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EAN : 9782809701999
263 pages
Editions Philippe Picquier (20/08/2010)
3.56/5   16 notes
Résumé :
En cette étrange et sublime adresse. un jeune garçon de Bombay vient à Calcutta passer ses vacances en famille. Il y fait chaud. bien sûr, sa mère et sa tante passent de longues journées allongées sur le grand lit, Sandeep et ses cousins chahutent sur le petit, un lézard lorgne un moustique égaré. le temps semble arrêté. On attend le soir pour monter sur la terrasse observer les terrasses voisines - une jeune fille dans un sari fraîchement repassé. une autre qui app... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une enfance à Calcutta, j'aime bien varier les paysages de lecture…

Un jeune garçon qui vit dans un grand appartement d'une tour de Bombay va passer ses vacances dans la famille de sa mère à Calcutta. Il y retrouve des cousins, des oncles et des tantes dont il décrit le quotidien. On aura donc tout autant les problèmes de voitures de l'oncle que les prières de la tante, les discussions des femmes ou les grandes chaleurs et la poussière de la ville.

Un livre qui n'est pas un roman, mais une série de scènes, des souvenirs dont on ne sait pas exactement à quelle époque ils se situent. Seuls indices, le livre a d'abord été publié en 1992 et on mentionne à un moment que des gens regardent des vidéos. Cela situerait donc l'histoire peut-être au début des années 80, difficile d'imaginer tout ce qui a changé depuis dans ce pays.

Un livre intéressant par son témoignage, mais qui n'a pas l'attrait d'une véritable trame romanesque.
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Un jeune garçon de Bombay, Sandeep, passe ses vacances à Calcutta chez son oncle et sa tante et ses cousins Abhi et Babla. L'étrange et sublime adresse du titre c'est celle de la maison de Calcutta que Sandeep découvre ainsi écrite dans un livre de classe de son cousin Abhi :

"Abhijit Das
17 Vivekananda Road
Calcutta (Sud)
Bengale Ouest
Inde
Asie
Terre
Système Solaire
Univers"

Dans cette maison où se retrouvent les membres de la famille élargie le temps coule doucement. Les adultes discutent et font la sieste, les enfants jouent entre eux. le soir on monte sur la terrasse prendre le frais et observer les voisins :

"Un bambin apprenait à marcher : il avançait un pied hésitant et prudent puis effectuait un pas avec une conviction mélodramatique; l'autre jambe oubliait qu'elle était jambe et l'enfant, dérouté par son propre corps, s'affaissait comme un petit tas. Alors il se mettait à pleurer et ses larmes faisaient sourire sa grande soeur. Elle se penchait vers lui et le soulevait dans ses longs bras adorables."

Il ne se passe rien de particulier mais tout le livre est empreint de poésie et de la nostalgie d'une enfance paisible et insouciante. C'est particulièrement bien écrit, les descriptions sont travaillées, utilisant des comparaisons imagées :

"Au démarrage, le moteur et la carrosserie déglinguée unissaient leurs voix en un grincement caverneux, comme un vieux qui balance une plaisanterie obscène en dialecte guttural tout en continuant de s'esclaffer."

En bref c'est un régal à lire et c'est pourquoi je ne résiste pas au plaisir de citer un dernier passage :

"Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d'une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d'art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d'exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l'air d'avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s'effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. du plafond des bureaux s'écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l'action arbitraire du vent, la poussière s'érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renait de sa poussière."
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Il s'agit d'un roman sur l'enfance qui se déroule à Calcutta, ville indienne où la poussière est un personnage à part entière. Sandeep vit avec ses parents à Bombay. Il retrouve à Calcutta ses deux cousins et son oncle qu'il adore. D'autres personnages gravitent autour de cette étrange et sublime adresse. Sandeep découvre les premiers émois amoureux devant de petites voisines. Mais trop jeune encore, il préfère la compagnie de ses cousins et leurs jeux. On apprend que son rêve est de devenir écrivain.
L'écriture est simple. On y perçoit la sensibilité de l'auteur ainsi qu'un peu de mélancolie. L'enfance ne dure q'un instant.
L'histoire de Sandeep est incluse dans 140 pages. A la suite, l'auteur a composé 9 textes, dont la majorité se déroule dans une Calcutta écrasée par la chaleur et contrariée par les coupures de courant.
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La lecture est agréable et l'écriture légère, très descriptive, un peu nostalgique. Les repères temporels sont très flous, je me suis demandée s'il y avait un fil conducteur entre « Une étrange et sublime adresse « et les autres histoires. Difficile à dire. C'est le même genre narratif, seuls les sujets abordés diffèrent. J'ai lu les autres histoires, comme si c'était un tout, un roman.

On se laisse transporter par cette langueur, ces souvenirs d'enfance, bercé par les mots, par cette douce poésie. C'est une lecture paisible, contemplative, il s'en dégage une sorte de sensualité, de mélancolie et beaucoup de délicatesse.

J'ai adoré retrouver ce livre avant de m'endormir, sa lecture me procurant une sensation de détente, de tranquillité, un effet presque apaisant. Une belle découverte que j'ai bien fait de sortir de ma Pile A Lire.
Lien : https://lelivroblog.wordpres..
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Comme dans beaucoup de romans indien, nous découvrons la vie quotidienne indienne. le recit se déroule à Calcutta (les ouvrages de ce type que j'ai lu jusqu'à présent se déroulait principalement à Bombay (ou Delhi), ce qui donne une autre perspective et des informations sur Calcutta). le contenu est relativement lent, je n'ai pas été emporté par l'histoire en elle même.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d'une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d'art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d'exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l'air d'avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s'effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. Du plafond des bureaux s'écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l'action arbitraire du vent, la poussière s'érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renait de sa poussière.
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Ma mère n’est pas une personne religieuse ; nous ne sommes pas une famille religieuse. Mais les dernières années, nous avions essuyé quelques déboires financiers. Si la souffrance nous accorde un savoir spirituel, l’insécurité nous rend pour le moins superstitieux. Je pensai qu’elle avait raison de rechercher la protection de Lakshmi, déesse de la richesse et du bien-être.

(Picquier Poche, p.175-6)
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Ce qui lui plaisait dans le culte n'avait aucun rapport avec le fait de croire ou de ne pas croire aux divinités. Il aimait l'odeur de l'encens au santal, le doux bourdonnement de la voix de sa tante, la cloche qui tintait à la fin de la cérémonie, la blancheur des batashas, lisses comme des galets, sorties du bocal caché dans un petit placard, la saveur fraîche des offrandes distribuées après la prière et, finalement, le côté digne et totalement inutile de toute cette affaire.
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Sans cesse, sous l'action arbitraire du vent, la poussière s'érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure , Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renaît de sa poussière.
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… des parents plus pauvres, un vieux ou une veuve dont les fils étaient trop jeunes pour prendre un emploi, ou qui eux-mêmes s’étaient lassés de travailler pour une misère. Ce dernier cas était particulièrement répandu chez les hommes : comme s’il était typiquement masculin de renoncer à tout travail et de consacrer son oisiveté à spéculer noblement sur le sens de l’existence.

(Picquier Poche, p.63-4)
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