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Mémoires d'outre-tombe - La Pléiade tome 1 sur 3

Maurice Levaillant (Éditeur scientifique)Georges Moulinier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070101276
1231 pages
Gallimard (01/06/1947)
4.37/5   82 notes
Résumé :
Les Mémoires d'outre-tombe ne furent point publiés comme Châteaubriand l'avait d'abord souhaité. Dans l'Introduction à la présente édition, Maurice Levaillant expose pourquoi et comment, malgré la conscience des mandataires du grand écrivain, malgré leur fidélité à l'amitié et à l'honneur, le texte offert au public n'était pas tel qu'il aurait dû paraître dans l'édition originale. En établissant cette édition d'après l'édition originale et les deux dernières copies ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

C'est souvent l'appréhension qui fait basculer la préhension en renoncement. le Général de Gaulle les a saisies à pleines paluches, lui, ces mémoires, et tout agrippé qu'il était, a déclaré résolument , en 1947 : « Tout m'est égal, je suis plongé dans les « Mémoires d'outre-tombe » (…). C'est une oeuvre prodigieuse. »


Alors oui, se plonger dans ces mémoires là, ne fût-ce que dans le premier tome, c'est accepter d'y passer un laps de temps conséquent. Je suis courageuse, mais pas téméraire, je me suis limitée à la lecture de ce premier tome, croyez-moi c'est déjà un nombre de pages considérable, d'une infinie richesse je l'avoue !


Oui la lecture peut être par moments un peu fastidieuse, du fait des innombrables notes (pratiquement en bas de chaque page, quand ça ne mange pas une bonne moitié de page..) sur lesquelles on ne peut pas toujours faire l'impasse, quoique l'on passe finalement assez souvent dessus quand même sans que ça n'entrave la compréhension du texte (et tant pis si on passe outre l'historique d'un vague cousin).

Oui la structure narrative est parfois ambiguë, avec des va-et-vient entre le temps de la narration et le temps raconté.

Oui la structure même du livre est complexe, puisqu'on découvre dans un premier temps l'ébauche d'une première version (« Histoire de ma vie », vite avortée puisque Chateaubriand, par soucis d'argent, a été contraint d'étoffer sa petite histoire personnelle en la diluant dans la grande), et que dans la version définitive, qui débute juste après, on retrouve certains passages déjà lus.

Doit-on pour autant reposer cette main qui s'était peut-être tendue un jour ?

Non. Non parce que c'est un témoignage immensément riche sur une époque, sur cette transition « entre deux siècles, comme au confluent de deux fleuves » qui est dressé ici, à coups d'anecdotes (la présentation à la Cour et à Louis XVI est cocasse) et de grands faits marquants (la Terreur).
Un monde s'effondre (« je suis comme le dernier témoin des moeurs féodales »), un autre naît, péniblement, Chateaubriand s'exile à Londres, revient, repart, cahin caha dans le tumulte des grands bouleversements, et on tangue avec lui, tant cette instabilité est palpable.

Non parce que le tempérament De Chateaubriand, souvent décrié, est terriblement attachant.
Sombre, complexé, avec la désillusion comme alter ego, il n'en est pas moins volontaire et déterminé.
Il est mélancolique sans être pleurnichard.
Son enfance dans le château de Combourg ne peut qu'engendrer l'empathie de la part du lecteur tant elle est sombre et solitaire.
Rêveur, il s'est inventé une femme idéale, la Sylphide, dans laquelle s'incarneraient toutes les autres.
le temps qui passe le terrorise : « Je n'avais vécu que quelques heures, et la pesanteur du temps était déjà marqué sur mon front. »

Non, enfin et surtout, pour la richesse de la langue, pour cette prose poétique qui donne au livre une vraie musicalité et une envie irrépressible de relire encore et toujours certains passages.
Les aphorismes foisonnent , les archaïsmes aussi : on « balle », on se fait « gourmander », quand les mots ne sont pas carrément inventés (« déshabité » par exemple).

Ce premier tome couvre les années 1774/1799, soit la jeunesse, la carrière de soldat et de voyageur De Chateaubriand.

