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Un ensemble de texte à la verve communiste provocatrice, comme le font si bien les rédacteurs de Charlie Hebdo.

Même si certains propos méritent d'être nuancés, Charb énonce quand même une vérité sur notre société : les dérives communautaristes font vraiment chier ! Finalement, c'est peut-être ce que garanti le foutage de gueule dans un magazine comme Charlie Hebdo : l'égalité. Tout le monde en prend plein la gueule de la même façon.
Après, qu'on soit d'accord ou non sur des limites à ne pas franchir c'est un autre débat. Mais dans le débat démocratique, c'est important d'avoir des gens comme Charb pour nous secouer tous et nous interpeller.Là où il sait remettre les pendules à l'heure, c'est sur le fait que le problème ce n'est ni la religion, ni les pratiquants, mais les ignorants (ou "les connards" comme il le dit lui-même) qui par bêtise et montrer qu'ils sont mieux que les autres essayent de faire tout interdire ou censurer au nom du respect de la différence.
L'autre point important que Charb soulève, c'est le rôle nauséabond des médias dans ces nouveaux conflits à la mode, où toute mèche est bonne à allumer pour faire "vendre" (de l'amalgame aux infos biaisées et tutti quanti).

Qu'on soit d'accord ou pas, c'est donc un acte presque républicain de lire cette lettre.

Quelle ironie lorsqu'on pense que cette compilation de textes de Charb sur l'islamophobie et le racisme a été finalisée 48h avant les attaques de Charlie Hebdo - et qu'en plus j'ai choisi cette lecture quelques heures avant les infos du vendredi soir..... L'ironie coûte vraiment cher en 2015 ...
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Un court libelle que j'aurais du lire à l'époque de sa publication. A l'époque le mot «islamophobie», employé à tout-va et même à toutes les sauces, me hérissait prodigieusement. Je sentais pourquoi bien sûr, mais faute d'avoir observé l'historique de l'apparition du mot et d'avoir une vision globale de ses emplois, c'était un peu confus. Ici, Charb décortique de façon magistrale l'inutilité de ce mot, et ce que sous-tend ou cache son emploi. L'islamophobie ne peut désigner le racisme contre les arabes (car l'Islam n'est pas une race), caricaturer terroristes et intégristes n'a rien avoir avec du racisme, ce n'est pas non plus s'en prendre à l'ensemble des musulmans.
Une salutaire mise au point qui donne à penser. Les récupérations de tout poil aussi !
Le texte a été finalisé deux jours avant l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo.
Glaçant !
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Pour moi, une lecture nécessaire, court et efficace.

Pas grand chose d'autre à ajouter, on n'est pas obligé d'apprécier Charlie Hebdo pour le lire mais on peut aussi l'apprécier , ça ne nuit pas .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Sarkozy et ses suiveurs détestables, ont libéré en France la parole raciste en instrumentalisant à des fins politiciennes l'identité nationale. En des termes fermes et percutants, Charb relate cet épisode où tout a basculer, où toute retenue a disparu.
« Lorsque la plus haute autorité de l'État s'adresse aux cons et aux salauds en leur disant « Lâchez-vous les gars  », que croyez-vous que font les cons et les salauds ? Ils se mettent à dire publiquement ce qu'ils se contentaient, jusque-là, de beugler à la fin des repas de famille trop arrosés. »
(...)
Charb analyse avec patience, minutie et une certaine liberté de parole, la propagande intégriste qui récupère toute critique envers les extrémismes religieux, y compris ceux qui prônent la violence terroriste, pour l'assimiler à un racisme.
Une parole salutaire qui manque assurément en ces temps troubles.
À lire d'autant plus qu'on cherche ces jours-ci à interdire les représentations de ce texte.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque ouverte du camping, maigre tente ajourée ne profitant d'un pet d'ombre et contenant au mieux une trentaine de bouquins. Il faisait chaud comme c'est pas permis et j'avais envie de tout sauf de m'asseoir et de coller mon dos et mes fesses à une chaise, histoire de transpirer un peu plus.
Mais je suis tombée dessus, caché, pressé entre deux pavés de la section "nouveautés", et j'ai fini par m'asseoir.

