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Caroline Doizelet (Traducteur)Alain Chareyre-Méjan (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782742702732
210 pages
Actes Sud (05/01/1996)
3.61/5   83 notes
Résumé :
" Là, sur la terrasse, dans la clarté lunaire maintenant plus intense, se tenait une femme vêtue d'un linceul trempé qui ruisselait sur le marbre, faisant une flaque qui s'écoulait lentement sur les marches mouillées. Son attitude et sa mise, les circonstances de notre rencontre, me donnèrent aussitôt à penser, même si elle se mouvait et parlait, qu'elle était morte. Elle était jeune et très belle, mais pâle, de la pâleur éteinte et grise des cadavres. " Extrait du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Blanche-neige gothique !

Ma libraire veut absolument me faire découvrir des auteurs ! Et même si j'ai confiance en elle, ce livre ne m'a absolument pas plu !

Il s'agit d'un conte gothique rédigé par Bram Stoker, célèbre auteur de Dracula, publié en 1909.

Roman épistolaire, basé principalement sur le journal de Rupert Leger, un marin, qui hérite d'un château dans les Balkans.

Sur son testament, son oncle lui donne sa fortune, à condition d'habiter ce château pendant un an…(tiens cela me rappelle un roman plus contemporain que j'ai lu récemment "Le secret de Pembrooke Park" !)

Il s'y rend bien sûr (sinon il n'y a pas d'histoire !).
Et là, il voit et fait pénétrer chez lui une jeune fille vêtue d'un linceul.
Il tombe amoureux bien qu'il subodore qu'elle soit un vampire !
Il découvre qu'elle "dort" dans un cercueil recouvert d'une plaque de verre (d'où mon titre "Blanche-Neige !)

Je ne dévoilerai pas le reste du roman (!) mais j'ai ressenti beaucoup de lenteur dans l'action et j'ai été déçue par la fin !
C'est un roman d'ambiance où l'auteur vous amène à voir (croire) ce qu'il veut ; mais je n'ai pas suivi, trop pragmatique, sûrement et méfiante !

Si vous aimez les romans gothiques, château abandonné, paysages inhospitaliers, peuplades noyées dans leurs légendes, femme mystérieuse et en détresse, ce roman est pour vous ! Pas pour moi !
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En quête d'un ouvrage glaçant-terrifiant et tout, j'ai pensé, ah ça mais c'est bien sûr, au papa du plus beau dentier de la littérature, je veux parler de Bram Stocker !

Je n'avais pas Dracula sous la main, mais j'ai trouvé que La Dame au linceul avait un titre assez flippant pour faire le job.
Eh bien je ne voudrais pas déboulonner le mythe, mais sur ce coup-là, Bram Stocker ne m'a pas fait peur du-tout-du-tout.

L'ouvrage démarre sur un article du Journal de l'Occultisme rapportant une étrange scène, près de la côte de la Lance d'Ivan, en mer Adriatique. L'apparition d'une femme vêtue d'un linceul, naviguant dans un cercueil lui servant de barque.
Puis l'apparition disparaît.
Nous apprenons ensuite qu'un jeune homme, Rupert St Leger, hérite du château Vissarion de son richissime oncle Robert Melton, château situé au bord de l'Adriatique, sur la Lance d'Ivan.
Et après quelques jours passés dans sa nouvelle demeure, Rupert voit à son tour la Dame au linceul...

Quand même, il y a de quoi se laisser prendre, raconté comme ça !

Mais tel n'a pas forcément été l'objectif de Bram Stocker, qui nous plonge dans un climat nimbé de mystère, sans être effrayant pour autant.

Bien sûr, des questions se posent, la tante Janet a le rêve prémonitoire sévère, et puis ce Rupert, que vient-t-il faire dans les Montagnes Bleues qui fleurent bon leur poudrière des Balkans au début du XXe siècle ?
Cela va structurer l'intrigue entre deux apparitions de la Dame.

Il y a un (tout petit) côté Rouletabille dans les Carpates (Le Château noir) avec la description de la forteresse fabuleuse dont a hérité Rupert St Leger. Mais le garçon est moins turbulent, même s'il prend une part active à la lutte des montagnards contre les Turcs.

C'est surtout une charmante atmosphère gothique, avec de magnifiques paysages crépusculaires, les reflets d'argent sur la mer en toile de fond, les pluies d'avril détrempant le jardin, de jolis frémissements qui nous entraînent d'une rencontre à la suivante, et la question toute romantique de savoir où cela va mener.

