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Lucienne Escoube (Traducteur)Marcel Duhamel (Traducteur)
EAN : 9782070495160
271 pages
Gallimard (12/04/1995)
3.86/5   99 notes
Résumé :
Vingt ans ont passé depuis le kidnapping de Miss Blandish. Dans un hôpital psychiatrique retentit, en pleine nuit, un cri d'horreur suivi du hurlement terrorisé d'un chien de garde. Une jeune démente vient de s'enfuir.
Aussi fabuleusement belle que dangereuse, Carol Blandish porte dans ses veines la folle hérédité criminelle de son père. Elle est aussi la plus fascinante expression de la douceur de sa mère. Un démon dans l'enveloppe charnelle d'un ange. Une p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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James-Hadley Chase fut un des auteurs-phare de l'illustre Série Noire. Cette Chair de l'orchidée, je l'ai d'abord vu au cinéma, dans le film glaçant de Chéreau. La cruauté des tueurs, ces sinistres oiseaux de malheurs que sont les frères Sullivan dans le livre, y est impressionnante... Comme la folie incarnée par Charlotte Rampling.
Mais le livre m'est apparu tout de même un cran au-dessus du film: une histoire qui se déroule dans ces "States" plus vrais que nature que Chase savait restituer sans y avoir mis les pieds: cette terre de violence où les Sullivan sont envoyés par un gangster pour retrouver et éliminer un traître...
Mais les tueurs vont tomber sur autre chose que leur proie: une folle dangereuse et imprévisible...
Un de ces noirs de noirs, qui m'ont laissé une trace prégnante dans la mémoire.

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Carol Blandish, la fille de Miss Blandish et de son ravisseur Slim Grisson, 22 ans, s'évade de l'asile de Glenview où elle est internée depuis 3 ans. Comme c'est une héritière à 6 millions de dollars, le directeur de la clinique, le Docteur travers, le shériff Kamp, le curateur Simon Hartman et le journaliste Phil Magarth se lancent à sa recherche sans perdre une minute car la législation de l'Etat ne leur donne que 15 jours pour la retrouver puisque, passé ce délai, Carol Blandish sera libre de ses mouvements et rentrera automatiquement en possession de sa fortune au grand dam de Travers et Hartman notamment. Mais c'est Steve Larson, un éleveur de renards qui la retrouve, amnésique et blessée dans la carcasse d'un camion accidenté qui l'avait prise en stop. Roy Larson, le frère aîné de Steve, un truand new-yorkais qui est venu se planquer dans ce coin perdu pour fuir les "Sullivan", deux tueurs à gages, anciens lanceurs de couteaux dans un cirque, qui sont à ses trousses, essaye de violer Carol une nuit mais elle se défend et lui crève les yeux, au moment où les Sullivan le retrouvent et le tuent. Steve est témoin du meurtre et est blessé par balles en s'enfuyant avec Carol pour échapper aux tueurs qui ont maintenant un double but : se débarrasser de Steve dont le témoignage peur les envoyer à la chaise électrique et mettre la main sur Carol et ses millions.
Après maintes péripéties et de nombreux rebondissements au cours desquels de nouveaux personnages viennent, comme Phil Magarth, porter secours ou aider Carol et ont pour nom Miss Lolly, la femme à barbe ancienne partenaire circassienne des Sullivan ou Hatty Summers, une folle aussi échapper de l'asile, les Sullivan finissent par avoir la peau de Steve Larson mais Carol de ses griffes acérées rend aveugle l'un d'eux, les obligeant à se terrer.
Entrée en possession de sa fortune grâce à Magarth et libre définitivement, Carol n'aura de cesse de traquer les Sullivan et d'assouvir une vengeance qu'elle a chevillé au coeur et au corps.

