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3,73

sur 191 notes
Bien qu'amateur de récits de voyages, d'Amériques, de mer, de ciel, de montagnes, je n'ai pas du tout accroché à la laborieuse narration de Bruce Chatwin. Trop d'histoires décousues, trop de fiction mêlée à la réalité, trop de confusion dans l'ensemble, et, surtout, pas de réelles descriptions de cette terre de fantasmes qui méritait de belles envolées lyriques introuvables dans ce texte.

A part la quarantaine de pages consacrées à Charley Milward, le reste m'a paru vraiment soporifique. Mêmes les animaux préhistoriques ne m'ont pas convaincu.

Je préfère de très loin les belles phrases de Jean Raspail sur les "hommes", ces Alakalufs, à peine évoqués par Chatwin.
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Voilà. La décision est prise, je fous le camp en Patagonie. A la recherche du temps perdu ou de Florent Pagny. Un endroit loin de tout, et de tout le monde. Un lieu qui envoûte, qui exaspère, qui enchante, qui rend fou. Une folie douce, celle de voir les vagues s'échouer sur le rivage écorché de la Terre de Feu, celle de traverser la solitude de la pampa et de rencontrer des brigands, des nazis et des juifs, des mormons et des brontosaures. Un vagabondage nostalgique dans des terres si lointaines qui ne peuvent qu'émouvoir le pauvre type assoiffé de bières et de voyages littéraires. Tiens, perdu au milieu de la pampa, un vent qui dépoussière le poncho et fait voler le panama, un bouge perdu, hallucination divine, je rentre et m'installe au bout du comptoir. Je commande una cerveza, por favor, mi guapa. Au loin quelques nuées de fumée s'élèvent dans le ciel. le vent hurle plus fort. Je m'attends à voir rentrer dans le bar aussi bien un berger qu'un général Pinochet. Où donc a-t-il parqué ses moutons ?

Avant de débarquer dans l'inconnue Tierra del Fuego, je sors mon petit livre rouge, pas celui du communiste, ni même celui d'un dictateur d'extrême-droite. le mien a été écrit par un jeune anglais, décédé trop tôt, grand voyageur, grande âme, grand écrivain. Il raconte tout, l'Histoire, l'économie, la géologie, la politique, l'âme humaine, le soleil, la terre, le feu, le sel, les rencontres, les gens. Il ennuie par moment, il passionne par d'autres. Bruce Chatwin, une sacrée rencontre, mine de rien, mine de sel ou d'or ou de cuivre. Ce livre rouge est indispensable. Au même titre que pour franchir le Cap Horn l'envie se fait sentir de sortir au vent toute la littérature de Francisco Coloane, avant de m'aventurer dans la profondeur de ces terres, j'éprouve le besoin de lire les textes de Florent Pagny et ce long récit de voyage de cet amical anglais. Parce que toute la Patagonie tient dans ces 284 pages et 97 chapitres.

Bruce pose le pied à terre, l'envie de boire une bière et sort son carnet pour décrire les saveurs de cette bière et de cette terre…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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C'est un voyage fait de magnifiques moments de poésie, mais aussi de terribles moments d'ennui, que Bruce Chatwin m'a proposé 'En Patagonie'.

Autant son 'Chant des pistes' m'avait charmée et fait rêver tout du long, autant celui-ci m'a semblé inégal et décousu. La Patagonie m'intéresse, les gens m'intéressent, les pensées vagabondes m'intéressent... mais j'ai l'impression de n'avoir eu droit ici à rien de tout cela, juste à un patchwork un peu raté de bribes d'histoires disparates.

C'est dommage, car j'ai parfois entr'aperçu au détour d'un chapitre le Bruce Chatwin lyrique et fin que j'aime... chez sa tante lorsqu'il y découvre la peau de mammouth, chez les indiens yagans d'autrefois à la merveilleuse langue imagée, sur les bateaux dans la tempête au large du Cap Horn ou naufragés près du détroit de Magellan, chez certains immigrés nostalgiques de chez eux dans le melting-pot du Grand Sud...

Un bilan en demi-teinte, donc, que je pourrai peut-être oublier en allant moi-même 'En Patagonie', un jour !
Livre lu dans le cadre du challenge 'Récits de voyage' de Chinouk : http://www.lespassionsdechinouk.com/challenges/challenge-recit-de-voyage
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« Les matins d'Ushuaia commençaient dans un calme plat. de l'autre côté du canal de Beagle on apercevait la silhouette dentelée de l'île d'Hoste et l'étroit défilé de l'Angostura Murray qui mène à l'archipel Horn. Au milieu de la journée, l'eau se mettait à bouillonner et la côte disparaissait au loin derrière un écran de vapeur. Les habitants de cette ville, apparemment sans enfants, avaient le visage violacé et jetaient des regards peu amènes aux étrangers. »

Je n'avais encore rien lu de cet écrivain-voyageur, trop tôt disparu, qui fait partie des classiques du genre. Personnellement je place Nicolas Bouvier tout en haut de mon panthéon pour la littérature de voyage. Mais je dois reconnaître que Bruce Chatwin est un candidat sérieux à la seconde place.