Une bien agréable lecture, loin, très loin des morsures d'un quelconque hôte de Transylvanie !
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Ce récit présente une faille si grande à son début que cela ne motive absolument pas à lire la suite. Pour ma part je l'ai fait, cependant, 40 pages de récit épistolaire pour dire qu'un oncle donne de l'argent à son neveu pour qu'il continue son oeuvre ; je trouve que c'est UN PEU TROP.
Cela m'a déçue, moi qui, ayant précédemment lu le fabuleux Dracula, m'attendais de la part de Stoker à une histoire solide et riche.. ici tellement de sous genres sont entremêlés : certes cela peut dans un sens constituer une richesse, mais on ne sait plus vraiment s'y retrouver. Roman gothique, thriller, d'amour ? Un roman peut être tant de choses, je ne critique pas le fait qu'il recueille en lui beaucoup de sous genres ; en revanche cela m'a heurtée sensiblement car je ne savais plus quelle était la vraie profondeur de cette histoire, le motif qui poussait l'auteur à écrire. Elle donne l'impression qu'il est parti un peu dans tous les sens sans vraiment de grandes convictions ; bref j'ai trouvé ça bancal par moments, mal ficelé.. Il y a la volonté d'en faire trop, à mon goût, alors que ça aurait pu être très riche, mais finalement ce n'est pas assez pour me satisfaire. Je me suis pourtant laissée prendre au jeu et ai terminé le livre en une après midi plus pour m'en débarrasser, que par un fou plaisir.
J'ai trouvé la fin naïve et un peu ratée. Je ne dirai pas en quoi elle consiste afin de ne pas "spoiler" les lecteurs de ma critique. Mais, elle me semble si facile... et manque terriblement de crédibilité. Ca tombe un peu comme une mouche dans la soupe, je trouve (pour rester polie).
J'attribue une note tout de même de 3/5 car j'ai réussi à terminer de livre (ahah), et certains passages ont été habilement narrés, avec une beauté et une aisance que Stoker maîtrise -c'est certain - et c'est là ce qu'il y a de prenant, en dépit de tout ce qui ne me semble pas tenir la route.
En conclusion, à lire si l'on adore les récits fantastiques/gothiques, il en vaut la peine à ce niveau je crois, mais ne pas s'attendre à la même "valeur" que le roman de Dracula....
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Je dois dire que j'ai trouvé l'incipit inutilement ardu avec toutes ces histoires d'héritage. Quelle est leur fonction ? Sinon celle d'introduire l'arrivée de Rupert au château de Vissarion dans les Montagnes bleues ? Il eût été plus simple et plus prenant de faire autrement, me dis-je. Certes, le lecteur qui passe ce palier doit être considéré comme un "bon" lecteur, sans doute... Pour autant, n'oublions pas les dix commandements du lecteur, comme le dit Pennac, et son droit à sauter des pages (ce que je n'ai pas fait, mais que je conseille vivement dans le cas où vous vous trouveriez ralenti d'emblée : autant passer dans ce cas à plus entraînant, sans aucun regret. Au contraire, il serait dommage de passer à côté de cette rencontre teintée de surnaturel...).

Apparemment, l'édition française ne reprendrait pas la totalité du texte original. Il faudrait donc voir dans quelle mesure il a été modifié ou tronqué, pour mieux comprendre sa structure. Certains personnages sont également sous-exploités, ce qui leur donne de fausses apparences de prétexte, dommage.

La Dame au linceul n'est pas sans rappeler la Morte amoureuse ou La Pipe d'opium de Théophile Gautier. La chute par ailleurs - la résolution de l'histoire - m'a fait éclater de rire tant elle m'a paru tomber de nulle part : "oh, c'est aussi simple ! Tu t'es bien moqué de nous, Bram Stoker !" (allez, on se tutoie, sans rancune).

Cela n'enlève rien cependant à la beauté de ce roman gothique - j'ai particulièrement apprécié l'ambiance qui se dégage du château, des jardins et de cette "dame au linceul" envoûtante.
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Retrouver Bram Stoker et mourir…
Parfois, quand la brume s'installe, que les arbres sont nus et le vent lugubre, l'envie me prend de frissonner aussi de l'intérieur. Alors je me tourne vers le maître du Sublime, je reviens vers mes premières amour : le noir.

