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EAN : 9782884530057
196 pages
La Bibliothèque des Arts (10/10/1995)
3.61/5   14 notes
Résumé :
François-René de Chateaubriand a voyagé six fois en Italie, ce qui est plutôt beaucoup pour un écrivain français. De Rome à Naples en passant par Venise, il s'attardera sur cette dernière pour sa vie, son histoire et son image, qui fait de cette grande ville la tradition des liens entre l'Orient et l'Occident. Venise sera capitale dans sa vie. Il fut d'ailleurs l'un de ceux qui annoncèrent la mort de Venise qui traverse tout le XIXe siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
François-René de Chateaubriand est un grand voyageur à n'en pas douter. Au tout début du 19ème siècle il fait un "Voyage en Italie" en partant de Lyon.
Ce sont ses lettres et notes retrouvées qui sont regroupées et permettent de retracer son parcours, ses visites de Rome et Naples et ses impressions.
Présentés de façon chronologique et datés ses textes donnent parfois un sentiment de confusion de par leur nature différentes puisqu'il ne s'agit pas à proprement parlé d'un carnet de voyage même si on peut le considérer comme tel.
Ce qui semble décousus ce sont les passages descriptifs, sortes d'inventaires des lieux visités opposés aux chapitres dans lesquels il donne ses impressions.
Dès les premiers mots de ce récit j'ai pensé à Nature et Religion auxquels on peut ajouter Antiquités car il en est souvent question.
Chateaubriand vient d'écrire le "Génie du christianisme" et s'il aime les lieux de culte il sait aussi être critique en visitant le Vatican. Sa foi ne l'empêche pas d'être pessimiste et de rester obsédé par la mort.
Si ses visites de musées présentent peu d'intérêt pour moi (je privilégie toujours les balades en vacances) avec les tableaux de grands peintres ou les bustes d'empereurs romains, il est beaucoup plus inspiré au cours de sa Promenade dans Rome au clair de lune et surtout dans son ascension du Vésuve et de Pompéi. La vue du golfe de Naples lui offre l'occasion de dire que "c'est le paradis vu de l'enfer".
Ce sont ces chapitres que j'ai préférés loin devant les références latines qui s'imposaient probablement à l'époque.


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Challenge Multi-défis 2023
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Voyage en Italie/Chateaubriand
Ce texte assez court a été écrit en 1803.
Chateaubriand tombe immédiatement amoureux de l'Italie et ses magnifiques descriptions de type plutôt impressionniste nous ravissent d'autant plus que son immense culture classique gréco-latine et sa connaissance de la littérature et de l'histoire antiques émaillent toutes ces lignes superbes. Tous ces lieux mythiques lui parlent, toutes ces ruines lui murmurent leur histoire. Cette promenade est une leçon d'histoire.
« Les souvenirs historiques entrent pour beaucoup dans le plaisir ou dans le déplaisir du voyageur. »
Chateaubriand explore le temps tandis qu'il se déplace dans l'espace et sa réflexion devant les ruines ajoute un ton de mélancolie, de respect et de sérénité au propos.
« Nous sommes avertis à chaque pas de notre néant ; l'homme cherche au dehors des raisons pour s'en convaincre ; il va méditer sur les ruines des empires, il oublie qu'il est lui-même une ruine encore plus chancelante, et qu'il sera tombé avant ces débris ».
La visite du Musée Capitolin est un moment inoubliable avec la description des portraits des empereurs et autres personnages célèbres.
Le style inimitable du malouin est à la hauteur de la visite guidée :
« J'ai ouvert ma fenêtre : les flots venaient expirer au pied des murs de l'auberge. Je ne revois jamais la mer sans un mouvement de joie et presque de tendresse. »
À dos de mule accompagné d'un guide, Chateaubriand va sillonner la campagne romaine et napolitaine jusqu'au cratère du Vésuve, l'esprit constamment en émoi.
Une très intéressante description détaillée concerne la topographie ainsi que les travaux réalisés à Pompéi ville anéantie par l'éruption du Vésuve en 79 et qui est « demeurée vingt siècles dans les entrailles de la terre. »
Chateaubriand va rester plus tard longuement rêveur parmi les vestiges du Colisée :
« le soleil qui se couchait versait des fleuves d'or par toutes ces galeries où roulaient jadis le torrent des peuples. »
La visite de la villa Adriana (D'Hadrien) lui inspire de magnifiques lignes :
« Je voyais la villa dépouillée de ses plus beaux ornements par le successeur d'Adrien ; je voyais les barbares y passer comme un tourbillon, s'y cantonner quelquefois, et, pour se défendre dans ces mêmes monuments qu'ils avaient à moitié détruits, couronner l'ordre grec et toscan du créneau gothique. »
Bien sûr la maison du poète Horace à Tivoli, celui dont est restée célèbre le conseil « Carpe diem quam minimum credula postéro » va susciter une grande émotion chez l'écrivain aux lèvres de qui les vers non moins célèbres viennent :
« floribus et vino genium memorem brevis aevi. »
Pour terminer Chateaubriand nous conte son excursion au Mont Blanc par la vallée de Chamonix et la Mer de Glace. Fin observateur, Chateaubriand écrit « qu'il en est des monuments de la nature comme ceux de l'art : pour jouir de leur beauté, il faut être au véritable point de perspective ; autrement, les formes, les couleurs, les proportions, tout disparaît. »
Il apparaît que l'auteur n'est pas tombé amoureux de la montagne contrairement à Jean-Jacques Rousseau, montagne « séjour de la désolation et de la douleur » qui semble l'opprimer lui qui aime les grands espaces où le ciel est la toile de fond.
Une belle et culturelle lecture. Et à relire pour le plaisir du beau style.


