LA PORTE DU SOLEIL
Un jour je partirai
ce sera tout au bord de la mer
je marcherai sur l'eau
chaussé d'écume aux semelles de reflets
je marcherai sur l'eau
léger comme la voile d'un bateau
dont le sillage d'un instant
s'efface et se perd
parmi les houles de la mer
ce sera par un somptueux soir d'été
une femme debout à l'horizon je la reconnaîtrai
je la reconnaîtrai ce sera la Beauté
me fera signe de la suivre
lors oublieux de tout le mal du monde
ma figure s'éclairera
d'une grande lueur intérieure
et m'élevant comme une impondérable brume
au-dessus des flots noirs de la mer
je passerai sans heurts le seuil de l'infini
fermant soigneusement derrière moi
la porte rouge du soleil
Poème beau pont de mot
qui d'un coup d'ailes comme un oiseau
franchit le fleuve noir du silence
(Extrait de La porte du soleil)