Pour celles et ceux qui ne les connaissent pas et qui sont tentés par "Ces mémoires .... " offrez-vous ce vrai moment de plaisir.


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Ni poème, ni essai, ni autobiographie, ni roman, les «Mémoires d'outre-tombe» De Chateaubriand est une oeuvre monstre écrite sous l'aile de l'aigle impérial à la charnière du monde ancien et nouveau. Nouvelles éditions.
Chateaubriand, c'est Mai 68 à lui tout seul: avant lui, tout dort;

avec lui, tout explose. Au début des années 1800, la Révolution a beau être passée, les Lettres sont restées figées: on baigne toujours, au début de l'Empire, dans le classicisme grisâtre et anémié dont les tragédies de Voltaire offrent l'exemple. Quant aux idées visionnaires de Rousseau, elles s'épanouissent dans les clubs révolutionnaires, à la tribune de la Convention, dans les discours de Saint-Just et Robespierre. C'est là que vit la littérature, pas dans ce qui est imprimé, qui est insignifiant. Avec Chateaubriand, tout va changer. Il a été, pour ainsi dire, interdit de Révolution. Vicomte, la Terreur ne l'a pas épargné: son oncle, son frère et sa belle-soeur ont été guillotinés, sa mère a survécu par miracle, extraite de son cachot par Thermidor. Ambitionnant une première carrière d'explorateur, il s'est embarqué à 20 ans et des poussières pour l'Amérique, cherchant un mythique «passage au Nord-Ouest» reliant l'Atlantique au Pacifique, vivant, entretemps, au milieu des Indiens. de retour en France, il s'est enrôlé comme simple soldat dans un corps d'armée d'émigrés qu'il décrit comme une troupe de va-nu-pieds. Il manque alors crever de dysenterie. Dans la dèche à Londres, il connaît la famine. Quand il revient en France, à la faveur du consulat de Bonaparte, en 1800, il doit adopter un faux nom. Aidé par son ami Fontanes («je lui dois ce qu'il y a de correct dans mon style»), il publie Atala, poème inspiré de deux Indiennes qu'il a connues en Floride. Mais c'est le Génie du christianisme, et surtout l'un de ses extraits, René, qui va faire de lui une vedette dans la France lettrée, idole des jeunes filles, modèle des jeunes gens, équivalent français de Byron (avec qui il règle un sérieux compte dans les Mémoires). Restaurateur de la foi dans une époque de destruction épuisée par l'esprit philosophique et athéiste, il a trouvé son sujet et rencontré son public. Mais ce Chateaubriand-là, qui intéresse-t-il?

Si Chateaubriand avait disparu à ce moment-là, on ne le lirait pas aujourd'hui. En tout cas pas plus que Byron. Mais l'auteur des Mémoires d'outre-tombe, ce livre inouï conçu dès l'âge de 35 ans et qui l'a occupé jusqu'à la fin de sa vie, plus de quarante ans plus tard, est d'un autre homme: un fou, un aigri, un marginal, un homme désemployé, un mythomane déçu, tout ce qu'on voudra sauf un homme de lettres. Au milieu de l'Empire, sa «carrière littéraire», c'est lui qui le dit, est terminée. Dans les Mémoires, il ne cesse de gémir et de soupirer sur le malheur d'écrire, qu'il assimile à une fatalité et une malédiction. Julien Gracq dans sa préface de 1960 à l'édition des Mémoires en Livre de Poche (1) y voit bien à tort une fanfaronnade. C'est évident: Chateaubriand aurait voulu faire mille fois mieux qu'écrire. La Révolution dont il n'a été que le spectateur anonyme l'a balayé du devant de la scène, et il a une revanche à prendre. Il guette le moment d'entrer en scène, d'apparaître en vedette dans la vie politique et diplomatique, seul théâtre digne à ses yeux de montrer la valeur d'un homme. Napoléon lui offrira passagèrement cette occasion. L'Empereur, pour asseoir son pouvoir et ses conquêtes, a signé le Concordat avec le pape. Il décide d'envoyer à Rome le poète, symbole de la chrétienté renaissante, comme premier secrétaire d'ambassade auprès du cardinal Fesch (oncle maternel de Bonaparte). Après quelques mois inutiles, Chateaubriand démissionne: Napoléon a fait fusiller par sa police le duc d'Enghien, accusé de complot contre-révolutionnaire, qui deviendra bientôt un martyr royaliste. C'en est fini de sa carrière diplomatique, même s'il y aura de prestigieux post-scriptums. La Restauration venue, il occupera bien divers postes, dont celui d'ambassadeur à Londres, se fâchant immanquablement avec tout le monde et faisant la leçon aux ministres de Louis XVIII et Charles X avec une vigueur qu'ils accepteront avec un flegme inégal. Un mot souvent cité de Louis XVIII résume la situation: «Monsieur de Chateaubriand verrait très loin, s'il ne se mettait pas toujours devant lui.»

