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Que vous écrire ?
Un seul regret pourquoi n'entendons nous pas parler de ce livre?
Une biographie romancée sur fond historique(1879 1944)
C'est très bien documenté beaucoup de sources d'informations beaucoup d'évènements beaucoup de thèmes
J'ai beaucoup aimé si bien que je vais programmé d'autres lectures de Marie Charrel avec qui j'ai passé un très très bon roman
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Telle une détective, Marie CHARREL livre ses multiples explorations dans l'objectif d' exhumer les secrets de la vie d'une arrière-grand-tante, Yvonne Bellot artiste peintre, secrets qui planent comme un voile sur l'identité même de l'auteur.
Ce roman pourrait donc se résumer à une quête identitaire à travers le temps. Pourtant, si cela constitue la toile de fond, Marie Charrel emporte le lecteur dans ses travaux approfondis en décrivant avec précision, à travers les années, le contexte social, historique et environnemental dans lequel une femme artiste s'est démenée pour franchir les barrières du conformisme de la fin du XIXème siècle.
C'est à ce titre que l'histoire prend un caractère documentaire, en retraçant notamment l'évolution de la peinture, l'arrivée de l'impressionnisme et de ses futurs grands hommes, le sexisme, la pudeur excessive et tous les tabous contre lesquels Yvonne Bellot dite “Yo Laur” s'est érigée en frondeuse pour assouvir sa passion de la peinture, passion qui lui servira à plusieurs occasions comme une arme pour défendre les valeurs qu'elle a revendiquées tout au long de sa vie jusqu'à sa fin tragique.
L'auteur construit ainsi ce roman, alternant les notes laissées par Yo Laur jusqu'alors ignorées et son récit fait à partir de témoignages recueillis sur la base de ces précieux messages. le tout constitue une oeuvre très riche où se succèdent chapitres émouvants et passages plus descriptifs, dans une écriture très soignée. S'il m'est parfois arrivé de trouver un peu trop d'informations au détriment du romantisme, j'ai beaucoup apprécié la manière dont les recherches ont été conduites, avec courage et acharnement.
La sincérité qui se dégage du roman m'a aussi amenée à m'interroger sur la part de vérité et d'imaginaire. N'est-ce pas là aussi une preuve du talent de Marie CHARREL?
Enfin, cette lecture n'a pas été sans me rappeler l'histoire de Charlotte, heroïne de l'excellent roman de David Foenkinos, qui présente quelques similitudes de parcours de deux artistes peintres restées dans l'ombre. Dans les deux cas l'émotion est bien présente et invite à découvrir l'oeuvre de ces femmes.
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La narratrice, alors âgée de 8 ans, remarque lors d'un dîner chez un oncle un petit tableau, « un petit tableau de rien du tout » représentant une jeune mauresque. Ce portrait l'attire, comme s'il avait quelque chose à lui révéler.

A son grand étonnement, les convives réunis autour de la table ne veulent pas répondre à sa question : qui a peint ce tableau ? Bien au contraire, un grand sentiment de malaise semble se déployer.

Ce n'est qu'arrivée à la trentaine, que la jeune femme va découvrir que c'est une de ses grands-tantes, Yo Laur, qui est l'auteure de ce portrait. Elle va alors partir sur les traces de cette ancêtre dont personne ne parle.

Elle va ainsi découvrir que Yo Laur était une artiste connue à son époque, notamment pour ses scènes de chats et dans sa maturité ses portraits de femmes peints à Alger.

Dans le même temps, la jeune femme mène une recherche sur l'identité de son père biologique.

L'auteure donne la parole à tour de rôle dans de courts chapitres successifs à la narratrice et à Yo Laur. On découvre que cette artiste était une femme éprise de liberté, qui a dû batailler ferme contre son milieu bourgeois pour mener sa vie comme elle l'entendait. Elle était persuadée que la Vie n'attend pas : » Telle est la leçon du moment : il ne faut jamais attendre. Il convient de se précipiter sur tout, de cueillir les rencontres sans délai, d'aimer à n'en plus finir, dans la démesure, de ne jamais avoir peur de l'excès, mais au contraire de l'aimer jusqu'à l'ivresse. Il est la vie. La vie n'est pas l'attente ni la pudeur. Elle n'est pas douce. Avec les dents, il faut tout lui arracher ; avec les crocs, il faut tout dévorer, tout salir, semer le bazar partout jusqu'à s'abîmer la peau, se bousiller les os, sinon à quoi bon ? »

Yo Laur est le pseudonyme que s'est choisi Laure, Alice, Yvonne Brunel pour bien se différencier des tableaux de son père, artiste reconnu à la fin du 19ème siècle. On peut trouver des photos de ses toiles, notamment sur des sites d'enchères américains car elle est très côtée aux Etats-Unis alors que complètement oubliée en France.

