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EAN : 9782756010854
52 pages
Delcourt (18/10/2007)
3.68/5   45 notes
Résumé :
Pourquoi quitte-t-on son pays pour un autre ? Comment se retrouve-t-on dans l'illégalité ? Qui sont ceux que l'on appelle aujourd'hui les sans-papiers ? Quelles sont les réalités de leurs vies ? Neuf témoignages, neuf auteurs, neuf récits forts pour tenter de comprendre une réalité qui nous concerne tous.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Triste réalité de drames actuels que vivent les sans papiers. Des scénaristes de BD ont participé à ces témoignages bouleversants. Lorenzo Mattotti, Gipi, Frederik Peeters, Pierre Place, Brüno, Kokor, Jouvray, Cyril Pedrosa et bien sûr Alfred.
Neuf récits d'exils, de souffrances et de pertes de soi-même. Des textes de personnalités engagées, de politiques et un dossier complet à la fin. le lecteur se sent tellement impuissant !
Merci à Harioutz qui, de par sa critique, m'a fait découvrir cette BD et comme lui j'ai été fasciné par les dessins de Frederik Peeters qui sont imbriqués avec beaucoup de monde, un peu à la façon de Sempé.

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Neuf témoignages d'immigrés sans-papiers, illustrés par autant d'auteurs-dessinateurs différents. Quelques paroles, pas forcément tout un parcours. Ils sont venus de Tchétchénie, du Sénégal, du Congo, du Maroc, du Brésil, d'Algérie... pour fuir une guerre ou la misère. Ils étaient confiants : l'avenir dans un pays riche et démocratique serait forcément meilleur. La plupart ont voyagé clandestinement. Certains ont été refoulés violemment aux portes de l'Europe, d'autres ont dû se cacher une fois arrivés en France, l'une est devenue prostituée, l'autre esclave chez des membres de sa famille...

Très bel album, poignant sans jamais tomber dans le mélo. Des paroles qui semblent recueillies telles quelles, des adaptations en images très réussies. La postface est particulièrement intéressante pour situer le contexte politique, la législation et les événements des vingt dernières années. Et rappeler aussi quelques principes économiques : l'immigration n'appauvrit pas un pays, ne prive pas d'emploi les "de souche" (après combien de générations sur un territoire est-on "de souche" ?). Elle est au contraire un facteur d'essor économique et culturel.

Une BD importante et instructive sur un thème d'actualité.

--- Les différentes approches des illustrateurs donnent envie de les découvrir davantage via d'autres albums.
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Onze ans déjà que cette BD existe, et on pourrait sans doute refaire le même tome aujourd'hui. Ou un tome encore plus gore, plus désespéré, plus moralisateur aussi... Un tome qui enfonce les portes ouvertes, ou qui ne va convaincre que les convaincus...

Ce livre part d'un bon sentiment. Montrer les engrenages de l'immigration clandestine, les désespoirs humains, les enjeux individuels, étaler les souffrances, expliciter les choix des gens qui migrent, ou l'absence de choix, car migrer, ce n'est pas juste une partie de plaisir... C'est prenant. C'est souvent fort et ancré dans un quotidien sordide. C'est émouvant et cela prend pas mal dans les tripes.

Mais les bons sentiments ne suffisent pas.

D'une part, on ne touche que les convaincus. Je ne vois pas vraiment le partisan du FN acheter ou même feuilleter un tel tome. Et même, ce beauf bas du front pourra toujours prétendre que les clandestins, vu qu'ils sont illégaux, n'ont "que ce qu'ils méritent"... C'est un discours connu. A qui s'adresse-t-il alors, s'il ne fait rien changer? Voilà une bonne question.

D'autre part, le discours est souvent moralisateur. C'est bobo-gaucho (je signale que je fais partie de cette catégorie aux yeux de beaucoup). On sent le jugement moral. On voit souvent poindre l'idée que penser autrement est anormal.

Enfin, j'aurais aimé un livre avec davantage d'imagination de la part des auteurs. Seule la contribution de Frederik Peeters sort du lot avec une mise en page et une scénographie très imaginative. le reste est fort conventionnel (mention bien pour Cyril Pedrosa et Alfred aussi). Pas spécialement dénué d'intérêt, mais passe-partout.

Je trouve que ce genre d'ouvrage rate un peu sa cible. Personnaliser le discours en montrant des destins, de l'humanité, en faisant preuve d'empathie, c'est faire une bonne partie du chemin. Mais il faut aussi être capable de convaincre, d'aller chercher les indécis, de contrer les arguments des "anti"... j'en demande beaucoup? Peut-être, mais l'humanité est à ce prix.
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On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. C'est la phrase qu'on me sort à chaque fois qu'on évoque la situation de ces sans-papiers qui viennent tenter leur chance dans notre pays, patrie des droits de l'homme. Quand j'entends cette phrase, la colère me monte et d'un coup de baguette magique, je voudrais inverser les situations c'est-à-dire que ceux qui disent cela se trouvent également confrontés à la misère en échangeant leur place. Cela leur ferait les pieds !

