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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je m'attendais à lire un roman autour de cette fin de vie, j'ai lu les pensées d'une mère trop fatiguée pour continuer à vivre et celles de sa fille qui peine à accepter la décision. Une condamnation, une peine de mort parce que « ça fait de la peine quand quelqu'un qu'on aime meurt ».
Beaucoup de questions que se posent la fille, pourquoi, comment... Beaucoup d'émotions vives sur cette vieillesse qui finit par nous rendre inutile. Beaucoup de larmes pour un départ pas facile à accepter. Forcément, des questions s'élèvent chez le lecteur, tout le monde peut-il prétendre au droit de mourir ? La vieillesse en fait-elle partie ? J'ignore si l'euthanasie est acceptée pour le motif d'être trop fatigué, trop vieux. D'autres personnes bien mal en point restent en vie parce qu'ils n'ont plus la conscience nécessaire pour élever la parole au droit d'en finir. Je m'égare mais je suis restée assez perplexe sur cette fin de vie guillotinée... Ce qui a un peu court-circuité les émotions à fleur de peau. Peut-être faut-il le vivre de près pour en mesurer aussi l'impact...
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« Ce sera donc le 17 octobre. »
C'est ainsi, par cette phrase toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l'as annoncée, ta mort.

Ainsi commence le récit de Noëlle Châtelet qui nous raconte avec pudeur « La dernière leçon » de sa mère, une leçon emplie d'émotion et de gravité.
Mireille, sa maman qui militait pour le droit à mourir dans la dignité, a décidé à plus de quatre-vingt-dix ans de mourir en toute lucidité, en toute dignité.
Elle n'était pas malade, mais fatiguée, à bout de force, avec les capacités qui diminuent et le début de nombreux renoncements…
Noëlle Châtelet dresse le portrait d'une femme intelligente et mutine qui a souhaité rester maitresse de son destin jusqu'au bout. La relation fusionnelle qui l'unissait à sa mère a permis ce long cheminement, sans pathos, jusqu'au dernier jour.
Cette longue cérémonie d'adieu, les gestes symboliques pour se dire au revoir, les mots tendres sont bouleversants.

C'est une remarquable leçon d'amour et de vie mais le livre n'est pas une oeuvre littéraire inoubliable. le style est dépouillé, il manque un souffle à force d'être dans une trop grande retenue. C'est dommage, Noëlle Châtelet n'a pas réussi comme Delphine de Vigan dans « Rien ne s'oppose à la nuit » à écrire un livre au style magistral sur sa mère, simplement un récit poignant.

J'avais ressenti une vive émotion en voyant les films « Quelques jours de printemps » de Vincent Brizé et « Amour » de Michael Haneke, qui abordent chacun à leur manière, la fin de vie. Ils m'ont fait beaucoup réfléchir, en tant que fille de parents bientôt octogénaires, et mère.
J'ai lu « La dernière leçon » sur les recommandations d'une parente adhérente de l'association « ADMD » et c'est vrai, toutes ces oeuvres m'aident à avancer tout doucement dans ma réflexion sur la fin de vie, avec toutes mes certitudes et mes incertitudes…
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Aujourd'hui est le jour fatidique pour une mère et sa fille. Parce qu'elle n'en peut plus de cette fatigue qui ne la quitte pas, Mireille Jospin annonce à sa famille que son choix de mettre fin à ses jours est irréversible. Au fil des pages, Noëlle Châtelet dépose avec le plus de légèreté et délicatesse possible le souvenir de cette mère tant aimée qui n'est plus. Chaque parole est une rose, un souvenir parmi tant d'autres, un sourire illuminé ou un voile de tristesse, des fous rires communs entre elles. Elle retrace avec sobriété, le parcours de cette mère dans la joie comme dans la tristesse. Instants cueillis en bouquets au fil de sa mémoire, les moments décrits avec extrêmement d'amour ne sont jamais larmoyants. La dernière leçon de Noëlle Châtelet est une ode à la vie, un chant d'amour pour cette mère aimante qui a souhaité arrêter sa vie à l'horloge du temps défini par elle-même.

