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EAN : 9782842657475
107 pages
La Decouvrance (11/02/2013)
4/5   3 notes
Résumé :
Le cétacé tournait autour de l'Essex comme un chien enragé, puis il se dirigea vers lui à nouveau. Owen Chase put le voir battre l'eau en écume, claquer des mâchoires comme s'il était égaré par la rage et la fureur. Moins d'une minute auparavant, il avait cogné sa tête massive contre l'étrave du navire juste en avant des bossoirs, et le bateau avait tremblé comme s'il avait heurté un véritable roc. L'eau pénétrait dans la cale. Chase s'était rapidement redressé sur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre est la traduction du journal de bord d'Owen Chase, second à bord du baleinier l'Essex. L'histoire est saisissante, et moi qui aime les grandes aventures, j'ai été servie.
Nous sommes en 1820, au milieu de l'océan Pacifique. L'Essex est attaqué par un cachalot géant de vingt-cinq mètres de long. le bateau fait naufrage, et les hommes embarquent dans trois baleinières (des canots assez rudimentaires) après avoir essayé de sauver le plus possible de vivres et de matériel. Là, va commencer une longue errance. Il faut essayer de se replonger dans l'époque : pas de radio, pas de GPS, donc pas moyen de contacter qui que ce soit. Les hommes ne peuvent compter que sur la chance de croiser la route d'un bateau, mais la probabilité que cela se produise est infime, ou sur la possibilité d'atteindre une côte à la voile et à la rame. La Polynésie est la terre la plus proche, mais les naufragés décident de rallier l'Amérique latine. Pourquoi ce choix ? Parce que des légendes courent à l'époque parmi les marins, notamment sur le cannibalisme supposé des Polynésiens.
Nous suivons donc leur long périple, et sommes au plus près de leurs émotions. Owen Chase nous fait partager les phases successives de découragement et d'espoir. La question aigüe est bien évidemment celle des vivres. Les maigres provisions qui ont pu être sauvées lors du naufrage sont minutieusement comptabilisées, et réparties en rations journalières, compte-tenu de la durée prévue du trajet. On ne peut qu'admirer la discipline et le professionnalisme des marins, endurant stoïquement des privations sévères, qui seules pourront leur permettre de tenir le temps nécessaire.
Je ne vous dis pas comment tout cela finit pour vous laisser le plaisir de le découvrir par vous-mêmes.
Cette lecture nous met au coeur d'une aventure humaine exceptionnelle, une histoire hors du commun.
Herman Melville qui a découvert ces faits lors d'une rencontre avec le fils d'Owen Chase en 1841 a été tellement impressionné qu'il s'en est inspiré pour son roman Moby Dick.
Je remercie Babelio et les éditions La Découvrance (très joli nom) de m'avoir offert ce livre.

Pourquoi n'ai-je pas mis de note ? Parce qu'il y a malheureusement un gros point négatif à opposer au tableau très positif que j'ai brossé dans mon avis. Je n'irai pas par quatre chemins : je n'ai pas lu le texte en version originale (j'ai vraiment envie de le faire), mais la traduction qui nous est donnée ici est désastreuse. Il ne s'agit pas d'un simple problème de traduction, mais de langue française. De nombreuses phrases sont bancales, et pire, j'ai relevé un nombre effarant de fautes de grammaire, conjugaison et orthographe qui gâchent vraiment la lecture.
Il y a donc une telle distorsion entre le fond et la forme qu'il m'a été impossible d'attribuer une note. Une bonne ou une mauvaise note, une note moyenne : aucune n'aurait eu de sens.
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Parti de Nantucket mi août 1819 pour une longue campagne de chasse, le baleinier l'Essex coule le 20 novembre 1820 au milieu de l'océan Pacifique.
La cause du naufrage est insolite : C'est un grand cachalot de 25 m de long qui s'acharne à deux reprises contre le trois mâts, le percute violemment et lui cause des dommages irréparables. C'est à peu près la seule attaque identifiée par ce type de cétacé, plutôt paisible à l'ordinaire, même s'il lui arrive de renverser d'un coup de queue négligent quelques baleinières trop insistantes.
L'imaginaire des marins en sera durablement enflammé. Herman Melville, qui a navigué sur des baleiniers et lu le récit du second de l'Essex, imaginera son célèbre roman en s'inspirant de cette histoire.D'autres livres ont raconté l'histoire.

Les éditions de la Découvrance ont eu la bonne idée de faire traduire le récit d'Owen Chase, second de l'Essex, qui eut un grand écho au début du XIXème siècle, aux Etats-Unis d'Amérique.

La lecture de ce journal de bord est passionnante. La scène initiale de l'attaque préfigure Moby Dick. "Plagiat par anticipation ! " dirait drôlement Pierre Bayard , dans la mesure où le roman de Melville de 1851 imprègne à rebours ce récit qui lui est antérieur (1821).