J'ai été particulièrement sensible à tous ces témoignages. Sur la forme, je n'ai pas trop apprécié les différents dessins qui se succèdent et qui me semblent bâclés. Les situations décrites méritaient souvent un approfondissement. Cela fait un peu compilation de données. Bref, je pense qu'on aurait pu mieux faire. Cet ouvrage a néanmoins le mérite d'exister pour faire prendre conscience à l'opinion publique que les politiques pratiquées ces dernières années en matière d'immigration sont sur la mauvaise voie.

Pour en revenir à cette fameuse phrase, je pense que Michel Rocard avait trouvé une parade intéressante : oui, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais notre pays doit prendre simplement sa part pour en sauver le plus possible. C'est comme dans le film La liste de Schindler !
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Sur la couverture, aucun nom d'auteur. Juste ces trois visages barrés de baillons aux couleurs de la France, et le titre : Paroles sans papiers. Au dos, une affiche du collectif SOS Refoulement, qui date de 1980 : noires sur fond rouge, les silhouettes face à face d'un gendarme et d'un homme, et cette recommandation : « N'allez jamais seul à la police, photocopiez vos papiers. » Déjà en 1980…

L'album réunit neuf dessinateurs, chacun se chargeant de donner des images aux témoignages de neuf réfugiés, sans-papiers, immigrés, clandestins – quel que soit leur nom, neuf êtres humains qui évoquent leur trajet douloureux, de l'abandon en plein désert par des soldats marocains à la prostitution, des persécutions subies dans le pays d'origine aux peurs et vexations qui forment le quotidien de leur vie en France. Et on a beau avoir lu livres et articles en nombre, on se raidit devant les réalités qu'évoquent ces récits.

Les témoignages, nous indique-t-on, ont été adaptés par les directeurs de l'ouvrage, Alfred & David Chauvel, et Michael le Galli. Mais la langue, elle, n'a pas été adaptée, et j'entends, dans les constructions maladroites et passionnées, tous ces accents que j'aime tant, et la vivacité d'une langue toujours en mouvement. Face à ces mots vrais, la laideur froide du langage officiel, car chaque récit est précédé d'une citation empruntée à l'un ou l'autre de « nos » hommes politiques.

Outre ces tranches de vie, l'ouvrage comporte des préfaces d'Emmanuelle Béart et du dessinateur José Munoz, et s'achève sur quelques pages de dossier à propos de l'immigration en France.

A mettre entre toutes les mains, ces paroles et images qui répondent à l'appel de Lucie Aubrac, cité en exergue : « Créer, c'est résister. Résister, c'est créer. »
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2008
Lecture jeune, n°125 - À l’initiative d’Alfred, de David Chauvel et de Michaël Le Galli, Lorenzo Mattotti, Gipi, Jérôme Jouvray, Cyril Pedrosa, Kokor, Brüno, Pierre Place, Frederik Peeters et Alfred lui-même, dans une démarche engagée, ont mis en mots et en images les témoignages de sans-papiers aux parcours de vie brisés. Neuf auteurs de bandes dessinées pour dire, en neuf récits, l’exil, la douleur et la perte. Mais ici, chaque histoire est unique et bouleversante. Les raisons du départ sont économiques, politiques ou militaires, l’errance est dramatique et parfois fatale, puis chacun tentera de subsister comme il peut : Rosalie se prostitue, Brahim l’étudiant vit caché, Malika et sa famille connaissent les centres de rétention… Cet ouvrage militant dresse un panorama nécessaire des histoires des immigrés en France : « Je ne suis pas né exilé. Je le suis devenu » affirme José Muñoz qui signe l’introduction. Un dossier documentaire sur l’immigration en France complète utilement le propos. Hélène Sagnet
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[Argentin en Europe]
De 1974 à 1987, je suis resté sans-papiers. J'allais, je venais comme ça durant tout mon séjour en Italie. Puis, la situation vis-à-vis de l'immigration s'est rapidement dégradée, avec la paranoïa européenne, les replis identitaires, les équivoques religieuses et les fixations nationalistes qui refaisaient surface.
(introduction)
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[1974, dessinateur argentin]
On pouvait vivre sans papiers en Espagne. Avant l'Europe moderne, l'Espagne n'était pas dans le marché commun, alors on rentrait, on sortait. On était angoissés, mais pas pressés, parce qu'on pouvait s'arranger.
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"Que cela plaise ou non, les Français n'aiment pas les étrangers. Les [étrangers] pauvres, bien sûr. Les riches, on les appelle des touristes."
Françoise Giroud
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Pour Joao, Serge, Raissa, Martine, Rosalie, Brahim, Mariem, Malika et Osmane.

(dédicace d'Alfred, Michaël Le Galli et David Chauvel)
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L'argent a beaucoup de pouvoir, pourtant ce n'est qu'un morceau de papier.
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