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Jacques Chabert (Traducteur)
EAN : 9782246398141
314 pages
Grasset (18/04/2002)
3.73/5   191 notes
Résumé :
À cause d’un fragment de peau de brontosaure exposé dans une vitrine chez sa grand-mère, à cause d’une carte de Patagonie accrochée au mur du salon d’Eileen Gray, le jeune Bruce Chatwin a décidé, un jour, de tout quitter pour explorer ce bout du monde. Et le livre qu’il en a rapporté est, sans doute, l’un des plus curieux et des plus cocasses récits d’écrivain voyageur jamais écrits.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 191 notes
Bien qu'amateur de récits de voyages, d'Amériques, de mer, de ciel, de montagnes, je n'ai pas du tout accroché à la laborieuse narration de Bruce Chatwin. Trop d'histoires décousues, trop de fiction mêlée à la réalité, trop de confusion dans l'ensemble, et, surtout, pas de réelles descriptions de cette terre de fantasmes qui méritait de belles envolées lyriques introuvables dans ce texte.

A part la quarantaine de pages consacrées à Charley Milward, le reste m'a paru vraiment soporifique. Mêmes les animaux préhistoriques ne m'ont pas convaincu.

Je préfère de très loin les belles phrases de Jean Raspail sur les "hommes", ces Alakalufs, à peine évoqués par Chatwin.
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Voilà. La décision est prise, je fous le camp en Patagonie. A la recherche du temps perdu ou de Florent Pagny. Un endroit loin de tout, et de tout le monde. Un lieu qui envoûte, qui exaspère, qui enchante, qui rend fou. Une folie douce, celle de voir les vagues s'échouer sur le rivage écorché de la Terre de Feu, celle de traverser la solitude de la pampa et de rencontrer des brigands, des nazis et des juifs, des mormons et des brontosaures. Un vagabondage nostalgique dans des terres si lointaines qui ne peuvent qu'émouvoir le pauvre type assoiffé de bières et de voyages littéraires. Tiens, perdu au milieu de la pampa, un vent qui dépoussière le poncho et fait voler le panama, un bouge perdu, hallucination divine, je rentre et m'installe au bout du comptoir. Je commande una cerveza, por favor, mi guapa. Au loin quelques nuées de fumée s'élèvent dans le ciel. le vent hurle plus fort. Je m'attends à voir rentrer dans le bar aussi bien un berger qu'un général Pinochet. Où donc a-t-il parqué ses moutons ?

Avant de débarquer dans l'inconnue Tierra del Fuego, je sors mon petit livre rouge, pas celui du communiste, ni même celui d'un dictateur d'extrême-droite. le mien a été écrit par un jeune anglais, décédé trop tôt, grand voyageur, grande âme, grand écrivain. Il raconte tout, l'Histoire, l'économie, la géologie, la politique, l'âme humaine, le soleil, la terre, le feu, le sel, les rencontres, les gens. Il ennuie par moment, il passionne par d'autres. Bruce Chatwin, une sacrée rencontre, mine de rien, mine de sel ou d'or ou de cuivre. Ce livre rouge est indispensable. Au même titre que pour franchir le Cap Horn l'envie se fait sentir de sortir au vent toute la littérature de Francisco Coloane, avant de m'aventurer dans la profondeur de ces terres, j'éprouve le besoin de lire les textes de Florent Pagny et ce long récit de voyage de cet amical anglais. Parce que toute la Patagonie tient dans ces 284 pages et 97 chapitres.

Bruce pose le pied à terre, l'envie de boire une bière et sort son carnet pour décrire les saveurs de cette bière et de cette terre…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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C'est un voyage fait de magnifiques moments de poésie, mais aussi de terribles moments d'ennui, que Bruce Chatwin m'a proposé 'En Patagonie'.

Autant son 'Chant des pistes' m'avait charmée et fait rêver tout du long, autant celui-ci m'a semblé inégal et décousu. La Patagonie m'intéresse, les gens m'intéressent, les pensées vagabondes m'intéressent... mais j'ai l'impression de n'avoir eu droit ici à rien de tout cela, juste à un patchwork un peu raté de bribes d'histoires disparates.