Une enfance passée à rêver autour des aventures, notamment en Amérique du Sud, d'un cousin de sa grand-mère, le capitaine Charley Milward, lui donnera l'envie inextinguible de partir sur ses traces.

Chemin faisant, il parcourra la Patagonie en tous sens, Terre de Feu comprise. Il s'intéresse à la plupart des communautés très variées qui se sont acclimatées à ce rude pays au fil du temps. Chatwin est fasciné par les aventuriers, les hors la loi, les révolutionnaires aussi. Ce qui nous vaudra par exemple des pages sur le Royaume d'Araucanie et de Patagonie d'Antoine de Tounens ou Butch Cassidy en cavale…

Ce livre, qui a un côté savamment désorganisé, se lit avec beaucoup d'intérêt. J'ai aimé cette manière de sauter sans cesse d'un sujet à l'autre, en sachant qu'au final le tour des thèmes abordés sera complet. L'écriture de Bruce Chatwin est un modèle du genre. L'écrivain nous livre ses impressions, parfois déconcertantes, sans jouer les baroudeurs alors qu'il prend souvent des risques de se perdre en chemin.
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Terra Incognita... Voilà un coin de terre que je n'ai pas encore eu la joie de fouler et de découvrir.
Par ce livre, Bruce Chatwin a attisé le goût de l'envie, la soif de l'attirance, la flamme de l'appel en moi. La Patagonie m'appelle, m'interpelle par tout ce que j'ai entendu d'elle. Elle touche mon âme profonde, l'histoire dont je suis issue et la recherche de calme, de vastes territoires, d'océan et de bout du monde.
Je sais que la Patagonie ne laisse personne la quitter indemne. Et cette expérience, je la vivrai un jour.

Ce livre entrouvre des portes aussi nombreuses que les kilomètres de cette terre australe. Et je m'y suis parfois perdue. J'ai souffert du froid, du chaud, de l'ennui, de rencontres hostiles sur les chemins tortueux. Les époques se sont mélangées et m'ont embrouillée. Les aventuriers tantôt cupides, tantôt courageux et altruistes se sont croisés et ont quitté le lecteur beaucoup trop rapidement.
Une structure un peu scolaire à laquelle j'aurais pu me raccrocher m'aurait été d'une grande aide pour faire de ce livre un véritable coup de coeur. Là, j'ai eu l'impression de goûter à quelques arômes éparpillés, parfois intenses, parfois fades qui ont tendance à se dissiper beaucoup trop vite.
Certainement que ce livre sera à relire quand je m'envolerai vers celle qui m'a déjà grandement séduite et qui restera dans mon coeur comme un cri : La Patagonie.
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C'est un vrai bonheur de lire Chatwin ! Toujours et encore !
Élégance d'écriture, culture immense. curiosité insatiable, plaisirs des découvertes humaines pouvant nous apparaître assez étranges parfois : relation d'un périple qui nous surprend et nous attache aux pas de cet envoûtant voyageur.
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Un fantastique récit de voyage et l'occasion de découvrir la Patagonie, cette terre lointaine dont l'auteur nous fait une description savoureuse. Etape par étape de la Plata en Argentine à Punta Arénas au Chili en passant par le Cap Horn, à travers les diverses rencontres du voyageur, on découvrira le parcourt de plusieurs personnages historiques ,: Magellan, Darwin, des Russes rouges ou anarchistes venus portés la révolution dans le nouveau monde, des mineurs, des gangsters Nord Américains, des civilisateurs, jésuites, des marins mercenaires anglais, tous une foule de gens recherchant la terre promise et le paradis perdus et qui, on façonner ce pays "neuf" de leur emprunte. On observe les vagues de migrants de toutes l'Europe qui ont fini par imposer leurs marques de manières souvent prédatrices sur ces territoires ainsi que le destin tragique des indiens plongés dans la servitude et l'alcool. de magnifiques descriptions de paysages : montagne, champs a perte de vue, océans tumultueux, mais aussi d'animaux divers. Un livre sensible et contemplatif qui n'a qu'un seul inconvénient : il peut donner une irresistible envie d'ailleurs et d'aventure.
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Écrivain explorateur et surtout marcheur, Bruce Chatwin nous entraîne dans d'incroyables histoires qui se sont déroulées en Patagonie à différentes époques, et y ajoute aussi ses propres rencontres.

Parfois on s'y perd un peu car ce carnet de voyage, composé de 97 chapitres très courts, décrit une multitude de personnages. Les portraits sont « croqués » en quelques mots bien choisis.

