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Jacques Charpentreau (Éditeur scientifique)
EAN : 9782010198991
317 pages
Hachette Jeunesse (29/01/1998)
3.75/5   8 notes
Résumé :


Toute l'histoire de la poésie du Moyen-Âge à nos jours. Près de 400 poètes et leurs œuvres majeures, depuis le tout premier en vieux français avec sa traduction jusqu'aux contemporains présentés dans leur contexte littéraire.

Un incontournable pour accompagner le jeune lecteur dans toute sa scolarité. Un travail d'une grande précision et unique en son genre.

Source : Le Livre de Poche
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y en a qui adorent la poésie et achètent les recueils de leurs poètes préférés. J'en connais, moi, par exemple...
Il y en a qui exècrent la poésie et regardent le plafond quand on évoque le sujet. J'en connais aussi, mais je ne donne pas de nom, je ne suis pas un délateur (Paulette, tu me rendras le bouquin que je t'ai prêté et qui retient la porte de ton cagibi, ne dis pas non, je l'ai vu).
Entre les deux, il y en a qui ne sont pas forcément contre, mais qui manquent de repères, de conseils éclairés, des gens qui "trouvent ça joli", qui se rappellent le temps béni des "récitations" qui voudraient en savoir plus, mais sans déranger...
Amis de la poésie-sans-le-savoir, j'ai votre affaire. Madame, monsieur, vous n'allez pas en croire vos yeux, je ne vous le donne pas en dix, je ne vous le donne pas en cent, je vous le donne, vous avez deviné, en mille, la solution à votre problème, c'est une anthologie poétique. Anthologie, nom féminin, du grec anthos qui veut dire fleur, et legein qui veut dire choisir, cueillir. C'est donc le même sens que florilège, du latin florilegus, qui choisit les fleurs. Vous me direz, tout dépend de qui choisit quoi. Je vous reconnais bien là, pertinent lecteur et sagace lectrice (à moins que ce ne soit le contraire). Je vous rassure tout de suite : ceux qui composent ces anthologies, sont des passionnés, souvent poètes eux-mêmes, et ils savent qu'ils s'adressent à un public qui, sans être tout à fait novice, cherche à améliorer ses connaissances.
Jacques Charpentreau (1928-2016), poète et écrivain, ("Demain dès l'aube. Les cent plus beaux poèmes pour l'enfance et la jeunesse, choisis par les poètes d'aujourd'hui", en Livre de poche) a l'habitude de composer des anthologies poétiques pour les jeunes. Avec celle-ci, il élargit un peu son panel et s'adresse à tous ; il propose ni plus ni moins une histoire de la poésie française du Moyen Age à nos jours, au travers de nombreux auteurs et autrices, et bien sûr d'une moisson de poèmes immortels, beaucoup sont connus, d'autres moins... Vous picorerez dans cette anthologie au creux de votre fauteuil du salon, avec autant de plaisir que dans votre cornet de popcorn au creux de votre fauteuil de cinéma.
Histoire de vous aguicher (je fais partie de la minorité aguichante) je vous mets quelques petites friandises en citation.
Il est possible que, malgré mes efforts, vous ne soyez pas convaincus. Dans le cas, peu probable (mais on ne sait jamais) où cette chronique ne toucherait pas son public, je vous autorise à ne pas la lire.
Si c'est déjà fait, tant pis pour vous.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
THEOPHILE GAUTIER : PREMIER SOURIRE DE PRINTEMPS




Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants
Mars qui rit, parmi les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petite pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d’or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
Il dit : « Printemps, tu peux venir ! »




(Emaux et camées – 1852)
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HENRY DE REGNIER : ODELETTE


Un petit roseau m’a suffi
Pour faire frémir l’herbe haute
Et tout le pré
Et les doux saules
Et le ruisseau qui chante aussi ;
Un petit roseau m’a suffi
A faire chanter la forêt.

Ceux qui passent l’ont entendu
Au fond du soir, en leurs pensées,
Dans le silence et dans le vent,
Clair ou perdu,
Proche ou lointain…
Ceux qui passent en leurs pensées
En écoutant, au fond d’eux-mêmes,
L’entendront encore et l’entendent
Toujours qui chante.

Il m’a suffi
De ce petit roseau cueilli
A la fontaine où vint l’Amour
Mirer, un jour,
Sa face grave,
Et qui pleurait,
Pour faire pleurer ceux qui passent
Et trembler l’herbe et frémir l’eau ;
Et j’ai, du souffle d’un roseau,
Fait chanter toute la forêt.


(La corbeille des heures – 1897)
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LUCIE DELARUE-MARDRUS : L’ODEUR DE MON PAYS

L’odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l’ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.
L’herbe haute sentait le soleil et la mer,
L’ombre des peupliers y allongeait des raies,
Et j’entendais le bruit des oiseaux, plein les haies,

Se mêler au retour des vagues de midi.
Je venais de hocher le pommier arrondi,
Et je m’inquiétais d’avoir laissé ouverte,
Derrière moi, la porte au toit de chaume mou…

Combien de fois, ainsi, l’automne rousse et verte
Me vit-elle, au milieu du soleil et, debout,
Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie
De tes prés, copieuse et forte Normandie ?…
Ah ! je ne guérirai jamais de mon pays !
N’est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans leur fraîcheur, la paix et toute l’innocence ?

Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?…
(Ferveur - 1902)
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PAUL FORT : LES BALEINES


Du temps qu’on allait encore aux baleines, si loin qu’ça faisait, mat’lot, pleurer nos belles, y avait sur chaque route un Jésus en croix, y avait des marquis couverts de dentelles, y avait la Sainte Vierge et y avait le Roi !

Du temps qu’on allait encore aux baleines, si loin qu’ça faisait, mat’lot, pleurer nos belles, y avait des marins qui avaient la foi, et des grands seigneurs qui crachaient sur elle, y avait la Sainte Vierge et y avait le Roi !

Eh bien, à présent, tout le monde est content, c’est pas pour dire, mat’lot, mais on est content !...y a plus d’grands seigneurs ni d’Jésus qui tiennent, y a la république et y a l’président, et y a plus d’baleines !

(Ballades françaises – 1897)
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Vidéo de Jacques Charpentreau
Poésie - Le ciel de mon coeur - Jacques CHARPENTREAU
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