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EAN : 9782203124769
384 pages
Casterman (15/01/2020)
4.14/5   42 notes
Résumé :
Après Mentir aux étoiles, Alexandre Chardin nous offre un roman coup de cœur pour les adolescents.
Gabriel est parti un matin, sans parents pour le retenir. Il marche seul et à son passage, on s’interroge. Que cherche cet adolescent vagabond ? Que cache-t-il dans son étrange caisse à roulettes, plus grande que lui ? De fermes en villages, de villages en forêts, du bitume des routes au courant du fleuve… un pas après l’autre, Gabriel poursuit une quête insensé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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"Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage
A l'heure du grand voyage" J.Brel.
La ville de Roanne, un hôpital, l'étage des soins palliatifs... Une femme va mourir!


"Dans le lit, sous le crâne nu, le visage est lisse, pâle, pas de cils ni de sourcils. Un fantôme ?"
Une maman...
Ce n'est pas la mère de Gabriel. La sienne repose dans le cercueil à roulettes rouge, que l'adolescent traîne sur la route, à pied...
Il emmène sa maman, (après avoir déterré le cercueil) sur la route du Sud, pour un dernier voyage et pouvoir l'enterrer ailleurs....


"Ferme moi les yeux, s'il te plait", murmure le fantôme. Je ne veux pas que ce soit une infirmière. Ni que mes yeux restent ouverts."
La pauvre dame lâche qu'elle a contemplé des merveilles, "des couchers de soleil et des levers rouges" et puis, et puis... "Ses enfants dormir dans leur petit lit et sourire aux anges ".
Elle est aveugle maintenant, à cause de son cancer...


Comment résister, à cette demande?
" J'ouvre la bouche avec l'impression d'étouffer. Cette femme pourrait être ma mère." ( dévorée par le cancer)
Cette voix minuscule est semblable à celle de sa maman. Stella, la maman aurait pu demander cette faveur à Gabriel, son fils, mais il était absent...


Quel voyage! Du choc au déni après le décès de sa maman, du refus à la colère, de la douleur... jusqu'à la délivrance...


Le père Asourel à qui Gabriel avait demandé une confession, lui avait murmuré:
-"Que ce soit Stella, une étoile ou Dieu, peu importe, poursuis ton chemin, Gabriel, jusqu'au bout... Ce n'est pas une question de bien ou de mal. Fais ce qui te semble juste."


"Des papillons bleus et gris se posent sur des hampes de fleurs blanches". Stella, sa maman aimait les papillons !
Merci à Babelio et à Masse critique.
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Gabriel Clairval a quinze ans ; il est au lycée ; il avait déjà perdu son père et il perd sa mère, Stella morte d'un cancer du pancréas. Sa tante Myriam s'occupe de lui mais il préfère aller vivre chez une amie de sa mère, Irène. Cependant, dans ses dernières volontés, sa mère a décidé d'être enterrée auprès de son mari et Gabriel le refuse, il a toujours détesté son père si inconstant et infidèle. Il décide donc de déterrer le cercueil de sa mère, de l'installer dans un coffre à roulettes et de partir ainsi vers le sud du pays. Il rencontre de nombreux personnages tous différents - il passe même une nuit chez un prêtre à qui il pourra confesser ses aventures - et il termine sur les bords de la Loire où il rencontre un réfugié africain qui vit dans un hameau abandonné, il décide alors d'y enterrer sa mère.