Noëlle Châtelet évoque avec fluidité et douceur, le délicat sujet de l'euthanasie.
Sans tomber dans le pathos, chaque passage se lit avec une infinie tendresse.
Un très beau récit intimiste sur la fin de vie, un sujet pas toujours évident à aborder.
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A quatre-vingt douze ans, la mère de Noëlle Châtelet (et de Lionel Jospin*) a décidé de mettre fin à ses jours. Elle n'est pas malade, mais "simplement" usée, et la fatigue est pour elle une déchéance honteuse, elle refuse de devenir un poids pour ses enfants. Elle veut en outre partir dignement, elle a milité activement en faveur de l'euthanasie, et souhaite être encore en pleine possession de ses moyens pour accomplir le geste elle-même le moment venu.
Elle informe ses quatre enfants de cette décision, leur annonce même la date : le 17 octobre, trois mois plus tard. Comme c'est dur à entendre ! Face à leur réaction, elle accepte de différer sa mort de quelques jours, sans préciser la date cette fois. le triste compte à rebours est commencé, pour elle, et pour ceux qui l'aiment.

La mère de Noëlle Châtelet exerçait la profession de sage-femme. de même qu'une naissance se mûrit en plusieurs mois, physiquement, psychiquement, seule, avec ses proches et/ou des professionnels, cette vieille femme prépare sa mort pendant de longues semaines, seule (tri, rangement) et avec sa fille, l'auteur alors âgée de cinquante-huit ans, dont elle est très proche affectivement.
Noëlle Châtelet évoque dans ce texte ce douloureux travail conjoint d'une mère et de sa fille, comme une "vaccination", de "l'homéopathie" : apprivoiser l'idée de la séparation pour moins souffrir le moment venu, faire face. Les sentiments traversés ressemblent à ceux du deuil, bien sûr, mais avec la compagnie du futur défunt, ils sont différents.

Anticiper la mort d'un proche de cette façon la rend-il moins douloureuse ? J'en doute, et je me suis interrogée plus d'une fois sur la "cruauté" du geste de la vieille dame vis à vis de ses enfants - non pas celui de se suicider, mais celui d'annoncer la période choisie si longtemps à l'avance, et de solliciter autant sa fille dans les préparatifs - même s'il s'agit d'un geste d'amour, on le voit : la mère prépare doucement sa fille à vivre sans elle, elle lui "tient la main" sur la route du deuil avant qu'elle y chemine seule, comme quand, enfant, la petite apprenait à écrire... Ceci de manière positive, optimiste, parfois gaie.

Ce livre est superbe, certes, l'euthanasie est un sujet qui m'interpelle, j'y suis favorable, j'admire la sensibilité de Noëlle Châtelet, ses mots, mais j'ai eu du mal à m'identifier aux personnages, aussi bien en tant que mère qu'en tant que fille - peut-être me suis-je tenue à distance à la lecture, parce que cette démarche me semble vraiment trop éprouvante ? J'ai lu ce témoignage à petites doses, vite plombée, agacée, dérangée. Gênée de cette intrusion trop intime, comme si je regardais une inconnue accoucher longuement, douloureusement, soutenue tant bien que mal par le père désemparé du bébé. Quelque chose de cet ordre-là, oui... Les dernières pages m'ont émue aux larmes, quand même.
Sur ce thème (accompagnement de fin de vie d'un proche, mort, deuil), j'ai été bouleversée en revanche par 'D'autres vies que la mienne' d'Emmanuel Carrère et par l'album de Sylvain Ricard & Isaac Wens 'La mort dans l'âme'.

* PS : je mentionne Lionel Jospin parce que ce décès est survenu fin 2002, année de sa défaite aux élections. Sans parti pris politique, je pense à la souffrance de l'homme déjà fragilisé par un échec...
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Mireille la mère de Noelle Chatelet annonce à ces enfants qu'a 92 ans, elle a décidé de mourir dignement avec tout son esprit plutôt que de continuer cette vie qu'elle à profondément aimé et attendre la maladie ou la diminution des ces facultés. Ce suicide programmé avec l'assentiment des proches, nous interpelle forcément au plus profond de nos croyances qu'elles soient religieuses ou philosophiques. Après le choc, le refus, la colère Noelle Chatelet raconte le cheminement et l'acceptation de cette mort voulue, avec la volonté de faire le chemin du deuil avec sa mère avec sérénité et tolérance.
"La dernière leçon" est une leçon d'amour et de vie bouleversante.
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J'ai acheté La dernière leçon car j'ai vu le film il y a quelques années et il m'avait profondément marquée et touchée.
J'avais aussi beaucoup aimé La femme coquelicot de Noelle Chatelet donc je suis partie très positive concernant ma lecture.

