En trente-trois morceaux - Sur la poésie - Le Bâton de rosier - Loin de nos cendres - Sous ma casquette amarante

Il faut trembler pour grandir.

Donnons les prodiges à l'oubli secourable.

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Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
Effectivement tu es en retard sur la vie
La vie inexprimable.

(extrait de "En trente-trois morceaux", 1956) - p. 34

Avant de te connaître, je mangeais et j'avais faim, je buvais et j'avais soif, bien et mal m'indifféraient, je n'étais pas moi mais mon prochain.

[...]

Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves.
Seules les traces font rêver.

Ceux qui enferment la lumière au-delà des mers
Trouvent une goutte de sang dans leur sable préféré

SE RECHAUFFER L'ARDEUR

Dans le froid, lancées vers vos montagnes,
Se confiant à leur rougeur,
Point d'ailes comme les vôtres, mes grives en décembre ;
Moi je baisse la tête et j'amarre à la rive,
Coureur de vertes eaux originairement ;
Oui, nous sommes pareils lorsque la peur nous crible
De son avoir jamais usé.

Le soleil disparut sur sa palette étroite,
Taisant son lendemain fatal.
Nous ouvrîmes de guerre lasse
Sur la terre enfantine l'écluse d'un bref sommeil.

Laisse-moi me convaincre de l'éphémère qui enchantait hier ses yeux

Magicien de l'insécurité, le poète n'a que des satisfactions adoptives. Cendre toujours inachevée.

A chaque effondrement des preuves le poète répond par une salve d'avenir.