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Critique de Apikrus


La liste des prix littéraires obtenus par l'auteur est impressionnante, mais leurs intitulés me laisse perplexe : tous peu connus (prix Thiry décerné par la ville de Liège, prix Plisnier par la Province du Hainaut,….). Ceci dit, les prix les plus prestigieux ne sont pas toujours synonymes de qualité du livre primé ! En effet, en France les prix plus célèbres semblent d'abord attribués à un éditeur et certains le sont par des jury dont les membres, souvent des hommes, sont désignés à vie (Goncourt) !

Dans son journal intime, le narrateur consigne événements du quotidien et souvenirs. Ex gérant d'une entreprise de ferronnerie et grand amateur de course à pied, il évoque ses "proches" désormais éloignés de lui (géographiquement, ou par la maladie ou la mort). Parmi eux, son épouse décédée et le coureur de fond Steve Préfontaine. Ce personnage du roman a existé, né en 1951, il fut notamment entraîné par Bill Bowerman à l'université de l'Oregon de 1970 à 1975, l'un des fondateurs de la marque Nike. Durant sa courte carrière, Préfontaine a détenu tous les records des Etats-Unis du 2 000 m. (5 min 1 s 4) au 10 000 m. (27 min 43 s 6), en passant par les distances exprimées en Miles (multiples de 1 609,34 m.) ; il remporta la médaille d'or du 5 000 mètres des Jeux panaméricains de Cali en 1971 (13 min 52 sec 53).
Le narrateur nous fait partager sa passion pour la course à pieds, qu'il pratique en amateur, et son admiration pour son ami Préfontaine, dont les stratégies de courses étaient simples : prendre la tête de la course dès le début puis tenter de la conserver (souvent avec succès : 128 victoires sur 153 courses selon Wikipedia). En effet, connaissant ses limites relatives en tant que sprinter, Préfontaine préférait fatiguer ses adversaires sur tout le parcours, même s'il les protégeait ainsi de vents auxquels il s'exposait en première ligne.

A travers les aventures du narrateur et de Préfontaine, nous parcourons des épisodes marquants de l'histoire des Etats-Unis et du monde, de la guerre du Viet-Nam à Donald Trump, en passant par l'affaire du Watergate et le conflit israëlo-palestinien. le guignol qui préside actuellement les Etats-Unis est égratigné, mais pas plus qu'il ne le mérite… Les magnifiques paysages de l'Orégon sont en outre mis en avant, la course à pieds laissant à ses amateurs le temps de voir leur environnement.

La fin du livre est plutôt « surprenante », surtout si vous évitez d'aller voir wikipedia avant de l'avoir terminé.

Ce livre m'a fait penser à celui de Jean Hatzfeld intitulé "Deux mètres dix", un roman aussi construit à partir de l'histoire d'un champion. Ici, le jogging n'est cependant pas réservée à une élite, mais est présentée à juste titre comme une activité dans laquelle beaucoup peuvent prendre plaisir, chacun à son propre niveau. Ce roman plaira certainement beaucoup à la plupart des pratiquants de la course à pieds ; je ne sais pas si les autres apprécieront autant.

Merci à Babelio et à l'éditeur (opération Masse critique).
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