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EAN : 9782207108901
304 pages
Denoël (01/10/2011)
3.07/5   91 notes
Résumé :

Moi, Lucifer, Ange Déchu, Porteur de Lumière, Prince des Ténèbres, de l'Enfer et de ce Monde, Seigneur des Mouches, Père du Mensonge, Suprême Apostat, Tentateur, Antique Serpent, Séducteur, Accusateur, Tourmenteur, Blasphémateur et, sans contestation possible, Meilleur Coup de l'Univers Visible et Invisible (demandez donc à Eve, cette petite garce), j'ai décidé - ta-daaah ! - de tout dire. Tout ? Presque. Le funk. Le swing. Le boogie. Le rock.

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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,07

sur 91 notes
Moi, Lucifer est un de ces bouquins oui-mais-non-mais-si-mais-non-mais-ad-libitum-ou-ad-nauseam.

L'ange rebelle teste l'humanité en termes pratiques, puisqu'il se retrouve enfermé dans un corps humain. Celui-ci appartenant à un écrivain, Lucifer en profite pour se livrer à un exercice qui mélange autobiographie, mémoires, confessions (sic) et roman à la première personne.
Dans le même esprit, on pense aux Chroniques des vampires, plus précisément Entretien avec un vampire et le voleur de corps. Si Anne Rice n'a pas inventé le procédé qui consiste à donner la parole aux “monstres”, la popularité de ses oeuvres lui a donné un sacré coup de fouet. Comparé aux deux titres cités Moi, Lucifer se montre aussi vivifiant que le premier et aussi pompant que le second.

Le récit du Prince des Ténèbres vaut le détour ! Il revisite l'histoire du christianisme et donne la version “côté obscur”de moult événements. Qui mieux que Lucifer pour endosser le costard d'avocat du Diable ?
On retrouve pas mal de thèmes classiques, comme celui de Dieu en père suprême à la fois autoritaire et absent. Ou encore la création qui change de mains après la Création. Dieu a fait son taf, on ne touche plus à rien et vive l'immobilisme. C'est du côté des rebelles qu'on trouvera les innovations. Chacun son tour...
Au-delà de la charge antireligieuse évidente – pas tant que ça d'ailleurs, puisque Lucifer est par définition un personnage religieux – le roman raconte l'humanité. Toujours prête à suivre une religion (ou n'importe quelle idée), un dieu (ou n'importe quel gus issu de son sein), pour se livrer à toutes les turpitudes possibles et imaginables. le problème au fond, ce n'est pas tant le christianisme ni même la religion en général. Ok, dans le genre prétexte pour se massacrer à qui mieux-mieux, la foi a bien servi et a encore de beaux jours devant elle. Mais quand il s'agit de se savater la tronche et laisser parler ses bas instincts, l'humanité sait très bien se débrouiller sans. le disciple a dépassé son maître. Ses maîtres, même. le choix d'un écrivain comme hôte de Lucifer n'est pas anodin : les humains disputent son monopole au grand manitou, eux aussi peuvent créer.
Sur le fond, un bon bouquin. Sur des thèmes certes déjà explorés – c'est pas comme si la littérature ne faisait que raconter l'humain – mais une bonne synthèse sur le sujet du Mal et du Diable. Un propos iconoclaste, irrévérencieux, cynique, drôle, qui rappellera aux rôlistes les grandes heures d'In Nomine Satanis/Magna Veritas et aux sérivores certaines tribulations des frères Winchester dans Supernatural.

On arrive au “mais”. Parce qu'il y en a toujours un.
Je me suis autant marré qu'ennuyé. le roman souffre de trois défauts structurels.
Je commence par le dernier, conséquence des deux autres (je sais, niveau logique, zéro), la longueur. 350 pages, c'est facile un tiers de trop. Quitte à faire parler Lucifer, autant se contenter de la partie monologue sur sa vie et son oeuvre en tant que tels. L'histoire développée autour de son existence mortelle d'écrivain ne présente, deuxième défaut, qu'un intérêt très relatif, qui parasite le propos plus qu'il ne l'étaye. Enfin, si on n'attend pas de Lucifer, le chaos par excellence, un récit structuré, il se perd trop souvent en route. de deux façons, la première sur ce qu'il raconte, la seconde sur la façon dont il raconte. Digressions à foison, apartés, hors-sujet, inserts d'anecdotes... et au sein des phrases, des incises comme s'il en pleuvait à grand renfort de tirets et parenthèses.
Ce style donne au texte un aspect oral, spontané, familier mais ne fonctionne que sur du format court. Sur la longueur, l'enchevêtrement torpille la narration et devient un foutoir fatigant à suivre. Chaque idée avancée laisse un goût d'inachevé, parce que le fil de la pensée part sur autre chose. En attendant de raccrocher les wagons, certains passages intercalaires ne suscitent que l'ennui : on veut la suite, pas une divagation qui risque elle-même de s'embarquer dans d'autres détours.
Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai marqué une pause dans ma lecture pour dire “crache ta pastille, livre, viens-en au fait” (oui, je parle à mes bouquins, mais rassure-toi j'ai un traitement).

