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EAN : 9782825147481
320 pages
L'Age d'Homme (31/08/2018)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Glaïeul, un abyssin doré, invite le lecteur à se glisser dans la peau de Fabienne, sa maîtresse, une femme battue par son mari, puis dans celle de son jeune voisin Nathan, victime des maltraitances psychologiques de ses parents.

La violence domestique au quotidien, trop souvent passée sous silence, infligée à l’abri des regards, dans les appartements ou derrière les portes des pavillons, est ici mise en lumière avec pudeur et sensibilité.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a parfois des livres qui, une fois la dernière page tournée, vous laissent perplexe, dans l'impossibilité de dire si vous avez apprécié... ou pas. "Le chat" est de ceux-ci. Il faut dire que je me suis largement laissée influencer par le titre lorsqu'il m'a été proposé lors d'une Masse Critique privilège. La lecture en diagonale de la fiche de présentation, où on évoquait la présence de Glaïeul, un abyssin doré dont j'avais déjà hâte de découvrir les aventures, a fait le reste. Je suis donc tombée de très, très haut, car j'avais occulté le mot "violence" qui revenait plusieurs fois également dans le résumé. Olivier Chapuis, écrivain suisse (j'ai enfin compris pourquoi son nom était suivi d'un III sur Babelio... ils sont trois auteurs homonymes), nous plonge, avec ce roman, dans un monde de violence, non pas de celle qui explose au grand jour dans un pays lointain, sur nos écrans, mais de celle qui se cache derrière les murs de nos maisons.

Deux couples en apparence sans histoire...
Jean-Baptiste a épousé Christelle. Leur amour s'est concrétisé avec l'arrivée de Nathan. Malgré un passé familial assez lourd, tout va bien pour eux mais rapidement Jean-Baptiste, épuisé par sa réussite professionnelle, perd patience. L'éducation de son fils va virer à la maltraitance. Christelle laisse faire.
Parallèlement à cette histoire contée par l'auteur, Fabienne prend la parole dans certains chapitres pour nous parler de son coup de foudre pour Barthélemy. Tombée sous son charme, elle a répondu "oui" à sa demande en mariage et le jeune couple en déménageant est devenu voisin de Nathan. Elle ne se doute pas un seul instant que ce bonheur ne va pas durer et que les coups vont s'inviter à la maison. Le seul lien qui va se créer entre les deux familles est représenté par Glaïeul, le chat de Fabienne, qui va s'inviter chez Nathan. (Le résumé laisse à croire que c'est le chat qui conte l'histoire... absolument pas)

Pour parler d'abord du style, c'est un livre agréable à lire. L'auteur a du talent pour inventer des petites phrases qui font mouche. J'ai trouvé par contre que certains personnages étaient plus travaillés que d'autres. L'univers familial de Fabienne et Jean-Baptiste est beaucoup plus développé que celui de Fabienne et Barthélemy. Comme la construction du livre est également un peu déroutante, certains personnages content leur propre histoire alors que pour d'autres, c'est le narrateur qui parle, il m'a semblé que cela créait un certain déséquilibre. Pour ce qui est du fond, si j'ai été gênée par ces débordements de violence, le malaise s'est amplifié par le fait que j'ai eu l'impression que l'auteur tentait de les justifier, en trouvant des circonstance atténuantes. Les parents de Nathan ont eu une éducation sévère, sans affection, marquée par l'alcoolisme d'un père ou la folie d'une mère... Barthélemy aime trop sa femme, il est jaloux et ne peut s'empêcher de la "corriger"... Même si je n'ignore pas que la violence subie dans l'enfance peut resurgir, j'ai eu du mal avec cette impression de bienveillance de la part de l'auteur. Et que dire de l'apothéose finale, qui finit presque en absolution ?
J'espère m'être trompée sur les intentions de l'auteur car évoquer cette violence familiale que l'on cache derrière des faux-semblants était au départ un bon sujet. Je reste sur un 10/20. Merci à Babelio et aux Éditions "L'âge d'Homme" pour cette découverte.
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Je tiens à remercier, la masse critique Babelio ainsi que les Éditions L'ÂGE D'HOMME pour ce roman qui m'a été envoyé. Ce n'est absolument pas le genre de lecture que j'ai en temps normal donc ce fût une découverte... et pas forcément plaisante.
Il m'a été très dur de finir ce livre car je ne suis pas du tout entrée dans l'histoire et je me suis perdue entre les différents dialogues... sur fonds de violences et de maltraitances annoncées certes mais j'avoue que je m'attendais à une lecture bien différente. Je n'ai pas plus accroché que ça et je ne savais donc absolument pas comment critiquer cet ouvrage de façon constructive d'où mon retard, ravi de voir que d'autres on réussit à trouver matière pour le critiquer... Pour ma part je reste assez partagée et perplexe quant à l'intention de l'auteur. Ce livre m'est tombé des mains à ce jour... Cependant je tenterais une relecture sachant qu'il y a des périodes où l'on est plus sensible à un sujet que d'autres... à découvrir
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Dans un premier temps, je tiens à remercier Mass Critique Babelio ainsi que les éditions l'âge d'homme pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette passionnante lecture.