Moins de dix ans après son premier roman paru en 1939 qui lui a apporté la fortune et la gloire, James Hadley Chase propose une sorte de suite à "Pas d'orchidée pour Miss Blandish". Il nous présente le fruit du viol de Miss Blandish par le gangster Slim Grisson, Carol Blandish, "la chair de l'orchidée", l'héroïne du 16ème roman de l'auteur britannique. La jeune fille fait partie des personnages emblématiques créés par Chase au même titre que Eva Marlow, Myra Shumway ou Helga Rolfe. L'auteur en fait un personnage intéressant et complexe présentant deux faces : la première douce et romantique comme sa mère, la seconde, violente et meurtrière, peut-être héritée de son père, quand la jeune femme se sent en danger et menacée. Face à la description qu'en fait le docteur Travers, s'arrêtant principalement sur son physique de rêve et ses exceptionnels cheveux roux, pour ne noter d'un point de vue clinique que trois caractéristiques, un regard parfois sournois et chafouin, un tic nerveux à la commissure des lèvres et une tentative de suicide après une violente crise de nerfs, le lecteur peut légitimement se demander si Carol est réellement folle et si son état justifie un internement en hôpital psychiatrique, car alors le monde devrait se transformer en un immense HP pour contenir tous ceux qui présentent les caractéristiques relevées par Travers. D'ailleurs son internement n'est dû qu'à un seul acte de violence vis-à-vis d'un homme maltraitant un chien. est-ce là vraiment un acte de folie ? Lors des trois agressions dont elle se rend ensuite coupable, sur son infirmière pour s'évader, puis sur le camionneur qui l'a prise en stop et qui veut la forcer à s'arrêter quand elle a pris le volant et qu'elle est pourchassé par un motard ou encore sur Roy Larson qui veut la violer, Carol Blandish n'a agit que contrainte et forcée et en utilisant les seuls moyens de défense à sa disposition, ses ongles acérés ! Tous les personnages qu'elle rencontre lors de sa cavale qui ne lui veulent pas de mal n'ont absolument rien à craindre d'elle.
Au fur et à mesure que se développe l'intrigue, il apparait évident que Carol n'est pas folle mais que son internement repose plutôt sur de puissant mobiles financiers. Chase, derrière la façade de l'aliénation mentale, dévoile une folie sociale basée sur le pouvoir et l'argent et dont sont "atteints" d'autres personnages du roman comme Eddie Regan, un gigolo qui veut la faire chanter ou la femme du docteur qui veut la dénoncer à la police pour toucher une prime de 5000 dollars et bien entendu aussi les Sullivan qui voient en Carol une occasion de se mettre définitivement à l'abri du besoin.
Comme dans de très nombreux romans de James Hadley Chase, le thème de la traque est omniprésent tout au long de l'oeuvre et parfaitement mis en exergue mais il y a aussi un autre thème, plus souterrain, plus caché qui est celui de la dangerosité de Carol Blandish face au système social, politique et financier si elle parvenait à diriger l'empire industriel léguer par son grand-père et ce n'est pas le tueur à gages qui en finira avec elle mais le système en la personne du chirurgien qui veut la lobotomiser pour supprimer définitivement ses pulsions violentes et meurtrières. Tout dans ce roman, personnages, événements, réflexions sociales, suspense haletant concourent à faire de "la chair de l'orchidée" une pièce majeure de l'oeuvre chasienne.
Et l'on pardonnera à l'auteur, qui, rappelons-le, n'a jamais vécu aux Etats-Unis, d'avoir inventé une coupure de 25 dollars qui n'a jamais existé à la page 50 de l'édition Poche Noire de 1970.
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L'un des meilleurs romans de Chase: l'intrigue est palpitante, il y a du suspense du début la fin, des scènes de peur et d'horreur dignes des meilleurs scénarios de films. Les personnages sont bien typés dont, en particulier 2 frères exécrables qu'on aimerait écraser comme de sales insectes nuisibles. Les autres personnages sont des classiques de l'auteur, des loosers avides de fric ou de nanas, des flics nuls ou fainéants. Excellent polar !
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Carol, enfermée dans un asile psychiatrique est la seule héritière d'une fortune colossale.
