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Critique de chartel


Kalliope, dans une critique précédente sur ce même site, s'irritait du côté pleurnichard De Chateaubriand. Malgré l'exagération de la remarque je ne peux qu'y souscrire. Il est vrai que le chantre du romantisme se complaisait dans l'auto-flagellation. Certainement les restes d'un catéchisme associant les perversions masochistes à des règles d'or. Mais la religion ne fait pas tout (heureusement !). N'oublions pas que cet aristocrate né sous l'Ancien Régime a vu s'effondrer un monde sous ses yeux et partir en fumée toutes ses espérances de jeune privilégié. Il y avait de quoi sombrer dans un profond pessimisme.
Plutôt que de m'en irriter, j'ai eu plaisir à entendre cette sourde plainte. le récit autobiographique a cela d'amusant qu'il nous dévoile en creux la personnalité de l'auteur, non seulement à travers ses actes et ses réflexions, bien entendu, mais surtout par ses silences et la tonalité générale de son oeuvre. Écrites vers la fin de sa vie, ses Mémoires font entendre la voix d'un homme sensiblement marqué par les vicissitudes d'une vie hors du commun. Rien que cela vaut le détour et évite l'écueil de la monotonie.
Chateaubriand a le don d'associer les genres. du récit de son enfance bretonne, avec ses premiers émois dans les bois de Combourg où devant les vagues écumantes des côtes malouines, on passe à la chronique historique avec la Révolution à partir de 1789. Puis suit un récit de voyage, avec la découverte du Nouveau monde. Enfin les derniers livres entraînent Chateaubriand dans des carnets de guerre, celle engagée par les princes de l'Europe contre la nouvelle République française, puis par la peinture de l'Angleterre, sa terre d'accueil, après sa désillusion militaire. On ne peut pas faire si dense et si riche en si peu d'années !
Pleurnichard peut-être, mais alors on n'a jamais si bien pleuré.
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