Nous retrouvons toutes les thématiques habituelles d'Alexandre Chardin, la folie, la mort, la nature sauvage, le retour à la nature. Si souvent les héros ont des troubles psychiatriques, ici, le héros a simplement des troubles de l'humeur ; il n'accepte pas la mort de sa mère et encore moins l'enterrement de son corps aux côtés de son père. Nous basculons donc dans une fable amorale ; le héros déterre le cercueil de sa mère et part en voyage avec elle. Ce voyage du jeune héros tirant le cercueil sur roulettes devient évidemment une quête initiatique et les différentes rencontres sont autant d'étapes avec des opposants et des adjuvants pour accepter le deuil de sa mère et pardonner à son père. Il me semble justement que le côté psychanalytique est appuyé ; je n'ai pas pu m'empêcher de voir la trame du récit et l'artifice des rencontres ; il est vrai que les personnages font du fait du voyage de brèves apparitions et leur caractérisation m'a semblé schématique. Ce roman me fait penser à un roman aussi provocant, amoral et difficile, Rien de Jane Teller qui pose avec plus d'acuité, me semble-t-il, le sens de la vie en regardant la mort. Enfin, ce texte s'adresse évidemment à de grands adolescents ou à de jeunes adultes et sa couverture s'adresse à un public plus jeune.
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Une histoire d'une douceur qui touche le coeur et l'âme du lecteur.
Il n'y a pas à dire, Alexandre Chardin sait manier les mots et les cordes sensibles de ses lecteurs.
Gabriel vient de perdre sa maman. Elle est morte. Elle a laissé une lettre qui partage son souhait d'être enterrée auprès du père de Gabriel. Mais Gabriel n'accepte pas cette décision et décide de déplacer sa maman dans un lieu qui lui conviendra mieux. Il ne sait pas encore où son périple l'amènera mais il est déterminé à mener à bien son projet.
Gabriel est un personnage " épais " qui apprend à apprivoiser sa peine mais aussi les blessures du passé. Les personnages qu'ils rencontrent deviennent des compagnons de route qui éclairent son chemin lorsqu'il devient difficile. Ils sont tous extraordinairement humains. le lecteur peut douter de certains excès de bienveillance, cette dernière peut paraître improbable mais il s'en fiche. Il se laisse bercer par les mots, les péripéties, les émotions de Gabriel.
A la lecture de la quatrième de couverture, on peut se demander quel est l'intérêt de raconter le périple d'un adolescent avec un "bolide" dans lequel se trouve sa maman ? Il n'est autre que l'intérêt de retrouver le goût de la vie, la sensation d'être vivant, la joie de rencontrer et de partager un repas, quelques mots, une soirée voire quelques jours .
Gabriel a 15 ans mais ce voyage lui a permis de grandir d'un coup... Il apprend la mort, la vie, le pardon et l'amour au court de tous ces kilomètres parcourus.
Je reste bien entendu marquée par tous les personnages rencontrés mais j'ai un doux sentiment pour Joël, Anisse et Baptiste...
A l'issue du roman, Gabriel semble bien plus fort que le lecteur lui-même. Ce dernier ne sort pas indemne de cet ouvrage à la fois doux et coup de poing.
J'espère que les adolescents qui auront ce petit chef d'oeuvre entre les mains sauront apprécier ce récit "d'initiation" original, sortant des sentiers battus.
Merci Babelio, les éditions Casterman, Merci Monsieur Chardin, j'ai pris une sacrée claque de vie et d'humanité !
Je recommande la lecture de ce roman à partir de la 4e.
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: Non, vous ne rêvez pas.
Le personnage en 1ère de couverture n'a pas derrière lui un chariot à jouets comme votre petit frère.
Il ne tire pas non plus dans son sillage les courses d'une semaine dans un caddie chargé comme vos parents, il charrie avec lui un...cercueil.
Le titre le disait.

Mais le roman nous jouera t-il des tours, Alexandre Chardin nous roulera t-il dans la farine et la drôle de métaphore?
Les débuts du roman ne détrompent en tous cas pas sur le sujet, le jeune Gabriel, 15 ans, annonce à sa classe médusée le décès de sa maman.
Chacun s'attendait à une excuse moins audacieuse pour avoir à justifier qu'il n'ait encore pas fait ses devoirs. Gabriel a l'air d'être un ado compliqué.

Peut-être est ce là le vrai sujet finalement, conclue t-on.
Cette dimension qui pourrait l'obliger à tomber lourdement dans le mytho monumental, car cacher un parent contre son gré, c'est une opération compliquée, nous le savons, vous le savez, surtout pour les convocations des professeurs.
D'autant qu'un mensonge pareil ne passerait pas après inaperçu, cela ferait en général le tour du lycée comme une traînée de poudre pour son effronterie.
Alors? Où cela va t-il nous mener?

Dans le calme et la tempête, chers lecteurs.
Alexandre Chardin chahute son contexte de départ où l'on peine à savoir si c'est hier ou aujourd'hui.
C'est l'urgence.
Gabriel crache ses mots, les phrases sont souvent courtes, un style à bout de souffle, il est en révolte.
Et puis à quelques pages parcourues, nous ne savons plus où il est.
Peut-être que son excuse n'en est pas une fausse, s'étonne t-on.

Quel malheur!
Alexandre Chardin ne nous avait pas habitué à des récits aussi grâves.
Où est Gabriel?
Sa mère, elle, finalement, nous savons, elle n'est plus, mais lui, où est-il parti trainer sa colère?
L'auteur nous réserve un secret de famille désagreable qui explique la rancune de l'ado.
Rancune, oui, car en plus de l'avoir laissé, les dernières volontés de la mère ne seront que plus douloureuses pour Gabriel.
Son monde n'a pas de sens commun, son monde va mal.
Gabriel va tenter d'accorder à l'histoire qu'il partageait avec sa mère un mot de la fin qui lui conviendra pour aller de l'avant.
Mais pour cela, il va falloir opérer quelques changements majeurs pour lui.
La 1ère de couverture. Vous y êtes?
Les frais d'enterrement, les frais de concession, ça ne se résumera pas à une histoire d'argent pour Gabriel et quelques adultes sembleraient l'appuyer dans son drôle de projet.
Grands dieux, diraient les bouches pincées, sacrilège! On ne joue pas avec le dernier voyage des défunts!?
Curieux. Touchant. Étrange. Brûlant.
C'est à s'en rendre malade pour le jeune Gabriel.
Ça se lit tout seul et sans curiosité mal placée, on a envie de savoir.
Où précisement Gabriel et sa maman trouveront respectivement le repos et la sérénité?
Une idée d'histoire culotée et des âmes de personnages à fleur de peau.

