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EAN : 9791030706321
240 pages
Au Diable Vauvert (11/05/2023)
3.64/5   42 notes
Résumé :
Quand on est "différent", un petit village, de province n'est pas exactement le meilleur endroit pour être heureux. Fane ne demande pourtant qu'une chose qu'on lui fiche la paix. Il veut vivre tranquillement, en buvant de la bière, entre son frère un peu simple et sa jolie petite amie. Mais c'est sans compter avec la morale, la jalousie et la haine... jusqu'à l'explosion finale.

Info édition : Noté "Première édition. Reprend la version courante des é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quelque part en France. de nos jours ou presque. le roman ne date après tout que de 1980. L'empreinte des 70's y est flagrante. On y sent l'Hexagone de cet âge-là … tant dans la manière d'y vivre (la 2cv Citroën, le lait frais de la ferme en petits bidons d'alu, le grand rush des vacanciers sur les nationales, la dèche des grands ensembles, la ruralité comme un retour aux sources …) que dans celle d'écrire un polar noir dans l'air de son temps, d'en trouver les thèmes et de les faire vivre au rythme d'une prose rapide et crue, métaphorique, forte et désenchantée. Certains entrevoient dans « L'été en pente douce » un roman noir culte via un film éponyme (tout aussi mythique) sorti sept ans plus tard ; mon ressenti sera un brin plus nuancé (la place laissée à la gent féminine me heurte) malgré l'énorme affection que je porte à l'auteur (surtout grâce à son versant SF).

Il y a la route, traversant le village, longeant deux garages de mécanique générale ; ils enserrent la petite maison familiale des Leheurt dans un carcan de bruits et de mitoyenneté gênante où l'on ne peut que haïr ses voisins. Y habitaient la mère, décédée l'avant-veille, et Mo, l'ainé des deux fils, un simple d'esprit. Fane, le benjamin, et Lillas sa compagne, venus de la ville pour l'enterrement, vont désormais y vivre aussi, c'est décidé … un loyer en moins, une pension en plus, celle du frangin débile, un job de misère laissé derrière eux sans regret ; après tout on verra bien ... puisque la malchance, via l'héritage, ne semble plus une fatalité et que des projets mûrissent.

Il y a, posés sur les nouveaux venus, les regards inquiets et les reproches muets des voisins, simplement curieux, voire haineux, pour certains envieux. A l'église, au cimetière, dans le village, par les fenêtres entre-ouvertes sur la nuit sombre on espionne ces « autres » dans le jardin d'à côté, derrière les rideaux opaques qui frissonnent dans la bise nocturne d'août … Être « différents » et ne pas vivre comme les autres, çà effraie les bienpensants, d'autant que Fane a la fâcheuse réputation de rechigner au travail, de vivre d'expédients et d'avoir un penchant constant pour la dive bouteille.

Il y a, dès les premières pages, le poids étouffant d'un été caniculaire, un ciel blanc comme chauffé au fer rouge, le soleil piqué droit au zénith, une atmosphère brûlante, sèche, râpeuse et pesante. Il y a la relative fraicheur de la petite maison, l'ombre du petit jardin, les corps nus sur les draps froissés et moites, les vêtements sales abandonnés au hasard sur les parquets et les meubles. Il y a l'alcool comme une nécessité, la vaisselle sale entassée dans l'évier qu'on laisse à Mo, l'argent qui manque ... c'est la dèche, la misère sociale, la vie sans thune. A moins que …

Fane Leheurt : la quarantaine à son crépuscule, il y a peu un boulot précaire en banlieue pourrave, une turne riquiqui dans un clapier vertical, l'alcool pour se nourrir ; maintenant, avec la maison en héritage, des rêves éthérés pleins la tête, des espoirs d'argent et de vie faciles débarquent. Il lui suffirait d'une machine à écrire achetée d'occaz, d'en dompter la mécanique ferraillante, d'en laisser jaillir tous les polars qu'il a en lui depuis toujours. Fane a lu toute la Série Noire, sait de quoi on y parle, comment çà fonctionne. Il n'est pas mytho, il suffirait de s'y mettre et d'être au vert loin des emmerdes. Illusions que tout cela.

