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Citations sur La nuit des aventuriers (9)

Le peuple, la belle affaire : Les élus de la République le piétinent. Ils n'entendent rien à ses aspirations, restent sourds à ses appels à l'aide. Alors il s'émeut, le peuple, il déferle dans la rue, se masse aux carrefours. Il bloque des quartiers entiers... Et c'est l'armée, elle-même que, de plus en plus souvent, on a recours pour réprimer ses émois.
Accaparée par des arguties institutionnelles et les indices boursiers, une élite haut perchée, véritablement hors-sol, paralyse le pays.
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– Mais pas à n’importe quel prix ! Je suis la voix du peuple, pas son bourreau ! Je ne m’empare du pouvoir que pour lui redonner sa dignité.

– Le peuple de Paris ne veut pas qu’on lui donne. Il veut prendre. Prendre des libertés et non en recevoir ; prendre des palais et non y être convié… L’ordre et la prospérité ne peuvent tolérer cette impudence.

– J’entends démontrer le contraire.
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Avant même que la ville s'éveille tout était joué. C'aurait pu être n'importe où. C'était à Paris. Ce pourrait être aujourd'hui. C'était il y a cent soixante-dix ans, exactement.
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La barricade, pourtant, c'était pas excellence le mode d'expression du Parisien en colère. L'expertise poussait loin ses racines, remontant à un matin de mai 1588 tout de même, lorsque la foule avait barré le passage, aux soldats du roi, au moyen des barriques pleines de terre. Là gisait le sens du mot magique "barriquade".
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Il était six heures et demie. Il n'avait pas fallu trois quarts d'heure pour neutraliser le premier temple de la République.
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Ce 2 décembre 1851, avant le point du jour, dans le plus grand silence, la IIe République avait été remisée au rayon des bizarreries expérimentales. Pas plus de cinq ou six aventuriers en furent les déménageurs, secondés par des ombres dispensées de conscience par la toute-puissance de la consigne.
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Cet infatigable épistolier que fut Saint-Arnaud avait adressé à son épouse ce petit chef-d’œuvre de triomphalisme sucré : «  On a tué plus de deux cents Kabyles ; Le camp est plein d'armes et d'oreilles. » De quoi ravir l'âme d'une jeune femme languissante, assurément. Plus précis, la même année, il écrivit à son beau-père : «  Je me suis battu presque tous les jours, de cinq heures du matin jusqu'à sept heures de soir ; j'ai laissé sur mon passage un vaste incendie. Tous les villages, environ deux cents, ont été brûlés, tous les jardins saccagés, les oliviers coupés. » Se trouve dans ce billet, condensée en peu de mots, toute la méthode employée par les conquérants : la razzia.
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Vous gommez aisément des mémoires. La IIIe République, au moins, faisait de moi un monstre. Vous, vous m'effacez. C'est votre procédé, vous biffez du programme. Sans mémoire, vous finissez par vous satisfaire de vous-même. En éclipsant le souvenir, vous obscurcissez le discernement. Vous éclipsez le dernier monarque, et vous vous dispensez de sonder les motifs légitimes de sa prise de pouvoir illégale. Vous me faites rire, avec votre démocratie. Et encore plus avec le totalitarisme de ma dictature. Jamais on n'a surveillé à ce point vos gestes et vos désirs. Votre police ne porte pas de bicorne mais des antennes. Vous ne caressez pas la liberté, mais son illusion. Sas fantômes, si vous préférez. Et cela vous suffit, semble-t-il. Repu de votre orgie de démocratie, vous vous éloignez de vos institutions. Vous ne jouez plus le jeu, vous ne votez pas. Cela fait si longtemps... Votre République se croit à l'abri du coup de force. Elle ne bouge plus. Elle prend du gras. Lasse de porter, elle n'attend que l'heure de s'éclipser.
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L'usage prophylactique de la terreur, fort bien rodé depuis 1793, ne perdait rien de son efficacité, si l'on s'en remet aux agaceries de Mérimée, l'auteur de "Colomba", pourtant le sauveteur de tant de chefs-d’œuvre dévastés : « Nos rouges ont reçu une raclée solide et les badauds quelques éclaboussures qui les obligeront à se tenir tranquilles chez eux. » Maupas lui-même le concéderait : « La terreur dans une insurrection est incontestablement la force la plus puissante. » Et ce principe, Saint-Arnaud l'appliquerait dans toute sa rigueur , remontant ses bretelles au colonel de Lourmel, par exemple, coupable de faire des prisonniers, ou pire, de laisser fuir les défenseurs des barricades enlevées au chevet de Saint-Eustache.
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