» Je suis ici pour vaincre la nuit » est un remarquable portrait d'une femme qui est restée fidèle à ses convictions jusqu'au bout. Elle a été déportée à Ravensbrück en Août 1944 alors qu'elle est âgée de 66 ans et s'y éteindra le 10 Novembre 1944.

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Certains livres arrivent par hasard et par chance.

J'allais partir de cette soirée d'anniversaire. Il se faisait tard. Un mec jouait de la guitare dans le petit café où j'avais été convié. J'avais fini mon mojito et la nuit était rythmée par les premiers départs. Je n'avais pas parlé à tous ceux que je voulais, comme c'est le regret qui conclut parfois ce genre de réunion. En sortant, je croise une amie qui me tance gentiment de m'avoir encore manqué. Alors je reste encore un peu. En face d'elle, il y a Marie Eugène, éditrice de chez Fleuve, que je ne connais pas. Elle me parle de ce roman de Marie Charrel. Je lui oppose paresseusement l'amas de livres qui attendent ma lecture et dont je commence à comprendre au fond que je n'en viendrai jamais à bout et que c'est toute la beauté de la chose. Mais ici, elle me plait. Sa flamme et sa passion me touchent. Quelque chose de profond s'écoule dans ce livre, je le devine déjà. Je sais que lorsqu'il arrivera, je le lirai, sourd à toutes mes autres obligations. Parce qu'il y avait dans son regard quelque chose d'impérieux, le reflet d'une émotion sincère. Parce que je sais d'ores et déjà que je ne résisterai pas à son titre mystérieux et très beau.

« Je suis ici pour vaincre la nuit ». Et ce nom étrange en sous-titre : « Yo Laur (1879-1944) »




Les romans sont des secrets qu'on arrache à l'obscurité. A l'indifférence du temps qui passe et qui, inexorablement, charrie l'oubli. Il arrive que l'on n'écoute plus les voix des disparus dans le silence, dans les non-dits qui hantent les familles, dans les trous de mémoires. Mais parfois, on s'arrête, le présent s'estompe et on entend la rumeur de ceux qui nous ont précédés. Lire ce livre c'est accorder cette attention-là. le sentiment que leur tragédie et leur passage sur terre aura besoin de nous pour s'incarner, pour qu'on se souvienne de leur nom et de leur importance. Rien n'est plus triste que ces noms que l'on a oubliés et qu'on balaie d'un oeil distrait quand on les croise dans les cimetières ou sur les monuments aux morts.

Les artistes qu'on oublie… Et leurs vies fulgurantes balayées par une postérité arbitraire.

Ce livre est un passé qu'on recompose. Un tableau croisé au hasard d'un repas de famille. Une lumière particulière. Un regard singulier qui transperce la toile. Quelle en est l'histoire ? Qui s'en souvient encore ?

Dans ce livre, on traquera les mots des vivants avant qu'ils se perdent dans la mort ou dans l'extrême vieillesse. Quand une histoire s'éteint avec ses derniers témoins, quand elle perd le souvenir des visages qui la rendaient vibrante. C'est ainsi que l'auteure va raconter son aïeule, Yo Laur, à partir d'un tableau de famille qui a retenu son attention. Elle va tout faire pour évoquer le parcours de cette femme mystérieuse. Recomposer sa vie pour comprendre son passé. Celui qu'elle n'a pas connu et qui pèse sur elle comme une ombre et une fascination.

Marie Charrel met d'abord en scène sa recherche. La biographe devient le sujet, la structure encadrante du récit, et sa quête est aussi passionnante que le personnage dont elle suit les traces. Peu à peu le voile se lève, de témoignages en archives, en écumant les bibliothèques. Elle fait la lumière sur ce nom qui peu à peu s'effaçait.

Yo Laur était la fille d'un peintre. Talentueux et assez reconnu, peignant de manière classique, bien souvent des chats. Sa fille va lui emboiter le pas et creuser le même sillon, jusqu'à égaler et surpasser son père. Elle va étudier l'art. Observer la révolution des fauves, subir un choc esthétique devant l'oeuvre de Matisse. Elle va surtout faire de sa vie une aventure. Elle est insaisissable et libre. Elle est une artiste ambitieuse en quête de son identité. Elle va épouser un aviateur et voyager, connaître en particulier la lumière d'Algérie et sortir des clichés coloniaux pour peindre des portraits sublimes de femmes arabes, sans les breloques et le folklore qu'on leur apposait alors. Elle ne cessera de dessiner. de traverser son époque et d'y apposer son trait. Jusqu'à sa déportation à Ravensbruck.

