AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Michel Lequenne (Préfacier, etc.)
EAN : 9782849500934
245 pages
Syllepse (28/06/2006)
5/5   1 notes
Résumé :

Arrêté le 15 février 1943 aux abords de la Gare du Nord à Paris par la police française, Jean-René Chauvin, membre du Parti ouvrier internationaliste, principale organisation trotskiste pendant la guerre, va connaître une plongée dans un enfer qui ne s'achèvera qu'en 1945. De la rue des Saussaies, il est transféré à Fresnes, puis à Compiègne. Déporté à Mauthausen, affecté dans le kommando du Loibl-pass, il est ensuite déplacé à Auschwitz et au kommando d... >Voir plus
Que lire après Un trotskiste dans l'enfer nazi : Mauthausen-Auschwitz-Buchenwald (1943-1945)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Raflé par la police française en 1943, Jean René Chauvin, membre du Parti Ouvrier Internationaliste, principale organisation se réclamant du trotskisme en France, va connaître les enfermements, la déportation, les transferts, les marches de la mort, l'enfer des camps de concentration.

Ce livre est précieux pour « ne pas laisser sans réplique les faussaires de l'histoire », « rafraîchir la mémoire à certains staliniens honteux » et « poursuivre avec impertinence le combat contre les forces obscurantistes de la tyrannie et de la haine raciale. ».

Souvenirs relatés avec une très grande humanité, parcours ponctué de petits récits de vie, tragiques, dérisoires ou comiques, les pages s'éclairent de mises en perspective historique (guerre contre les Boers en Afrique du Sud, guerre hispano-américaine à Cuba) et interrogent l'expérience concentrationnaire. « Peu importe la métaphore utilisée pour tenter de cerner ou d'expliquer le phénomène : univers concentrationnaire, cancer, lèpre ; chacune convient. le phénomène est immense et multiple comme l'univers, il prolifère comme le cancer, il est inguérissable comme la lèpre. Il s'étend dans le temps, avec une nette préférence pour le 20ème siècle ; il s'étend dans l'espace. Il se pare toujours d'ignominie, et plus il se modernise et se perfectionne, plus il plonge dans une horreur abyssale ».

L'auteur n'oublie pas que les premières victimes des nazis furent les antifascistes allemands, il nous parle des déportations et des camps, là-bas dans ce qui fut appelé plus tard Goulag pour les opposants à Staline, là pour les membres des organisations ouvrières en Allemagne (qu'ils fussent chrétiens, socio-démocrates, communistes), ici pour les réfugiés républicains espagnols en France après la victoire de Franco.

Il n'oublie pas, à l'ombre des grandes barbaries, les assassinats des militants du POUM (dont A. NIN), d'évadés trotskistes dans las maquis, des meurtres y compris dans les camps de ceux qui furent nommé hitléro-troskistes par les staliniens.

Mémoire, histoire, en ce milieu de siècle, deux étoiles jumelles brillaient et obscurcissaient les possibles lendemains : fascisme et stalinisme.

Ce n'ai pas simplement un ouvrage nécessaire à la mémoire, c'est un témoignage proprement bouleversant d'un militant pris dans la tourmente du siècle. Loin d'une adaptation des réalités au nom d'une hiérarchie dans le « mal », d'un nationalisme étriqué, ou d'un ennemi principal, la mise en relation de ses souvenirs avec ceux d'autres prisonniers et déportés font ressortir les similitudes dans les fonctionnements des camps (transfert, accueil, place des droits communs) dans les ordres et les fonctionnements des dictatures, de l'organisations du monde sur le dos des populations, qu'elles soient, françaises, allemandes, polonaises, soviétiques ou juives.

Il était minuit dans le siècle pour les populations et pour certains « Communiste opposant à Hitler ou à Staline : même accueil, Même destin ! »

Le court vingtième siècle est terminé (mais pas ses conséquences). le fonctionnement du monde capitaliste et de ses épisodes dictatoriaux, de ses moments extrêmes ont donné lieu à de multiples recherches.

Il nous reste à revenir sur la part criminelle engendrée par l'idée même d'émancipation. de ce point de vue, la préface de Michel Lequenne me semble dans sa partie finale non seulement erronée « trois grands systèmes de camp de la mort, celui du nazisme, celui du stalinisme et celui du maoïsme » mais impropre à une réflexion renouvelée.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Peu importe la métaphore utilisée pour tenter de cerner ou d’expliquer le phénomène : univers concentrationnaire, cancer, lèpre ; chacune convient. Le phénomène est immense et multiple comme l’univers, il prolifère comme le cancer, il est inguérissable comme la lèpre. Il s’étend dans le temps, avec une nette préférence pour le 20ème siècle ; il s’étend dans l’espace. Il se pare toujours d’ignominie, et plus il se modernise et se perfectionne, plus il plonge dans une horreur abyssale
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : seconde guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1123 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}