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C'est une essai très pointu et très documenté.
Un vrai travail journalistique, mais Marie Charrel n'est-elle pas journaliste.
Les témoignages fusent qu'ils soient de femmes ordinaires, de femmes publiques, de femmes célèbres, de femmes connues..........
Il s'agit d'âge bien sûr, mais influencé par la condition de la femme au fil des siècles, des époques.
Il n'est pas toujours facile de vieillir, j'en sais quelque chose, et certaines décennies sont plus questionnantes que d'autres.
Mais c'est une étape inéluctable de la vie, et le mieux à faire est de profiter des avantages que la vieillesse procure, et ils sont finalement nombreux.
Le vieillissement commencerait à partir de la ménopause.
Certes c'est aussi une période significative (pour ma part libératrice) ;
mais tout est relatif dans cette notion d'âge.
Pour une personne de 70 ans, une personne de 50 ans est encore jeune.
Pourtant il est certain que dans bien des métiers, on le fait sentir aux femmes de 50 ans.
Quoiqu'aux hommes aussi.
Le vieillissement du corps est plus problématique pour les femmes que pour les hommes.
On a trouvé Belmondo magnifique avec son beau visage ridé.
On l'a moins pardonné à Brigitte Bardot.
Avec une approche sociologique, philosophique, très intéressante, Marie Charrel s'efforce de bousculer de nombreux préjugés qui ont encore la vie dure.
C'est un essai qui aurait pu être rébarbatif,mais qui, grâce à la belle écriture de l'auteur, se lit aisément.
La couverture du livre est magnifique.
Quant à moi : Même pas peur !

Un grand merci à Marie Charrel pour son livre et sa touchante dédicace
Merci aux éditions Pérégrines
Merci à babelio
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Un essai. Essai d'une journaliste et romancière. 
Et sans attendre plus: un essai réussi, qui mérite d'être lu. Pas uniquement par des "vieilles" (terme revendiqué par l'autrice de préférence aux succédanés comme senior etc...); pas uniquement par des femmes. Au-delà de l'empathie pour ce que vivent les "vieilles", les constats, les interviews sont aussi de fructueux sujets de réflexion pour les hommes, .... vieux ou jeunes. 
Un peu à la manière de Marie Charrel qui du haut de ses 38 ans ne peut prétendre à faire partie de cette catégorie! Elle partage, en fin d'ouvrage (timidité, pudeur?), la motivation de son intérêt: " qu'ont elles compris de l'existence? ont-elles trouvé comment supporter ses contradictions, son absurdité, les douleurs qui la traversent ... Je pose l'hypothèse, parce que je suis une femme, que d'autres femmes, mes ainées, peuvent m'aider à y voir plus clair."

Marie Charrel passe en revue la vieillesse sous divers angles:
- via le regard des hommes (de tous temps: "cachez les vieilles")
- le tabou de la ménopause
- "ou sont les vieilles" : bannies du cinéma à quelques rares exceptions, invisibles dans la rue, dans le regard des autres
- l'histoire: les sorcières, les écrits peu amènes de certains philosophes ... 

L'autrice développe le diktat connu et intériorisé: "la peau lisse tu auras, tes cheveux tu tiendras, un corps ferme tu garderas". Mais elle se garde d'une approche monolithique. Ainsi, par le biais des interviews, fait-elle remarquer que le refus d'un jugement de l'autre fondé sur la seule beauté ne saurait impliquer le renoncement à une certaine séduction. 

A travers l'information collectée sur blogs, lectures et interviews, elle esquisse des pistes susceptibles de faire sortir de "l'impasse" de la vieillesse féminine:
- transmission bienveillante aux plus jeunes (sous réserve de dissiper une certaine méfiance réciproque)
- créer une manière d'être soi en faisant fi de l'image, permis par le fait d'être moins exposée aux regards des autres, des accomplissements déjà prouvés
- repousser la timidité, laisser la puissance intérieure s'exprimer
- vivencia!
- retisser le lien perdu avec la nature, la création, la folie, ou tout simplement une forme de paix....
C'est sur ces pistes que portera mon (petit) regret quant à cet essai: plus de détails quant aux pistes et voies explorées, retenues ou non, illusoires ou non, recueillis auprès des personnes interrogées auraient été bienvenus, sans pour autant tomber dans l'illusion de boîtes à outils simplificatrices. Certes le contexte Covid d'écriture de ce livre ne se prêtait pas aisément à des discussions approfondies: une discussion en vidéo n'apporte pas la même proximité qu'un face à face!