Alors que faire? Ecrire. C'est-à-dire râler, ruminer ses souvenirs, passer d'un sujet à l'autre, entre deux voyages, entre deux liaisons. Les Mémoires avancent ainsi par panneaux successifs, conclus par un bâillement ou un long soupir: moi et mes soeurs, moi et mes rêveries, moi et mes promenades. Avec un ton de mélancolie sèche, dédaigneuse pour lui-même, et des beautés fulgurantes. Jusqu'à ce qu'il trouve son sujet: Bonaparte. Depuis ses pauvres années d'émigration en Angleterre, il nourrit pour l'Empereur une obsession qui le ronge: «Le bruit de ses pas se mêlait au silence des miens dans mes promenades solitaires; son nom me poursuivait jusque dans les réduits où se rencontraient les tristes indigences de mes compagnons d'infortune.» Il le suit à la trace. Avec lui, il franchit le pont d'Arcole, descend au fond de la pyramide, caracole à Austerlitz, contemple l'effroyable incendie de Moscou (dont la description forme un tableau à la Delacroix), vogue à l'aube depuis l'île d'Elbe, chemine sur le triste rocher de Sainte-Hélène. Il est même (du moins le croit-on à la lecture) présent à son exhumation, remarquant que, sous l'action des ongles de ses orteils, le pied de l'Empereur est sorti de la semelle décousue de sa botte. Il finit par se confondre avec lui, lui donnant ce qu'il a de meilleur et prenant de Napoléon tout ce qui ne lui a pas été donné de vivre. C'est prodigieux.

Bonaparte est né la même année que Chateaubriand: 1769. Comme lui, il a écrit des vers: «Il était poète comme le furent César et Frédéric: il préférait Arioste au Tasse; il y trouvait les portraits de ses capitaines futurs, et un cheval tout bridé pour son voyage aux astres.» Dans les malles du vaisseau qui l'emmène en Égypte, Bonaparte emporte Ossian, le Werther de Goethe, la Nouvelle-Héloïse de Rousseau et l'Ancien Testament. de son quartier général de Plaisance, en Italie, il écrit une lettre à Carnot, alors un des cinq membres du Directoire: «Je vous fais passer vingt tableaux des premiers maîtres, du Corrège et de Michel-AngeChateaubriand le décrit comme un «poète en action», ce qui résume toute l'admiration qu'il lui porte. Avant de s'embarquer, de Toulon, pour l'Egypte, Bonaparte fait à ses troupes un discours où passe le souvenir des légions romaines à Carthage et celui de la bataille de Zama. Devenu Empereur, il ne cessera jamais de superposer en lui-même les images d'Alexandre, de César, de Charlemagne. Comme Chateaubriand, il vit non pas dans un livre d'histoire, mais dans un monde où le mythe est plus fort que la réalité, où jamais la réalité ne vient se mettre en travers des désirs les plus illimités. Napoléon entraîne ses troupes vers la mort, le sacrifice, la folie collective. Il se prend encore pour un dieu, mais ce sera le dernier. Dans une de ces fulgurances qui jaillissent un peu partout dans les Mémoires, Chateaubriand écrit ceci: «En s'occupant d'Alexandre, Bonaparte se méprenait et sur lui-même et sur l'époque du monde et sur la religion: aujourd'hui, on ne peut se faire passer pour un dieu.» Sa conquête fut stérile, son empire s'écroula, son projet était anachronique: en cela, il fut grand. Et c'est exactement ce qu'on peut dire De Chateaubriand.

