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Georges Braque (Illustrateur)
EAN : 9782070344277
108 pages
Gallimard (23/02/2007)
4.12/5   150 notes
Résumé :
"La présente édition de Lettera amorosa réunit deux versions illustrées du poème de René Char, publiées à dix ans d'intervalle. L'une et l'autre sont enluminées par les peintres, en 1952 par Jean Arp puis en 1963 par Georges Braque. [...]
Traces du dialogue que le Poète a entretenu toute sa vie avec les peintres, ses "alliés substantiels", ces livres et manuscrits rares sont pour la plupart la propriété privée de bibliophiles ou sous clef dans la réserve d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ce recueil comporte deux versions : d'abord la seconde version, Lettera amorosa illustrée par Georges Braque, puis la première version manuscrite intitulée Guirlande terrestre, qui est une ébauche de Lettera amorosa, illustrée par Jean Arp.

Le texte est un pur bonheur, un véritable hymne à l'amour et à la nature. C'est tout simplement sublime !

Un extrait : « Qui n'a pas rêvé, en flânant sur le boulevard des villes, d'un monde qui, au lieu de commencer avec la parole, débuterait avec les intentions »

Une phrase indémodable qui résonne fortement en moi ; j'ai bien envie de l'envoyer à pas mal de monde (je la vois bien en ouverture de la prochaine cop…)

Sinon, à part le texte qui se lit et se relit avec un immense plaisir, il y a les dessins, Braque d'abord puis Arp ; ce qui rajoute au bonheur de lire cette poésie.

Cerise sur le gâteau, voir reproduite l'écriture de l'auteur, avec ses doutes et ses ratures, c'est vraiment émouvant et merveilleux !

Bref, un recueil de poésie magnifique dont on ne se lasse pas, à lire, à contempler et à garder dans sa bibliothèque. Une bonne idée de cadeau à glisser sous le sapin.

À lire sous une lumière tamisée, confortablement installé(e) dans un fauteuil (éventuellement à bascule), en sirotant un verre de Prosecco blanc et en grignotant quelques biscuits de Noël (pourquoi pas des mannele). Bonne lecture !


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Hymne à l'amour adressé à l'absente nous dit Marie-Claude char, voilà qui a le don d'attiser ma curiosité et mon attente.

illustrée par Georges Braque et jean Arp, une présente édition au format poche de 2007 nous révélant l'original de 1952 inaccessible pour, au sens premier, nos pauvres petits yeux.

« Amant qui n'êtes qu'à vous-même, aux rues, au bois et à la poésie ; couples aux prises avec tout le risque, dans l'absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal; dans ce poème il n'est question que de vous ».

Voici l'introduction de René Char, le seul texte que j'aurais compris car je suis vraiment désolé pour moi d'avoir à reconnaître que la poésie de René Char ne m'a absolument pas touché.
Désolé car j'ai le sentiment d'être insensible à ce que tout le monde considère comme un immense poète
Quant aux illustrations de Georges Braque et de Jean Arp, elles m'ont emballé. C'est déjà ça.

Je ne garderai donc, paradoxalement, de cette "lecture" qu'une douce impression visuelle.

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Quelle belle réédition, et peu onéreuse en plus! S'offrent à nous deux versions, la plus récente illustrée ( superbement) par Georges Braque, la plus ancienne, première ébauche, annotée et corrigée par le poète est accompagnée de collages de Jean Arp. En comparant les deux, il est intéressant de voir les changements apportés par René Char, surtout dans la présentation des textes.

Mon premier contact avec le poète, à travers le recueil " Fureur et mystère "avait été difficile, je n'avais pas vraiment réussi à entrer dans son univers. Très différente a été ma découverte de "Lettera amorosa", titre faisant écho à un des "Madrigaux" de Monteverdi.

Des textes clairs et puissants, adressés à la femme aimée , nommée à la fin du recueil, Yvonne. Des textes en prose , certes, mais imprégnés d'une poésie évidente, en mots simples et subtils à la fois. Des élans amoureux qui touchent en plein coeur.

Certains phrases, déclarations si vives, sont connues, comme:

" Je ris merveilleusement avec toi.
Voilà la chance unique."

Il a vraiment l'art de la formule qui claque, nous éblouit. Rien qu'avec des expressions authentiques.

L'ensemble m'a beaucoup plu, et m'a permis de me réconcilier avec l'auteur. Et j'en suis heureuse! De plus, poésie et peinture s'harmonisent à merveille...