C'est dommage, car j'ai parfois entr'aperçu au détour d'un chapitre le Bruce Chatwin lyrique et fin que j'aime... chez sa tante lorsqu'il y découvre la peau de mammouth, chez les indiens yagans d'autrefois à la merveilleuse langue imagée, sur les bateaux dans la tempête au large du Cap Horn ou naufragés près du détroit de Magellan, chez certains immigrés nostalgiques de chez eux dans le melting-pot du Grand Sud...

Un bilan en demi-teinte, donc, que je pourrai peut-être oublier en allant moi-même 'En Patagonie', un jour !
Livre lu dans le cadre du challenge 'Récits de voyage' de Chinouk : http://www.lespassionsdechinouk.com/challenges/challenge-recit-de-voyage
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« Les matins d'Ushuaia commençaient dans un calme plat. de l'autre côté du canal de Beagle on apercevait la silhouette dentelée de l'île d'Hoste et l'étroit défilé de l'Angostura Murray qui mène à l'archipel Horn. Au milieu de la journée, l'eau se mettait à bouillonner et la côte disparaissait au loin derrière un écran de vapeur. Les habitants de cette ville, apparemment sans enfants, avaient le visage violacé et jetaient des regards peu amènes aux étrangers. »

Je n'avais encore rien lu de cet écrivain-voyageur, trop tôt disparu, qui fait partie des classiques du genre. Personnellement je place Nicolas Bouvier tout en haut de mon panthéon pour la littérature de voyage. Mais je dois reconnaître que Bruce Chatwin est un candidat sérieux à la seconde place.

Une enfance passée à rêver autour des aventures, notamment en Amérique du Sud, d'un cousin de sa grand-mère, le capitaine Charley Milward, lui donnera l'envie inextinguible de partir sur ses traces.

Chemin faisant, il parcourra la Patagonie en tous sens, Terre de Feu comprise. Il s'intéresse à la plupart des communautés très variées qui se sont acclimatées à ce rude pays au fil du temps. Chatwin est fasciné par les aventuriers, les hors la loi, les révolutionnaires aussi. Ce qui nous vaudra par exemple des pages sur le Royaume d'Araucanie et de Patagonie d'Antoine de Tounens ou Butch Cassidy en cavale…

Ce livre, qui a un côté savamment désorganisé, se lit avec beaucoup d'intérêt. J'ai aimé cette manière de sauter sans cesse d'un sujet à l'autre, en sachant qu'au final le tour des thèmes abordés sera complet. L'écriture de Bruce Chatwin est un modèle du genre. L'écrivain nous livre ses impressions, parfois déconcertantes, sans jouer les baroudeurs alors qu'il prend souvent des risques de se perdre en chemin.
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Terra Incognita... Voilà un coin de terre que je n'ai pas encore eu la joie de fouler et de découvrir.
Par ce livre, Bruce Chatwin a attisé le goût de l'envie, la soif de l'attirance, la flamme de l'appel en moi. La Patagonie m'appelle, m'interpelle par tout ce que j'ai entendu d'elle. Elle touche mon âme profonde, l'histoire dont je suis issue et la recherche de calme, de vastes territoires, d'océan et de bout du monde.
Je sais que la Patagonie ne laisse personne la quitter indemne. Et cette expérience, je la vivrai un jour.