Comme Napoléon, il est à la charnière de l'ancien monde et du nouveau. Il est traversé par toutes les convulsions de la métamorphose. Bientôt, après l'Empereur, ceux qui veulent conquérir la Terre en brandissant un Aigle, la tête farcie d'Alexandre et de Charlemagne, seront enfermés dans des maisons de fou avant d'avoir été rendus capables de nuire. On pourrait en dire autant De Chateaubriand. Un bonhomme qui se prend pour Horace ou Virgile à Rome, pour Dante à Florence, pour Pétrarque à Avignon, pour un chevalier du Moyen Age à Paris, ne peut être, au début du XIXe siècle, aube de l'ère bourgeoise et industrielle, qu'un névropathe stérile. Il est révélateur, d'ailleurs, que Chateaubriand n'ait connu, comme Napoléon, aucune postérité. Jeune déjà, il trouvait ridicules ses imitateurs: «Une famille de René poètes et de René prosateurs a pullulé: on n'a plus entendu que des phrases lamentables et décousues; il n'a plus été question que de vents et d'orages, que de mots inconnus livrés aux nuages et à la nuit. Il n'y a pas de grimaud sortant du collège qui n'ait rêvé d'être le plus malheureux des hommes; de bambin qui à seize ans n'ait épuisé la vie, qui ne se soit cru tourmenté par son génie; qui, dans l'abîme de ses pensées, ne se soit livré au vague de ses passions, qui n'ait frappé son front pâle et échevelé, et n'ait étonné les hommes stupéfaits d'un malheur dont il ne savait pas le nom, ni eux non plus.» Et d'ajouter ceci, qui est le plus important: «Dans René, j'avais exposé une infirmité de mon siècle" Une maladie de l'âme n'est pas un état permanent et naturel.» Chateaubriand savait que l'ancien monde vivait encore en lui, mais à l'état de maladie. Il inventera ainsi le romantisme français, où tout est perdu d'avance, tout est dissous. le premier, il osera exprimer le dégoût de soi et le culte même de ses ratages. Grâce à Chateaubriand, et à lui seul, on osera se déclarer en lutte contre soi-même, souffrant, déchiré.