Cet essai est un travail de journaliste : documenté, appuyé de nombreuses interviews, étayé  de quelques chiffres, avec une prise de recul et des questionnements qui permettent d'éviter des raccourcis trop rapides. Libéré(e) de l'impression d'être embarqué dans un brûlot, une thèse monolithique, le lecteur (la lectrice...) peut y trouver des points de départ pour une réflexion personnelle.
Essai ne veut pas (forcément!) dire lecture ennuyeuse: le style est alerte (la romancière n'est pas loin), ponctué quelques autodérisions, de pointes d'humour comme cette paraphrase de Françoise Giroud: "l'égalité en terme de pouvoir sera atteinte lorsque des femmes incompétentes et aussi grossières que certains présidents masculins d'hier et d'aujourd'hui seront élues à la tête de démocraties...."

Pour terminer , une citation encore: " autorisez votre visage à raconter la vie que vous avez vécue. Parce que cette vie là, ces chemins dessinés sur les joues et les fronts sont votre richesse".

Merci à Babelio et aux éditions Les Pérégrines de m'avoir permis de découvrir ce livre, que je n'aurais peut-être pas identifié dans les rayonnages d'un libraire.

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Quelle question ! Et que de réponses…
Marie Charrel décortique les représentations du vieillissement de la femme dans tous les domaines : le travail, la médecine, le couple, la publicité, etc.
C'est assez effrayant quand on sait que ce vieillissement est considéré débuter vers l'âge de 45 ans, c'est-à-dire quand il est admis que la faible fertilité de la femme la rend inapte à la procréation.
Car oui, la femme est toujours considérée à l'aune de sa fonction de reproduction de l'espèce. La représentation primaire du rôle de chacun et chacune a la vie dure.
Le plus délicat est que les femmes elles-mêmes se rendent alors invisibles, celle-ci cachant sa ménopause à son mari, celle-là renonçant à la pratique d'un loisir.
Pourtant, les témoignages recueillis montrent que souvent les femmes se sentent (enfin) bien dans leur corps et dans leur tête, ce cap hormonal franchi. Cela leur a demandé pour autant une réflexion poussée et du temps pour dépasser les représentations de la société.
Marie Charrel explore le milieu artistique, politique, celui de la mode, d'autres encore et dresse dans cet ouvrage un panorama du statut de la femme de plus de 50 ans.
C'est aussi passionnant que désespérant.
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Je vous avoue que je n'ai pas été ravie de découvrir le titre de ce livre reçu pour Noël !
Et oui, ce sont les autres qui nous rappellent notre âge. Ma fille, avec beaucoup de gentillesse, m'a dit qu'il pourrait m'aider à réfléchir et même me faire du bien. Je suis un peu réticente avec les livres écrits par des journalistes. Néanmoins, cela me plait de lire ce que des jeunes femmes ont à dire concernant la place des plus âgées. Dans cette analyse de la société contemporaine encore dominée par les hommes, il n'y a pas beaucoup de surprises. Cet essai met au grand jour ce que les femmes ressentent plus ou moins consciemment. Et c'est appréciable que nos paroles soient exprimées. Avec des féministes comme Marie Charrel, on peut espérer faire bouger les préjugés.
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Le mot « vieille » renferme toute une symbolique. À moins d'un usage péjoratif, on lui préfère des termes plus politiquement corrects comme « aînée », « senior », « femme mûre », etc. Comme le dit si justement l'autrice, notre société a un problème avec les vieux en général et les vieilles en particulier.

