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EAN : 9782818017289
272 pages
P.O.L. (07/03/2013)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Six ans avant le début de cette histoire, on avait dit à Marianne Renoir, alors âgée d’une quinzaine d’années, que le jeune homme qu’elle voyait là, sur le trottoir d’en face, en train de faire ses lacets comme vous et moi, descendait du pape Sixte Quint et de la grande famille des Peretti, dont Stendhal a raconté quelque part les aventures. Il sait le grec ! avait-on ajouté. L’italien aussi, à coup sûr, car il passait tous ses étés dans la villa de ses aïeux, près ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En couple depuis six ans, Marianne et Pierre sont en vacances dans la propriété de Pierre en Italie : c'est l'occasion pour Marianne de remettre en question leur histoire d'amour. ● J'ai pris l'oeuvre de Lise Charles dans l'ordre chronologique inverse, et je vais de déception en déception. ● Complètement conquis par La Demoiselle à coeur ouvert, son troisième opus et dernier en date, j'ai ensuite été déçu par Comme Ulysse, et le suis de nouveau, mais encore bien davantage, par La Cattiva (entendez non "la captive", mais "la vilaine"), bavardage fort ennuyeux et interminable sur le thème du désamour, malgré les multiples références littéraires dont est truffé le texte, que ce soit à La Fontaine, à Marivaux, à Stendhal ou à bien d'autres. ● le roman pourrait être un amusant jeu de piste littéraire s'il était charpenté par une vraie histoire. Comme d'intrigue, il n'y en a pas, il reste le jeu de piste, assez pédant et vain, ou plutôt pédant parce que vain, et les ratiocinations de Marianne qui se demande comment se libérer de son couple et de l'homme qu'elle n'aime plus.
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"Moi je t'aime, et j'ai vraiment chaud, déclara Pierre en s'épongeant le front, qu'il avait collant. Tu dis que tu as chaud simplement parce que j'ai dit que j'avais faim, tu ne supportes pas l'idée que je puisse avoir quelque chose de plus que toi, répondit tristement Marianne."

La Cattiva, c'est elle, Marianne, captive d'une relation qu'elle ne veut pas, qu'elle ne veut plus, mais qu'elle ne parvient pas à quitter, une relation qu'elle apprécie parfois, mais pas toujours, pas tout le temps. Ces vacances en Italie la rendent folle, elle s'ennuie, il l'ennuie. Pierre, cet homme manifestement difforme avec qui elle a pourtant vécu pendant cinq ans. Cette homme étrange qui débite plus de vers que de paroles, qui a plus de travers que de qualités selon elle. Mais elle ne parvient pas à le quitter, elle s'interroge, change d'avis, couche dans la chambre d'à côté, mais revient toujours.

