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Citations sur Le temps et les saisons, en poésie (11)

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La balançoire

Quand tu parles bien, tu me berces.
Et je m'envole avec ta voix,
Les étoiles à la renverse.
Je m'élance au ciel, un, deux, trois !
Si tu bégaies, je me balance,
A petits coups secs, cahoté.
Quand tu déclames, la cadence
Me fait descendre et remonter.
Tu accélères ton effort,
Je fais des bonds comme une chèvre !
Attention ! Ne crie pas trop fort...
Je suis suspendu à tes lèvres.
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Matin d'été

J'arrache l'herbe
qu'on dit mauvaise
Je ramasse les escargots
que j'envoie par avion
dans l'herbe haute
Je déplace un pied
de Monnaie du Pape
Je coupe les roses fanées
et la branche de giroflée
qui dépasse
J'en sème la graine
que le vent sèmerait mieux que moi
Je pense
que le soleil chauffe
comme il chauffait dans mon enfance
Je regarde le ciel :
il ne pleuvra pas aujourd'hui
Je tire l'eau du puits
pour arroser ce soir
avec de l'eau tiédie
comme faisait ma tante
ma tante
qui refait ce geste en moi
Et je pense
qu'elle est heureuse
si elle me voit…

3166 - [p. 36] Clod' Aria
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"Les chevaux du temps" Jules SUPERVIELLE

Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer.
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"Le temps qu'il faisait le 14 mars" Paul ELUARD

Enjôleur d'enfants et charmeur d'oiseaux
J'attends la venue du printemps

La terre est timide et fraîche
Les aiguilles de midi
Cousent la traîne du matin

Je me vois moi ma jeunesse
Parmi les couleurs volatiles
Des premières végétations

Sur les rivages de verdure
Où l'eau devient de la lumière.
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Louis ARAGON

Dans ce pays blond
Comme un violon
La nuit est étroite
Si bien que l'on y
Trouve qu'insomnie
A gauche et à droite.
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Il paraît que le ciel et la terre
vont se marier.
Avant l'aube le fiancé
sur la fille
a jeté son voile de mousse
lentement et sans bruit
pour ne pas l'éveiller

(Gisèle Prassinos, Neige)
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Tout ce vert, tout ce vert a l'âcre goût secret
Que la terre songeait durant les mois de neige :
Son triomphe d'après la mort. Notre mystère.

Tout ce vert qui m'entre dans les yeux. Tout ce vert.

(Frédéric Kiesel)
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"La souris" Guillaume APOLLINAIRE

Belles journées, souris du temps,
Vous rongez peu à peu ma vie.
Dieu ! Je vais avoir vingt-huit ans
Et mal vécus, à mon envie.
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"Nuit de neige" Guy de MAUPASSANT

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d’un bois.

Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur œil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.
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Chacun redevient son fantôme
Meurt à soi-même et renaît bon.
Chaque homme au profil de coton
Est un cadavre qu'on embaume.
La route se fait en pantoufles.
Cet excès de douceur essouffle
Les monstres qu'on entend tousser
Et le brouillard est un sorcier
Qui leur extirpe des entrailles
Leur âme lourde de canailles

(Catherine Paysan, Pourquoi j'aime le brouillard)
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