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Voici un court récit de voyage qui nous permet de retrouver un François-René de Chateaubriand toujours aussi fier de sa personne et qui aime nous partager sa ferveur religieuse et son attrait pour la noblesse, son centre de vie !
En dehors de ces oripeaux, on prend quand même un peu de plaisir à cette lecture avec cette belle littérature de l'époque.
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Lecture agréable sous une forme épistolaire, des impressions de voyage De Chateaubriand à Rome et Naples, à une époque où le tourisme est le privilège de quelques uns et où la notion de protection du patrimoine n'existe pas encore réellement. Dommage que le texte soit si bref.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Saint-Pierre : effet de la lune sur son dôme, sur le Vatican, sur l’obélisque, sur les deux fontaines, sur la colonnade circulaire.

Une jeune femme me demande l’aumône : sa tête est enveloppée dans son jupon relevé ; la poverina ressemble à une madone : elle a bien choisi le temps et le lieu. Si j’étais Raphael, je ferais un tableau. Le Romain demande parce qu’il meurt de faim ; il n’importune pas si on le refuse ; comme ses ancêtres, il ne fait rien pour vivre : il faut que son sénat ou son prince le nourrisse.

Rome sommeille au milieu de ces ruines. Cet astre de la nuit, ce globe que l’on suppose un monde fini et dépeuplé, promène ses pâles solitudes au-dessus des solitudes de Rome ; il éclaire des rues sans habitants, des enclos, des places, des jardins où il ne passe personne, des monastères où l’on n’entend plus la voix des cénobites, des cloîtres qui sont aussi déserts que les portiques du Colisée.

Que se passait-il il y a dix-huit siècles à pareille heure et aux mêmes lieux ? Non seulement l’ancienne Italie n’est plus, mais l’Italie du moyen âge a disparu. Toutefois la trace de ces deux Italies est encore bien marquée à Rome : si la Rome moderne montre son Saint-Pierre et tous ses chefs-d’œuvre, la Rome ancienne lui oppose son Panthéon et tous ses débris ; si l’une fait descendre du Capitole ses consuls et ses empereurs, l’autre amène du Vatican la longue suite de ses pontifes. Le Tibre sépare les deux gloires : assises dans la même poussière, Rome païenne s’enfonce de plus en plus dans ses tombeaux, et Rome chrétienne redescend peu à peu dans les catacombes d’où elle est sortie.
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J’arrive au premier plateau de la montagne. Une plaine nue s’étend devant moi. J’entrevois les deux têtes du Vésuve ; à gauche la Somma, à droite la bouche actuelle du volcan : ces deux têtes sont enveloppées de nuages pâles. Je m’avance. D’un côté la Somma s’abaisse ; de l’autre je commence à distinguer les ravines tracées dans le cône du volcan, que je vais bientôt gravir. La lave de 1766 et de 1769 couvre la plaine où je marche. C’est un désert enfumé où les laves, jetées comme des scories de forge, présentent sur un fond noir leur écume blanchâtre, tout à fait semblable à des mousses desséchées.

Suivant le chemin à gauche, et laissant à droite le cône du volcan, j’arrive au pied d’un coteau ou plutôt d’un mur formé de la lave qui a recouvert Herculanum. Cette espèce de muraille est plantée de vignes sur la lisière de la plaine, et son revers offre une vallée profonde occupée par un taillis. Le froid devient très piquant.