A ses côtés, Lillas, avec qui Fane est à la colle depuis peu. Il l'a acheté (sic), avant de venir, à son voisin de palier pour une caisse de vin, un lapin et cinquante francs ; la jeune fille n'y voit aucun inconvénient car Fane ne la cogne pas, lui.… C'est une belle môme de 22 ans, sensuelle et solaire, en rupture de vie familiale. Les regards lourds et envieux des hommes pèsent sans cesse sur elle ; elle est perçue comme une proie, dans son sillage traine un sex-appeal irrépressible dans la moiteur chaude des jours et des nuits …. Elle est restée malgré tout une gamine, un brin ingénue. Elle a des Ciné-Revues plein ses valises. Hollywood vit dans ses rêves. Elle se contenterait néanmoins de mariage (peu importe qui) et d'un bébé à pouponner. Un ange passe, en somme … quoiqu'au-delà du mépris qu'elle suscite et des humiliations qu'elle subit pourrait se révéler un tout autre visage, un tantinet machiavélique … va savoir. Lillas semble la pièce maitresse du roman, c'est elle que l'on retiendra sur l'échiquier que nous propose l'auteur; les deux autres, forts tout autant, sont de factures plus classiques ; loin du personnage annexe qui parait le sien elle est là, entière, s'impose dans toute sa fragilité et sa sincérité, Pelot en ayant dépassé la simple carapace charnelle.

Et puis il y a Mo qui ne peut vivre seul ; il est resté un enfant malgré sa cinquantaine débutante ; il a des trous dans la tête, le neurone en vadrouille; il est sans cesse à deux doigts du placement en hôpital psychiatrique. Jadis, une grenade trouvée, bricolée sur l'établi lui a emporté toutes promesses de futur. Fane, dans l'affaire, y a perdu quatre doigts en main gauche et gagné une hémiface ravagée, cicatricielle, boursoufflée, moche et définitive.

Fane et Lillas s'installent chez feu Mme Leheurt, aux côtés de Mo et de Nonosse, son clebs … pendant qu'à côté, les garagistes, deux frères, les Voke, cherchent à acheter, en vain, la petite maison. L'un d'eux rôde autour de Lillas…

Voici venir le temps de « L'été en pente douce », celui par lequel la langueur pousse lentement et inéluctablement jusqu'à l'orage violent et bref qui ne manquera pas d'éclater …. La suite appartient au récit.

Il y eut un roman (1980), puis un film mémorable (1987) et enfin une BD (2017, non lue). J'ai visionné le long métrage à sa sortie (et ne l'ai jamais revu depuis), longtemps donc avant de lire tout récemment l'ouvrage de Pierre Pelot. Les acteurs sont au plus près personnages du roman, presque en copiés-collés parfaits : Bacri dans son rôle d'éternel râleur, son caractère de cochon, sa prose choisie ; Villeret l'ahuri, le benêt attachant, sa langue frétillante en fond de bouche béante, témoin de ses terreurs et appréhensions, recyclée dans une tout autre intention dans la « Soupe aux choux » (1981); Pauline Laffont, sa plastique de rêve dans le rôle touchant d'une Marylin Monroe-bis fragile et déroutante. J'ai trimballé ces trois acteurs tout le long du roman, en images collées au rythme des mots, en transpositions constantes involontaires ; si, ce faisant, elles brident un tantinet l'imagination du lecteur elles n'en sont pas moins judicieuses : le casting du film accouplé à celui du roman est parfait.

J'ai croisé Pierre Pelot pour la première fois (j'étais môme) en pays western quand son fils ne se prénommait pas encore Dylan ; ensuite au Fleuve Noir Anticipation, en pays de pseudo (Pierre Suragne), le temps de quelques tentatives SF réussies ; enfin sous son (peut-être ?) vrai patronyme en Présence du Futur, J'ai Lu, Presses Pocket SF, A&D … pour des titres forts et déjantés aux contenus violents. Je l'ai perdu quand il a quitté la SF. Il me revient aujourd'hui en territoire polar, mais il semble y avoir perdu un tantinet ses tournures poétiques complexes et ses métaphores inspirées sous le poids de la rapidité et la simplicité d'écriture que lui impose le genre. Il a, semble t'il, souhaité donner au récit la tonalité du roman noir classique, brutal et sec tel que l'amateur le conçoit, via des dialogues crus (c'est un euphémisme) et rapides, des situations typiques du genre. Un autre Pelot m'est ainsi venu : j'aime bien au final … mais j'ai été surpris.