L'essai de Charb "finalisé deux jours avant les attentats de janvier qui lui ont coûté la vie" selon la note de l'éditeur se lit rapidement, court essai d'un sujet grave et intéressant traité avec des clins d'oeil humoristiques qui donnent une légèreté au tout.
D'après ce que j'ai compris du livre, selon lui, l'islamophobie n'existe pas comme les médias et les associations anti-islamophobie nous le laissent entendre mais ce n'est que du racisme que le dit-islamophobe montre, portant atteinte à des individus, alors que nous voyons une atteinte à une religion. Aussi, il affirme dans son essai à tous les anti-islamophobes qui le sont uniquement pour se promouvoir, d'arrêter de faire ce qu'ils font (par exemple attaquer Charlie Hebdo, journal aucunement islamophobe, en justice) car en cela ils "font le jeu des racistes".

Ce que je retiens le plus dans cet essai est la différence marquée par Charb entre islamophobie et racisme, et par son avis qu'il montre, dont je ne peux sortir indemne.
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On peut difficilement critiquer un livre qui présente les idées pour lesquelles des hommes ont été assassinés.
Alors reprendre quelques têtes de chapitre de ce petit essai qui m'ont questionnée.
"Le racisme ringardisé par l'islamophobie", excellente démonstration.
"La foi, c'est se soumettre", merci de nous rappeler cette évidence.
"Condescendance des élites et infantilisation", le doute m'envahit, peut on généraliser ?
Alors en détaillant, je reprends " les journalistes au service de l'islamophobie", l'utilisation des médias pour alimenter le faux sensationnel. Constat accablant fait chaque jour aux grandes messes des journaux radiotélévisés.
MAIS
"La politique au service de l'islamophobie", procès un peu simpliste, certes il est facile de se laisser piéger par la peur de la provocation et se laisser tenter par le silence ...
Certains sont peut être tombés dans ce piège,
Mais accuser nos politiques ou des dessinateurs tels que Plantu d'être complices, je ne crois pas pouvoir suivre Charb dans son plaidoyer.
Le silence est il complice de l'amalgame entre critiques ou caricatures d'individu et celles d'une religion ?
Par contre j'ai mal, j'ai vraiment très mal quand je lis à la lumière des événements qui ont eu lieu deux jours après la finalisation de ce texte :
"La polémique s'est terminée par une amusante sortie de Disiz, toujours sur Instagram, a l'attention des dessinateurs de Charlie hebdo : " même si vous étiez muets je vous couperai la parole, vous voulez savoir comment je ferai ? Eh bien je vous couperai les mains " .....
7 janvier 2015 ... 11 morts .... L'horreur !
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Un grand coup de gueule de Charb qui n'aurait peut-être jamais eu ce retentissement si deux jours après la parution de ce petit ouvrage, Charb n'avait été assassiné par les frères dont je préfère oublier le nom et l'existence.

Le corps du texte est une longue attaque sur le mot même d'islamophobie et l'usage qui en est fait. D'aucuns, et je peux suivre Charb dans sa dénonciation, mettent homophobie et négrophobie dans le même sac qu'islamophobie. Erreur évidemment, nous dit Charb. L'homophobie et la négrophobie servent à nier l'humain, l'islamophobie devrait (étymologiquement) être la négation de l'islam... ce qui n'a pas de sens.

L'argument central de Charb est de considérer qu'il est inutile de se doter d'un mot nouveau. Racisme suffit. Ou devrait suffire. Au passage, il note qu'antisémitisme n'est pas le pendant d'islamophobie. Se moquer des cons parce qu'ils sont cons, ce n'est pas la même chose de dessiner un nez crochu à un Juif simplement parce qu'il est Juif (indépendamment du fait que le nez crochu rappelle des caricatures qui n'étaient pas faites pour rigoler).

