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Citations sur La crise commence où finit le langage (12)

C'est ainsi que prend forme le consensus de crise : dans la prostration du langage. C'est ainsi que toute disposition individuelle à la vulnérabilité psychologique est travaillée au corps par le langage ordinaire, par ces mots qui n'ont l'air de rien.
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Lorsque les mots seront clairement prononcés, le temps sera venu de ne plus se faire d'illusions.
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Le vivre-ensemble repose désormais sur une technique oratoire de l'urgence susceptible d'être réitérée de façon illimitée. Cette rhétorique vous presse et vous intimide, favorisant votre projection dans un environnement d'invisibles, axé sur la défiance, l'individualisme, le repli sur soi, l'absence d'idées personnelles, de perspectives critiques et, pour tout dire, de tempérament.
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Vous n'avez plus à chercher le nom de l'environnement où vous éprouvez votre vulnérabilité. Grâce soit rendue à l'évolution pathétique du monde, ce qui vous accable est désormais identifiable. Vous pouvez enfin être intimidé par un mot, qui fait à présent exister quelque chose, une clameur à la fois inconsistante et omniprésente, universelle et ultra-localisée, qui fait autorité de Wall Street jusqu'en Papouasie. C'est un mot transculturel qui pénètre votre existence sans cesser de tournoyer dans l'espace métaphysique. Ce mot évoque un trou noir, une matière évanescente, mais, aussi, presque de la chair - presque votre chair : la crise.
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En 2019, les façons de parler dans les nouvelles métropoles du désir sont indexées sur les modèles de la communication numérique. Que l'individu soit ou non commercial, il doit éprouver l'impression de participer à la vente d'un produit. Il apprécie la plus futile des situations ordinaires avec l'impression de "liker". Pour être compétitif, il doit parler comme s'il "likait" un produit sur Internet, comme s'il était lui-même "likable". Son pouvoir de "liker" sans indexicalité est devenu un signe distinctif. Il peut aussi oraliser un petit stock d'émojis en néologismes : "wesh", "oki".
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L'ingénierie capitaliste occidentale est parvenue à accomplir ce tour de force qui consiste à "decontextualiser" l'hyperproductivité et à "hypercontextualiser" le désespoir.
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Les effets désastreux [de la crise économique de 2008] constatés dans la vie de chacun sont les fruits d'arrangements qui n'ont rien d'ésotérique. Ces dérives financières s'inscrivent dans des pratiques réelles qui prennent forme dans des lieux réels (...) : des salles de conseils d'administration de multinationales ou de banques, des conseils des ministres, des salles de réunion des grands de ce monde (Fonds Monétaire International, Banque mondiale, G20, etc.), des lieux plus informels dévolus à la réflexion ou à l'apprentissage de la gestion de crise, etc. De même, le mot "bourse" ne désigne pas un événement qui cause votre perte, mais un lieu identifiable sur une carte, un lieu où l'on spécule, avec des salles de conférences, des séminaires, des bars lounge où l'on parle clairement de l'état du monde. Ceux qui occupent de tels lieux succombent moins que vous à l'illusion métaphysique de la crise. L'intimidation y est plus rare. Le langage n'y connaît pas de fin. Ceux-là savent que la crise n'est pas satellisée dans un ciel métaphysique, qu'elle n'est qu'une illusion résultant d'un consensus d'intimidation qui interdit d'investir pratiquement en mots et, par là, en actes, les lieux où se noue le théâtre des opérations.
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La crise existe comme les monstres sous les lits des enfants.
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La fin du langage est la condition sine qua non d'une perception métaphysique de ce qui domine et afflige.
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Pour l'heure, les nouveaux experts avancent des éléments de définition assez nébuleux quant aux crises planétaires - ce qui est normal puisque, en sciences économiques, l'explication d'une situation n'a rien à voir avec sa compréhension.
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