Je perçois Pierre Pelot d'abord par son usage des mots et de l'agencement qu'il leur applique. Son style. Sa manière. Sa marque. Je traque ses trouvailles, un sourire aux lèvres avec néanmoins le dépit de me dire: "Si tu essayais c'est ainsi que tu ferais mais tu ne pourras jamais".

C'est un des rares écrivains de SF que je perçois presque physiquement quand je le lis, comme perché au-dessus de mon épaule et me susurrant à l'oreille: "T'as vu, bien balancé non..? T'aurais dit autre chose, toi..?".

Et puis, je sens l'homme, ses rythmes de pensée, sa façon d'être, ses faiblesses, ses forces, son entêtement, ses renoncements, sa fidélité à certains idéaux, son empathie totale avec ses personnages.

Et puis ses romans m'ont tant marqué politiquement à une époque où un homme se cherche. Merci Mr. Pelot.
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On rigolait bien au cinéma, dans les années 80 : L'Eté meurtrier (Jean Becker), L'Eté en pente douce (Gérard Krawczyk), 37°2 le matin (JJ Beineix).
Autant d'histoires moites (fait chaud, très chaud, et les chairs exsudent), dérangeantes, peuplées de personnages borderline soumis à des situations explosives.
On ressortait de la salle nauséeux, mal à l'aise, tristes, mais les ados mâles de l'époque avaient de quoi fantasmer durablement - je connais des quinquas qui se souviennent encore avec émotion des corps charnus & offerts d'Isabelle, Pauline, Béatrice, et de leurs tenues affriolantes. 😉
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J'avais tout oublié de ce film, à part l'affiche, et donc Pauline Lafont, et l'ambiance. Je pensais que Fane était incarné par Guy Marchand. Erreur : c'était Jean-Pierre Bacri, qui semble beaucoup moins amoché et crétin (au moins dans la bande annonce) que l'alcoolo loser de l'album. Evidemment, pour le simplet de service, on a fait appel à Jacques Villeret...
Pourquoi ce titre ? 'Pente douce' ? Tout est dur dans cette histoire (sauf le sexe de Fane, qu'on imagine plus recroquevillé de peur que 'doux', cela dit).
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Que la BD soit fidèle ou non au roman initial de Pierre Pelot, je ne l'ai pas aimée : trop de misère sociale, de déglingue, 'de gros seins, de gros Q' ♪♫ (ceux de Lilas, mais elle est partout), de chaleur plombante, de bêtise, de cruauté...
Ce sentiment de malaise est amplifié quand je pense aux débuts dans le showbiz de la jeune actrice : lancée, comme tant d'autres, par une mère maquerelle, qui ne voyait sans doute pas les choses ainsi. Extrait de Wiki : "Pauline L. pose à l'âge de 16 ans à la une du numéro 191 (12/1979) du magazine 'Lui' en compagnie de sa mère et de sa soeur Élisabeth." 😮
C'était l'époque, nous dira-t-on. Pourquoi j'ai pas fait ça, moi ? Je bûchais pour le lycée, on ne peut pas être partout. Et j'étais beaucoup mieux là, merci Maman. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir de bons parents.
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Je connaissais le film de Richard Krawczik, "L'été en pente douce" avec comme acteurs Jean-Pierre Bacri, Pauline Lafond, Jacques Villeret, Guy Marchand, Jean Bouise. Mais je ne connaissais pas le roman de Pierre Pelot ni l'histoire des différentes adaptations et la contribution apportée par Pierre Pelot.

Pour le film, le réalisateur a choisi une autre fin que celle du roman, moins violente. Pierre Pelot y a contribué comme il a contribué (involontairement) aux dialogues puisque ceux-ci sont extraits du roman. Pierre Pelot a aussi participé à une adaptation théâtrale qui n'a jamais été montée. Et bien sûr, le travail du scénario pour la BD. Et tout cela étalé une trentaine d'années. Un roman deux adaptations et à chaque fois des réécritures. Ce qui ne change pas, c'est la moiteur de l'été et les personnages totalement primaires que Pierre Pelot propose.