Ce livre entrouvre des portes aussi nombreuses que les kilomètres de cette terre australe. Et je m'y suis parfois perdue. J'ai souffert du froid, du chaud, de l'ennui, de rencontres hostiles sur les chemins tortueux. Les époques se sont mélangées et m'ont embrouillée. Les aventuriers tantôt cupides, tantôt courageux et altruistes se sont croisés et ont quitté le lecteur beaucoup trop rapidement.
Une structure un peu scolaire à laquelle j'aurais pu me raccrocher m'aurait été d'une grande aide pour faire de ce livre un véritable coup de coeur. Là, j'ai eu l'impression de goûter à quelques arômes éparpillés, parfois intenses, parfois fades qui ont tendance à se dissiper beaucoup trop vite.
Certainement que ce livre sera à relire quand je m'envolerai vers celle qui m'a déjà grandement séduite et qui restera dans mon coeur comme un cri : La Patagonie.
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Je marchai deux heures, cinq heures, dix heures, et pas de camion. Mon carnet rend compte de l’humeur du moment.
Marché toute la journée et le jour suivant. Route, droite, poussiéreuse, et sans circulation. Vent implacable s’opposant à la progression. Parfois vous entendiez un camion, vous étiez sûr que c’était un camion, mais ce n’était que le vent. Ou un craquement de boite de vitesses mais ce n’était également que le vent. Parfois le vent faisait un bruit de camion vide franchissant un pont en cahotant. Même si un camion était arrivé par derrière, vous ne l’auriez pas entendu. Et même si vous aviez été face au vent, le vent aurait noyé le son du moteur. Le seul bruit que vous entendiez était le cri du guanaco. Un bruit comme un bébé qui essaie de pleurer et d’éternuer en même temps. D’abord vous le voyiez à cent mètres : un mâle solitaire, plus gros et plus gracieux qu’un lama, avec une robe orangée et une queue blanche relevée. Les guanacos sont des animaux farouches, vous avait-on dit, mais celui-ci était fou de vous. Et quand vous ne pouviez plus marcher et que vous vous allongiez dans votre sac de couchage, il était là à renifler, en gardant toujours la même distance. Le lendemain matin il était tout près, mais il ne pouvait supporter la surprise de vous voir sortir de votre peau. Et c’était la fin d’une amitié. Vous le regardiez s’enfuir bondissant au-dessus des épineux comme un galion qui a le vent en poupe.
Le jour suivant chaleur plus forte et vent plus violent que jamais. Les rafales torrides vous rejetaient en arrière, vous aspiraient les jambes, vous comprimaient les épaules. La route qui commençait et finissait dans un mirage gris. Vous croyiez voir un fantôme de poussière derrière vous et, bien que vous sachiez qu’il ne fallait pas compter sur l’arrivée d’un camion, vous pensiez que c’était un camion. Ou bien apparaissaient de petites taches noires qui se rapprochaient. Vous vous arrêtiez, vous vous asseyiez et vous attendiez, mais les petites taches s’éloignaient de part et d’autre de la route et vous vous rendiez compte alors que c’étaient des moutons.

Finalement un camion chilien passa dans l’après-midi du second jour. Le chauffeur était un costaud à l’abord jovial dont les pieds sentaient le fromage. Il aimait bien Pinochet et semblait satisfait de la situation générale de son pays.
Il m’amena à Lago Blanco. Les eaux du lac étaient d’un triste blanc crème. Au-delà s’étendait un cirque de prairies vert émeraude cerné par une ligne de montagnes bleues. C’était Valle Huemeules…
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Combien vous dois-je pour la chambre?

_ Rien. Si vous n'y aviez pas dormi, elle serait restée inoccupée.

- Combien pour le dîner?

- Rien. Comment pouvions-nous savoir que vous veniez? Nous avons fait la cuisine pour nous.

- Alors combien pour le vin?

- Nous offrons toujours le vin à nos visiteurs.

- Et le maté?

- Personne ne paye jamais le maté ici.

- Qu'est-ce que je peux payer alors? Il ne reste plus que le pain et le café.

- Je ne peux vous compter le pain, mais le café au lait est une boisson de gringo et je vous le fais payer.
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Le 27 janvier 1923 le colonel Varela fut abattu, au coin de Fitzroy et de Santa Fé, par Kurt Wilkens, un anarchiste tolstoïen du Schleswig-Holstein. Un mois plus tard, le 26 février, Wilkens fut tué dans la prison des Encausaderos par son gardien, Jorge Pérez Maillan Temperley (...). Et le lundi 29 février 1925, Temperley fut tué à son tour;;, dans un hôpital de Buenos Aires pour déments criminls, par un nain yougoslave du nom de Lukic.