Mais pour en profiter elle doit s'échapper et se tenir à l'écart d'un tas de cinglés qui voudraient bien, eux aussi, toucher le pactole...
C'est dans un mortel cache-cache, jeu de violence et coups tordus que James Hadley Chase nous entraine avec toujours autant de brio.
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Résumé :" Vingt ans ont passé depuis le kidnapping de Miss Blandish. Dans un hôpital psychiatrique retentit, en pleine nuit, un cri d'horreur suivi du hurlement terrorisé d'un chien de garde. Une jeune démente vient de s'enfuir. Aussi fabuleusement belle que dangereuse, Carol Blandish porte dans ses veines la folle hérédité criminelle de son père. Elle est aussi la plus fascinante expression de la douceur de sa mère. Un démon dans l'enveloppe charnelle d'un ange. Une proie, par ailleurs richissime, que tout le pays va traquer. Les uns pour la récompense, les autres pour le prestige, d'autres encore pour des motifs toujours plus troubles... La malédiction Blandish perdure. Comment, dans ces conditions, ne pas vendre chèrement sa peau ? La chair de l'orchidée, publié après Pas d'orchidées pour Miss Blandish, est la suite de ce classique absolu."

Carole n'est pas belle, elle est magnifique. Mais elle est enfermée dans un asile psychiatrique, et lorsque un héritage important lui est légué, sa vie est menacée. Alors qu'elle parvient à s'enfuir, un accident la rend amnésique. C'est alors une personnalité douce et agréable qui surgit de Carole. Mais certains n'ont pas oublié son héritage...
Une folle course poursuite s'engage.
James Hadley Chase nous ouvre une suite effrénée de Pas d'orchidée pour miss Blandish.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Un pas léger, derrière eux, les fit se retourner précipitamment. Une femme - ou plus exactement un être habillé en femme - s'avançait vers eux, être étrange, effrayant, monstrueux mais en même temps, d'un pathétique bizarre. Elle - car c'était une femme, en dépit de la longue barbe qui ornait son visage - portait une robe noire, poussiéreuse, démodée. Ses pieds nus s'enfonçaient à chaque pas. Tout le bas du visage, maigre et pâle, se dissimulait derrière une barbe abondante tombant en molles ondulations jusqu'à six pouces de sa taille.
Bien que miss Lolly fût maintenant âgée de quarante-cinq ans, il ne montrait pas un poil blanc, cet ornement qui, il y avait pas si longtemps, avait été l'objet de l'admiration morbide de milliers d'individus, lorsqu'elle parcourait le monde avec ce cirque forain qui lui avait tenu lieu de foyer pendant la plus grande partie de sa vie solitaire.
Comme elle s'avançait à pas hésitants, ses yeux - sûrement les yeux les plus tristes du monde - se fixèrent sur Carol.
Le silence tomba, un silence gênant, et soudain l'air tranquille de cet après-midi d'automne fut déchiré par le cri de Carol.
Frank se mit à rire.
Elle n'apprécie pas ton genre de beauté, dit-il à miss Lolly qui recula, deux taches rouges sur ses joues blêmes.
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Il courut à la chambre de Carol, trouva la pièce vide, s'élança vers la fenêtre et s'arrêta brusquement, pétrifié.
Carol, debout sur la plus haute marche de la véranda, regardait dans sa direction. Son torse était nu et ses yeux, au clair de lune, brillaient comme ceux d'un chat.
Steve demeura figé sur place : jamais il n'avait vu beauté aussi merveilleuse, aussi sauvage. Les cheveux de Carol brillaient comme du cuivre rouge dans la clarté bleuâtre de la lune, sa peau avait l'éclat glacé du satin blanc sur le fond sombre du mur de la maison ; elle se tenait là, les seins telles des coupes, les mains, levées, brandies devant elle comme des griffes, semblable à quelque créature sauvage aux aguets. Etonnant spectacle qui stupéfia Steve mais aussi lui communiqua une sorte d'étrange excitation.
