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Marion Scali (Traducteur)Georges Scali (Traducteur)
EAN : 9782246314622
295 pages
Grasset (20/01/1993)
3.67/5   45 notes
Résumé :
Lewis et Benjamin Jones sont des jumeaux; ils vivent dans la ferme paternelle au pays de Galles. Ils se disputent et se déchirent mais ne se quittent jamais, et même si Lewis aime les femmes, ils mourront tous deux célibataires. Autour de ces deux êtres incroyables s'agitent une vingtaine de personnages truculents qui font de ce roman publié en 1982 une extraordinaire saga.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bruce Chatwin - Les jumeaux de Black Hill - 1982 : Voila un roman tout simple basé sur la vie de deux jumeaux propriétaires agricoles, inséparable au point de dormir toute leur vie dans le même lit. C'est une chronique de la Grande Bretagne profonde ( en l'occurrence le pays de Galles) qui s'écoule devant nous de leurs naissances jusqu'à leurs morts. Une peinture contrastée de la vie à la campagne avec ses petites joies, ses grandes peines et ses occasions ratées. Tout une foule de personnage gravite autour d'eux , des gens sans importance, des petites vies s'additionnant les une aux autres pour constituer une communauté du labeur et pour certain de la misère tant les conditions de la vie rurale peuvent être rudes. On lira ce roman très agréable bien qu'il ne se passe pas grand chose du point de vu dramatique, pour comprendre ce qui attache à cette terre les paysans qui triment génération après génération pour faire pousser la vie...
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Il m'a fallu revenir de ma déception avant de pouvoir apprécier ce livre. Je m'attendais à « [une peinture de] la mort lente d'un monde rattrapé par la technique et rongé par les illusions perdues », comme promis par la quatrième de couverture, mais je n'ai rien vu de cela, puisqu'il est bien plus question de la relation entre les jumeaux du titre et de l'ambiance du village avec bien peu de référence aux changements des pratiques agricoles, et pas plus que la mention ici ou là de l'achat d'un tracteur, rare concession des jumeaux nés au siècle d'avant à la modernité. Etrangement, même l'exode rural n'est pas mentionné et, si le roman a été publié en 1982, j'ai souvent eu l'impression de lire un roman de cent ans plus ancien, avec des références aux missions en Inde plus qu'à la mécanisation.
Si l'on approche ce roman comme une chronique d'une vie agricole dans un petit village à l'écart des grands bouleversements du monde, alors il a son charme. Ces jumeaux, Benjamin et Lewis, naissent dans une famille déjà désunie, d'une mère fille de missionnaire et d'un père paysan jusqu'au bout des ongles. Inséparables, même si la relation entre les deux ne paraît pas des plus égalitaires, les jumeaux ne quitteront jamais la ferme où ils sont nés, que leur père finira par acheter et qu'eux agrandiront. Mais pourquoi travailler toute sa vie, faire fructifier son bien quand on ne vit pour personne d'autre que pour son frère qui est son miroir ? Ce roman fait très vite la part belle à la désillusion et aux occasions manquées, que ce soit la pauvre Mary qui très vite voir que son mariage n'est pas l'union heureuse dont elle avait rêvée, ou bien Lewis qui voit ses amours échouer pour un rival plus riche ou plus entreprenant.
C'est une peinture amère que Bruce Chatwin donne à lire. Amère, mais non dénudée d'une grande tendresse pour ses personnages ni, surtout peut-être, pour ce paysage coincé entre le comté de Hereford et ses imposants bovins à la renommée mondiale et le Pays de Galles pour qui les rêves d'indépendance n'ont pas fini de faire long feu. Si le livre est plein de l'amertume d'une vie passée dans une ferme où l'emplacement des cadres est depuis longtemps marqué sur le papier peint, plein de l'interrogation étonnée d'une vie qui s'est écoulée comme l'eau d'une rivière assoupie, ce n'est pas non plus un livre triste ou déprimant. Il y a de la beauté aussi dans cette renonciation et cette acceptation, et, qu'on le croit ou pas, les moments de satisfaction existent aussi pour ces jumeaux qui finalement auront vécu leur vie à l'écart des tumultes de leur siècle, comme ils l'ont voulu et décidé. Et au seuil de leur vie, il me semble qu'il faut les imaginer étonnés, certes, mais surtout sereins.