C'est le lieu du premier chapitre, une sorte de prologue. On découvre la mémoire de cette femme, son ressenti écrit en italique. On sait que c'est ici que ça finira, dans ce terrible camp. Et comme toujours quand on se projette dans les mots de ceux qui ont subi cette horreur, le regard se fait autre, grave, comme pris à témoin et l'émotion devient puissante et douloureuse. Et puis il y a le présent de la narratrice qui va déterrer ce passé sous les silences, dans les bibliothèques et dans les correspondances, dans les réponses inattendues que ses bouteilles à la mer provoquent. Dans son effort de mémoire qui ranime les fantômes, leurs joies et leurs souffrances qui sommeillaient dans les greniers et les malles entassées, oubliées dans un coin.

Je me suis dit qu'on oubliait les gens de la même façon, quand on arrête de rabâcher leurs anecdotes. Je me suis dit qu'il fallait prendre garde au radotage des anciens. Je me suis dit qu'il fallait attentivement regarder les photos, les tableaux, les mots tracés d'une plume désuète, car sommeillent là nos épopées.

Car plutôt qu'une biographie classique, on est entrainé dans le souffle d'un destin, dans du romanesque pur. Dans un portrait de femme absolument fascinant. Puisque cette Yolande Bellot, nom anodin dormant sur les registres a l'allure d'une héroïne de roman. En fouillant dans le passé familial, en interrogeant sans trop d'espoir ceux qui s'en souviennent encore un peu, de fausses pistes en fausses pistes, la narratrice arrache cette figure à la nuit qui la menaçait. Ce beau titre évoque autant sa tâche que le destin de son héroïne.

En faisant cela, elle ravive son monde. J'ai songé aux premières scènes du Titanic de James Cameron, quand le passé retrouve ses couleurs et ses protagonistes à la grâce d'un dessin, miraculeusement retrouvé. J'ai songé au souffle que j'ai tant aimé dans le Patient anglais, à ces vies passionnées, emportées, émancipées, envoyant les usages du monde au diable. J'ai songé à ce pan de l'histoire de l'art que Yannick Grannec a décrit dans le Bal mécanique, cette correspondance du présent au passé.

J'aime ce qui nous enracine. J'aime ce qui nous rappelle que l'on fait partie de cette époque, de cette histoire, et qu'on n'est pas en paix avec ce passé-là, qu'il faut inlassablement lui rendre sa dimension humaine. Pour autant, il ne s'agit pas d'un livre de pur témoignage, ou seulement d'une oeuvre de mémoire. Très vite, on se moque de savoir ce qui est réel et ce qui est inventé. On est simplement emportés par l'audace de cette femme qui très jeune a brisé les conventions et les carcans pour vivre une vie à sa hauteur, librement, farouchement, avec un anticonformisme qui n'est pas sans rappeler Alexandra David Neel. On traverse les temps qu'elle a vécu avec son audace et son courage comme seuls flambeaux. Et ce bel amour qu'elle nourrit toute sa vie pour cet époux de qui elle est si souvent séparée. L'état d'esprit de Yo Laur finit par irradier le roman. Par inspirer. Elle est une exploratrice, une aventurière de la lumière, une triomphatrice de la nuit, dans son art et dans sa vie.

Au bout du livre, ressentant l'opiniâtreté des recherches de l'auteure, partageant les souvenirs de Yo Laur, ressentant sa sensibilité très fortement, dans ces chapitres en italique, j'ai eu le sentiment de me souvenir. de l'écriture du livre et de la trajectoire de cette femme extraordinaire. de connaître sa voix. de connaître son nom pour ne plus l'oublier.

Baudelaire, parfois a tort.
Aux yeux du souvenir, le monde peut être immense.
Et parfois, il arrive à la nuit d'être bel et bien vaincue,
Puisqu'à présent je n'oublierai pas le nom de Yo Laur.
Lien : http://www.nicolashouguet.co..
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C'est un tableau de son enfance qui lui a fait croiser la route d'Yvonne Bellot pour la première fois, et c'est ce tableau qui déclenche chez notre narratrice et auteure une soif de vérité. Yvonne Bellot, dit Yo Laur, a eu une vie riche ! Enfant douée pour la peinture dès son plus jeune âge, c'est dans cet art qu'elle s'épanouira toute sa vie, cette vie qui la mena à Paris, Alger, mais aussi Ravensbruck. Marie Charrel fait alors toute la lumière sur Yo Laur et sur ce mystère qui l'a toujours entouré.

