Jerry Stevens acteur de seconde zone dans des séries B de western ou de films noirs n'a plus un sou en poche.. son complet est défraîchi, il ne mange plus à sa faim tout les jours et il en retard sur son loyer.. alors lorsque Lu Prentz un agent travaillant pour le cinéma lui téléphone pour lui faire part d'un possible cachet pour lui, il saute de joie.
Il devra tout d'abord se rendre dans un hôtel de luxe pour y commander un martini puis lire un journal.. observé, il sera alors jugé anonymement pour savoir s'il serait apte pour le rôle pour lequel il serait destiné.
Mais Jerry Stevens ne sait pas encore que le rôle qu'on lui proposera ne sera pas d'incarner un personnage dans un film mais d'incarner un véritable personnage dans la vie !
Et pas des moindres : John Merril Ferguson un des hommes les plus riches du monde !
Notre pauvre hère sera engagé pour incarner la doublure de ce milliardaire pendant que celui-ci sera débarrassé des paparazzis et des espions en vue de signer un contrat faramineux en Chine..
Affublé d'un masque en latex plus vrai que nature, notre acteur raté sera troublé par un sentiment d'exaltation tout nouveau pour lui...
Le livre commence avec une idée diablement excitante et pleine de promesses. En effet, l'auteur met en lumière cette parabole étincelante sur une célébrité recouvrée d'un acteur de seconde zone tombé dans l'oubli. Laquelle célébrité tout en trompe l'oeil puisqu'il n'est pas la personne incarnée.
Brillante perception de ce que peut-être un transfert/usurpation d'identité, l'auteur pose une question intéressante en cela : où est la frontière entre le jeu d'acteur et la schizophrénie ?
Malheureusement le récit perdra rapidement sa verve et la promesse évoquée se dégonflera comme un soufflet.. dommage.
Au deux tiers du récit, l'histoire prendra une autre tournure beaucoup moins excitante que ce qu'il était annoncé.
A la dernière ligne, ce livre laisse un goût d'inachevé.. et quelques questions restent encore en suspens comme si l'auteur c'était aperçu subitement qu'il ne lui restait qu'une dizaine de pages pour terminer son roman.
Car il faut le souligner, l'auteur annonce "une graine qui prend naissance dans l'esprit de Jerry" "une idée qui prend racine et se développe" puis.. plus rien.
Incompréhensible.
Bien sûr je ne déconseille pas ce Chase mais ce n'est pas un de ses meilleurs.
Pour le reste Chase "fait le job", la narration est d'une qualité quasi introuvable chez les auteurs actuels et sa propension à instiller le malaise chez le lecteur, un véritable cas d'école ; quant à l'accroche, elle est légendaire, une fois commencé ce bouquin, on est quasi assuré de le lire jusqu'au bout, dans un état fébrile.
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Les livres de cet auteur,décidément ne vieillissent pas d'un iota,ils se lisent toujours avec autant d'intérêt et nous offrent toujours de beaux passages avec ce petit cote vintage qu'apporte le temps et qui lui offre un gout de nouveauté. Ici le schéma est tres classique et l'on ne peux qu'admirer la maestria de l'auteur a nous offrir encore un superbe roman.
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La Rolls était manifestement attendue.
Les gardiens ouvrirent la grille à deux battants et nous saluèrent au passage. Me sentant un grand personnage, je levai légèrement la main en réponse au salut.
- Ne faites rien ! grogna Durant.
La voiture suivit le périmètre de l'aéroport.
Devant nous, j'aperçus des lumières aveuglantes et un gros attroupement. Par-delà la foule se dressait un avion sous les feux des projecteurs.
Bon dieu ! Qu'est-ce que je bichais !
La Rolls passa et une barrière se rabaissa aussitôt.
Une quinzaine d'hommes se trouvaient au pied de la passerelle de l'avion. Ils avaient l'air de ce qu'ils étaient : des gardes du corps durs, efficaces.
Mazzo se glissa hors de la voiture. Durant me poussa du coude, je sortis donc, et il me suivit.
- En avant ! grinça Durant.
Dans l'éblouissement des projecteurs, je me dirigeai vers la passerelle.
Une clameur s'éleva aussitôt.
- Monsieur Fergusson ! Regardez par ici !
- Monsieur Fergusson ! Quelques mots seulement !
- Monsieur Fergusson ! Un moment s'il vous plaît !
Vociférations, aboiements de la presse. Les flashes flamboyèrent. Je perçus le ronronnement des caméras de télévision. C'était le moment le plus excitant de ma vie ! c'était de cela que j'avais si souvent rêvé quand j'espérais devenir une grande vedette de cinéma assaillie par les clameurs de la presse et les éclairs des photographes tentant de m'approcher.
Je m'engageai sur la passerelle avec Durant sur mes talons. Mon cœur battait à se rompre.
- Monsieur Ferguson !
Le nom fut répété maintes et maintes fois. Les vagues sonores des voix déferlaient autour de moi.
Bon dieu ! j'avais l'impression d'être célèbre !
Au sommet de la passerelle, je m'arrêtai, me retournait et contemplai la mer des visages, les caméras de T.V., les gardes du corps, la bousculade des photographes. Me sentant pareil au président des Etats Unis d'Amérique, je levai la main en un salut royal, sur quoi Durant, s'avançant, me poussa quasiment à l'intérieur de l'appareil. Le spectacle était terminé.
Bande annonce du film Eva (2018), nouvelle adaptation du roman Eva de James Hadley Chase.