On le voit, le sujet est complexe et Charb fait de la corde raide. Ancien militant communiste, il a des résurgences de son passé. Mais il tient aussi des propos réactionnaires parfois sur l'ordre des choses. Et à force de vouloir régler ses comptes, il finit pas se perdre un peu dans sa "démonstration" (qui n'en est pas vraiment une).

Car sur le principe de "qsui trop embrasse, mal étreint", Charb tire un peu dans tous les sens. Le propos stricto sensu de son pamphlet, essai, truc... c'est dénoncer les gens qui vivent de l'islamophobie tout en faisant croire qu'ils défendent les droits de certains individus. Un peu comme ces Irlandais qui ont vu les pourparlers de paix arriver avec angoisse car ils pensaient que cela allait les priver d'une raison de vivre. Les rapaces de l'islamophobie sont les intégristes musulmans, les médias et certains milieux que Charb qualifie de "bobo gauchiste" qui semblent incapables de voir la différence entre arabe, musulman, islamiste. En entretenant le concept même d'islamophobie, ces groupes permettent aux racistes de faire florès. C'est là, à mon avis, que Charb se trompe. Les racistes n'ont besoin de rien pour l'être. Si leur voisin est noir, il lui en voudront. S'il est homo aussi. Et s'il est blanc, hétéro, va à la messe... ils trouveront quelque chose à lui reprocher. Charb, étonnamment, ne semble pas avoir mesuré l'ampleur de la connerie humaine et de l'intolérance.

Férocement athée, libre-penseur (tant qu'on est de son avis), il part du principe que se moquer de tout le monde y compris de soi-même, cela permet de vivre mieux en société. de là où il est maintenant il aura le loisir de méditer le fait que Sarkozy a défilé pour lui rendre hommage...

Ce livre a le mérite de bousculer le lecteur, de susciter l'interrogation et pourquoi pas de lancer la discussion. Ce n'est déjà pas si mal. Mais faire changer d'avis les kilotonnes de racistes et de révisionnistes, trolleurs de réseaux sociaux... ne rêvons pas.
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Indirectement, je me suis vu conseillé "Rien n'est pardonné" de Zineb El Rhazoui (en VOD seulement en Belgique...) et ce livre par des personnes que je crois trop intelligentes pour être racistes. ça fasait longtemps que je ne lisais plus Charlie Hebdo, bien avant les attentats. Je ne voyais pas bien la ligne éditorial.
Je trouve ce livre très intéressant.
Jusque là je voulais que les auteurs aient une légitimité. Un peu comme Walid Al-Husseini quand il écrit "Blasphémateur ! Les prisons d'Allah" dont je veux lire le dernier "Une trahison française - Les collaborationnistes de l'islam radical devoilés".
L'histoire aura donné à Charb une légitimité glaçante. le texte est intelligent. Il respecte une vision de gauche. Pas cette gauche démogogique (que j'ai un temps aimé) dont le misérabilisme l'amène à accepter des femmes voilées en tête de liste pour chercher des voix d'électeurs abtentionnistes (supposé musulmans et de fait en France plutôt pauvre).
Il souligne et approfondi un concept qui m'avait échappé (pourtant répété ces derniers temps) : l'islamphobie n'est pas du racisme car l'Islam n'est pas une race. Par contre, les mots sont important et l'islamophobie peut être un prétexte inacceptable au racisme contre les arabes...
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Un texte d'utilité publique!
Charb, le regretté Charb, nous rappelle que ce qui est critiquable, c'est le fait d'agresser des personnes, et pas des représentants de telle ou telle religion. Cela, c'est masquer le racisme, le racisme réel, ou la lutte des classes, car la religion importe peu.
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