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EAN : 9791032921241
192 pages
L'Observatoire (18/08/2021)
3.52/5   45 notes
Résumé :
Paris, 1920. Simone Rachel Kahn n’est encore qu’une jeune femme de 23 ans. Esprit libre, férue de littérature, de poésie et de philosophie, elle vagabonde dans le Paris d’après-guerre, à la recherche de quelque chose ou quelqu’un qui, enfin, pourrait la faire renaître. Entre la librairie d’Adrienne Monnier et le Lutetia, elle croise le chemin des Dadas qui l’irritent autant qu’ils l’intriguent. C’est alors qu’elle rencontre celui qui fera d’elle Simone Breton. L’aut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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[Librairie Caractères - Issy-les-Moulineaux- 29 août 2021 ]

Premier roman qui se passe dans le Paris des années 20. Simone Rachel Kahn est une jeune femme de 23 ans, passionnée de littérature, de poésie et de philosophie ; elle deviendra la muse et l'épouse d'André Breton.. . L'auteure est journaliste et philosophe de formation, et « Simone » est son premier roman !

Simone, personnage féminin, pouvant nous agacer un moment, étant jeune fille de bonne famille…protégée , à la vie lisse… et puis on s'attache à elle, à cette personnalité qui se cherche, se questionne et refuse les facilités et les goûts conservateurs de son milieu
« Mais ils [André Breton et Simone ..] avaient le même intérêt pour la peinture, accueillant tous deux la modernité à bras ouverts et nourrissant un amour immodéré pour Mondrian, une bouffée d'air pur après des siècles irrespirables de belle peinture. C'était cela qui réveillait Simone de ses torpeurs chroniques : l'expression artistique, cinglante, novatrice, volontiers marginale. Elle ne connaissait pas, en art, la frilosité et la tiédeur et toute sa vie-de son quotidien au choix de ses amis-était consacrée à se tourner vers un monde nouveau, plus radical et méconnu. (p. 83)”
Simone n'appréciait pas les « Dada », et plus particulièrement Tzara qu'elle trouvait franchement antipathique . Jeune fille de la bonne bourgeoisie, entre Paris, la Bretagne et Sarreguemines…Jeune femme assez désoeuvrée, en dehors de sa fascination et son attirance pour le Jeune André Breton. L'ouvrage est fort intéressant, en dépit de quelques longueurs. Ce qui m'a le plus intéressée ce sont les descriptions et des personnalités de l'époque : la célèbre libraire, Adrienne Monnier dont Simone fréquente la librairie , Jacques Vaché, Picabia, Tzara, Aragon, etc.
« Que pouvait-elle attendre de ces personnes qui se disaient "négativistes" ? Ils refusaient l'idée du progrès, se définissaient comme des " râleurs littéraires" et s'écriaient à tue-tête qu'ils désiraient abolir le désir. Avec, pour seule devise, la provocation immotivée. Ce qui, au mieux, amusait Simone; au pire l'agaçait.
Au fil de la soirée et d'une discussion avec l'un d'entre eux, au fond de la salle, elle adoucit son jugement: ils se réunissaient pour outrepasser la guerre qui avait émacié l'Europe. 9 millions de morts....8 millions d'invalides. Les essais littéraires étaient une tentative de réponse aux bombes qui avaient explosé. La guerre était partout et courait entre les lignes, mais ils n'en parlaient jamais directement. C'était un principe qu'ils s'étaient donné. La guerre était devenue la grande absente de leurs textes, mais, insidieusement, elle les régissait. (p. 19)”

Ouvrage que j'ai lu rapidement, l'ayant choisi pour l'offrir à une amie…Ce roman n'a fait que passer très brièvement entre mes mains ! Une lecture instructive, agréable… qui décrit fort bien la période d'après-guerre, et l'ébullition intellectuelle qui a suivi ces terribles années… que chacun souhaitait oublier.
J'ai appris , par ce texte qu'André Breton avait été bouleversé et marqué , ayant exercé comme infirmier sur le terrain…