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Lewis et Benjamin Jones sont nés à l'aube du 20ème siècle. Inséparables. Ils vouent tous deux une adoration sans borne à leur mère Mary, affection qu'ils entretiendront tout au long de leur vie.
Lewis est curieux, porté vers le progrès et passionné d'aviation. Benjamin est peureux, conservateur et un peu pingre. Peu importe les différences et les tiraillements qui ponctueront leur vie, rien ne pourra jamais les séparer.
Bruce Chatwin dresse un portrait émouvant d'une population rurale partagée entre progrès et valeurs ancestrales, et dont les petites histoires et querelles locales côtoient parfois la grande histoire, celle des agitations du reste du monde.
A travers plus de 80 ans de vie des jumeaux Jones, on plonge avec délectation dans cette nature sauvage et hostile où une multitude de personnages, rudes et obstinés, aux noms surprenants, se débattent avec les turpitudes de leur quotidien. Entre querelles, rancoeurs, amitié et tradition religieuse, l'auteur témoigne avec tendresse de la vie d'un monde aujourd'hui disparu.


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Aux confins de l'Angleterre et du Pays de Galles, vivent, inséparables, entourés de vieilleries et de souvenirs, deux jumeaux octogénaires. Ils ont vu tout le XXème siècle défiler dans leur pays rural de Black Hill, sans être trop bousculés par les évènements. Ils ont tout sacrifié, tout partagé, jusqu'à la couche de leurs aïeux, dans une indéfectible fidélité filiale. Point de vie de couple, hormis la leur, pas davantage d'amour sinon celui de leur mère et leur long compagnonnage. Une vie modeste, de labeur, ponctuée par le rachat progressif des terres avoisinantes.

C'est une bien belle et touchante chronique de la paysannerie qui nous est offerte ici. Des gens vivant avec simplicité, originaux par leur caractère, authentique dans leur travers et leur petitesse; des vies sans éclats particuliers, exemplaires par cela même, poignantes dans leur universelle humanité. Difficile de trouver plus singulière et plus fusionnelle que cette histoire d'amour envers et contre tout. Une magnifique histoire riche en émotions.
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Un très bon livre, Benjamin et Lewis sont jumeaux, ils vivent au Pays de Galle au début du XXe siècle. Deux personnes
inséparables, que ni les épreuves de la vie comme la guerre, ou l'envie de l'un des deux de fonder une famille, ne pourra
couper ce lien très fort qui les unis.
Une vie dure sans beaucoup de plaisir à cultiver la terre, à
l'agrandir pour qui pour quoi? Pour ce neveu qui attend
l'héritage pour vivre sa vie loin de la campagne.
C'est la mort lente des paysans
C'est la mort lente des derniers paysans
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et soudain, il ressentit que, même si le moteur tombait en panne, même si l'avion piquait et que leurs âmes s'envolaient vers le Paradis, toutes les frustrations de sa vie étroite et frugale ne comptaient plus puisque pendant dix magnifiques minutes il avait fait ce dont il avait toujours eu envie.
(p. 285, Chapitre 48).
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Comme ils lisaient dans les pensées l'un de l'autre, ils se querellaient même sans parler, et parfois, après l'une de ces querelles silencieuses quand ils avaient de leur mère pour les réconcilier ils contemplaient l'édredon en patchwork composés d'étoiles de velours noir et d'hexagones de calicot imprimé, vestige de ses robes. Et, sans dire un mot, ils la voyaient à nouveau, vêtue de rose, qui traversait le champ d'avoine avec un pichet de cidre fraîchement tiré pour les moissonneurs ; ou habillée de vert, au repas des tondeurs de moutons ; ou encore avec son tablier bleu à rayures, courbée sur le feu.
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Une troisième casquette dans l'entrée, une troisième paire de bottes, un troisième couvert à table... Tout cela les aidait à se rappeler que la vie ne les avait pas entièrement oubliés.
(p. 223, Chapitre 38).
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