A l'arrivée, je classe Moi, Lucifer dans la catégorie mmmmffffff de ces ouvrages ni bons ni mauvais ni moyens. Un peu des trois mais pas vraiment. Plutôt bon dans l'ensemble par le ton et le fond mais enchepé par sa structure pesante.
Lien : https://unkapart.fr/moi-luci..
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Cette pseudo autobiographie de Lucifer est un récit pour le moins original.
Tour à tour désopilant (souvent), iconoclaste (fortement, mais moins qu'on pourrait le croire), malsain (parfois), profond (à certains instants), poétique (plus d'une fois), vulgaire (régulièrement). Capable d'atteindre des pics de drôlerie, mais également de verbiage, ce roman ne laisse, en tout cas, pas indifférent.
L'idée est simple, mais lumineuse. Dieu propose à Lucifer de passer un moment dans le corps d'un humain en lui faisant miroiter la possibilité de retourner vers les siens (les anges).
Lucifer accepte une période d'essai d'un mois avec l'idée d'en profiter un maximum et de faire vivre à son corps charnel toutes les horreurs, tout en laissant son empreinte en écrivant cette biographie.
L'auteur ne nous épargne rien, avec un langage parfois cru, parfois poétique ; en revenant sur certains grands événements du passé, mais peut on croire la version du Grand Menteur ? ;-).
Le bouquin est construit sur la digression continuelle et les pensées enchevêtrées de Lucifer. Si pendant un moment le système fonctionne, je dois dire que j'ai été lassé durant le dernier tiers du livre.
Trop de digressions tue la narration. Certains passages sont tellement réussis, que d'autres en deviennent, à mon sens, d'un ennui pesant.
L'auteur arrive tout de même à réaliser le tour de force de nous présenter, au fil des pages, un Lucifer empli de doutes et de questions existentielles. On en aurait presque pitié.
Il profite de cette satire pour faire passer un message simple mais limpide : si Lucifer prend tellement de plaisir aux petites choses de la vie d'un mortel (les odeurs, les couleurs...), pourquoi n'y arrivons nous pas ?
Au final, un roman qui aurait, pour moi, mérité d'être ramassé sur 200 pages et amputé d'une centaine de feuilles.
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J'étais en train de me dire que j'allais laisser tomber, quand je suis arrivée alentour de la page 100 sur 4 ou 5 pages qui m'ont donné envie de continuer... Je vais donc continuer, au rythme que j'ai adopté depuis la page 50, c'est à dire 5 à 10 pages par jour, parfois moins.

Le style d'écriture est éprouvant pour moi, très franchement je n'adhère pas du tout, c'est trop familier, trop "parlé", et enfin trop dans la digression permanente. Et comme dans une conversation dont le sujet est l'autre en continu, l'attention décroche très vite, mouarf !
C'est un style qui va bien pour des articles courts de blog, mais pour un roman entier, c'est pénible et laborieux, je trouve ça mauvais. Désolée pour ceux qui adorent ou vont adorer, je ne suis sans doute pas assez "djeuns" dans ma tête, même si je fais des efforts.

