ou les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'ouvrage édité aux presses de l'ENSIB propose au lecteur une approche pluridisciplinaire de ce qu'est la prescription culturelle, à l'heure de la « médiamorphose » : « le passage de la culture de l'imprimé à l'environnement numérique ». Brigitte Chapelain et Sylvie Ducas se demandent dans l'introduction : « comment être attentif, dans toutes ces nouveautés, quand la Googlelisation des esprits, la surabondance des biens de consommation culturelle (..), aggravent en outre déjà notre déficit attentionnel ? ».
Ce livre représente donc un outil de formation à cette question que nous nous posons, professeurs, bibliothécaires, documentalistes et autres médiateurs du livre et de la culture…
Certains chapitres sont très historiques et érudits (l'étymologie du verbe Prescrire, l'histoire de la médiation de la science-fiction ,la vogue des romans de chevalerie, l'histoire d'Emile Zola, qui se bat pour la naissance de son mouvement littéraire et les droits d'auteurs), d'autres particulièrement théoriques en science de l'information, très abstrait, avec de nombreuses notes renvoyant à de nombreux autres articles, ce qui a rendu ma lecture très difficile, j'avoue.
Certains chapitres sont très intéressants et m'ont appris pas mal de choses, comme particulièrement, l'histoire du livre de chevet, qui dresse un tableau des premiers prescripteurs de livres, comme la mère, la famille. le rôle des bibliothécaires dans un monde évoluant sans cesse, qui devient un « gymnaste relayeur », ( p. 120, William Jouve), la censure pour la presse de coeur et de crimes, l'influence des émissions littéraires à la radio , principalement France Inter et France culture et leur évolution aujourd'hui, avec le fait que la radio n'est plus éphémère, avec les Podcast, et que ces émissions ont de l'influence sur de nombreux acteurs de la chaîne : libraires, éditeurs, auteurs…
Les chapitres sur la prescription dans le milieu du spectacle vivant et des musées, permet de découvrir aussi la création de communautés participatives qui agissent dans les lieux et les manifestations culturelles.
La fin du livre m'a particulièrement plu, car ce sont des thèmes qui concernent plus mon métier, et sont aussi plus actuels sur l'apport du numérique : le rôle et l'histoire des fans prescripteurs, pour les séries télévisuelles et les films, les fans de SF qui interagissent avec les auteurs, créent des communautés, puis créent même des prix littéraires. La chapitre sur les booktubeuses (et oui, c'est souvent des jeunes femmes), de Marine Coculet, permet de bien comprendre le phénomène, à partir d'exemples concrets. On parle encore de communautés, mais leur influence devient importante et a un effet de socialisation, par la création de jeux, challenges, clubs lectures. Certains gagnent une reconnaissance, en participant à des prix littéraires.
Bien sûr, qui dit Internet, dit plateforme d'échanges ou de consultation. le chapitre de Geoffrey Delcroix nous explique bien le système de recommandation et les algorithmes : « 75 % des contenus visionnés par ses clients viennent d'une recommandation personnalisée de son moteur ». de quoi s'interroger sur nos pratiques de prescripteurs culturels traditionnels…
Pour finir, à travers l'exemple du site « sens critique », l'auteur Valérie Croissant, s'interroge sur la fabrique et la légitimité des amateurs qui publient des avis, mettent des notes, quelles est la ligne éditoriale de certaines plateformes, que vont-ils faire de nos données, quels sont les liens avec le milieu économique ? C'est une réflexion salutaire, qui permet de relativiser aussi une prescription, permet de s'interroger sur ce qu'on consulte ( ou ce qu'on publie…) et comment on en tient compte.
Bref on assiste aujourd'hui à « une recomposition des espace de la médiation culturelle », p.373, et cet ouvrage permet de se former à ces nouvelles données, ce qui va être nécessaire en tant qu'acteur dans ce domaine.
Les presses de l'ENSIB offrent évidemment des ouvrages de grande qualité éditoriale, qui permettent aux chercheurs et enseignants de publier des articles d'une grande qualité. Les bibliographies de chaque article sont très étoffées. Ce qui m'a un peu gêné dans la lecture, ce sont les nombreuses notes en bas de pages,- je ne suis peut-être plus trop habituée à ce genre de publication- , mais j'aurai préféré que les précisions soient données dans l'article pour qu'ils soit plus concrets, ou que les références d'autres articles soient tout simplement ajoutés dans la bibliographie…
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Je tiens à remercier les Presses de l'Enssib et Babelio pour cet envoi.
Qu'il est compliqué de lire un essai dans les 30 jours impartis. Je ne l'ai d'ailleurs pas encore lu dans le détail dans son intégralité. J'ai lu les deux premières parties : respectivement sur la définition précise de la prescription culturelle et sur la prescriptions des imprimés. Amatrice des genres de l'imaginaire et intéressée par le phénomène de Booktube, je me suis intéressée aux chapitres dédiés à la science-fiction, aux communautés de SFFF et ceux dédiés à Booktube et Senscritique.
La partie introductive m'a apportée beaucoup de renseignements sémantiques sur la prescription et son Histoire. le style et le vocabulaire utilisés sont parfois très techniques et nécessitent des recherches supplémentaires, ce qui ralentit la lecture des articles et demande vraiment du temps pour être analysé en profondeur.
Cet essai a pour intérêt de balayer l'ensemble des supports et médias culturels : des imprimés (y compris la partie sur la bande-dessinée qui est très étayée et donne envie d'aller découvrir les librairies spécialisées citées), les films, la musique, les musées... et tous les sortes de médiations culturelles (de Zola aux amateurs (comme les lecteurs de réseaux sociaux du livre comme Babelio) qui font aussi partie des prescripteurs tout comme les éditeurs, libraires, bibliothécaires. On se rend compte à la lecture de cet essai que toute personne ayant accès à un bien culturel et servant de vecteur à ce bien a ce potentiel de prescription.
L'article qui m'a le plus marqué dans ma lecture est celui de Clara Lévy "Comment le livre de chevet vient aux lecteurs". Je me suis beaucoup retrouvée dans ce questionnement sociologique, les différents profils de lecteurs rencontrés, les différentes façons par lesquelles ils ont découvert leur livre fétiche.
Je suis navrée de ne pouvoir approfondir davantage cet avis de lecture mais il est certain que je recommande cet ouvrage à tous les passeurs de culture qui seraient intéressés par les mécanismes de la prescription et par ce panorama assez étendu de tous les avatars de la prescription culturelle et ses médiamorphoses qui continueront au fil du temps à s'adapter aux amateurs.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous avons, enfin, relevé dans notre corpus l'exemple paradoxal d'une enquêtée résolument opposée aux prescriptions de son enseignante, mais qui élit finalement comme livre de chevet l'ouvrage d'un des auteurs de prédilection de l'enseignante, pourtant remise en cause comme prescriptrice. " Eh bien, en fait, au départ Olivier Adam, l'auteur de mon livre de chevet, c'était une prof d'IUT qui nous en avait parlé et elle était tellement à fond dans Olivier Adam, elle disait tellement de choses positives sur cet auteur qu'à force, ça nous en dégoûtait presque! (...) Dans la même année (...) je suis tombée par hasard sur une nouvelle oeuvre d'Olivier Adam. Dons je l'ai achetée surtout par curiosité, et ensuite ce livre est devenu mon livre préféré".
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