Marianne est captive, non pas de lui mais d'elle même. C'est un très beau roman sur les sentiments, contradictoires et pourtant inévitables. Un roman sur l'imagination, sur de grands enfants et sur la vie à deux. Magnifiquement bien écrit, il nous transporte dans cette campagne italienne en un instant, dans le coeur de Marianne, dans celui de Pierre et dans leur esprit tourmenté.
Je crois qu'on pourrait le qualifier en un mot: vrai.
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critiques presse (3)
LePoint
08 juillet 2013
Le premier roman de Lise Charles [...] est écrit sur la pointe de l'exaspération comme sur celle de hauts et fins talons. Il virevolte en convoquant la littérature à chaque page : Stendhal n'est jamais loin, Virginia Woolf non plus, invités dans la danse des mots qu'interprète ce couple funambule.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
26 juin 2013
Roman dans le roman, jeux de miroir : Lise Charles est déjà virtuose et nous enferme délicieusement dans son étrange et étouffant château de Ferrare.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
15 avril 2013
A quoi rêvent les jeunes femmes ? Comment leurs rêves font-ils leurs vies et leurs romans ? Lise Charles a 25 ans, une délicatesse pointue, une timidité féline et redressée, la vivacité d’une lingère légère et un je-ne-sais-quoi rappelant l’atmosphère d’un film qu’elle aime, les Parapluies de Cherbourg.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Depuis que Pierre mâchait sa bile noire dans son coin, il arrivait bien moins souvent que Marianne le prît en horreur. Elle éprouvait pour lui un mépris calme, un dégoût sans ardeur. Leur relation, finalement, n’en était-elle pas comme renforcée ?
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Pourquoi quand je suis seule, toujours ces dialogues stupides en moi? Je suis un village où se rencontrent des hommes affaiblis, qui fredonnent des formes vides autour de la fontaine. Je voudrais les chasser, mais je n'en ai pas le coeur, peut-être pas la force, et je remets sans cesse le problème à plus tard. Et quand je suis seule et que je m'ennuie, il faut l'avouer, leur babil chevrotant me berce et m'attendrit. Essayant d'exprimer ce que je suis vraiment, de fouiller les tréfonds de mes sentiments, de donner une vois aux voix qui m'habitent, je m'aperçois que je ne suis pas grand chose d'autre qu'un être creux et plein d'ordure, qui donne une voix criarde aux voix timides qui croyaient l'habiter discrètement. Comme une aveugle, je palpe avec nervosité les limites de mon esprit.
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Pour trouver le sommeil, je fais semblant de l'avoir déjà trouvé. Je respire plus lentement, membres déliés, parfois j'aiguise un petit soupir, mais ma cervelle n'est pas encore embrumée, et le sommeil est loin. Alors je tente de faire venir la confusion, je bondis d'une idée saugrenue à l'autre, et je m'efforce ensuite de recréer les liens entre elles, espérant ne pouvoir y parvenir; c'est quand tout s'emmêlera sans clarification possible que le sommeil sera là.
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Mais à peine commencé, ce message, je l'efface, car à quoi bon? Les êtres qui nous entourent ne sont rien, ou presque, et nous ne ressentons jamais mieux notre solitude que quand nous leur écrivons. A eux? Non, à leur fantôme qui plane dans notre esprit. Nous feignons de croire qu'ils existent, car nous voulons, dans un échange de bons procédés, qu'ils nous rendent la pareille, ne supportant pas de voir notre propre existence mise en doute, même par des êtres inexistants.
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Et puis je vous racontais que je ne savais pas si je l'aimais d'amour, mais que je l'aimais comme j'aime ma jambe, "tout séparation est donc une amputation, vous comprenez?" Vous compreniez ou vous feignez de comprendre: il était ma jambe, la droite et vous, pleins d'admiration pour cette belle passion, vous cherchiez un bras gauche à travers le monde; mais vous ne trouviez que gros orteils et auriculaires, et nous en riions à travers notre désespoir.
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Videos de Lise Charles (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lise Charles
Lise Charles & François Matton La Femme sans bouche - éditions P.O.L - où Lise Charles et François Matton tentent de dire de quoi et comment est composé "La Femme sans bouche", journal dessiné et roman graphique, et où il est notamment question des 3000 dessins de François Matton et du roman qui en est apparu à Lise Charles, de l'écriture et du dessin, de yoga et de pornographie, de la naissance des personnages et des conséquences, de l'apprentissage du dessin et de l'apprentissage de l'amour, du tragique et du plaisir, d'une femme sans bouche et d'une bouche pulpeuse, de noir et blanc et de couleur, d'une petite soeur et d'un oncle libidineux, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "La Femme sans bouche" aux éditions P.O.L, à Paris le 7 novembre 2022

"Il y a quelque temps déjà, Lise et François sont venus me voir, ils m'ont dit : "Tu te souviens du journal que tu tenais quand tu avais dix-sept ans ? L'année du confinement et de la disparition de ton ami, toute cette histoire avec cette femme, cette sorcière ? Tu ne voudrais pas le publier ?" Je n'ai rien répondu, j'ai pris un bout de papier et j'ai dessiné : Ça voulait dire, "Non franchement, je n'ai pas envie de me replonger là-dedans." "T'inquiète, a dit François, on s'occupe de tout."
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