Ni poème, ni essai, ni autobiographie, surtout pas roman, les Mémoires, ce livre monstre dont aucune littérature au monde n'offre l'équivalent, traduisent une liberté, une audace, une indifférence à toutes règles dont seul Proust, qui a dit dans le Temps retrouvé combien ils avaient été pour lui un modèle, a osé s'inspirer. En nos temps académiques, où l'idée de la littérature, s'il en reste une, impose à tous le modèle du roman, commodité éditoriale et costume tout fait, les Mémoires ressemblent à un dinosaure. Ils sont pourtant bien plus proches de nous et de notre vie que bien des romans où la fiction s'épuise à s'imiter elle-même à longueur de vains chapitres. Qu'est-ce que le roman moderne en France? Rien, ou presque, avant Balzac et Stendhal: en France, ni Don Quichotte, ni Robinson Crusoe, ni Faust. Hugo puis Zola sont des poètes passés au roman, et il en reste quelque chose. Flaubert a plongé le roman dans l'abstraction, éteignant la lumière après avoir mis le verrou sur la porte. Au XXe, le roman est foisonnant mais émietté: il n'est plus central. Proust et Céline n'ont rien de romanciers, mais tout de mémorialistes visionnaires. Comme Chateaubriand. Mais aussi comme Rabelais, Montaigne, Pascal, Saint-Simon, Rousseau: les Français ne savent inventer rien d'autre qu'eux-mêmes. Partir de sa vie, c'est partir de rien pour inventer tout: «Retomber de Bonaparte et de l'Empire à ce qui les a suivis, c'est tomber de la réalité dans le néant. (") Je rougis en pensant qu'il me faut nasillonner à cette heure d'une foule d'infimes créatures dont je fais partie, êtres douteux et nocturnes que nous fûmes d'une scène dont le large soleil avait disparu.»
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Je n'ai pas lu les Mémoires dans cette édition, mais dans celle que Garnier a publiée, l'édition du Centenaire. Le texte n'est pas exactement le même, car l'éditeur a rassemblé un grand nombre de pages rejetées, de brouillons ou de réécritures qui ne figurent pas dans la Pléiade. Cette remarque aura sa place ici pour rappeler que les Mémoires de Chateaubriand sont tout, sauf une confession relâchée et l'aveu chuchoté d'une vie secrète : c'est une oeuvre littéraire, très consciemment écrite, composée, limée, rabotée par un artisan soigneux, qui prépare son dernier monument pour le regard des siècles à venir. Donc, il déploiera tout son art à varier les tons, les styles et les registres, du sublime au comique, du grand style officiel à celui de la confession, et transforme des extraits choisis de sa vie en livre, en les replaçant dans le courant du temps objectif de l'Histoire. Qu'on ne se scandalise pas s'il ment, omet, réécrit, invente : il n'a jamais rencontré Washington, il n'a pas jeté sa démission à la face de Napoléon le lendemain de l'exécution du duc d'Enghien, ... Mais seuls les disciples de Rousseau et de la transparence à tout crin lui en tiendront rigueur : de Rousseau, il a retenu le lyrisme, mais non l'obsession de la sincérité transparente. On lira donc ces Mémoires comme une oeuvre d'art inégalable élaborée sur un matériau biographique, mais si l'on cherche la vérité, il faudra lire des biographies de professionnels, comme Painter ou d'autres.
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Le grand livre de Chateaubriand a lui-même une histoire, aussi mouvementée que celle de son auteur. L'édition (qui n'existe plus dans le commerce) que fit Garnier-Flammarion , dite du Centenaire, établie par Maurice Levaillant, a été qualifiée de "monstre philologique", car on a voulu y collationner, en quatre gros volumes, tous les textes, versions rejetées, brouillons et autres, en plus du texte reçu et accessible. Le résultat est évidemment passionnant, et chaque fois, une page de Julien Gracq vient illuminer le tome qu'on tient en mains pour entrer dans l'enchantement.
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J'avais pensé ouvrir, quotidiennement, quelques pages, des Mémoires d'Outre -Tombe, et, continuer à lire des ouvrages plus récents.
L écriture De Chateaubriand m'a envoûtée, et, je me suis plongée, dans ce chef-d'oeuvre, avec passion.
Son enfance bretonne, ses voyages, ses analyses historiques, son amour de la nature, sa merveilleuse prose.....Un régal.
ce livre, un des grands de la littérature française, n'a pas pris une ride.
Grâce à François -René, j'ai passé des heures enchantées, en ce mois de juillet 2017.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Tome 4, p. 575. Livre XII, conclusion, I. "Quand je commençai à écrire ces mémoires", 25 septembre 1841.

J'ai commencé à écrire ces Mémoires à la Vallée-aux-Loups, le 4 octobre 1811, j'achève de les relire, en les corrigeant, à Paris ce 25 septembre 1841 : voilà donc 29 ans, 11 mois et 21 jours que je tiens secrètement la plume, en composant mes livres publics, au milieu de toutes les révolutions et de toutes les vicissitudes de mon existence. Ma main est lassée : puisse-t-elle n'avoir pas pesé sur mes idées, qui n'ont point fléchi et que je sens vives comme au départ de la course, car j'ai descendu l'oubli sans rien oublier.

A mon travail de trente années j'avais le dessein d'ajouter une conclusion générale : je comptais dire, ainsi que je l'ai souvent mentionné, quel était le monde quand j'y entrai, quel il est quand je le quitte. Mais le sablier est devant moi ; j'aperçois la main que les marins croyaient voir jadis sortir des flots à l'heure du naufrage : cette main me fait signe d'abréger ; je vais donc resserrer l'échelle du tableau, sans omettre rien d'essentiel.
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Pourquoi suis-je venu à une époque où j'étais si mal placé ? Pourquoi ai-je été royaliste contre mon instinct dans un temps où une misérable race de cour ne pouvait ni m'entendre ni me comprendre ? Pourquoi ai-je été jeté dans cette troupe de médiocrités qui me prenaient pour un écervelé, quand je parlais courage; pour un révolutionnaire, quand je parlais liberté ?
Livre 23 §3 page 923
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Telle fut ma rencontre avec le soldat citoyen, libérateur d’un monde. Washington est descendu dans la tombe avant qu’un peu de bruit se soit attaché à mes pas ; j’ai passé devant lui comme l’être le plus inconnu ; il était dans tout son éclat, moi dans toute mon obscurité ; mon nom n’est peut-être pas demeuré un jour entier dans sa mémoire : heureux pourtant que ses regards soient tombés sur moi ! je m’en suis senti échauffé le reste de ma vie : il y a une vertu dans les regards d’un grand homme.
VI,8 (p222)
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M. Guizot avait fait nommer Procureur Général à la Cour royale de Rennes un M. Hello, écrivain, et par conséquent envieux et irritable, comme tout ce qui barbouille du papier dans un parti triomphant.

