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EAN : 9782843450020
Chapitres 12 (01/09/2010)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Cet atelier d’écriture est né par la conviction d’une femme, professeur de lettres au collège Alain-Fournier de Clamart 92, qui n’a pas hésité à participer, au même titre que ses élèves, à cette expérience à vif. Cet atelier, mené par un éditeur, a voulu plonger les élèves dans une réalité artistique, créative, technique et commerciale. Les plonger dans “la vraie vie”, celle de l’extérieur, celle qui les attend, pour mieux les préparer à cette confrontation avec le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
TA DÉ NOUS VELS ?
Un recueil de nouvelles, rédigées par des collégiens, à la couverture graphique et au titre faisant littéralement référence au langage SMS, au vocabulaire adolescent...
Le pitch est sympathique également, un travail autour de l'écriture, de la langue avec des adolescents baignant dans un univers textuel à mille lieues de Proust, orientés pour beaucoup Nabilla plutôt qu'Emma Bovary (et je ne les en blâme pas). Tant mieux, ça m'intéressait. Que devient le texte lorsqu'on demande à des d'jeuns d'explorer leur langage, leur écriture ? Lorsqu'on les met face à l'histoire, la narration ? Cette génération dont les études la disent bien plus lectrice que les précédentes, simplement pas lectrice de « livres », mais d'articles, de news brèves et laconiques, de statuts Facebook et pour les plus chanceux de fanfictions ?
Suivant ce pitch, toujours, et cet aspect ultra contemporain (on dirait presque une barre d'immeuble) j'ai été emballée « grave ». Je me suis dis qu'on donnerait la parole à des ados, que ce serait une plongée intéressante dans ce qu'est leur langue, leur linguistique, presque, leur rapport à l'histoire. de quoi ont-ils envie de parler ? Qu'est-ce qu'ils souhaitent confier à un livre, qu'est-ce qui est important ? Plus important que ce qu'on écrit dans un blog, ou sur Twitter (non, Twitter est un truc de vieux, pardon) ?
Bref, en recevant (il y a très longtemps, mea culpa pour le retard) le mail annonçant que je recevrais ce petit recueil, j'étais sincèrement contente.
Chouette en plus, un DVD, si j'ai un travail monstre, je pourrais commencer par ça.

Honnêtement, si ça n'avait pas été dans le cadre de Mass-critique, je n'aurais pas écrit cette critique, par égard pour les mômes et le travail qui a été mis dans cet ouvrage. Cependant je suis un peu une psychorigide de l'engagement et même avec du retard, je m'y plie, de la façon la plus objective possible.

Lorsque j'ai reçu le livre, j'ai été heurtée par l'objet lui même. La première de couverture et le dos (la « tranche » pour les non maniaques de l'objet livre) sont à la hauteur de mes attentes, mais j'ai très vite été forcée de faire baisser mon enthousiasme devant un livre à la maquette... décevante. Exit la dimension graphique de l'objet qui m'avait faite saliver, bonjour cliparts, montages et ribambelle de photos de ces pauvres ados qui se tiennent là, tenant leur pancarte comme ils auraient pu le faire devant l'objectif clinique d'un flic, avec sur leur visage l'expression de dépit qui met en garde...

J'ai alors compris ce dont il s'agissait : d'un élan de bonne volonté scolaire, de la motivation de profs et de personnes bien intentionnées, mais assez peu expérimentées pour ce qui est de l'édition en soit. D'autant plus évident par la suite : ce projet a été porté par une enseignante dévouée à son métier. Peut-être est-ce un défaut de présentation a-priori, induisant en erreur, qui me pousse à être si déçue...?

J'ai alors tenté de me focaliser sur le projet, et le texte, en mettant de côté l'aspect éditorial sur lequel je me sais un peu trop sévère.

Les histoires, j'en ai lu une ou deux. Très sincèrement, je n'ai pas réussi à dépasser les maladresses du bouquin, qui ne sont pas celles des ados mais plutôt des professionnels. Des coquilles un peu partout, des erreurs typo... Les histoires quant à elles, je n'ai pas compris de suite d'où elles sortaient.
Pourquoi tous ces mômes sont-ils tellement passionnés par la Renaissance espagnole ? C'est un collège privé ? Une sélection à l'entrée ? Alors j'ai soupiré, et posé ce livre pendant plusieurs mois. J'étais gênée, je ne retrouvais pas cette contemporanéité exprimée dans le titre, dans la couverture, et je ne comprenais pas comment on pouvait, en demandant à des ados de s'exprimer, retomber sur des récits à une telle distance de leur quotidien.
Comme je suis marseillaise, et que j'ai un bon fond, je suis allée jusqu'à me dire « peuchères ».

