Une charmante balade désuète, un brin nostalgique, au fil du temps (fin du XIX e, début du XXe) au coeur de cette cité gardoise, en face d'Avignon. Villeneuve-lès-Avignon ou Villeneuve-Lez-Avignon : près de )
Une ville bien modeste que l'on découvre laborieuse, toute bruissante de ses activités industrielles et artisanales disparues depuis longtemps qui vivifiaient la cité : élevage du ver à soie et tissage des bobines de soie à la navette à la maison par les « taffarelles », passementerie : broderie des galons et franges, traitement des cardons pour permettre aux usines textiles la finition des tissus en laine, savonnerie, fabrication de produits chimiques tel le « Diable bleu » destiné à blanchir le linge, les fours à chaux, les tuileries…
Une époque révolue où les communiqués de Monsieur le Maire étaient annoncés à la population par l'appariteur au son de la trompette, ou le tombereau tiré par un cheval servait au ramassage des ordures et au transport des macchabées jusqu'au cimetière…
Villeneuve est devenu un lieu de résidence privilégiée, un site touristique renommé, mais la convivialité de naguère a disparu. Autres temps, autres moeurs… aurait dit Cicéron.
De bien jolies photographies et cartes-postales animent et enjolivent le texte.
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L'histoire aujourd'hui n'a plus de préjugés.
Il y a un demi-siècle, des esprits sérieux pouvaient se demander encore si c'était bien de l'Histoire (avec une majuscule marquant la dignité du genre) que d'évoquer la simple vie et les humbles distractions des gens ordinaires. D'autres doutaient qu'il fût déjà "historique" de raconter un temps qui touchait si près au nôtre.
Mais l'université et la science en sont revenues.
On reconnaît désormais que l'histoire est totale, ce qui veut dire que rien de ce qui s'est passé jadis ne doit lui être étranger, et qu'il est aussi digne, instructif et intéressant de raconter la vie des peuples que celle des puissants, les travaux de la paix que ceux de la guerre, les évolutions du travail que celles de la religion (...) les historiens les plus renommés n'hésitent plus aujourd'hui à consacrer une grande partie de leur oeuvre à ce qui est matériel, quotidien ou populaire voire à l'intimité mentale (si tant est, pour celle-ci, qu'on puisse l'atteindre)
Visite du Président de la République du 31 juillet 1938
Ce jour-là, Villeneuve reçut la visite du président de la République, Albert Lebrun, qui, accompagné du président du Conseil Edouard Daladier (1), venait d'inaugurer la cave coopérative de Tavel et se rendait à la VI e fête nationale des vins de France en Avignon.
Pour l'occasion, le Conseil municipal décida l'achat d'un nouveau drapeau tricolore (...)
Devant la mairie, Melle Flayol, fille du maire, costumée en Comtadine, récita le sonnet suivant :
(...) Notre salut, plus haut que les cloches, résonne
Car pour vous acclamer nous joignons en nos cœurs
La fougue du mistral à la fougue du Rhône .
(1 Surnommé le taureau du Vaucluse)