Tome IV de l'édition du Centenaire, p. 92
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Mon auberge, l'hôtel de l'Europe, est placée à l'entrée du Grand Canal, en face de la Douane de mer, de la Giudecca et de Saint-Georges-Majeur. Lorsqu'on remonte le Grand Canal entre les deux files de ses palais, si marqués de leurs siècles, si variés d'architecture, lorsqu'on se transporte sur la Grande et la Petite Place, que l'on contemple la basilique et ses dômes, le Palais des Doges, les Procurazie nuove, la Zecca, la Tour de l'horloge, le beffroi de Sait-Marc, la colonne du Lion, tout cela mêlé aux voiles et aux mâts des vaisseaux, au mouvement de la foule et des gondoles, à l'azur du ciel et de la mer, les caprices de la mer ou les jeux d'une imagination orientale n'ont rien de plus fantastique. Quelquefois Cicéri peint et rassemble sur une toile, pour les prestiges du théâtre, des monuments de toutes les formes, de tous les temps, de tous les pays, de tous les climats : c'est encore Venise.
Pléiade Tome II p 770
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Videos de François-René de Chateaubriand (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François-René de Chateaubriand
INTRODUCTION : « Il est assez probable que les pages intitulées Pensées, Réflexions et Maximes seront une révélation pour bien des gens, — même pour ceux qui connaissent très suffisamment leur Chateaubriand [1768-1848]. de cela il y a de fort bonnes raisons. Ces pages sont assez courtes ; elles n'ont jamais été publiées, que je sache, séparément ; elles ont paru, pour la première fois, très tardivement, entre 1826 et 1831, quand l'auteur donna chez le libraire Ladvocat, la première édition de ses Oeuvres complètes. […] Et cependant, ces Pensées, — dont l'origine exacte nous échappe, — sont pour la plupart fort remarquables ; et il est évident, pour qui sait lire, qu'il n'eût tenu qu'à Chateaubriand d'en grossir considérablement le nombre, et de se faire une juste place, à côté, et probablement au-dessus de son ami Joubert [1754-1824], parmi les Moralistes français. […] » (Victor Giraud.)
« Le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs. » (Oeuvres complètes de M. le Vicomte de Chateaubriand, tome XVIII, Paris, Pourrat frères, 1836, p. 119.)
CHAPITRES : 0:00 — 1. ; 0:45 — Introduction ; 1:09 — 7. ; 2:11 — 18. ; 2:46 — 20. ; 3:10 — 27. ; 3:23 — 30. ; 3:38 — 31. ; 3:51 — 36. ; 4:06 — 38. ; 4:25 — 49. ; 5:09 — 62. ; 5:40 — 64. ; 5:55 — 68. ; 6:48 — 69. ; 7:05 — Générique.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Chateaubriand, Pensées, réflexions et maximes, suivies du Livre XVI des Martyrs, édition nouvelle par Victor Giraud, Paris, Bloud & Cie, 1908, 68 p.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://ia800109.us.archive.org/23/items/EST95RES_P8B/BSG_EST95RES_P8B.jpg
BANDE SONORE ORIGINALE : Carlos Viola — Immortal Beloved Immortal Beloved by Carlos Viola is licensed under an Attribution-NonCommercial 3.0 Unported (CC BY-NC 3.0) license. https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/immortal-beloved
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#Chateaubriand #Pensées #LittératureFrançaise
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