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EAN : 9782228904995
179 pages
Payot et Rivages (13/01/2010)
3.69/5   8 notes
Résumé :
En 1782, après une longue carrière diplomatique à l'étranger, Charles de Peyssonnel (1727-1790) fut si étonné de redécouvrir ses compatriotes qu'il s'amusa à rédiger cette " critique délicate des ridicules qui nous environnent ". Injustement oubliés, ces petits textes ont conservé toute leur saveur pour décrire les citadins dans leurs maisons de campagne, la folie immobilière à Paris, l'amour des chiens, la surproduction de livres inutiles, les désirs immodérés et b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après une longue carrière diplomatique, et notamment vingt ans au poste de consul général à Smyrne (l'actuelle Izmir en Turquie), c'est presque en voyageur étranger que Charles de Peyssonnel (1727-1790) a redécouvert la France et Paris en 1782.
C'est avec un oeil particulièrement perçant et un humour fin qu'il s'est amusé à rédiger, selon les termes de son éditeur "une critique délicate des ridicules qui nous environnent et qui ne sont aperçus que de l'homme observateur".
Les Français de 1782 ou 2021 n'ont peut être pas changé tant que ça?!
Ce petit livre de 179 pages regroupe une vingtaine de petites chroniques savoureuses, très bien écrites, dans un style propre aux Lumières.
Un véritable régal, pourquoi s'en priver?
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Voilà un petit livre étonnant, une lecture vraiment agréable, accessible, drôle, une rencontre avec un auteur surprenant du XVIIIE siècle et plein de bon sens qui observe ses compatriotes de façon très intéressante.

Attention, ce petit livre ne représente qu'un extrait du livre "L'antiradoteur ou le philosophe moderne", oeuvre assez méconnue que l'on a attribuée à Charles de Peyssonnel diplomate de son état, appartenant à une grande famille de médecins et de ... diplomates remarqués.

L'auteur y décrit en autre Paris et ses parisiens, donne son tableau des femmes du monde divisé par classe (étude très sérieuse !), dénonce l'attachement (ridicule) que certaines personnes vouent à leur chien, critiquent les grands de ce monde qui ne savent plus utiliser leurs jambes pour se déplacer, propose une solution contre les outrages faits à la langue française, et enfin explique pourquoi il faut aimer les Lettres. Son avis sur les dictionnaires et sur les modes sont peut être mes préférés.

Vous l'avez compris, les thèmes sont très variés, les chapitres courts, les analyses intelligentes, certains surprenantes, mais la maitrise de la langue en fait un livre juste délicieux.

Une très belle parenthèse dans mes lectures que je recommande.

A quand une réédition de l'ensemble de ce livre pour nous permettre d'avoir une idée plus globale des idées de l'auteur ?
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Théophraste fut traité de barbare dans le marché d'Athènes par une vendeuse d'herbes qui connut à quelques nuances dans son langage ou dans sa prononciation qu'il n'était pas Athénien. Tout homme qui sait le français est en droit de traiter de barbare notre capitale s'il prête, comme moi, l'oreille à la langue qu'on parle à la Halle, dans tous les marchés, dans tous les endroits où il y a concours du peuple, et s'il lit aussi attentivement les enseignes, les affiches, les écriteaux (...).

Une des plus belles maisons de la rue de Cléry est actuellement à vendre; il y a sur la porte un grand écriteau écrit avec prétention en grandes lettres moulées, mais orthographié de la manière suivante: MAISON AVANDRE SADRESSERE A Mr GABRIELLE RUE DE LA CROIX. Il est très permis à un homme de vendre sa maison, mais il ne devrait pas lui être permis de la proposer au public d'une manière aussi incorrecte. Ce révoltant écriteau m'a fait imaginer un projet qui pourrait être mis en exécution avec la plus grande utilité.
Dans le siècle le plus brillant de notre monarchie, l'Académie française a été instituée pour perfectionner et enrichir la langue, ou la conserver, du moins, dans toute sa pureté. Cette société s'est bornée à proposer des sujets pours des prix littéraires et à composer un dictionnaire rarement consulté, jamais lu, et qui, d'ailleurs, n'est pas à la portée du bas peuple, dont le langage aurait le plus besoin d'être châtié. Tout cela n'est pas suffisant. Je voudrais que le Roi érigeât l'Académie française en tribunal glossaire qui connût de toutes les infractions faites aux lois de la langue et de l'orthographe, et que Sa Majesté revêtît ce tribunal d'une autorité suffisante pour punir les solécismes et les barbarismes publics à la réquisition du secrétaire perpétuel, qui serait le procureur du Roi de ce tribunal, et donnerait ses conclusions sur les dénonciations qui lui seraient faites par des inspecteurs galloglotes établis pour la police de la langue.
Ce tribunal, en vertu du pouvoir que le Souverain lui aurait confié, ferait brûler toutes les pièces de théâtre où nos Blaises, nos Colas, nos Lubins, nos Lisettes, nos Claudines viennent nous parler l'abominable jargon des paysans des environs de Paris; ferait arracher toutes les affiches, abattre les enseignes, lacérer les écriteaux dans lesquels on trouverait des fautes grossières de style ou d'orthographe; et imposerait des amendes pécuniaires aux auteurs dramatiques qui oseraient, à l'avenir, faire parler ce jargon exécrable à leurs interlocuteurs, aux particuliers qui mettraient en évidence ces annonces incorrectes, et aux écrivains, peintres et imprimeurs qui se seraient permis de les écrire, des les peindre ou de les imprimer.
On formerait du produit de ces amendes un fonds d'amortissement pour la fondation d'une école gratuite où l'on enseignerait au bas peuple la grammaire française et l'orthographe.
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