Les espoirs déçus, le goût d'inachevé peuvent engendrer les plus folles entreprises. Alvin, ancien jazz man a l'âge de la retraite, connait bien l'amertume des rêves qui n'ont pas aboutis. La gloire et les têtes d'affiches, il ne les a jamais rencontré. Resté deuxième ou troisième homme dans sa carrière, il rêve maintenant de reformer un groupe à l'image de Buena Vista Social Club, qui fait un malheur à cette époque (1997).
L'idée est belle, mais sa réalisation n'est pas aisée, plus encore quand Cornelius, l'ami de toujours de Alvin, refuse de rejoindre le groupe, obéissant à une vieille promesse. Pourtant cela ne pourra pas décoller sans le trompettiste le plus prometteur de sa génération.
C'est un fantôme qui nous raconte cette histoire, et pas des moindre, Monsieur Armstrong Louis. Conteur "presque" invisible", il met son grain de sel dans l'aventure.
Le récit suit les papy du jazz dans leur entreprise et remonte le fil des souvenirs, jusqu'à leur début dans la musique. Deux époques, deux mondes, les actes passés trouvant toujours un écho dans le présent.
Un très beau graphisme, même si la mise en couleur n'est pas toujours à mon goût (le coup de crayon d'
Alexis Chabert perd de son charme avec la couleur je trouve.). On retrouve tout de même l'ambiance de la Nouvelle-Orléans la musicale et métissée; et celle de ce vieux sud, toujours à la limite de la haine.
Les quatre grand-pères sont attachants et l'histoire rend un bel hommage à Armstrong.