C'est un livre que j'avais vu passer à quelques reprises sur les réseaux sociaux, ne retenant que le titre Je suis ici pour vaincre la nuit. L'occasion m'a été donnée de le lire et je me suis enfin donc intéressée à son contenu. Pour être tout à fait honnête en lisant sa quatrième de couverture, j'ai laissé échapper un petit "ah...", ce petit "ah..." qui ne laissait pas présager que finalement Marie Charrel me bouleverserait totalement à travers son livre qui est au final, je l'avoue de suite, un coup de coeur surprise pour moi !

C'est dans une véritable enquête que se lance Marie Charrel pour connaître enfin qui se cache derrière Yo Laur. Durant toute son enfance, ses questions ont été éludées, et le mystère planait autour de cette femme. Bien décidée à tout découvrir, l'auteure ne s'attendait pas à faire la connaissance d'une femme qui a profité de la vie autant qu'elle pouvait, qui a défendu ses idées et son art à travers les décennies, qui a aimé plus qu'elle ne le pensait possible son grand amour et qui a terminé sa vie dans les baraques de Ravensbruck.

Les chapitres alternent entre la vie de Yo Laur qui nous est retracée et l'avancement dans cette quête que mène notre auteure. Je suis ici pour vaincre la nuit est un témoignage sur Yo Laur, mais pas que. C'est l'histoire d'une femme, d'une époque, d'un contexte social et artistique, c'est une quête de soi aussi pour Marie Charrel, celle d'en savoir plus sur ses origines et cette aïeule.

Il m'a été impossible de reposer ce livre une fois commencé. L'écriture de Marie Charrel est tellement prenante, passionnée même qu'elle nous happe littéralement. On ressent toute l'énergie que l'auteure a mise dans cette quête, toute la passion qui l'a animé pour mener celle-ci. Yo Laur a véritablement hanté la vie de Marie Charrel, certainement qu'elle la hante encore d'ailleurs comme elle nous hante maintenant un peu. On ne peut qu'être bouleversé par la troisième partie du livre, celle où notre peintre est emmenée à Ravensbruck. Comment rester insensible ? Comment ne pas être encore et toujours horrifiée par ces conditions de vie dans ce camp ? On ne peut pas, on frissonne, on s'émeut et on s'anime d'une colère sourde...

Comme dit plus haut, Je suis ici pour vaincre la nuit a été un vrai coup de coeur ! J'ai littéralement dévoré ce roman, me laissant entraîner par la plume de Marie Charrel par son histoire et surtout par l'histoire de Yo Laur. J'ai trouvé cette femme tout simplement incroyable, et même fascinante, par la vie qu'elle a mené, par son talent de peintre et que j'ai pleuré en lisant la fin de sa vie.

Ce roman je ne peux que vous conseiller de le lire sans une seule hésitation ! Laissez vous transporter par cette enquête que mène Marie Charrel sur la vie d'Yvonne Bellot, vous découvrirez deux femmes, oui deux, qui ont soif de liberté...

Merci à Babelio pour cette si belle découverte !