C'est amusant sur le fond, parfois même assez profond, mais le style d'écriture, bof, même s'il y a de très bons passages (comme celui sur "l'argent" que j'ai adoré).
Et on peut considérer ce post comme mon avis définitif sur ce livre, je ne pense pas que j'en changerai, même si je n'ai pas fini le livre (ça va être long, très long pour que j'arrive au bout...).
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Excellent, drôle et intelligent !
Jésus ( appelé Fiston par Lucifer ) a eu le droit à son livre. Alors pourquoi pas Lui ! Toujours dans l'ombre il tente de revendiquer son droit à la liberté !!! Son combat contre Papy ( Dieu ) est son but ultime.
Quand il se retrouve prisonnier du corps d'un écrivain suite à un pacte signé avec Dieu, il profite de l'occasion pour s'adresser aux Hommes, pour leur donner Sa version de l'histoire, de Son histoire.
Lui, Lucifer, Porteur de Lumière n'a pas toujours été l'Abominable. Non, il était parmi les anges, il chantait les louanges de son Créateur. Mais ça ne lui a pas suffit. Il s'est mis à réfléchir et à se poser des questions sur son existence. Penser que la vie pourrait être différente sans Papy ( Dieu ), faire autre chose que vivre pour lui, être libre quoi ! C'en était trop pour le Créateur, il répudie Lucifer et quelques uns de ses nouveaux disciples et les chasse du ciel. Commence alors pour Lucifer une croisade qu'il n'abandonnera jamais : prouver à Papy que les Hommes peuvent vivre détacher de son emprise...
Sa confession va heurter plus d'une oreille pieuse. Il va tout dire, tout ce qu'il a gardé au fond de lui depuis des millénaires. Rien ne sera épargné !!! il veut qu'on sache tout de son histoire, sa chute, son existence dans les ténèbres, sa rancoeur contre Papy et son Fiston, ses défaites et ses victoires. Tout !!!
Le speech d'enfer du prince des ténèbres va décoiffer !!!! Il y a tellement de choses que son récit est à cent mille volts. Son parcours est tellement rempli qu'il chevauche les chevaux de l'apocalypse pour nous raconter sa Vérité !
C'est hilarant, dérangeant, complètement décalé et pourtant si intelligent.
Glenn Duncan nous offre dans ce roman caustique et dépotant, une vision différente de la Religion, et une réflexion sur les conséquences de la vie moderne sur la foi chrétienne.

Bref, lisez Moi, Lucifer, la biographie trash du Père du Mensonge. Vous ne serez pas déchus ! ....heu déçus ( Désolée, ma langue a fourchu.....fourché !!! Vade retro Satanas....)

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Il faut savoir que ce roman comporte trois histoires imbriquées : celle de Lucifer, celle d'un écrivain paumé et celle de Lucifer qui s'incarne dans l'écrivain paumé. La première est très intéressante et très prenante, la seconde est assez ennuyeuse et la troisième est à la limite du supportable. le ton du texte est proche du "parler" et si c'est intéressant quand Lucifer raconte sa chute, c'est lourd dans les deux autres cas. Je vais détailler un peu plus pour chaque histoire.

Lucifer nous raconte sa chute d'une manière assez sympathique car le ton change totalement de celui qu'on penserait à utiliser quand on parle du divin. Il adopte une attitude décontractée et totalement irrespectueuse envers Dieu qui est tout à fait celle qu'on peut attendre du diable. Il n'y a aucune volonté de repentance chez lui et même si il parle quelque fois de sa souffrance, il semble que sa liberté vaille bien mille tourments. Il revisite les épisodes de la Bible avec une attitude outrageante mais qui concorde bien avec se personnalité, et ses digressions sont amusantes.

Mais ce qui est plaisant dans ces parties là est tout à fait insupportable dans le reste du roman. Je ne vais pas parler de la vie de l'écrivain car c'est plat et tout à fait inintéressant, mais je vais m'arrêter sur les passages où Lucifer a pris le corps de cet homme. J'ai d'abord trouvé ça intéressant de voir comment un être qui ne connaît pas les sensations pouvaient se sentir la première fois qu'il les ressent (odeur, textures, sons, etc). Mais tout de suite, ça part sur des histoires de fesses. A la limite, je peux comprendre qu'il choisisse d'utiliser les parties les plus sensibles de son anatomie, mais était-il nécessaire de nous raconter qu'il s'astique le manche pendant des heures ou à la sortir de son pantalon en pleine rue pour mieux sentir le petit vent frais ?
Et forcément, que fait-il maintenant qu'il est humain ? Il se drogue et il baise. Ça ne m'a pas échappé qu'on parlait du diable mais toute cette vulgarité est franchement lassante... Et quand elle s'applique à des cas de pédophilie, c'est carrément dérangeant.