Après une expérience personnelle face à son propre vieillissement, Marie Charrel, journaliste et écrivaine, a décidé de comprendre pourquoi après 50 ans les femmes sont invisibilisées et mises à l'écart dans la société comme dans l'intimité. Elle s'est ainsi plongée dans l'histoire, les arts, la sociologie, mais elle a aussi interrogé de nombreuses femmes de tous horizons.

Loin des préjugés et des valeurs patriarcales sur le corps vieillissant, Marie Charrel nous montre que le 3e âge n'est pas un lent déclin vers la mort mais au contraire une courbe ascendante vers un apogée pour ces femmes : un 3e âge synonyme de liberté, d'audace, de puissance mais aussi d'apaisement.

Bien plus qu'un essai éclairant et inspirant, Marie Charrel signe un texte véritablement passionnant qui ouvre l'esprit et l'enrichit de points de vue étonnants. La lectrice comme le lecteur verront leur regard sur leur propre vieillissement et celui des autres évoluer et sortir des carcans.

À l'ombre de la mise au placard des vieilles sous prétexte de ne plus pouvoir procréer sommeille une nouvelle vie libératrice, un 3e souffle qui peut permettre aux femmes de s'affranchir du poids des préjugés subis pendant toute une existence. Au-delà du cliché de la mamie gâteau et une fois libérées des injonctions de jeunesse éternelle, les femmes âgées peuvent non seulement trouver une nouvelle voie mais aussi nous éclairer vers un autre regard sur le vieillissement. Les vieilles ont quelque chose à dire, et il serait temps de les entendre !
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Cinquième ouvrage à paraître dans la collection GENRE! des éditions Les Pérégrines, « Qui a peur des vieilles ? » est à la fois un essai historique et sociologique et une compilation de témoignages des principales concernées : les femmes vieilles. Cet adjectif est revendiqué par beaucoup de femmes qu'on qualifie habituellement de « femmes mûres », « seniors » ou « aînées »... Un sujet passionnant et peu abordé par les féministes (avec quelques rares exceptions comme Simone de Beauvoir et Benoîte Groult).

Littéralement effacées de l'Histoire à l'époque des procès de sorcières, grandes oubliées du féminisme, absentes des productions culturelles... Dès la ménopause, les femmes sont victimes de discriminations à l'intersection de l'agisme et du sexisme et deviennent invisibles. Comment vieillir et aborder le tournant de la ménopause sereinement sans modèles ? Quelle perception avoir de son corps quand il est perçu par la société comme repoussant et inutile car plus capable de « donner la vie » (un essentialisme très discutable) ? Pour Marie Charrel, si la quatrième vague féministe et le mouvement #MeToo font tomber les tabous, « le prochain à briser sera celui portant sur le corps vieillissant ».

Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir, notamment sur le supposé « conflit des générations » qui, sans nier une possible conflictualité entre jeunes et vieux, vise principalement à diviser. Même Audre Lorde le disait. Quant à l'horizontalité des âges suggérée par le concept de « sororité », elle est à éviter. Nous sommes ensemble, toutes puissantes, et nous avons beaucoup à apprendre des femmes vieilles. Elles aussi sont nos soeurs, il faut se battre avec elles.

Un ouvrage pour questionner nos a priori, documenté et agréable à lire, porté par la très belle plume de la journaliste et romancière Marie Charrel. Alors notez bien la date du 16 septembre dans vos agendas ! Plusieurs pépites sortent ce jour-là et « Qui a peur des vieilles ? » de Marie Charrel en fait partie.
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S'il n'est guère original pour qui a déjà lu par exemple Vieille peau de Fiona Schmidt, l'essai de Marie Charrel permet néanmoins  de balayer un large éventail de domaines concernant les vieilles femmes et  de refaire des piqûres de rappel dans certains domaines. Ainsi souligne-t-elle très justement l'importance économique que représente l'industrie des cosmétiques : "Selon Cosmétique Mag, les soins antirides pesaient 162 millions d'euros en 2017 en France (dont 9, 4 million pour le bio) et les soins du visage au sens large, 274 10 millions d'euros. "
Quand on sait que seules les bonnes crèmes hydratantes sont vraiment efficaces et que les visages des actrices peuvent être retouchés numériquement...Il y a là de quoi faire de sérieuses économies.
Un essai plaisant à lire malgré tout.
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Surprise que ce sujet interpelle une jeune journaliste et romancière, j'avoue que j'étais curieuse de découvrir cet opus. Pour l'écrire, Marie Charrel est allée à la rencontre, directe ou virtuelle, de femmes qui, artistes ou anonymes, arrivées au seuil de la cinquantaine, deviennent les invisibles de la société. Fallait-il craindre que les témoignages et le résultat de ses recherches s'inscrivent dans un catalogue qui aurait pu appuyer un peu plus les traits marqués des visages ridés et des corps raidis ? Pas de vrais risques lorsque l'on connaît la délicatesse et le talent de l'autrice pour sublimer le courage et la détermination des femmes.