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Le résumé du "Cercueil à roulettes" à de quoi effrayer. La mère d'un ado déjà orphelin de père est terrassée par un cancer. Recueilli par sa tante qui ne parvient pas à communiquer avec lui, Gabriel prend une décision folle : partir avec le cercueil de sa maman à la recherche d'un lieu où l'enterrer.
Avec un tel sujet, Alexandre Chardin pourrait facilement tomber dans le pathos et le tire-larme, mais il évite les écueils avec brio. L'étrange quête de Gabriel va l'amener faire de belles ou de mauvaises rencontres, mais toutes l'aideront à avancer sur le chemin du deuil. Certaines auraient d'ailleurs mérité d'être un peu étoffées, je suis parfois restée sur ma faim. Reste un très joli roman sur l'acceptation et le pardon.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Oublie moi.
Ce n'est pas à moi que tu t'es confié. Mais, si ça peut te rassurer, tu n'es pas maudit.
Et puis, je ne veux pas influencer ton destin. Tu es encore sur le chemin, tu fais des choix, des rencontres.
Tu n'es pas arrivé à destination, ni elle.
Si tu crois en Lui, alors sois sous son regard. Moi, je suis à la même hauteur que toi. En tant qu'homme, Gabriel, je te trouve... merveilleusement fou, mais ça, c'est moi, Joël, qui le dit, pas le père Asourel. Parce que religieusement parlant, il faut l'admettre, c'est une catastrophe, Gabriel, une véritable catastrophe...
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Les larmes viennent en me déshabillant. Je me glisse sous la couette, le corps secoué, le vent a trouvé une ouverture, il s’est glissé en moi. Je n’ai plus quinze ans, mais douze, mais huit, mais sept, mais quatre et je dis : « Laisse un peu ouvert, maman ! » Je crie dans la maison
vide : « Laisse la porte ouverte, maman ! » Et je me roule sous la couette avec mon pull parfumé d’elle, jusqu’à ce qu’elle vienne. « Maman ! » J’ai beau appeler, elle ne viendra pas. (p. 25)
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-Merci. Il secoue la tête en riant.
-Non. Tu ne sais pas combien tu m’as été précieux, Gabriel. Il y a autour de toi un air différent, une lumière. J’en ai profité, tout le temps où je suis resté avec toi.
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Je me réveille tous les matins et je ne crois toujours pas à ta mort. Ça ne dure que quelques secondes. Chaque fois, je dois respirer lentement pour ne pas paniquer quand ça entre en moi. (p.105)
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Que ce soit Stella, une étoile ou Dieu, peu importe, poursuis ton chemin, Gabriel, jusqu'au bout. Ne réfléchis pas, ne fléchis pas, suis ton inspiration, ça n'est pas une question de bien ou de mal. Fais ce qui te semble juste. Et si tu le peux, pardonne un jour à ton père. Quoi qu'il ait fait. Pas pour lui, mais pour toi, ce sera plus simple quand tu auras toi aussi des enfants.
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Videos de Alexandre Chardin (12) Voir plusAjouter une vidéo
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Pour ce premier épisode de la série d'interviews d'auteurs en podcast « Ecrire des mots », Interbibly vous invite à découvrir Alexandre Chardin, écrivain alsacien en proie à une grande joie de vivre et d'écrire ! « Pour en finir avec le Groc », à paraître le 19 mai 2021 aux éditions Magnard jeunesse, est son prochain livre. Installez vos écouteurs et bonne écoute !
Qui est Alexandre Chardin ? Il aurait voulu être Rahan ou Davy Crocket et devenir éleveur de colibris ou surfeur de vagues géantes. Mais il est né à Strasbourg, ce qui n'est déjà pas si mal. Après des études de lettres, il déménage à Mulhouse dans un immeuble plein de yorkshires et de sorciers et devient professeur de français. Il est l'auteur de nombreux romans à succès chez Magnard Jeunesse : le goût sucré de la peur, Des vacances d'Apache, Ma fugue dans les arbres et Lola à la folie.
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