L'histoire est légèrement différente de ce que m'a laissé penser le résumé. Je m'attendais à ce que le récit soit fait à travers les yeux du chat, Glaïeul. Je pensais donc suivre davantage sa maîtresse Fabienne tout au long de sa vie de femme battue et de temps en temps avoir droit à un coup d'oeil chez les voisins. Finalement, il n'en est rien et c'est très bien ainsi.
On évolue principalement au sein du foyer familial de Jean-Baptiste et Christelle à partir du jour de leur mariage, et ce, pendant quatorze ans. Dès le début, on sent que quelque chose est biaisé dans leur relation, sans savoir à quel point, on n'en a qu'un vague aperçu dans les réflexions que l'homme se fait à lui-même – ça annonce quand même la couleur. L'auteur nous présente les pensées de ses personnages à travers ce qu'ils vivent, ça m'a permis de comprendre le cheminement qu'ils suivent, comment ils en arrivent à cette violence domestique.
Si Fabienne subit principalement des agressions physiques de la part de son époux – du moins, c'est ce qui est le plus souvent décrit -, le jeune Nathan subit quant à lui la brutalité de ses parents sous couvert d'éducation.
D'un côté comme de l'autre, on ne peut même pas leur en vouloir d'être les monstres qu'ils sont, ni porter de jugement contre eux parce que leurs souvenirs font régulièrement surface, ce qu'ils ont vécu par le passé est similaire voire même pire. Mais on ne peut pas non plus pardonner aux personnages de faire subir ça aux autres : certaines scènes sont absolument révoltantes – au delà des mots -, d'une intolérable cruauté, qui ont brisé mon petit coeur. Ce sont des passages nécessairement durs.

J'ai dévoré cette lecture, en seulement trois jours. C'est une lecture captivante qui m'a mise dans tous mes états.
J'ai pris énormément de plaisir à découvrir la plume de l'auteur qui est tout particulièrement poétique. J'ai aimé les analogies qu'il fait, je me suis laissée bercer par la beauté de ses mots qui contrastent d'autant plus avec la violence des épisodes. Les transitions entre les événements, les pensées et les souvenirs sont admirablement réussies.
C'est un gros coup de coeur pour ce roman.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Jamais il n'aurait imaginé Christelle aussi démonstrative, aussi joyeuse et épanouie après le difficile accouchement qui lui a sans doute laminé l'intérieur du corps. Quand il y songe, Jean-Baptiste se félicite d'être un homme, car les épreuves auxquelles les femmes sont confrontées lui paraissent plus des châtiments de Dieu, censés les punir du péché originel que des parties de plaisir : enfantement, menstruation, allaitement, sexisme, persécutions diverses... Ce qu'il envie à la femme, finalement, est la force de caractère qui lui permet, justement, de supporter ces souffrances et leurs dommages collatéraux.
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D'un bond léger, Glaïeul vient se lover contre moi, à l'opposé de Barthélemy. Son poil soyeux sous ma paume. Le petit moteur de son ronronnement comme une vibration positive. A cet instant, entourée de l'homme de ma vie et du félin à la gueule pointue, je me rends compte que mes préférences ne sont pas claires. Si les deux disparaissaient, ce n'est pas forcément Barthélemy que je regretterais le plus.
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Habituée à mentir. A cacher la moindre balafre, à inventer des situations improbables, à dissimuler la merde sous le tapis. Je ne veux plus. En séance de groupe, on nous l'a bien dit. Répété. Arrêter de minimiser, de dissimuler. Mettre des mots sur la violence conjugale permet d'y faire face.
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- La drogue, je ne comprends pas, finit-il par admettre. Tous ces marginaux, ces inadaptés, ces individus paresseux ou alcooliques... Ils semblent se complaire dans leur misère, n'ont aucune volonté... Pourquoi cette vie de perdant, de passivité ?
- La drogue, on ne la choisit pas, c'est elle qui te choisit.
- Tu me fais rire. Qui appuie sur le piston de la seringue, à ton avis ?
- Le désespoir. C'est le désespoir qui appuie, personne d'autre.
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Jean-Baptiste ne compte que sur les siens et sur lui, surtout sur lui. Bientôt, il dirigera l'entreprise de ses rêves, celle qu'il créera et grâce à laquelle sa notoriété ne cessera de grandir. Car, comme le répète souvent son père, si on enlève le travail dans la vie, que reste-t-il ? L'amour ? Mais il n'y a pas plus volatile et dangereux que l'amour. Combien d'hommes et de femmes se sont-ils perdus dans les méandres d'une valeur dont personne ne maîtrise les connexions ? Avec le travail, on est dans le concret. Un outil reste un outil, et puis si la société s'était construite grâce à l'amour plutôt qu'au travail, ça se saurait.
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