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EAN : SIE58250_9308
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est probablement un jalon de l'histoire de la vulgarisation de la Relativité. L'exemplaire dans lequel je l'ai lu mentionne un copyright de 1921. Il est donc contemporain de la première traduction française du petit ouvrage écrit par Einstein pour vulgariser sa théorie publiée cette année là chez Gauthier-Villard sous le titre 'La relativité restreinte et généralisée mise à la portée de tout le monde"; ce dernier est encore édité aujourd'hui dans la traduction en français de Maurice Solovine.
Le livre de Charles Nordmann fit date puisque les années qui ont suivi sa publication en France, il a été traduit (après enquête sur Worldcat) en Allemand (Hoffmann, 1922), en anglais (Londres : T. Fisher Unwin, 1922) en Tchèque (Prague : Cin, 1923, avec des illustrations de Josef Capek, le frère de Karel) et même en japonais (Tokyo, 1922).
Charles Nordmann livre un exposé clair des théories d'Einstein, sans la lourdeur pédagogique qui reste gênante dans l'exposé d'Einstein mentionné ci-dessus et le ton enthousiaste de l'astronome français entraîne le lecteur et ne le rebute pas.
La caractéristique la plus intéressante de ce texte est qu'on y trouve la trace d'un attachement (probablement encore très partagé chez les physiciens et astronomes de ce temps) à la croyance en l'éther. Comme le montre une des citations que j'ai relevées, pour Charles Nordmann la théorie de la Relativité générale constitue la meilleure caution de l'existence de l'éther (tout en reconnaissant que cet éther n'est plus vraiment le même que celui des "classiques"). Il y a probablement là l'indice de la difficulté dans laquelle nous sommes tous englués de distinguer entre le conceptuel et le phénoménal.
Les deux derniers chapitres du livre prennent un caractère plus spéculatif. Ainsi dans "Science et réalité", Charles Nordmann réaffirme son attachement à l'éther. Il bricole ad hoc, mais sans trop y croire semble t'il, l'hypothèse d'un suréther qui sauverait l'espace absolu newtonien combiné à un éther lié aux objets matériels qui expliquerait les résultats de Michelson tout en sauvant l'existence d'un espace absolu.
Quant au chapitre "Einstein ou Newton", il expose les objections à la relativité soulevées par le mathématicien géomètre Paul Painlevé lors d'une séance mémorable à l'Académie des Sciences. Charles Nordmann confronte scrupuleusement les deux positions. Painlevé ne se résous pas à renoncer à l'existence de repères privilégiés (c'est-à-dire à un espace absolu) et prétend que le formalisme mathématique de la relativité ne s'en est pas "absolument" affranchit (il va de soit que je suis en totale incapacité de reprendre des raisonnements qui exigeaient une attention dont je ne me sent pas la force).
Pourtant, à ces réserves près, Charles Nordmann dans sa grande prudence intellectuelle trouve dans la théorie de la relativité une avancée féconde de la physique, "une lueur dans le mystère des choses", une grande conquête de l'esprit humain manifestée par sa force prédictive (la déviation des positions des étoiles vérifiée à Sobral en 1919) et sa capacité à expliquer des faits autrefois incompris (périhélie de Mercure).
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si deux trains tirés par deux locomotives identiques démarrent dans les mêmes conditions et que la vitesse communiquée au premier train au bout d'une seconde soit double de celle du second, on en déduira que l'inertie, la masse inerte du second train (abstraction faite des frottements des rails) est deux fois plus grande que celle du premier. Or si nous mettons ensuite nos deux trains sur la bascule, nous constatons que le poids, la masse pesante du second, est, de même, deux fois plus grand que celui du premier.
Cette expérience qui, sous la forme que nous lui donnons est grossière, a été faite avec une extrême précision par les physiciens au moyen de méthodes délicates qui importent peu ici. Le résultat a été le même: la masse inerte et la masse pesante des corps sont exprimées rigoureusement par les même nombres.
Newton n'avait vu là qu'un coïncidence. Einstein y a trouvé la clef du donjon hermétique et inviolé où la gravitation s'isolait du reste de la nature.
Voici comment:
Une chose est remarquable dans la pesanteur, dans la gravitation: quelle que soit la nature des objets, ils tombent tous avec la même vitesse (abstraction faite de la résistance de l'air). On le constate facilement en laissant tomber en même temps, dans un long tube où on a fait le vide, des objets les plus divers: ils parviennent tous en même temps au bas du tube.
Une tonne de plomb ou une feuille de papier lâchés ensemble du haut d'une tour dans le vide atteignent le sol simultanément, avec une vitesse dont l'accélération, près du sol est de 981 centimètres par seconde. C'est un fait que Lucrèce connaissait déjà. Voici en effet ce qu'écrivait il y a deux mille ans l'immortel et profond poète:

...Nulli, de nulla parte, neque ullo
Tempore, inane potest vacuum subsistere rei,
Quin sua quod natura petit concedere pergat.
Omnia quapropter debent per inane quietum
Aeque ponderibus non oequis concita ferri.
