Traitement de choc

Thème classique du trio que James Hadley Chase utilisera plusieurs fois mais qui me semble dans ce livre être exploité de façon magistrale.
Un mari paraplégique (et milliardaire) beaucoup trop vieux pour sa femme qui est une Bombe sexuelle et Terry Regan (vendeur/réparateur de TV) qui bave de désir à l'approche de cette femme magnifique.
Alors Terry va se mettre à rêver .....mais pour cela il faudra supprimer le mari et Terry est loin d'être un tueur !

ATTENTION AUX REVELATIONS DE L'HISTOIRE CONTENUES DANS CETTE CRITIQUE DU LIVRE..NE GACHEZ PAS VOTRE PLAISIR !!
Terry Regan s'ennuit ferme dans sa petite ville de Glyn camp en Californie(ville principalement peuplée de retraités)où il officie à son compte en tant que vendeur réparateur de hifi/poste de télévisions.. sa vie sentimentale et sociale se résume à un vide absolu ainsi, lors d'une visite commerciale à un couple récemment installé pour leur proposer un poste de télévision, il fera la connaissance de Gilda Delannay et son sang ne fera qu'un tour ! et pour cause ! cette femme est magnifique !! mariée à un riche paraplégique de 20 ans son ainé qui passe ses journées dans une chaise roulante et qui plus est, alcoolique, tyrannique et humiliant envers son épouse..
Notre pauvre Terry tombera en hypnose devant cette femme superbe aux yeux bleu myosotis à l'allure féline et au regard plein de promesses érotiques ; il entamera une relation adultère torride et passionnée avec cette fée tombée du ciel mais au bout de quelques rendez vous discrets , elle romprera arguant du fait qu'elle se sent responsable de sa paralysie (un accident la mettant directement en cause) et par ailleurs, tout en faisant des allusions à l'argent qu'elle tirerait à la mort de son riche mari, elle se refuse à le quitter pour partir avec son jeune amant..
Et on y est !! le poison est distillé au compte goutte !! Notre pauvre esseulé prend conscience que si ce mari ignoble et infirme venait à mourir, il aurait ET la femme qui lui procure des nuits brûlantes ET le magot du defunt mari...!! mais Terry n'est pas un meurtrier ! non ! mais après avoir assisté à quelques scènes ou son mari, sous l'emprise de l'alcool se revelera un époux violent et insultant, il prendra la décision irrévocable de.. tuer ce conjoint génant.
Mais comment faire ?? Peut on reussir le crime parfait ?? après quelques nuits blanches il trouvera une idée tristement géniale : modifier à son insu le téléviseur qu'il vient de lui vendre, plus exactement la télécommande filaire(nous sommes dans les années 50..)pour l'electrocuter et ainsi simuler l'accident domestique...
Bon, inutile d'y aller par quatre chemin : ce roman est prodigieux !! tout d'abord la technique d'ecriture de Chase est comme à son habitude parfaite ! l'histoire est maitrisée sur le bouts des doigts ! Un maestro du suspense : commencer à lire la premiere page c'est mettre le doigt dans un engrenage delicieusement dangereux ! mais ce n'est pas tout, non content de nous offrir des thriller uniques, il nous contente par ailleurs de portraits admirablement décrits : ce pauvre homme tiraillé par cette passion charnelle, tirant sur la bouteille pour oublier son sevrage forcé, obnubilé par ses quelques nuits de chairs avec Gilda est subjuguant : quel talent ! l'histoire est passionnante mais ce n'est pas tout : il y a de sacrés coup de theâtres par ailleurs !
Non vraiment il n'y pas à redire, Chase est vraiment un romancier qui se demarque de toute la masse
Ayant lu mon premier roman de lui il y a une vingtaine d'années et les ayant tous lus depuis, j'ai décidé, depuis 6 mois de TOUS les relire.. c'est mon 6eme et c'est à chaque fois un plaisir rare
je lui met evidemment la note maximale ! si vous n'avez pas lu celui-çi foncez : vous en resterez bouche bée

Les finesses techniques des apprentis assassins sont souvent délicieuses, à condition qu'elles parviennent au but. Chase est un grand polardeux mais question électricité, il semblait ignorait que le courant ne peut pas passer dans une chaise roulante, à cause des pneus des deux roues du véhicule. de plus, ça n'est pas du 220 volts (si ce n'est 110 en 1958) qui va griller l'innocent...