Ce fut une lecture en demi-teinte. J'ai pour une fois préféré le film. J'ai trouvé la langue plutôt froide, distante mais peut-être faut-il se mettre à distance pour aborder un sujet aussi intime, douloureux.

Ce qui m'a quand même touchée dans ce roman ce sont les angoisses de cette femme, qui reste la petite fille de sa mère, apeurée de la perdre, de ne plus entendre sa voix, de sentir l'absence. Je me suis beaucoup retrouvée en elle. J'ai aussi aimé cette mère qui tente de préparer au mieux ces enfants sur sa fin prochaine et qui est forte et tenace concernant son idée de la mort. Elle veut mourir dans la dignité, telle qu'elle l'aura voulu, tant qu'elle peut encore prendre cette décision.

Un récit touchant.

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Ce livre, lu, il y a déjà un certain temps, m'a laissé un souvenir indélébile.
Il pose la question difficile du choix de la fin de vie.
Je me demande quels sentiments peuvent ressentir les enfants qui préparent et accompagnent leur proche dans les jours qui précèdent le départ définitif.
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Noëlle Châtelet a publié La Dernière Leçon en 2004.
L'auteur y raconte les derniers mois de la vie de sa mère et sa mort. Mais il s'agit d'une mort tout à fait inouïe : au cours de l'automne 2002, la mère avait prévenu ses enfants qu'elle se suiciderait peu après.
Dans La Dernière Leçon, l'auteur retrace ce que furent les semaines d'attente et explique, en les acceptant, les motivations de sa mère. Mireille Jospin avait toujours été une femme très active et ne pouvait admettre de voir ses forces diminuées par les fatigues de l'âge. C'était aussi une militante pour le droit à une mort digne.
Par ailleurs, cette femme, qui avait toujours été proche de ses enfants et de Noëlle Châtelet en particulier, tenait à faire avec eux, de son vivant, le chemin du deuil de sa propre mort. Car Noëlle Châtelet explique comment les semaines d'attente ont été des semaines de deuil par anticipation mais de deuil accompagné par celle qui allait mourir.
Ce fut "la dernière leçon" administrée par la mère à sa fille. le suicide eu lieu le 5 décembre 2002; le texte a été achevé en 2003. Il s'agit à la fois d'un livre de deuil et d'un livre-mémorial.
Un livre bouleversant.
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L'auteur se propose de consacrer ce livre à la mémoire de sa mère, Mireille Jospin, femme de tête et de convictions, qui a décidé de mourir dans la dignité en mettant volontairement fin à ses jours, pour éviter la déchéance du grand âge. Elle évoque avec beaucoup d'amour filial et de sensibilité le deuil anticipé et progressif qui accompagne cette séparation programmée mais non moins douloureuse, ainsi que l'étrange apprentissage auquel la soumet sa mère pour la préparer à sa disparition.
Beaucoup de sensibilité, d'introspection attentive sur les étapes de cette douloureuse période vécue comme un arrachement. Toutefois on se sent parfois surpris que la mort d'une personne très âgée, et parvenue au terme de sa vie, soit ainsi vécue comme un drame personnel, et qu'une fille quinquagénaire ne sache se résoudre à admettre la fin de la vie de sa mère, alors que tant de drames plus poignants endeuillent durablement d'autres familles ; mais c'est le privilège de la vie littéraire française de pouvoir consacrer tout un ouvrage à une disparition qui, pour être programmée de façon insolite, n'en entre pas moins dans l'ordre des choses.
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Témoigner de la fin de sa mère lorsque celle-ci l'a souhaitée, décidée, organisée: la narratrice nous fait partager son cheminement jusqu'à l'acceptation de ce qui lui semblait inacceptable.
Malheureusement ce livre m'a semblé manquer de chaleur humaine, presque trop intellectuel. L'écriture est sèche, nerveuse. La narratrice conceptualise tout, trop.
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