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Critique de tilly


tilly
18 décembre 2017
Dans une veine très différente de ses autres romans (noirs pour la plupart), même si c'est aussi un roman.

Il doit bien exister une catégorie littéraire pour ce type de texte qui développe une fiction nouvelle en s'appuyant sur une œuvre existante, sur ses personnages, sur la vie de son auteur. Des histoires de lecteurs qui veulent dépasser le roman qu'ils lisent et se lancent sur les traces d'un personnage dont ils devinent qu'il existe ou a existé. Des histoires de rencontres de hasard avec des personnes qui ont inspiré un roman, une œuvre. Des hommages à la littérature par la littérature.

Monsieur Henri virgule, parce que c'est une lettre qu'un admirateur qui vient d'avoir cinquante ans adresse à Henri Calet en 1994, bien des années après la mort de l'écrivain.

Il commence par expliquer à Monsieur Henri comment il a découvert ses livres, s'est attaché à son histoire compliquée, à sa vie fracassée.

Il lui raconte ensuite sa rencontre avec Eva quelques années auparavant, en 1988. Un jour il se trouve assis au théâtre à côté d'une belle femme beaucoup plus âgée que lui. S'apercevant fortuitement de la dilection de son voisin pour l’œuvre de Calet, elle lui fait une révélation-cadeau sensationnelle : "Je suis un personnage de Calet". Et raconte : elle est la cliente de Marie Matutini, l'esthéticienne dans Les Deux Bouts (1954). Un tout petit rôle dans la chronique de Calet, mais pas si petit dans sa vie, puisque leur histoire a duré quelques mois.

S'en suit une belle et rare amitié, respectueuse et fervente, entre Eva et le narrateur. Et puis Eva meurt. le narrateur ravagé, écrit aussitôt à Calet pour lui faire part de leur perte commune et lui recommander de "mettre les petits paradis dans les grands pour l'accueillir".

Un narrateur, mouais, d'accord, si on veut. Moi, on ne m'empêchera pas de penser que c'est Pierre Charras qui écrit à Henri Calet, point. Même si il noie un peu le poisson en faisant du narrateur un professeur de lycée, mal dans sa peau, mal en ménage, mal dans sa vie.

Mais si malgré tout je me trompe, si Pierre n'a jamais rencontré Eva, si l'histoire d'Eva et d'Henri n'a jamais existé, alors il reste que "Monsieur Henri," est une magnifique déclaration d'amour littéraire autobiographique, et rien que cela c'est formidable, simplement.

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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