Je suis ici pour vaincre la nuit de Marie Charrel est disponible chez Fleuve Éditions.
Lien : http://ladoryquilit.blogspot..
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Marie Charrel nous fait vivre, à travers son livre, la découverte de son arrière grand 'tante et les démarches qu'elle a entreprises pour mieux connaître son aïeule. Des chapitres courts rendent vivants le discours retraçant les recherches et montrent l'opiniâtreté et la détermination de l'auteur à en apprendre davantage malgré les difficultés, les aléas et les discours dissuasifs.
Ces chapitres alternent avec un témoignage romancé de Yo Laur : artiste peintre, influencée par son père dans un premier temps, reconnue pour son talent dès lors qu'elle retrouve la terre d'Alger. Une femme intègre, obstinée, libre, courageuse et généreuse ; nombre des caractères dont a également dû faire preuve Marie Charrel dans l'envie de découvrir et faire connaître la vie de son arrière grand' tante. Un très bel hommage à cette femme qui a choisi de vivre pleinement à travers son art et sa vie de femme ; elle a rencontré des hommes au destin remarquable, a aimé un homme tout autant libre qu'elle et souhaité témoigner de la vie des prisonnières à travers ses derniers croquis en Allemagne alors qu'elle y était déportée.....Madame j'ai été enchantée de faire votre connaissance. Merci Marie Charrel : avez-vous rencontré Nathan Lumbroso ?
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Ce livre raconte la vie de Yo Laur, artiste peintre déportée à Ravensbrück, et le cheminement d'une écrivaine pour retrouver sa trace. L'écriture est belle et on apprend beaucoup sur l'histoire de la peinture au début du XXe siècle. Dans un langage simple, la peinture est particulièrement bien décrite. La construction, mi-romanesque mi-autobiographique, permet de mêler fiction, sincérité et vérité historique. L'autrice parvient à raconter la vie des camps de concentration en gardant toute sa précision, en suivant les traces des femmes artistes qui y sont restées. le style est direct, émouvant et immersif.
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Marie Charrel nous entraîne dans cette biographie romancée qui est une double quête, celle de la narratrice sur ses origines et celle de la découverte de la vie de Yo Laur.
Tout commence par un petit tableau oublié, tout commence par l'envie de donner la voix, la parole à Yo Laur.
Le livre est structuré en trois parties: Paris, Alger et le camp de Ravensbrück oú la peintre terminera ses jours.
Yo Laur ne reste pas dans l'ombre de son père, peintre reconnu, elle mène ses combats et sa propre révolution c'est le fil conducteur de cette enquête, ce carnet de notes qui fait sortir la peintre du rôle de petit objet oublié et lui rend la lumière que l'artiste mérite.
Ce livre est très réussi, ses références culturelles et artistiques sont constantes.
J'ai été touchée tout au long du récit et émue par sa troisième partie qui décrit méticuleusement la vie dans ces lieux d'horreurs que le camps, tous les camps ont été.
Ce roman est une incitation à ne pas oublier.
Un livre qu'il faut faire connaître, une auteure d'un grand talent qui mérite, tout comme son oeuvre une belle lumière.
J'inviterai mes amis professeurs à le proposer aussi.
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Une fois encore, Marie Charrel m'a fait l'honneur de partager avec nous son dernier roman « Je suis ici pour vaincre la nuit » chez Fleuve éditions, roman que l'on peut d'ores et déjà retrouver en librairie.

Marie Charrel, nous invite à découvrir la vie de son arrière-grand-tante, Yo Laur, artiste peintre méconnue du grand public et pourtant qui méritait d'être connue.

L'auteure a bien raison de s'acharner à reconstruire le puzzle de cette femme exceptionnelle qui a vécu une vie incroyable. Sous la plume de Marie Charrel, nous découvrons une femme exceptionnelle, pleine de convictions et éprise de liberté, elle défendra ses positions jusqu'à sa fin tragique au camp de concentration de Ravensbrück en août 1944.

Marie Charrel avec les mots justes et une plume qui lui est caractéristique, fait que son dernier roman se lit d'une traite. On suit ces deux parcours, Marie elle-même enquêtant sur sa grand-tante et cette vie extraordinaire d'une femme tout aussi extraordinaire.

Comme beaucoup de lecteurs, je présume, je me suis demandé si cette aujourd'hui fameuse Yo Laur avait un jour réellement existait et en faisant un petit tour sur Internet, il semble fort évident que ce roman se base sur des faits biens réels, ce qui explique entre autres choses, l'intensité émotionnelle qui ressort de ce roman.

Ce dernier roman est le plus beau roman de l'auteure, car plein d'une affection pour cette parente qu'elle n'a pas connue, sentiment qu'elle retranscrit avec merveille utilisant les mots justes
Lien : http://www.bouquinovore.com/..
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Comme à chaque coup je coeur, je prends le temps de poster une critique. Et quel coup de coeur !

Ce livre, qui se lit d'une traite, raconte deux histoires, la vie exceptionnelle de Yo Laur, et l'enquête tout aussi exceptionnelle de l'auteure.

Sur la vie de Yo Laur, je n'en dis pas beaucoup plus que ce que vous pouvez deviner de la couverture, et des 2 premières pages. A partir de son enquête, Marie Charrel reconstitue et romance cette vie exceptionnelle qu'elle refuse de voir tomber dans l'oubli. Epoque et sujets passionnants. Héroïne la traversant pleinement, de Paris à Ravensbrück. Histoire vraie. Bouleversante et fascinante.

Sur l'enquête, c'est tout aussi fascinant. Au fil des pages, l'auteure nous raconte son enquête, ses méthodes, ses difficultés. Une plongée dans une aventure humaine réelle solidement retracée et documentée. L'envers du décor, dévoilé.

Une fois ce livre fini, une idée fixe me reste en tête. Aider Marie Charrel à faire connaitre cette femme incroyable. Apporter un coup de pouce à cette quête assez démente qu'elle s'est fixée, et lui donner vie.

D'où mon post ici ! Une lecture que je recommande chaleureusement !
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