« Elle [Simone] avait été protégée. Par ses parents, par la vie. Peut-être avait-elle trop les mains propres pour apprécier toute la violence des Dada.
Breton avait, lui, senti de près les odeurs purulentes des plaies ouvertes.
Un jour, elle lui demanderait de lui raconter.
L'hôpital de Nantes où il fut infirmier. le 17e régiment d'artillerie. L'hôpital psychiatrique où il vint en aide à des soldats qui avaient vu de trop près le feu. Et l'hôpital du Val-de-Grâce où il avait rencontré Aragon. Dada était né du sang et tentait de respirer à nouveau par les mots. Dada ne la touchait pas parce qu'elle avait été préservée. Parce qu'elle avait dormi dans du coton égyptien alors qu'ils étaient boueux et poussiéreux livrés à leurs cauchemars sur un lit de camp. » (p. 88)

Toutefois, Simone, amoureuse, et dans l'admiration d'André Breton, évoluera, affinera ses goûts et ses jugements au fil de leur grande histoire d'Amour… partagée !
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Le thème annoncé est attirant : les amours débutantes de Simone Kahn et d'André Breton, à la période où ce dernier pose les bases du mouvement surréaliste, abandonnant ses projets de carrière médicale.
La jeune femme se remet d'une liaison complexe, l'amant s'est envolé outre-atlantique la laissant seule se remettre d'un avortement. La rencontre avec Breton est un coup de foudre réciproque et immédiat, mais le traumatisme récent et la situation instable d'André Breton, inacceptable pour la famille de Simone fait de cet amour une histoire bancale et équivoque, faite de jeux de cache-cache, de dénis et d'indécision.

Si l'écriture est très agréable, le portrait de la jeune fille ne semble pas rendre justice à ce que fut la militante communiste engagée. Elle est décrite comme une jouvencelle peu aguerrie aux jeux de l'amour (ce qui d'ailleurs entre en contradiction avec l'épisode amoureux précédent son histoire avec André Breton) très dépendante de ses parents, l'opposition avec eux se limitant à quelques portes claquées.


Certes, le récit est romancé mais peut-être peu trop et on a l'impression de lire une bluette édulcorée, le seul passage un peu plus réaliste étant le dernier paragraphe.

Déception donc pour ce roman dont j'attendais plus.

PS : Un passage m'a fait sourire, alors qu'il n'aurait pas dû : l'héroïne, enfant est victime d'un exhibitionniste. Surpris le pantalon baissé sur les chevilles, il s'enfuit en courant ! Il n'a pas dû aller loin !

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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***,*

Simone est une jeune parisienne des années 20. Elle valse entre littérature, peinture, exposition en tout genre. Elle s'agace du mouvement des Dadas, tout autant que ses membres libres et affirmés l'attirent. Promise à Voldemar, quand celui-ci s'envole pour les États-Unis, elle rencontre André. Entre amour et amitié, irritation et fascination, son coeur balance. Simone cherche sa place dans ce monde en perpétuel mouvement… Elle va devoir apprendre la patience, la tolérance et à s'aimer avant tout…

Le premier roman de Léa Chauvel-Levy est une véritable plongée dans la France d'après-guerre. le Paris des années 20 frappe à notre porte, avec toute son effervescence, ses idées nouvelles, ses artistes libres et passionnés.

L'auteur choisit le regard de Simone pour nous immerger dans cette ambiance enjouée. A l'inverse de tous ces personnages survoltés, brillants, précurseurs, cette jeune fille est sur la réserve, comme en retrait au monde qui pourtant l'attire. Simone marche sur un fil, à tout moment elle peut verser d'un côté ou d'un autre. Amoureuse, elle est aussi frileuse, en perpétuel questionnement. Parfois la mélancolie, cette vilaine amie, la retiendra au lit, sans aucune envie.

Simone m'a agacée. Mais elle a finalement emporté ma sympathie. Être une jeune fille libre, fière et portant haut ses opinions, sûre de ce qu'elle est et de ce qu'elle désire, n'est pas chose facile. L'éducation, la morale, le regard des autres, tout peut-être une corde qui retient, qui sert, qui enferme…

Simone est une image frêle, fragile, que le grand amour effraie tout autant qu'il fortifie. Espérons que la lumière d'André, ses mots et ses caresses feront de Simone une femme forte et sereine…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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J'aime profondément découvrir le Paris des années 1920-1930. Mais si des romans font aujourd'hui la part belle aux hommes et femmes célèbres, j'aime aussi sortir des sentiers battus. C'est précisément ce que nous offre Léa CHAUVEL-LEVY avec son premier roman, « Simone ».

