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sur 105 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai présenté avant-hier - Alice - dans sa version écrite et, comme je l'ai précisé, dans une traduction imparfaite, tous les " spécialistes " du mythe ont un seul point d'accord : " il est impossible de traduire ce conte comme il est impossible de traduire - Finnegans Wake - de Joyce ", disent-ils. On ne peut prétendre qu'à une traduction plus ou moins satisfaisante.

Je profite de cette occasion que je m'accorde de revenir sur l'oeuvre de Lewis Carroll pour m'expliquer sur l'approche choisie, après réflexion, pour son commentaire.
J'ai en effet hésité entre ne m'en tenir qu'à l'histoire ou bien privilégier ma lecture, mon ressenti.
En général, dès que cela est possible, je fais des recherches, écoute des interviews d'auteurs lorsqu'il y en a, ou consacre une ou deux heures à m'imprégner des analyses de conférenciers, lis les critiques sur France Culture et autres radios pertinentes.
Je lis les commentaires ( pas tous... une vingtaine au maximum...) des babéliotes... avant de poser mes doigts sur le clavier et d'écrire mon billet.
Pour - Alice -, oeuvre littéraire, mythe universel, qui a donné lieu à d'innombrables thèses, essais, quinze versions cinématographiques, des pièces de théâtre, des chansons en anglais, en japonais, en français ( Eddy Mitchell - Alice au pays des amours -, Yves Simon - Au pays des merveilles de Juliet - etc ), que la publicité a récupéré à travers la planète, dont des personnages de l'oeuvre ont été statufiés ici et là ( à Central Park par exemple...), bref qui est une icône de la culture populaire comme de la culture lettrée ( Breton, Aragon etc...), j'ai opté pour un commentaire " binaire ", parlant du conte en tant que création et de ce que le conte dit sur sa création et son créateur.
Merci à ceux qui ont eu la gentillesse de me lire.

Cette lecture d'- Alice - dans sa version Carrollienne imparfaitement traduite m'a servi de socle, d'assise, de rampe de lancement pour aborder une des tant de BD réalisées sur ce personnage et son monde merveilleux.
Là, pour le coup, je dois reconnaître que j'ai joué un peu à " plouf plouf... ce sera celui-là..."
Et celui-là s'est avéré être l'album de Chauvel et Collette.
Je pense que c'est la couverture stylisée montrant une Alice " moins fillette ", moins Alice Liddell et moins Walt Disney, qui m'a convaincu d'aller vers cet album plutôt que vers un autre.
La qualité graphique de la couverture et quelques avis recueillis sur Babelio et " ailleurs " ont fait le reste.

Qu'est-il ressorti de cette lecture " visuelle " ?
Un ressenti différent de celui que vous lirez sur Babelio, exception faite d'une ou d'un babéliote qui parle " d'un scénario bancal "...
Une impression scindée, donc, dichotomique, partagée... et effectivement plus que bancale.
Si la stylisation d'Alice et des personnages a une originalité et une esthétique qui parleront surtout aux plus grands, le scénario, lui, est passé à côté de son sujet.
Si la plupart des bulles reprennent Lewis Carroll dans le texte, l'oeuvre scénarisée est livrée à quelques tableaux fouillis, désordonnés, confus... " la mare de larmes " en est un et surtout " la course à la comitarde " qui tombe comme un cheveu sur la soupe ( pas celle de la cuisinière de la Duchesse ).
Les tableaux qui mènent du " petit chien au ver à soie " sont inexpliqués ; la chenille surgissant on ne sait pourquoi au détour d'une page.
Pareil pour " le thé chez les fous ", " la partie de croquet ", " la tortue fantaisie " et le " quadrille des homards " où Collette ne réussit pas avec son crayon à imprimer le mouvement ; ça ne swingue pas... panne de groove...
Quant au " procès " intenté au Valet soupçonné d'avoir dérobé les tartes... ça part dans tous les sens..."
Que dire de la fin de l'album et ses dernières bulles cucul la praline, c'est consternant de platitude :
-"Ma chère Alice...Je suis sûre qu'une fois devenue adulte, tu garderas ton coeur d'enfant. Tu rassembleras autour de toi une multitude d'enfants, et leurs yeux brilleront avidement en écoutant maintes histoires extraordinaires... et peut-être même cet ancien rêve au pays des merveilles."

En dehors du tableau ( réussi ) mettant en scène le " chat du Cheshire ", j'ai trouvé que Chauvel n'avait pas su s'approprier l'histoire d'Alice et de son pays des merveilles, se satisfaisant d'aligner les tableaux sans réels liens, sans réelles associations explicites ou déductibles, ce qui ne pourra susciter que de l'incompréhension auprès des jeunes lecteurs et d'une manière générale auprès d'un public non averti.
Peut-être certains trouveront-ils quelques émotions grâce au graphisme de Collette... mais ce sera, je le crains, insuffisant pour conserver de cette BD un souvenir marquant.
Aucune magie, aucune féérie, le tandem Chauvel-Collette ne parvient pas à faire duo dans cet album mal " béquillé ".


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Les illustrations sont très belles et valent le détour. Toutefois, je reste très mitigé sur le texte. Je n'ai pas lu le livre original mais il me semble que dans cette bande dessinée, on passe un peu du coq à l'âne. Plusieurs passages auraient mérité d'avoir de réelles transitions.
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