L'homme qui fournit le pistolet à Lukic est un cas intéressant : Boris Vladimirovic, russe de haute naissance, biologiste et artiste, avait vécu en Suisse et connu -ou prétendait avoir connu- Lénine. La révolution de 1905 le poussa à l'ivrognerie. Il eut une attaque cardiaque et émigra en Argentine pour commencer une nouvelle vie. Il fut bientôt repris par ses vieux démons et dévalisa un bureau de change pour alimenter la caisse de la propagande anarchiste. Un homme fut tué et Vladimirovic écopa de vingt-cinq ans à Ushuaia, la prison du bout du monde. Il y chanta à tue-tête les chansons de sa terre natale et, pour obtenir le calme, le gouverneur le fit transférer dans la capitale.

Le dimanche 8 février, deux amis russes lui apportèrent un revolver dans un panier de fruits."

Etc... etc...
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Tierra del Fuego – Terre de Feu. Les feux étaient ceux des indiens fuégiens. Selon une des versions de l’origine de cette dénomination, Magellan n’ayant aperçu que de la fumée l’avait appelé Tierra del Humo, Terre de la Fumée, mais Charles Quint déclara qu’il n’y avait pas de fumée sans feu et changea le nom.
Les Fuégiens sont morts et tous les feux sont éteints. Seules les torchères des raffineries crachent leur panache de fumée dans le ciel crépusculaire.
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Mrs Davies
Ashey Utah
Ma chère amie
Je suppose que vous étiez persuadée depuis longtemps que je vous avais oubliée ( ou que j’étais mort ) mais ma chère amie,je suis encore vivant et lorsque je pense à mes vieux amis ,vous êtes toujours la première à me venir à l’esprit.Vous serez sans doute surprise de me savoir si loin mais les Etats-Unis étaient devenus trop petits pour moi les deux dernières années que j’y ai passées.Je ne pouvais pas rester en place .Je voulais voir le monde.J’avais vu aux Etats-Unis tout ce qui à mon avis en valait la peine.Et quelques bons amis avoir avoir envoyé A** vous rendre visite por chercher la photo du saut à la corde…..un autre de mes oncles mourut en laissant 30 000 dollars à notre petite famille de 3 personnes.
J’ai pris mes 10 000 dollars et suis parti visiter une peu le monde.J’ai vu les plus belles villes et les plus beaux sites d’Am.du Sud avant d’aboutir ici.Ce coin de terrre m’a beaucoup plu et je me suis installé,pour de bon je crois,car l’endroit me plaît chaque jour davantage.J’ai 300 têtes de bétail,1500 moutons, et 28 bons chevaux de selle ,2 hommes pour faire mon travail. J’ai une bonne maison de quatre pièces,hangar,écurie,poulailler et quelques poules.La seule chose qui me manque est ma cuisinière,car je vis toujours en célibataire endurci et parfois je me sens très solitaire car je suis seul toute la journée,et mes voisins se réduisent à peu de personnes,sans compter que dans ce pays on ne parleque l’espagnol, et je ne l parle pas assez bien pour soutenir des conversations sur les derniers scandales si chers au cœur de toutes les nations et sans lesquelles les échanges perdent toute saveur,mais le pays est formidable......

L’héritage de l’oncle décédé n’était autre que le butin réalisé lors de l’attaque par le gang de la Wild Bunch de la First National Bank de Winnemuca dans le Nevada, le 10 septembre 1900.L’auteur de cette lettre était Robert Leroy Parker,plus connu sous le pseudonyme de Butch Cassidy ,qui à l’époque occupait la première place sur la liste des criminels recherchés par l’agence Pinkerton.
La « petite famille » était un ménage à trois qui comprenait,Longabaugh,dit le Sundance Kid, Etta Place ,la belle égérie de la bande et lui-même .Mrs Davies était la belle-mère du meilleur ami de Bunch, Elza Lay ,qui se morfondait au pénitencier.
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