Simone Rachel KAHN vient de subir un avortement clandestin. Nous sommes en 1920. Elle a 23 ans, 10 de plus que ce terrible jour où elle a été violée sur le chemin de la boulangerie. Ces deux faits resteront cachés des siens. La haute bourgeoisie ne saurait accepter ces mésaventures. Et puis, l'histoire d'amour avec Voldemar est sans lendemain. Il part six mois aux Amériques. Enfin, Simone, jeune femme cultivée, passionnée de littérature, est promise à un fils de bonne famille. C'est pourtant pour André qu'elle va vibrer, André BRETON, l'un des « trois mousquetaires » comme ils sont appelés à l'époque. BRETON, SOUPAULT et ARAGON sont les fondateurs de la revue Littérature dans laquelle des toiles de Jean BRAQUE, PICASSO… sont publiées, comme des textes de Jacques RIGAUT, l'ami de Simone. Il n'en faudra pas plus pour que ce petit monde se croise, s'apprécie, se séduise… et s'énamoure.

Dans un roman construit en trois parties, Léa CHAUVEL-LEVY retrace cette année de l'existence de Simone qui la prédisposera à un mariage SURREALISTE. L'acceptation de cet homme, sans argent, par la haute société, n'a pas été sans heurt mais Simone fera preuve de persévérance et de conviction.

Ce roman, c'est une ode à la complicité de femmes. Il y a l'amitié avec Bianca MAKLES, il y a aussi tous ces moments passés par Simone avec Janine, sa soeur, Denise, sa cousine, dans la région strasbourgeoise, sous l'oeil attendri d'une tante, plus moderne et plus ouverte d'esprit que sa mère avec qui les relations sont particulièrement tendues.

Et puis, il y a cette histoire d'amour avec André, enfin, une histoire… dont Simone ne soupçonne pas l'issue., une histoire différente de ce qu'elle a pu vivre par le passé.

avec Léa CHAUVEL-LEVY, vous allez vivre au rythme lent de l'apprivoisement entre deux êtres que tout oppose. Avouons le, c'est un peu le choc des cultures entre Simone et André, ça méritait bien que leur relation démarre tout en douceur...

L'amour que partagent Simone et André est singulière, c'est d'abord l'amour des mots, l'amour de la langue, l'amour de la littérature…

