Chante ta soif irisée (feuillets d’Hypnos, 163)
La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil.(169)
Le chemin du secret danse à la chaleur (201)
Sommes -nous voués à n’être que des débuts de vérité ?extrait des Feuillets d’Hypnos(186)
Ne t'attarde pas à l'ornière des résultats. 2
La France a des réactions d'épave dérangée dans sa sieste. 24
Comme se sont piqués tes vieux os de papillon ! 144
La lune est d'étain vif et de sauge. 148
(Feuillets d'Hypnos)
ENTRE LA PRAIRIE ET LE LAURIER
La musique récemment encore ne se liait véritablement avec la poésie - ou l'inverse - parce que l'une des deux, dès la première mesure, était battue et complètement assujettie à l'autre. Elle devenait sa doublure, sa monture, si bien que ces deux grands, intarissables et différents mystères, poésie et musique, ne consentaient à apparaître côte-à-côte que pour faire courir un sourire de commisération sur les lèvres venues pour savourer. La réussite de Don Giovanni - livret et partition - , de Pelléas et Mélisande, exceptionnellement, apportait un démenti à cette obligation. La tumultueuse unité, la féconde camaraderie, était donc possible ? Elle n'était jusqu'alors qu'indiquée, ne sachant que filer sur les voies parallèles. Berg, Webern, Schönberg, Bartok, allaient poser les premières greffons et provoquer des générations inconnues. Aujourd'hui, Pierre Boulez nous invite à valider la conquête, à la mener plus avant, à tresser nos sèves ensemble. Soyons attentifs. Entre la prairie et le laurier, là où se concasse la pierre d'âme, commence une nouvelle aventure terrestre. La poésie de notre temps doit l'entendre et participer.
p.720
Nous sommes dans l'inconcevable, mais avec des repères éblouissants
Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver.
Les routes qui ne promettent pas le pays de leur destination sont les routes aimées.