Et puis, elle détourna, descendit l'escalier et traversa la cour en courant.
- Carol ! s'écria Steve, penché vers elle, Carol ! revenez.
Mais avec une incroyable rapidité, elle avait disparu dans le bois de pin.
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- Avez-vous une photo d'elle ?
- Je ne pense pas qu'il en existe une seule.
- Alors, décrivez-la-moi, dit Kamp en tirant de sa poche un carnet tout fripé.
Travers se rembrunit : Elle n'est pas facile à décrire ; du moins, si on veut lui rendre justice. Voyons : je dirais qu'elle a environ un mètre soixante-cinq, les cheveux roux, de grands yeux verts. Elle est extraordinairement belle, avec un corps harmonieux, plein d'élégance. Il lui arrive de vous regarder d'une façon assez particulière, sous ses paupières à demi baissées, ce qui lui donne un air sournois assez déplaisant. Elle a un tic nerveux du côté droit de la bouche, seul signe extérieur de ses troubles mentaux.
Kamp marmotta, tout en gribouillant dans son carnet : Signes particuliers ?
- Une cicatrice étoilée sur le poignet gauche. En arrivant ici, elle essaya de s'ouvrir les veines au cours d'une crise de nerfs. Ce qu'elle a de plus remarquable, ce sont ses cheveux ! Les cheveux les plus roux que j'aie jamais vus, vraiment roux, pas auburn. Ils sont très beaux, d'une nuance tout à fait exceptionnelle.
- Comme était-elle habillée quand elle s'est enfuie ?
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— La fille de Blandish a été kidnappée par un dégénéré, un détraqué homicide, dit Travers après un instant d’hésitation. Elle est restée des mois entre ses mains avant qu’on la retrouve et vous vous souvenez qu’elle s’est suicidée ; elle s’est jetée par la fenêtre juste avant l’arrivée de son père. Elle est morte de ses blessures.
— Oui, je sais tout ça, dit Kamp avec impatience.
— Mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’avant de mourir, elle a mis au monde une fille. Le père de cet enfant, c’était le kidnapper, Grisson ! Kamp émit un sifflement.
— Et votre malade… c’est cette enfant qui a grandi ? C’est bien cela ? Travers acquiesça :
— L’enfant, Carol, ressemblait trait pour trait à sa mère et Blandish ne put supporter sa présence. Carol fut élevée par des parents adoptifs. Blandish ne vint jamais la voir, mais ne la laissa manquer de rien. Le fait que son père était un dangereux maniaque rendait Carol suspecte ; mais, pendant les huit premières années de sa vie, aucun signe ne révéla qu’elle eût hérité des tendances criminelles de son père.
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Elle a un tic nerveux du côté droit de la bouche, seul signe extérieur de ses troubles mentaux.
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il leur fallut quelques minutes pour devenir de vieux amis ; il leur fallut une heure à peine pour devenir amants : c’était ainsi qu’Eddie aimait les femmes : douces, faciles, consentantes…
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Ismi était dépourvu de toute méchanceté, homme simple, aimant la paix, il ne se sentait tout à fait à l’aise que seul.
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C’est une curieuse espèce de folie, une forme de schizophrénie… Voyant Kamp rester bouche, bée, il se reprit : Un dédoublement de la personnalité, si vous préférez : une mentalité Jekyll et Hyde. Comme si un volet d’acier s’abattait sans crier gare à l’intérieur de sa tête, faisant d’elle une folle dangereuse aux penchants homicides. Le plus ennuyeux, comme je vous l’ai dit, c’est qu’il n’y a point de signe avant-coureur de la crise. Si elle se déclenche… alors, Carol attaquera n’importe qui avec une violence et une force extraordinaires. Quand elle est en crise, elle est de force à lutter avec n’importe quel homme.
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Bande annonce du film Eva (2018), nouvelle adaptation du roman Eva de James Hadley Chase.
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