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EAN : 9782226032096
408 pages
Albin Michel (19/01/1988)
3.36/5   18 notes
Résumé :
"La première partie de son œuvre, inaugurée par l'Epithalame (1921), dessine autour du lien conjugal des arabesques merveilleuses.
Dans la promiscuité conjugale, homme et femme peuvent se modeler, ou se détruire, ou les deux ensemble. Ils écoutent la mélodie de la solitude, qui est très suave et très cruelle. Ils s'épient, se sourient, se narguent. Il y a de la tendresse dans leur exaspération, de l'ironie dans leur tendresse, du désespoir dans leur ironie. J... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Chardonne est l'écrivain le plus sous-estimé de la littérature française. Tant mieux : il est choyé par le petit cercle des « Happy Few » qu'évoquait en son temps Stendhal et pour lesquels celui-ci écrivait.
Du point de vue de la technique littéraire, ce roman constitue une innovation dans la littérature. Cela fait penser à Proust alors que cet ouvrage propose tout l'inverse. le roman (surtout la première partie) se présente comme une série de scénettes, miniatures, tableaux purement visuels décrits minutieusement grâce à un éclairage fin, délicat, nuancé, et en même temps réaliste, objectif, presque clinique. Cette littérature à la fois désinvolte, délicate et précise fait penser à un script de cinéma. Les scénettes s'enchaînent, mais sans relation nécessaire de causalité. On ne sait si elles conduisent quelque part, si elles ont l'intention d'aboutir à quelque chose. le lecteur, ne pouvant se projeter, se focalise sur la scène présente, observant ce que l'auteur (qui reste en arrière-plan) lui donne à voir. Les situations sont à peine contextualisées, le lecteur devant se représenter où il se trouve, à quel moment la scène se passe. Rien n'est guidé, tout est ténu et comme en suspend, en apesanteur. Tout est à la fois montré et suggéré, exposé et induit. Tout est vu, rien n'est affirmé, ce qui exige du lecteur une participation de tous les instants, une grande capacité d'attention et d'implication. En contrepartie, l'auteur reste dans l'ombre, effacé, à la fois présent et absent, suggérant la psychologie des personnages mais sans la commenter, laissant le lecteur en juger, se contentant de transmettre ce qu'il voit, puis de se dérober, comme s'il filait par une porte de secours que personne n'avait remarquée. Chardonne se contente de voir : à nous d'observer. À la limite, c'est le lecteur ici qui se fait son roman. La seconde partie, plus conventionnelle, fait davantage sentir une trame dramatique sous-jacente, mais tout se résorbe à la fin dans une conclusion qui, se dérobant à toute prise, se dénoue tout naturellement, sans incident. C'est du grand art, fin et élevé, d'inspiration spirituelle, reposant sur un sens très rare de l'acuité et du détachement combinés. Écrire ce type de roman à trente-sept ans, c'est bluffant.
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Wikipédia me dit que l'épithalame est une sorte de poème lyrique composé chez les anciens à l'occasion d'un mariage et à la louange des nouveaux époux et c'est exactement cela qu'est ce récit de Jacque Chardonne.
Un long poème qui nous parle d'amour bien sûr mais également de la mort , de l'amitié et des doutes qu'engendre tous sentiment amoureux.
Passant d'un interlocuteur à l'autre , d'un lieu à l'autre Chardonne nous fait pénétrer dans les pensées de ses personnages ,nous les fait découvrir de l'intérieur si je puis m'exprimer ainsi sans jamais émettre un jugement .
C'est également une peinture vivante de cette grande bourgeoisie du début du siècle , une certaine douceur de vivre qui disparut dans le fracas des armes entre 1914 et 1918 .
Premier roman de cet auteur parut en 1921 et qui ne plut pas à tout le monde , il ouvre la porte à une oeuvre originale et bien souvent toujours d'actualité que celle de Jacques Chardonne. Un immense talent qu'un voyage à Weimar en octobre 41 mit au ban de la société et qu'il est peut-être temps de redécouvrir..
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Difficile de résumer, d'enfermer ce livre dans une trame, un récit linéaire. Jacques Chardonne procède par touches, par petits traits, de lumière et de couleur, aurais-je envie de dire, presque comme un peintre. Tout au moins au début. Nous découvrons un petit monde, habité par de nombreux personnages, dans lequel on se perd un peu. Au centre, Berthe, d'abord petite fille, puis adolescente. Nous avons des aperçus de sa famille, puis le père meurt, et sa mère décide de s'établir à Paris. Berthe suit des cours, fait du piano, et rencontre en cachette Albert. Et un jour ils se marient.

Des petits riens en apparence, mais qui renferment toute une vie, presque toutes les vies. Les sensations de l'enfance, de l'adolescence, les choix et les déceptions de la vie d'adulte. Et cette difficulté à être avec un autre, de comprendre vraiment ce qu'il ressent, à sortir de soi-même. Tout ce qui sépare à chaque instant. Mais en même temps l'impossibilité d'être tout seul. L'autre comme blessure permanente mais aussi comme l'indispensable remède, au vide, au manque, à l'insatisfaction dont la raison n'arrive pas à s'exprimer mais dont la cruelle morsure se fait sentir en permanence. Rarement le couple a été décrit d'une façon aussi juste et terrible à la fois. Champs de bataille, rapport de forces, remise en cause. Mais son absence est finalement encore pire. Les personnages n'arrivent pas à être avec l'autre, parce qu'ils n'arrivent pas à être avec eux-mêmes. Mais dans un rapport à deux on peut au moins en imputer la responsabilité au partenaire, se défausser sur lui de tout ce qui ne va pas, se défouler.

Un roman d'une grande force et densité, d'une très grande noirceur, qui marque très fort le lecteur qui y plonge.
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j'avais aimé Claire, mais là je reste perplexe... 400 pages dans lesquelles se succèdent une kyrielle de personnages, de scènes de la vie courante souvant mondaine, mais dans quel but? le fond du roman se veut être l'érosion du sentiment amoureux dans le couple...on ne retrouve ce thème qu'à certains endroits et notamment dans les 10 dernières pages de l'ouvrage. Là la reflexion est profonde, le style agréable. Tout le reste; les diners les conversations des uns et des autres, n'apportent strictement rien au roman, il aurait pu se contenter de réduire à 150 pour cerner vraiment le fond du problème...bref ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable...
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Le meilleur moyen d'introduire quelques lignes sur un écrivain, c'est encore de dire la vérité : Chardonne, c'est le meilleur écrivain de l'après Proust. Chardonne est un écrivain de facture classique, sa prose est d'un raffinement inouï...
Lien : http://www.denecessitevertu...
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La vie est bien étrange ! Elle se soucie peu de notre bonheur et de nos vertus. Peut-être que nos pauvres personnes n'ont aucune importance .
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...ce qu'on regrette un jour quand on regrette la vie, c'est un joli commencement d'amour...
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On atteint à une espèce de bonheur avec l'âge. Il vient comme un apaisement , un appauvrissement. Il ressemble à l'oubli , à l'indifférence , à la satiété.
Quelques fois à la folie. Je me méfie des gens heureux .
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Mais la vie est une eau fuyante qui reflète ce que l'on veut.
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On se croit coupable quand on se console; on se défend contre la vie qui saurait si bien guérir.
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