Je gravis cette colline pour me rendre à l’ermitage que l’on aperçoit de l’autre côté. Le ciel s’abaisse, les nuages volent sur la terre comme une fumée grisâtre, ou comme des cendres chassées par le vent. Je commence à entendre le murmure des ormeaux de l’ermitage.
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Quoique Rome, vue intérieurement, offre l'aspect de la plupart des villes européennes, toutefois elle conserve encore un caractère particulier : aucune autre cité ne présente un pareil mélange d'architecture et de ruines, depuis le Panthéon d'Agrippa jusqu'aux murailles de Bélisaire, depuis les monuments apportés d'Alexandrie jusqu'au dôme élevé par Michel-Ange.
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Aigue-Belle semble clore les Alpes ; mais bientôt en tournant un gros rocher isolé, tombé dans le chemin, vous apercevez de nouvelles vallées qui s’enfoncent dans la chaîne des monts attachés au cours de l’Arche. Ces vallées prennent un caractère plus sévère et plus sauvage.

Les monts des deux côtés se dressent ; leurs flancs deviennent perpendiculaires ; leurs sommets, stériles, commencent à présenter quelques glaciers : des torrents, se précipitant de toutes parts, vont grossir l’Arche, qui court follement. Au milieu de ce tumulte des eaux j’ai remarqué une cascade légère et silencieuse, qui tombe avec une grâce infinie sous un rideau de saules. Cette draperie humide, agitée par le vent, aurait pu représenter aux poètes la robe ondoyante de la Naïade, assise sur une roche élevée. Les anciens n’auraient pas manqué de consacrer un autel aux Nymphes dans ce lieu.
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M’y voilà enfin ! toute ma froideur s’est évanouie. Je suis accablé, persécuté par ce que j’ai vu ; j’ai vu, je crois, ce que personne n’a vu, ce qu’aucun voyageur n’a peint : les sots ! les âmes glacées ! les barbares ! […] quelle ville ! quels souvenirs !
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INTRODUCTION : « Il est assez probable que les pages intitulées Pensées, Réflexions et Maximes seront une révélation pour bien des gens, — même pour ceux qui connaissent très suffisamment leur Chateaubriand [1768-1848]. de cela il y a de fort bonnes raisons. Ces pages sont assez courtes ; elles n'ont jamais été publiées, que je sache, séparément ; elles ont paru, pour la première fois, très tardivement, entre 1826 et 1831, quand l'auteur donna chez le libraire Ladvocat, la première édition de ses Oeuvres complètes. […] Et cependant, ces Pensées, — dont l'origine exacte nous échappe, — sont pour la plupart fort remarquables ; et il est évident, pour qui sait lire, qu'il n'eût tenu qu'à Chateaubriand d'en grossir considérablement le nombre, et de se faire une juste place, à côté, et probablement au-dessus de son ami Joubert [1754-1824], parmi les Moralistes français. […] » (Victor Giraud.)
« Le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs. » (Oeuvres complètes de M. le Vicomte de Chateaubriand, tome XVIII, Paris, Pourrat frères, 1836, p. 119.)
CHAPITRES : 0:00 — 1. ; 0:45 — Introduction ; 1:09 — 7. ; 2:11 — 18. ; 2:46 — 20. ; 3:10 — 27. ; 3:23 — 30. ; 3:38 — 31. ; 3:51 — 36. ; 4:06 — 38. ; 4:25 — 49. ; 5:09 — 62. ; 5:40 — 64. ; 5:55 — 68. ; 6:48 — 69. ; 7:05 — Générique.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Chateaubriand, Pensées, réflexions et maximes, suivies du Livre XVI des Martyrs, édition nouvelle par Victor Giraud, Paris, Bloud & Cie, 1908, 68 p.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://ia800109.us.archive.org/23/items/EST95RES_P8B/BSG_EST95RES_P8B.jpg
BANDE SONORE ORIGINALE : Carlos Viola — Immortal Beloved Immortal Beloved by Carlos Viola is licensed under an Attribution-NonCommercial 3.0 Unported (CC BY-NC 3.0) license. https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/immortal-beloved
LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES :
CE MONDE SIMIEN : https://youtu.be/REZ802zpqow
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/VNA9W
VOYAGE À PLOUTOPIE : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
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#Chateaubriand #Pensées #LittératureFrançaise
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