(De Rerum Natura, liv. II, vers 235-240)

Si la pesanteur était un force analogue à l'attraction électrique, à la traction d'une locomotive, ou bien à l'action propulsive d'une charge de poudre, il ne devait pas en être ainsi. Les vitesses qu'elle imprime à des masses disparates devraient être différentes. Les deux trains inégalement massifs de notre exemple précédent reçoivent des accélérations inégales sous l'impulsion de la même locomotive. Pourtant, si subitement une fosse profonde s'ouvrait sous eux, ils y tomberaient avec la même vitesse.
De là à penser que la gravitation n'est pas une force comme le voulait Newton, mais simplement une propriété de l'espace dans lequel se meuvent librement les corps, il n'y a qu'un pas. Einstein le franchit sans hésitation.
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Si tous les corps de l'Univers venaient à se dilater simultanément et dans la même proportion, nous n'aurions aucun moyen de le savoir. Nos instruments et nous mêmes étant dilatés pareillement, nous ne nous apercevrions pas de ce formidable événement historique et cosmique, qui ne nous arracherait pas même un instant à nos petites contingences ridicules.
Il y a plus; non seulement les mondes seront indiscernables s'ils se modifient de sorte que soit changée l'échelle des longueurs et des temps; mais ils seront encore indiscernables si, à chaque point de l'un, correspond un point et un seul de l'autre et si, à chaque objet, à chaque événement du premier monde, en correspond un de même nature placé précisément au point correspondant du second. Or, les déformations successives et quelconques que l'on fait subir à la masse gélatineuse où nous avons incorporé plus haut [p. 157] et métaphoriquement l'Univers tout entier, nous fournissent précisément des mondes indiscernables à ce point de vue. Poincaré a la gloire d'avoir attiré l'attention là-dessus et montré que la relativité des choses doit être entendue dans ce sens très large.
Le continuum amorphe et déformable, où nous plaçons l'Univers, possède un certain nombre de propriétés exemptes de toute idée de mesure. L'étude de ces propriétés fait l'objet d'une géométrie particulière, d'une géométrie qualitative. Les théorèmes de cette géométrie ont ceci de particulier, qu'ils resteraient vrais même si les figures étaient copiées par un dessinateur malhabile qui altérerait grossièrement toutes les proportions et qui remplacerait les droites par des lignes irrégulières.
Telle est la géométrie que, suivant l'indication géniale de Poincaré, il sied d'appliquer à ce continuum à quatre dimensions et plus ou moins euclidien, selon les points, qu'est l'Univers einsteinien. Cette géométrie est précisément celle qui énonce ce qu'il y a de commun entre formes particulières des objets vues pas notre ivrogne et notre buveur d'eau de tout à l'heure[p. 157].
C'est dans cette voie, ou plutôt dans une voie parallèle à celle-là, qu'Einstein a finalement obtenu le succès. L'Univers étant un continuum plus ou moins incurvé, il a eu l'idée de lui appliquer la géométrie que Gauss a créée pour l'étude des surfaces à courbure variable et que Riemann à généralisée. C'est au moyen de cette géométrie particulière qu'un a exprimé le fait que l' "Intervalle" des événements est un invariant.
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En somme, toute la synthèse einsteinienne découle u résultat de l'expérience de Michelson, ou du moins d'une interprétation particulière de ce résultat.
Le phénomène de l'aberration des étoiles prouve que le milieu qui transmet la lumière jusqu'à notre oeil ne participe pas à la translation de la Terre autour du Soleil. Ce milieu les physiciens l'appellent l'éther. Lord Kelvin qui a mérité l'honneur de reposer à Westminster sous la dalle contiguë à celle de Newton, considérait avec raison l'existence de l'éther interstellaire comme aussi bien prouvée que celle de l'air que nous respirons; car sans ce milieu la chaleur solaire, mère et nourrice de toute vie terrestre, ne parviendrait pas jusqu'à nous.
Dans la théorie de la relativité restreinte, Einstein nous l'avons vu, interprète les phénomènes sans faire intervenir l'éther, ou du moins san faire intervenir les propriétés cinématiques habituellement attribuées à cette substance. Autrement dit la relativité restreinte n'affirme ni ne nie l'éther classique; elle l'ignore.
Mais cette indifférence à l'égard de l'éther, ce dédain disparaît dans la théorie de la relativité généralisée. Nous avons vu dans un chapitre précédent que les trajectoires des corps gravitants et de la lumière procèdent directement, d'après cette théorie, d'une courbure particulière et du caractère non euclidien du milieu qui, dans le vide, avoisine les corps massifs, c'est-à-dire de l'éther. Celui-ci, bien que ses propriétés cinématiques ne pas pour Einstein ce qu'elles sont pour les classiques, devient le substratum de tous les événements de l'Univers. Il reprend son importance, sa réalité objective. Il est le milieu continu où évoluent les faits spatio-temporels.
Donc sous sa forme générale, et en dépit de l'attitude cinématique nouvelle qu'elle lui attribue, la théorie générale d'Einstein admet l'existence objective de l'éther.
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Au vrai, il semble que rien ne manifeste ici-bas la présence mystique du divin autant que cette harmonie éternelle et inflexible qui lie les phénomènes et qu'expriment les lois scientifiques. La science qui nous montre le vaste univers ordonné, cohérent, harmonieux, mystérieusement uni, organisé comme une vaste et muette symphonie, dominé par la loi et non par le caprice, par des règles inéluctables et non par des volontés particulières, la science n'est-elle pas après tout, une Révélation!
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