Léa CHAUVEL-LEVY fait de Simone un personnage de roman dont le portrait est brossé dans une plume raffinée. Les mots sont tendres, les phrases délicates, c'est assurément un beau roman historique, un roman original qui rend à Simone ce que BRETON lui doit !
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Simone… elle est jeune, curieuse, passionnée par les mots et promise à Voldemar… leur histoire à déjà porté ses fruits… un fruit défendu dont il a fallu se débarrasser… mais nous sommes en 1920 et l'avortement est interdit… elle risque la prison. Alors, ils ne disent rien. Mais on le sait, les non-dits laissent des traces en chacun et dans le couple…
Simone… elle se rend régulièrement aux réunions des Dadas… ce nouveau courant en vogue dans le milieu… un courant qui l'attire autant qu'il l'agace…
C'est lors d'une de ces réunions, au printemps, que Simone rencontre un certain André Breton… de rendez-vous en sentiments naissants, dans la langueur de l'été, Simone s'interroge : est-ce de l'amitié, un jeu de séduction ou de les prémisses du Grand Amour ? Est-ce bien raisonnable pour la jeune fille de bonne famille qu'elle est de poursuivre cette relation - quelque soit le meilleur qualificatif pour la définir ? D'autant qu'elle est déjà engagée…
Et puis, aux lendemains de cet été, les retrouvailles… l'Amour… l'amour passion, celui qui oblige à mettre un terme à l'amour conventionnel, celui attendu… mais s'affranchir des conventions a un prix…
De Breton, je ne garde qu'un vague souvenir (positif je crois) de lecture en terminale… Nadja était alors au programme… je craignais donc de passer à côté de certaines subtilités de ce roman… peut-être est-ce le cas mais finalement, le propos n'est pas là, Léa Chauvel-Lévy nous livre ici un roman universel : celui de la quête de l'amour, la quête de soi et de cette difficulté à allier convenances et attentes sociales et épanouissement personnel. Un roman au sujet universel servi par une subtile et poétique plume. Une très beau roman ♥️
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Elle [Simone] avait été protégée. Par ses parents, par la vie. Peut-être avait-elle trop les mains propres pour apprécier toute la violence des Dada.
Breton avait, lui, senti de près les odeurs purulentes des plaies ouvertes.
Un jour, elle lui demanderait de lui raconter.
L’hôpital de Nantes où il fut infirmier. Le 17e régiment d’artillerie. L’hôpital psychiatrique où il vint en aide à des soldats qui avaient vu de trop près le feu. Et l’hôpital du Val-de-Grâce où il avait rencontré Aragon. Dada était né du sang et tentait de respirer à nouveau par les mots. Dada ne la touchait pas parce qu’elle avait été préservée. Parce qu’elle avait dormi dans du coton égyptien alors qu’ils étaient boueux et poussiéreux livrés à leurs cauchemars sur un lit de camp. (p. 88)
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Que pouvait-elle attendre de ces personnes qui se disaient "négativistes" ? Ils refusaient l'idée du progrès, se définissaient comme des " râleurs littéraires" et s'écriaient à tue-tête qu'ils désiraient abolir le désir. Avec, pour seule devise, la provocation immotivée. Ce qui, au mieux, amusait Simone; au pire l'agaçait.
Au fil de la soirée et d'une discussion avec l'un d'entre eux, au fond de la salle, elle adoucit son jugement: ils se réunissaient pour outrepasser la guerre qui avait émacié l'Europe. 9 millions de morts....8 millions d'invalides. Les essais littéraires étaient une tentative de réponse aux bombes qui avaient explosé. La guerre était partout et courait entre les lignes, mais ils n'en parlaient jamais directement. C'était un principe qu'ils s'étaient donné. La guerre était devenue la grande absente de leurs textes, mais, insidieusement, elle les régissait. (p. 19)
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Simone ouvrait tous les livres qui étaient à sa portée. Elle en avait lu un certain nombre, et se reconnaissait une affinité avec leur propriétaire. Voit-on le monde de la même façon lorsqu'on lit les mêmes ouvrages ? Est-on destiné à être amis quand sur sa route on a aimé les mêmes personnages ? Elle eut soudain envie de discuter avec Soupault du Lys dans la vallée et savoir ce qu'il pensait de Mme de Mortsauf. Candide ? Prude ? Au fil des années, elle avait observé que la lecture qu'en avaient faite ses interlocuteurs était révélatrice des rapports qu'elle entretiendrait ensuite avec eux. (p.96)
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Elle était cet oiseau migrateur qui ne demandait qu'à voler au-dessus des maisons, changer de regard sur le monde en gagnant d'autres territoires. Pour le moment, elle jouait à l'enfant docile, faisait le dos rond et se risquait, parfois, à évoquer la chose politique-Emporter dans ses valises "Le Capital" était déjà une sorte d'affront. Comment ses parents auraient-ils pu adhérer à Marx, lui qui appelait la révolution ? Simone avait un matin posé le livre sur la table lors du petit-déjeuner, comme pour affirmer une liberté d'esprit. Ils avaient regardé l'objet de provocation d'un oeil torve, restant silencieux, mais elle avait compris qu'ils n'en pensaient pas moins. Elle emportait ainsi partout où elle allait ses neuf cents pages comme pour clamer symboliquement son indépendance. Elle espérait par cette lecture se rapprocher encore un peu plus de Breton. Elle qui lui connaissait une fascination pour la pensée anarchiste, ayant adhéré au drapeau noir. (p. 45)
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Elle adorait ces moments où les gestes remplacent les mots. La tendresse se loge dans des recoins rarement habités.
(p. 61)
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