Je pense à l'héroïne de « Je suis ici pour vaincre la nuit » fiction dans laquelle elle brosse le portrait et évoque le destin de Yvonne Bellot, son arrière grande tante, artiste méconnue (1879-1944), femme forte qui s'était érigée en frondeuse pour assouvir sa passion artistique face aux adversités , ainsi qu'à Jean Seberg, femme engagée et éprise de liberté, dans « Une nuit avec Jean Seberg ».

Quel rapport avec les vieilles, héroïnes de son essai ? La vieille d'aujourd'hui n'est-elle pas en partie le prolongement de sa jeunesse, de son vécu, de ses expériences ? Et tous ces ingrédients ne seraient-ils pas à l'origine d'une nouvelle personne, assumant rides et panache blanc, ou bien camouflant les signes naturels des ans pour, qui sait, garder d'elle une image avant transformation ?

Dans cet essai, Marie Charrel exploite avec minutie le fruit de ses interviews, citant certains témoignages pour ne rien enlever ou modifier qui pourrait nuire à la personnalité de leurs auteures.

Marie Charrel a su mêler plaisirs et désagréments de la vieillesse comme ombres et lumières dans un tableau de maître. Si cet essai n'offre pas une cure de rajeunissement ( !!), il aide la femme à relativiser, à réfléchir sur ses a priori et à se considérer dans son intégralité.
Merci Marie!

Lien : https://mireille.brochotnean..
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Un sujet maîtrisé, traité sous un angle journaliste et agrémenté d'interviews, d'études et d'empirisme.
J'ai vraiment aimé lire cet essai qui parle d'un sujet encore trop peu abordé et qui touche pourtant notre société entière : l'âgisme envers les femmes. Les femmes, dès lors qu'elles atteignent la ménopause, disparaissent de notre société et il est grand temps de les remettre au devant de la scène, comme le fait cet ouvrage !
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Découvert dans le cadre d'un arpentage, cet ouvrage est extrêmement bien documenté et aborde la vieillesse féminine (et un peu masculine aussi par rapport au couple) d'un point de vue historique, social, politique, économique. Tous les domaines sont passés au crible, l'autrice cite de nombreuses références, statistiques, témoignages.
Etant donné que je m'informe depuis longtemps sur la condition de la femme, et par conséquent aussi de la femme vieillissante, je ne peux pas dire que j'ai découvert des informations totalement époustouflantes mais j'ai apprécié le travail fouillé, de vulgarisation et abordable de l'autrice.
J'ai apprécié particulièrement le chapitre: la force des vieilles, car même si pour certains grincheux, après 45 ans/50 ans on ne vaut plus grand chose, ce que je ressens dans mon corps vieillissant alors que mon esprit reste celui d'une adulescente, correspond à ce que l'autrice met en exergue.
Finie la crainte d'une maternité non désirée, finies les difficultés hormonales liées à la ménopause, finie la responsabilité des enfants encore au nid, à moi la carrière comme je l'entends, à moi les soirées, les sorties, les rencontres comme j'en ai envie.
Vieillir a certes des aspects négatifs mais libère aussi du carcan du regard des autres sur soi, du temps contraint par le travail, les enfants, le mari ...
Bref, un essai intéressant, enthousiasmant pour celle qui sait prendre le bon côté des choses.
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