Plus tard, parce que devant un manque de place cuisant dans mes bibliothèques j'ai du procéder à ce que les bibliothécaires (ces créatures étranges) appellent un désherbage, j'ai par acquis de conscience rouvert ce livre, re-râlé devant sa forme, et filé droit sur le DVD. Allez, me suis-je dit, si ça se trouve, je vais comprendre des trucs.

Après un générique à faire froid dans le dos, l'éditeur prend la parole. Et là j'ai commencé à prendre des notes.
En fait, ce monsieur m'a très nettement expliqué pour quelle raison je n'ai pas aimé ce livre, et pourquoi j'ai eu de la peine pour ces petits d'jeuns. Outre la véhémente affirmation que bon, les petits, vous faites tout plein de fautes, mais c'est pas grave, nous les grands on va les corriger (« lol ») il commence à égrainer ses critiques. Sympa comme intro, ils ont dû s'amuser.

Donc ce qu'il ne faut pas faire, pour écrire une nouvelle, attention. Déjà, ne pas planter le décors. Si le lecteur est paumé, c'est mieux. Ensuite, ne pas intervenir en tant qu'auteur, ça fait amateur (c'est vrai que ce procédé n'a jamais été exploité par des auteurs talentueux, que par des nazes). On continue avec un « pas de descriptions » oui c'est vrai, on est tous d'accord, lire un livre De Balzac c'est chiant. Enfin, bannir le style indirect. Direct, c'est mieux, direct c'est bien. Et enfin, utiliser si possible des mots qu'on (comprendre les pitchounes) ne comprend pas. Bannir son propre vocabulaire, et ce qui fait grand mais qui est contemporain, pour privilégier un vocabulaire ancien, si possible celui De La Renaissance.
Autrement dit, mes chéris, effacez-vous, disparaissez, et employez un langage qui n'est pas le votre, surtout. Merci. (J'ai revérifié le titre du recueil à ce moment).
Again : « lol »

J'ai été consciente de la bonne volonté de tous ces gens et de ce projet, il est vrai que faire un livre avec les enfants, c'est sympa. Il est vrai aussi qu'apprendre les contraintes de l'écriture, c'est important, vital même, ils s'en rendront vite compte dans les années qui viennent... Mais n'auraient-ils pas fait face à des contraintes tellement plus stimulantes, en écrivant quelque chose qui leur ressemble... ?

On enchaîne avec le projet, à savoir faire écrire aux collégiens des histoires sur la Renaissance espagnole ou germanique. Pour de la contrainte, c'est de la contrainte...
Puis on souffre avec eux, on les accompagne dans ce qui semble être parfois un remake collégien de Full Metal Jacket (« Ecris tout de suite ! ») ponctué de théories sur le genre qui font plaisir (« C'est rigolo, ils sont tous petits et déjà on se rend compte que les garçons sont cartésiens, et les filles sentimentales »).

Toujours cette bonne volonté, évidente, de toute l'équipe, et une expérience qui a sans doute apporté à ces mômes au fond, mais je suis restée déçue de ce que l'opportunité de cette démarche aurait pu apporter, et qu'elle loupe... Ce livre est sans doute un objet souvenir sympa pour le collège et les familles, mais pour moi l'expérience ne peut aller beaucoup plus loin...

Reste le projet du travail sur le langage SMS chez les ados, déjà étudié d'un point de vue universitaire, intéressant, j'en suis sure, du point de vue artistique aussi, qui sera probablement fait un jour, par quelqu'un d'autre.
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« Et si on faisait un livre ? Mais un vrai ! Vendu dans les librairies ! Chiche ! » et on levait l'a(e)ncre, la gageure était lancée et c'était l'embarquement pour Cythère ! Deux éditeurs, une professeure de lettres, des documentalistes, une conseillère pédagogique, un écrivain ambassadeur albanais, des moussaillons, le CDI du collège… et un projet bien ficelé pour l'abordage d'une expérience d'atelier d'écriture. Larguez les amarres ! Ces moussaillons, étudiants dans la classe de 4è E d'un collège de Clamart, apprirent à rédiger une nouvelle en apprenant les contraintes et les joies de l'écriture. Il fallait qu'une professeure de lettres motivée et ses étudiants(e)s osent se retrouver devant une feuille blanche. le livre est là : 25 nouvelles plus celle de la professeure avec les motivations des promoteurs et un DVD qui illustre la progression du projet. Professeur (belge et retraité) de français, j'ai été franchement séduit par cette expérience et j'aurais vraiment aimé pouvoir la vivre.
Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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