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EAN : 9782940382248
158 pages
Embrasure (01/09/2011)
5/5   1 notes
Résumé :
Un homme, Solénoir, trentenaire, promenant un cœur plein dans un monde vide, croise la route de trois femmes, chacune à la recherche d’un je-ne-sais-quoi qui semble introuvable. Il rencontre tour à tour : Louise, sévère lolita, dont il s’amourache d’autant plus qu’elle lui résiste ; Marina, grande romantique devant l’éternel, possessive et indépendante, qui s’entiche de lui mais sans pouvoir se résoudre à enterrer sa vie de célibataire… ; et aussi Juliette, adept... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans le Discours amoureux, Roland Barthes se demandait pourquoi il était si peu question d'amour dans les romans actuels lus par l'intelligentsia alors qu'un romancier comme Stendhal par exemple considérait cette passion comme la « grande affaire » de sa vie, plus grande peut-être que l'idée fixe d'écrire un chef-d'oeuvre. In fine, l'auteur du Degré zéro de l'écriture concluait que « l'obsession politique » avait remplacé celle de la poursuite insensée du bonheur par l'amour qui donnerait un sens au non-sens selon la morale des époques incertaines. L'histoire d'amour avait été reléguée au rang de motif ou de thème, ou pour le dire en terme plus cynique, de fonds de commerce exploité par ces romans grand public au titre doucereux que la critique dédaigne mais que le public plébiscite. Mais aujourd'hui, puisque la politique n'est plus le discours dominant qu'il était, comment expliquer que le roman dans son ensemble ait renoncé à redevenir la science des affects alors que le concert ne risque plus d'être troublé par les coups de pistolets de la triste politique ou par les cris de la rage impuissante des indignés ? Il arrive encore qu'une romancière comme Marie Darrieussecq par exemple parle un peu des premiers émois sensuels ou expériences sexuelles de ses personnages féminins, qu'elle rapporte d'ailleurs si crûment qu'ils prennent un caractère sordide un peu kitsch qu'ils n'ont pas toujours, dans des scènes souvent placées abruptement au tout début du récit, in media res, pour accrocher le lecteur dès l'incipit (procédé employé aussi par Dimitri Bortnikov dans Repas de morts qui commence par un scène de masturbation) et exciter son dégoût ou son penchant, c'est selon, pour le trashy (pour le tragique on repassera). le vernis de la pseudo-novation stylistique peine pourtant à rajeunir de si vieilles rengaines malgré leur piquant intrinsèque, malgré la verdeur du lexique (pas une page voire pour certaines pas un paragraphe sans le mot « bite », cette répétition produit un effet de saturation comme on dit dans la publicité), malgré l'absence de discours psychologisant,. Pour Marie Darrieussecq en effet, il n'y a sans doute rien de si nouveau à dire sur l'homme et sa psyché depuis le passage de Freud ou Lacan pour qu'un romancier aille s'arroger un peu imprudemment comme au temps De Balzac une compétence de psychologue surtout quand on est déjà soi-même psychanalyste… et qu'on tient au partage des savoirs : car finalement n'est-il pas un peu incongru pour un auteur de disserter sur les motivations embrouillées de ses personnages ? Quelle valeur le lecteur peut-il donner à ces développements, à ces analyses, à ces dissections du « coeur humain » à l'ancienne ? Toutes ces questions n'ont pas arrêté Stéphane Chasteller, auteur d'un premier roman singulier intitulé Terre promise. Dans une langue impeccable et dans une syntaxe irréprochable, sur un ton plaisant, avec un brin d'ironie, et aussi avec un certain talent (mot galvaudé mais il n'y en a pas d'autres pour qualifier un complexe de qualité d'expression et d'originalité), il déroule la très vieille histoire de la recherche de l'autre à travers l'itinéraire d'un personnage qui court après les ombres de son rêve et cela jusqu'aux dernières conséquences.
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Voilà un roman qui, d'une expérience sentimentale douloureuse, fait un réel plaisir de lecture.

D'emblée, la description réussie des paysages de Franche- Comté révèle une écriture nourrie de la meilleure littérature française. Loin de se satisfaire d'une imitation de l'eldorado littéraire perdu, CHASTELLER s'approprie élégamment l'écriture "classique", avec des comparaisons savoureuses et un soupçon d'invention langagière que l'on sent retenue.

L'auteur suggère la douleur avec finesse, raille l'époque avec une ironique vigueur, saisit la brusquerie des rapports de genre à la fin du vingtième siècle avec alacrité.

Peut-être le plaisir aurait-il pu durer un peu plus, s'attarder sur la psychologie des personnages, prendre le temps de raconter leur histoire... Prendre le temps c'est toute la liberté que je souhaite à Stéphane CHASTELLER pour de futurs bonheurs de lecture.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Malgré une apparente fierté, Louise
pensait vraiment qu’elle était peu digne de susciter le
moindre intérêt, d’inspirer le moindre sentiment. Si un
homme s’intéressait à elle, cela ne pouvait être que pour
des raisons d’hygiène sexuelle. Ainsi un homme qui se
jetait à ses pieds, perdait dès cet instant tout intérêt pour
elle. Elle n’aimait que les hommes qui l’éconduisaient
bien que cette absence de désir la scandalisât comme
une offense à sa beauté. Elle déblatérait contre la bestialité
masculine, se promettant de ne plus avoir d’indulgence
ni la moindre condescendance à l’égard des mâles qui la
courtiseraient. Une coquetterie naturelle, une contenance
discrètement aguicheuse démentaient pourtant ses sages
résolutions.
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