On est saisi aussi par le journal de bord de l'incroyable expérience de survie de l'équipage qui a pu mettre trois baleinières à l'eau avant que ne sombre le navire, et qui va naviguer 88 jours sur l'une et 93 jours sur l'autre de ces frêles esquifs, gréés à la diable, chargés de biscuit sec et livrés aux intempéries du Pacifique sur un trajet de 2840 miles marins, laissant au passage trois marins qui survivront trois mois sur une ile déserte -Ducie Island-.
Belle leçon de solidarité pour réussir à naviguer de conserve et se porter mutuellement secours, jusque dans les derniers jours. Leçon de discipline dans la distribution de rations de survies, de plus en plus maigres, dans l'espérance de la voile salvatrice. Leçons de ténèbres, dans leur s tragique répétitions, lorsqu'il s'agit, en dernière extrémité, de ne plus rendre les morts à l'océan mais de les dévorer sans tarder, dans l'espoir, de plus en plus faible, de leur survivre. Morts ou vivant : c'est ainsi que le 6 février 1821 une baleinière tire au sort le marin qui sera mangé et le marin qui l'exécutera. La chanson populaire “Il était un petit navire” s'en fait encore l'écho dans nos chaumières...
Le cocasse - si l'on ose dire - de l'affaire est que ces quakers avaient délibérément préféré rejoindre le lointain continent plutôt que la Polynésie plus proche, mal connue, et redoutée pour le cannibalisme de ses insulaires, tout aussi à craindre, sans doute, pour des puritains, que les charmes vénéneux de leurs accortes vahinés.
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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L'opération Masse critique tombait à pic lorsque j'ai reçu cet ouvrage, puisque j'étais en pleine lecture de Moby Dick. Herman Melville y explique avoir rencontré Owen Chase, survivant du naufrage de l'Essex, et avoir recueilli le témoignage de son fils sur les évènements.

Melville comme Owen Chase semblent convaincu du caractère vicieux du cachalot (pourtant traqué et tué impitoyablement pour ses inestimables ressources à l'époque, mais vu comme un monstre par ceux-là même qui l'exterminent), c'est à peu près là que s'arrête la comparaison entre les deux ouvrages. Dans leur longueur déjà, c'est évident, mais surtout dans le ton du récit. Là où Melville ne se prive pas de considérations métaphysiques et d'envolées lyriques, le journal de bord d'Owen Chase raconte les faits avec humilité et quelques détails techniques bien éclaircis par les notes du traducteur.

Les infortunes des naufragés sont poignantes, leur courage et leur résolution face à l'adversité admirables, et ce petit ouvrage m'a bien plus touchée que le trop alambiqué Moby Dick.
Lien : http://stendhal-syndrome.fr/..
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Première traduction française !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Après quelques heures de chagrin inutile et de langueur, je commence à repenser à l'accident. J'essaie de comprendre par quelle destinée inexplicable, ou par quel dessein (ce que je ne peux déterminer au premier abord), cette attaque soudaine et presque mortelle a pu être faite par un animal que personne jusqu'à présent n'a suspecté d'être capable de violence préméditée, et dont l'insensibilité et l'inoffensivité sont proverbiales. Tout me porte à la conclusion que tout sauf le hasard a causé cet enchaînement. Il nous a attaqué par deux fois en peu de temps, selon des trajectoires calculées pour nous causer le plus de dégâts possibles. Pour réussir son coup, il a combiné sa vitesse avec celle du bateau, et a fait exactement ce qui était nécessaire pour avoir le plus d'efficacité possible. Son aspect était terrible et montrait son ressentiment et sa fureur. Il arrivait directement du banc dans lequel nous étions entrés, et dans lequel nous avions tué trois de ses compagnons, comme s’il était enragé d'un désir de vengeance devant leurs souffrances.
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Boire de l'eau de mer ou en garder en bouche sont des expédients essayés chaque fois en vain pour lutter contre la soif maladive. Ce faisant, elle devient telle qu'on en vient désespérément à avaler sa propre urine - en vain. Nos souffrances, pendant ces jours de calme, sont au-delà de tout ce qui peut être imaginé. Les rayons brûlants du soleil nous tombent dessus à un point tel qu'ils nous obligent à sauter dans l'eau pour rafraîchir nos corps faibles et défaillants. Ceci nous apporte cependant un soulagement et nous permet de faire une découverte d'une grande importance. Le premier d'entre nous dans l'eau a découvert que les coques de nos bateaux sont recouvertes d'une espèce de petits coquillages qui se révèlent, après les avoir goûtés, une nourriture délicieuse et agréable. Dès qu'il nous en fait part, nous commençons à les arracher et à les manger comme une bande de gloutons.
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Notre état permanent d'angoisse pendant la nuit nous empêche de dormir. Bien que le naufrage date de bientôt deux jours, mon cerveau manifeste la plus extrême répugnance à l'admettre. Je gis au fond du bateau et réfléchis sans cesse. J'offre mes prières silencieuses à ce Dieu de miséricorde, pour la protection qu'il nous octroie alors que nous en avons tellement besoin. Parfois une lueur d'espoir me parvient. Alors, le sentiment d'une telle dépendance, si totalement soumise au seul hasard d'être aidé et secouru, la chasse de mon esprit. L'épave - la mystérieuse et brutale attaque de la baleine - l'accablement et le naufrage soudain du vaisseau - notre évasion de celui-ci - tout ceci va et vient sans réponses dans ma mémoire. Épuise par les efforts du corps et de l'esprit, je m'endors pendant une heure vers le matin.
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L'impression d'un acte intentionnel et prémédité de la part de la baleine, m'incite aujourd'hui à penser que mon jugement d'alors n'est pas erroné .
Il s'agit certainement,et quelque soit l'angle sous lequel on l'aborde, d'un évènement totalement insensé , le plus extraordinaire sans doute jamais rapporté dans les anales de la pèche .
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