Un autre point qui est vite lassant aussi, ce sont les digressions. le récit en est truffé, et si elles sont parfois sympas, elles sont souvent fatigantes et elles m'ont parfois complètement perdue. C'est le genre de passage qu'on survole car on sait qu'il est long et qu'il ne sert à rien car il n'apporte rien à l'intrigue.

En parlant de l'intrigue justement, je m'interroge encore sur son intérêt. Est ce que c'est la vie de l'écrivain paumé que Lucifer modifie qui doit nous intéresser ou est ce que c'est la possibilité de rédemption qu'on lui offre. Dans les deux cas, ça m'est passé au dessus de la tête. Savoir si l'écrivain (dont j'ai oublié le nom tellement il m'a peu marqué) allait s'en sortir ou savoir quelle voie Lucifer allait choisir n'a provoqué aucune interrogation chez moi pendant ma lecture.

Pour conclure, je pense que ça peut quand même plaire à certains qui seront intéressés par l'histoire de quelqu'un qui se la raconte beaucoup trop et dont le deuxième prénom est vulgarité. Mais moi je n'ai pas accroché, même si j'ai quand même apprécié les passages réécrits de la Bible.
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critiques presse (2)
Elbakin.net
28 novembre 2011
A la fois séducteur et repoussant, fidèle à l’imagerie entourant son personnage et capable de prendre le lecteur à contre-pied, Lucifer, et celui qui lui prête ici sa plume par le biais de ce roman, intrigue et fascine.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
SciFiUniverse
12 septembre 2011
A travers le comportement du démon incarnant ce pauvre écrivain paumé, Glen Duncan s'attaque à toutes les strates de la société, et en particulier celles du show-business peuplées de débauchés, de drogués et de vicieux.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
(au sujet du nombre de personnes envoyé en enfer)
Jamais je n'aurais penser atteindre les quatre-vingts pour cent. franchement. On ne parlait que de ça en Enfer, vous pensez bien, on trouvait ce résultat fantastique - "huit sur dix. Compris ? Je n'accepterai pas moins. Il faut travailler la terre, mes petits, et travailler dur...".
Mais honnêtement, je me serais contenté de cinquante pour cent. Merde, quoi, je me serais estimé heureux avec vingt pour cent. C'était ça mon ambition. Deux sur dix.
Ça aurait suffi à contrarier Papy. Vu les chiffres aujourd'hui, il doit être carrément fumasse.
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Qu'est-ce que ça peut-être énervant quelqu'un qui sait tout, hein?
[...]
Dieu n'a qu'une réponse à tout ce que vous pourriez bien avoir envie de Lui dire - que votre frère est en train de mourir du sida, par exemple, et que vous Lui seriez sacrément reconnaissant de vous donner un petit truc sympa pour vous distraire. Il n'a qu'une chose à vous répondre : Oui, je sais.
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( Le Vatican vous dirait que les Limbes, c'est fini. N'en croyez pas un mot, elles sont toujours pleines d'idiots et de morts-nés. Pas marrant comme endroit.
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Comme l'a si bien dit ce grand boche de Kant, masturbateur chronique à face de carlin, l'être humain est enfermé dans les limites du temps et de l'espace.
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Vous ne pouvez pas me le reprochez. Littéralement. Vous êtes incapable de me le reprocher, parce que vous êtes humains. Être humain c'est préféré la liberté à la prison, l'autonomie à la dépendance, la solitude à la servitude. Vous ne pouvez pas me le reprocher, parce que vous savez (allez quoi, vous l'avez toujours su!) que l'idée de passer l'éternité à glorifier dieu ne vous attirent franchement pas. Au bout d'une heure vous serez catatoniques. Le ciel est une escroquerie, du seul fait que pour y rentrer, il faut laisser sa personnalité aux vestiaires. Vous ne pouvez pas me le reprocher, parce que – Allez, soyez honnêtes avec vous-même au moins une fois dans votre vie – vous vous seriez tirés aussi.
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Saul Black - pseudonyme de l'écrivain britannique Glen Duncan - signe "Leçons d'un tueur" aux éditions Presses de la Cité. En savoir plus : http://bit.ly/1DzXfKX Repérer, traquer, tuer,...
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