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Il est des oeuvres poétiques dans lesquelles l'accès est immédiat et d'autres qui ne se laissent pas facilement aborder. La poésie de René Char est pour moi de la seconde sorte. Quelques tentatives m'avaient laissé sur le bord du chemin. Je ne trouvais pas de fil conducteur, les images se bousculaient sans ordre et sans attrait.
Cela a un peu changé avec ce beau petit recueil. le fil conducteur est donné: ce sont des poèmes à une femme aimée et absente. Ils sont publiés en deux versions, l'une éditée et l'autre manuscrite et raturée; ils sont enluminés par deux artistes: fleurs, feuilles et oiseaux de Georges Braque, et formes ondoyantes de Jean Arp.
Et les images poétiques prennent vie et sens. Non que les illustrations éclairent le sens, mais elles ajoutent une sorte d'interlocuteur bienveillant qui aide, on ne sait comment, à la compréhension.
Peut-être est-ce le début d'une rencontre plus réussie.
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La poésie de René Char : Qu'en dire ? Justement peut être rien. Mais l'entendre, l'entendre comme l'arabesque de la source, comme le delta du monde.
Lettera amorosa touche à l'intime universel, au cosmos poétique, où seul des mots mis en éclat peuvent rendre à l'homme l'hommage féerique de sa joie.
« Absent partout où l'on fête un absent ». Ce vers est le cristal diadème du Verbe.
Présent, présent dans la blessure, dans le retrait, dans la déchirure des ronces, dans la fulgurance de l'iris, présent dans le feu et le bouillonnement des ondes, dans la boucle d'un front, sur l'herbe grelottante, présent dans un ciel d'orage, dans la capacité d'entendre le Chant, présent comme l'unique condition pour, en corps, vivre,
vivre de se dire
en tout,
en tout ce qui palpite dans le ventre de nos langues.
Une lettre d'amour comme l'unique déclaration de nos vies.

Astrid Shriqui Garain

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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Nos paroles sont lentes à nous parvenir,
comme si elles contenaient, séparées,
une sève suffisante pour rester closes tout un hiver ;
ou mieux,
comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance,
se mettant en joue,
il leur était interdit de s’élancer et de se joindre.
Notre voix court de l’un à l’autre,
mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré,
la tire à lui, la retient, l’interroge.
Tout est prétexte à la ralentir.

Souvent je ne parle que pour Toi,
afin que la terre m’oublie.


(p33)
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Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour res­ter closes tout un hiver; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s’élancer et de se joindre. Notre voix court de l’un à l’autre; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré, la tire à lui, la retient, l’interroge. Tout est prétexte à la ralentir.
*
Merci d’être, sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections mira­culeuses, tu ne pèses pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n’a pas d’ac­tion, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fassent qu’un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres.
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Je ne puis être et ne veux vivre que dans l'espace et dans la liberté de mon amour. Nous ne sommes pas ensemble le produit d'une capitulation, ni le motif d'une servitude plus déprimante encore. Aussi menons-nous malicieusement l'un contre l'autre une guérilla sans reproche.
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Amour hélant, l'Amoureuse viendra,
Gloria de l'été, ô fruits !
La flèche du soleil traversera ses lèvres,
Le trèfle nu sur sa chair bouclera,
Miniature semblable à l'iris, l'orchidée,
Cadeau le plus ancien des prairies au plaisir
Que la cascade instille, que la bouche délivre.
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Tu es plaisir
avec chaque vague séparée de ses suivantes.
Enfin toutes à la fois chargent.
C’est la mer qui se fonde,
qui s’invente.
Tu es plaisir,

Corail de spasmes.

(p26)
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Videos de René Char (57) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Char
Les grands classiques du répertoire N°1 : René Char. “Claire”, suivi de “Fêtes des Arbres et du Chasseur” - Première diffusion sur la Radiodiffusion-Télévision Française : 14/05/1955. Réalisation : Alain Trutat. Musique originale : Pierick Houdy. Chef d'orchestre : Pierre Michel Le Conte. Avec Jacqueline Pagnol, Pierre Vaneck, Roger Blin, Madeleine Sylvain, Jean Mauvais, Pierre Leproux, Gaetan Jor, Jean-Jacques Morvan, Jean Péméja, Roger Pigaut, Jean Topart, Paul Emile Deiber, Lucienne Bogaert, Pierre Larquey, Michel Dumur, Catherine Goetgheluck. Et Cyril Dives à la guitare et l’Orchestre National de la RTF. “Claire” Dans cette suite, René Char suit le cours d’une rivière à laquelle il donne le nom familier de Claire. Il imagine que dans les villages et les lieux qu’elle traverse vivent, participant de l’existence de tous, des jeunes filles et des jeunes femmes appelées également Claire. Mais elles ne sont que des personnifications vivantes de la rivière elle-même. Claire est celle que le poète attend, la “Rencontrée” qui seule lui permet de chasser ses fantômes et de continuer à vivre. Claire est une et plusieurs, toutes celles qui “aiment, rêvent, attendent, souffrent, questionnent, espèrent, travaillent”. À travers les personnages d’un chef d’opérations dans le maquis puis d’un chargé de mission de la Résistance, ce sont ses propres contradictions qu’interroge le poète des “Feuillets d’Hypnos”. Dans “Claire”, il poursuit sous une forme dramatique son analyse à la fois poétique et politique du réel, avoue ses déceptions face à l’hostilité d’un monde qui aurait dû changer et s’est reconstruit, étranger à cette espérance. “Fêtes des Arbres et du chasseur” Poème pour voix et guitare. Deux joueurs de guitare sont assis en plein air dans l’attente du chasseur. Ils échangent des poèmes. Thèmes : Création Radiophonique| Radiodiffusion-Télévision Française| Grands Classiques| Poésie| France Culture| René Char
Source : France Culture
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