Finalement la Patagonie est très peuplée et héberge une galerie d'aventuriers : descendants de mineurs gallois, petits-fils d'Italiens, curés, Mormons, zoologistes, tondeurs de moutons. Bruce Chatwin nous relate des histoires d'Indiens Patagons, de révoltes ouvrières et d'attentats anarchistes. Il y a aussi Orélie Antoine de Tounens, ce français qui en 1859 s'est proclamé empereur des Araucans au Chili. Vers 1902, Butch Cassidy (de son vrai nom Robert Leroy Parker) y séjourna quelques temps, la Patagonie étant une cache idéale pour les hors-la-loi.
C'est un livre très bien documenté pour découvrir le sud de l'Argentine et du Chili jusqu'à la Terre de Feu.

Lecture conseillée avant de s'y rendre !
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Une mosaïque bariolée où s'entrecoupent des histoires de pionniers, explorateurs ou terriens, marins, mormons... ou bandits de grand chemin ; des descriptions comme des bulles colorées qui éclatent, en font un récit de voyage digne de Trelawney ou de Lévi-Strauss.
Peu à peu se dévoilent, au cours d'enquêtes, des pans de l'histoire non seulement patagonienne mais également mondiale, constellés de figures locales et d'hommes célèbres.
Le tout est aguichant.
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Bruce Chatwin (1940-1989), auteur de récits de voyage qui l'ont rendu célèbre, a passé 6 mois en Patagonie . Pourquoi la Patagonie? A cause de la découverte d'un soi-disant brontosaure en Patagonie, par un cousin de sa grand-mère, Charley Milward. Ce fragment de peau dans la maison familiale qui l'a fait rêver durant sa jeunesse le conduira à l'autre bout du monde, marchant, faisant de l'auto-stop à bord de camions déglingués sur des pistes poussiéreuses, au milieu de paysages souvent incroyablement beaux, au fil de rencontres de personnages originaux, à la recherche de témoins du passé flamboyant de la Patagonie.





Car ce coin de terre a l'air d'avoir attiré toute une faune d'explorateurs, bandits, pauvres immigrants, chercheurs d'or et de fossiles.Sans oublier les indiens Araucans et les autres, premiers occupants de ces terres. En particulier les Yaghans à la langue si riche mais hélas disparue.

Chatwin décrit son propre voyage en très courts chapitres non dénués d'humour subtil (il est anglais...) qui peuvent cependant déconcerter par leur détachement et l'impression de diapositives passant les unes après les autres. Pourtant se dessine au fil des pages un portrait sensible de la Patagonie, à travers les rencontres surtout. Gallois, Ecossais, Anglais, Américains du Nord, Russes, Italiens, Iraniens, quasiment la terre entière s'est donnée rendez vous là, apportant ses traditions, langues, meubles et vêtements. Un drôle de mélange.


Souvent il se lance dans l'histoire de personnages fabuleux, en particulier Buch Cassidy et sa bande (photo ci-dessus), dont il croisera souvent les traces, Orélie-Antoine de Tounens, et son cousin Charley. Là son écriture est beaucoup plus entraînante et ce n'est que du bonheur.



Alors il faut se laisser prendre par la main, à la suite de Chatwin.



"Combien vous dois-je pour la chambre?

_ Rien. Si vous n'y aviez pas dormi, elle serait restée inoccupée.

- Combien pour le dîner?

- Rien. Comment pouvions-nous savoir que vous veniez? Nous avons fait la cuisine pour nous.

- Alors combien pour le vin?

- Nous offrons toujours le vin à nos visiteurs.

- Et le maté?

- Personne ne paye jamais le maté ici.

- Qu'est-ce que je peux payer alors? Il ne reste plus que le pain et le café.

- Je ne peux vous compter le pain, mais le café au lait est une boisson de gringo et je vous le fais payer."


Les événements sont parfois incroyables!

" le 27 janvier 1923 le colonel Varela fut abattu, au coin de Fitzroy et de Santa Fé, par Kurt Wilkens, un anarchiste tolstoïen du Schleswig-Holstein. Un mois plus tard, le 26 février, Wilkens fut tué dans la prison des Encausaderos par son gardien, Jorge Pérez Maillan Temperley (...). Et le lundi 29 février 1925, Temperley fut tué à son tour;;, dans un hôpital de Buenos Aires pour déments criminls, par un nain yougoslave du nom de Lukic.

L'homme qui fournit le pistolet à Lukic est un cas intéressant : Boris Vladimirovic, russe de haute naissance, biologiste et artiste, avait vécu en Suisse et connu -ou prétendait avoir connu- Lénine. La révolution de 1905 le poussa à l'ivrognerie. Il eut une attaque cardiaque et émigra en Argentine pour commencer une nouvelle vie. Il fut bientôt repris par ses vieux démons et dévalisa un bureau de change pour alimenter la caisse de la propagande anarchiste. Un homme fut tué et Vladimirovic écopa de vingt-cinq ans à Ushuaia, la prison du bout du monde. Il y chanta à tue-tête les chansons de sa terre natale et, pour obtenir le calme, le gouverneur le fit transférer dans la capitale.

Le dimanche 8 février, deux amis russes lui apportèrent un revolver dans un panier de fruits."

Etc... etc...
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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