Citations sur Magpie, tome 1 : Le charme des Magpie (9)
La vérité, c’est que nous avons tous notre place dans la vie. Certains d’entre nous constituent l’aristocratie, d’autres le peuple. Le peuple existe pour l’aristocratie.
Elle continua à chuchoter dans la même veine. Crâne l'observa pendant un moment, puis jeta un coup d'œil à Day, dont il ne voyait que le dos. C'est alors que celui-ci leva une main pour se gratter l'oreille et agita rapidement les doigts dans sa direction, comme pour un petit salut. Une bulle d'un bonheur intense vint alors crever la surface de la colère de Crane. Lady Thwaite n'arrivait absolument pas à pénétrer son esprit, parce que le magicien l'en empêchait, et soudain ses injonctions marmonnées ne lui apparurent plus comme des menaces mais simplement comme un chapelet d'absurdités.
Debout devant la maison, il l'observa de près. C'était un grand bâtiment jacobéen de pierres grises, dont les petites fenêtres à meneaux s'inscrivaient dans les murs épais comme des yeux enfoncés. Sa façade était lourdement chargée de lierre et les bois empiétaient sérieusement sur ce qui avait dû être d'élégants jardins. Le chemin de gravier qui y menait était encombré de mauvaises herbes. Dans les arbres criaient et jacassaient des pies, dont un trio se pavanait devant les trois hommes.
C'était vraiment un drôle de petit bonhomme. Trop maigre, trop pâle, mais ses traits acérés étaient attirants et, lorsque ses yeux de bronze doré s'étaient éclairés sous l'effet de l'animation, il avait soudain dégagé quelque chose de saisissant. Aucun doute, la passion ferait beaucoup de bien à Stephen Day, pensa Crane.
« — Une fantaisie. Je me suis retrouvé obligé de me faire faire un tatouage très grand et très cher et ça m’a semblé changer un peu des habituels dragons et carpes. Puis il s’est trouvé que je l’ai bien aimé et j’en ai fait ajouter d’autres.
— Obligé de vous faire faire un tatouage ?
— C’est une longue histoire.
Day ne parvenait pas à détacher son regard du corps de Crane. Les tatouages dont il était orné étaient magnifique, mais ce qu’il recouvrait n’était pas moins impressionnant : un torse musclé, puissant et beaucoup plus large que ce qu’il avait cru. La taille de Crane et la coupe élégante de ses vêtement le faisaient passer pour plus mince qu’il n’était et, lorsqu’on le contemplait torse nu, couvert de tatouages et de cicatrices, ce qu’on voyait était clairement le corps ferme d’un homme dur. Soudain, Day fut parcouru par un frisson.
Il fallait qu’il détourne le regard à présent. »
Il lui fallait se montrer réaliste, il n’avait pas le choix. Il n’avait ni la stature ni l’argent lui permettant de porter des costumes comme ceux du comte, même s’il s’était soucié suffisamment de ses vêtements pour essayer, et il ne serait jamais physiquement imposant. En temps normal, ça ne lui posait pas de problème. Mais, en temps normal, il faisait cinq à sept kilos de plus et il parvenait à se brancher au flux éthérique
Dans la maison, je ne peux m’alimenter à aucun flux éthérique, ni à aucune autre source, ce qui signifie que je m’épuise chaque fois que je fais quelque chose. C’est-à-dire que je brûle de l’énergie que j’ai en moi. Comme on le fait lorsqu’on pratique un exercice physique, mais encore plus.
Le Seigneur des pies a été l’un des personnages les plus importants de notre histoire. Il ne supportait pas l’abus de pouvoir. Il a été l’un de ceux qui ont codifié la loi qui régit les praticiens, établissant la manière dont nous nous gouvernons, en particulier pour éviter que des sorciers fassent du mal à des innocents.
La noblesse a un certain je-ne-sais-quoi qui exige la présence d’un gentleman, pas d’un mercenaire.