La dame au linceul ne m'a pas déçue. Ce petit roman écrit en 1909, publié trois ans avant la mort de son auteur et moins connu que son frère aîné Dracula, est un bijou de noirceur. Écrit dans le style épistolaire cher à Bram Stoker, on y retrouve tous les codes du gothique anglais : Des cryptes cachées, une église dissimulée dans la roche, un château isolé du monde, aux jardins où les arbres deviennent mortellement blancs lorsque la lune brille, des esprits qui rôdent, des voyages dans des contrées exotiques, et surtout la présence de la Mort dans sa vison la plus esthétique. le Romantisme noir dans toute sa splendeur… 🥀

🖤 Un jeune aventurier anglais hérite d'un château qui s'enfonce sur un cap, dans les Montagnes bleues slaves, où un soir, il reçoit la visite d'une étrange visiteuse habillée d'un linceul blanc. « Elle était jeune et très belle, mais pâle, de la pâleur éteinte et grise des cadavres. » Dès lors, son obsession grandit pour cette femme à la beauté éthérée et fragile… 🪞

🕯️ J'avais oublié tant de belles choses, j'avais oublié, où avais-je les yeux? 🎵
J'avais oublié combien il est bon de voyager au clair de lune parmi les esprits, à travers les miroirs ternis, à la lumière des candélabres, dans l'exquise volupté des tombeaux ouverts et des amours mortes… ⚰️

🖤 Une petite parenthèse mortellement enchantée pour qui a envie d'un peu de fantastique dans sa vie. Il vous tente ce petit voyage macabre ou aurez-vous trop peur?
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je me tenais à la proue, d’où j’avais évidemment une meilleure vue de la passerelle. Je vis bientôt que le bateau, qui m’avait semblé, depuis le début, avoir une forme bizarre, n’était autre qu’un cercueil, et que la femme qui s’y tenait debout était vêtue d’un linceul. Elle nous tournait le dos et, de toute évidence, ne nous avait pas entendus approcher. Nous progressions lentement, les moteurs étaient presque silencieux, et l’avant du bateau ridait à peine les eaux noires qu’il coupait. Soudain, quelqu’un poussa un cri horrible sur la passerelle; une voix rauque donna des ordres au maître de manoeuvre qui se trouvait au gouvernail, et la cloche de la salle des machines retentit. Immédiatement, le bateau commença à virer à tribord; on mit toute la vapeur, et avant même de comprendre, je vis l’Apparition s’évanouir dans le lointain. La dernière chose que je vis fut l’éclat d’un visage blanc dans l’obscurité, la flamme de ses yeux, tandis que la silhouette s’évanouissait dans le cercueil exactement comme une brume ou une traînée de fumée qu’une brise dissipe.
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Là, sur la terrasse battue de pluie, se terrait la présence drapée de blanc qui m'était familière. Elle paraissait désespérée. Sa pâleur était aussi remarquable que la première fois, mais ses yeux reflétaient une impatience nouvelle. Je compris qu'elle était attirée par le feu, qui flamboyait maintenant dans l'âtre, et dont les flammes dansaient autour des bûches crépitantes. Elles éclairaient irrégulièrement la pièce, mettant en relief sa silhouette immaculée et rehaussant d'autant la brillante noirceur de ses yeux.
J'ouvris la porte sans dire un mot et, prenant la main qu'elle me tendait, je fis entrer la Dame au linceul dans ma chambre.

p.94
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Le marbre était glacial et le jardin gorgé d'eau embaumait ! C'était comme si les ténèbres, l'humidité et le clair de lune s'étaient donné le mot pour révéler et rehausser le parfum des fleurs. La nuit tout entière semblait exhaler de lourdes et enivrantes senteurs. Je me tenais au sommet des marches et tout ce qui se trouvait immédiatement devant moi était au plus haut point étrange et inquiétant : la terrasse et les escaliers de marbre blanc, les allées de sable clair qui scintillaient sous le capricieux clair de lune, les buissons blancs, vert pâle ou jaunes aux formes incertaines et spectrales dans cette lumière splendide, les statues et les vases immaculés. Et parmi eux, se faufilant toujours, sans un bruit, cette silhouette mystérieuse et insaisissable dont je ne pouvais dire si elle était réelle ou fictive.

p.74
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La dernière chose que je vis fut l'éclat d'un visage blanc dans l'obscurité, la flamme de ses yeux, tandis que la silhouette s'évanouissait dans le cercueil exactement comme une brume ou une traînée de fumée qu'une brise dissipe.
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Je savais seulement que, quel que fût son état, vivante ou morte, je ne trouvait rien à lui reprocher.Elle n'était en rien une morte normale, puisque, après tout, les morts ne se déplacent pas, et leur corps n'est pas chaud comme l'était le sien lorsque je l'avais prise dans mes bras.
[pages 111-112]


Morte, ou morte-vivante, elle peut bien l'être, mais je l'aime, et quoiqu'il arrive, dans ce monde-çi ou dans un autre, elle est mienne.
[page127]
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Vidéo de Bram Stoker
Le Dernier Voyage du Demeter - Bande annonce VF - 2023 Un film américain réalisé par André Øvredal. Il s'agit de l'adaptation du chapitre The Captain's Log du roman Dracula de Bram Stoker publié en 1897.
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