Appréciant particulièrement le film, j'ai eu du mal au tout début de la lecture de me détacher des acteurs cités plus haut. Lorsque je lisais les propose de Fane, j'avais la voix de Jean-Pierre Bacri en tête. Puis la magie de la BD a opéré et je suis rentré dans l'adaptation proposée.

Les auteurs nous propose une belle brochette de paumés aux vies bousculés et dans l'attente de l'étincelle qui leur fera découvrir autre chose. C'est le cas de Fane, handicapé et défiguré suite à la manipulation d'une grenade par son frère, qui partira zoner à la ville, fera des petits boulots et vivra dans des bâtiments au milieu d'autres personnes en errance. Il revient vivre à la campagne après le décès de sa mère. Il retrouve son frère, Maurice dit Mo, attardé mental, suite à l'accident de la grenade. Et que dire des Voke ? Un travaille dans le garage, sa soeur, Andrée dite Dédé, cherchant à développer l'activité. Entre parenthèse, transformé André (Guy Marchand dans le film) en Andrée, dans la BD avec des tendances homosexuelles, c'est une super idée pour permettre au lecteur de s'imprégner des nouveaux personnages. Et que dire de Lilas ? Elle ne souhaite qu'être enfin heureuse, d'avoir une petite vie rangée, avoir des enfants. Elle est touchante dans ses grands rêves (être une star de ciné) et dans ses petits rêves (avoir une maison, un homme qui ne la frappe pas, se marier et avoir des enfants).

Tous ces personnages ne sont pas forcément méchants, ils sont seulement bêtes, marqués par la vie qui ne les a pas épargné. Ils sont dépassés par leurs sentiments, ils n'ont pas de repères. mais Pelot et Chauzy savent les rendre touchants en particulier Fane, Mo et Lilas. Pour Dédée, je suis plus mitigé.

J'ai aimé le graphisme de Jean-Christophe Chauzy qui a réussi à créer de la moiteur grâce à ses jeux de couleurs. Quelle sensualité aussi chez Lilas, sensualité qui semble annuler les velléités sexuelles de Fane par exemple ! Chauzy a évité le piège de donner aux personnages les traits des acteurs du film et c'est une belle réussite. Même Lilas existe par elle-même et fait oublier la sculpturale Pauline Lafont.

C'est une histoire violente au vocabulaire parfois peu châtié. Mais la vie n'est-elle pas parfois violente avec certains d'entre nous ?

J'ai aimé le film, j'ai aimé la BD, il me reste à lire le roman initial de Pierre Pelot.

L'édition que j'ai entre les mains est celle de qui reprend la version courant de Fluide Glacial et propose un carnet graphique de 8 pages avec entretien avec Pierre Pelot et Jean-Christophe Chauzy. Chaque personnage se présente aussi et cela vaut de s'y attarder.

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Réédition d'un roman paru en 1980 dont avait été tiré un film éponyme. Je ne connaissais ni l'un i l'autre. Mais Pierre Pelot si. Cette histoire pourrait être sordide et finalement elle est pire. Histoire d'une classe sociale, vouée à ne connaître que des drame. Lilas , très jolie jeune femme qui espère une autre vie, vient de quitter un type immonde qui la frappait. Elle est "achetée" par le voisin. Un "vieux" à ses yeux, alcoolique et brut de décoffrage, mais qui lui semble gentil. Il a pris sa défense lors d'une énième raclée.
Sordide je disais ? Ah oui, tout l'est. le décor, les hommes, des enfances massacrées, la femme juste objet de désir et un avenir en noir.
Mais Lilas ne se pose pas trop de questions. Elle suit son chemin. Naïve sans doute, un peu retorse aussi. Fane sera-t-il l'homme qui la sauvera comme elle l'imagine ? Lui, sa maison ( un rêve que cette maison )et son frère Mo , dont les cases sont emmêlées.
Il va suffire d'un rien pour que cela s'enraye. Un roman cru, construit avec âpreté, à l'écriture sans concession. L'été en pente douce, un titre doux-amer qui m'a entrainée dans un monde bien sombre dont on ressort mal à l'aise et soufflée par la violence sous-jacente.
La bande-annonce du film, regardé dans la foulée, semble conforme au livre. Pas vraiment envie d'aller plus loin. Peut-être découvrir la bande dessinée qui existe également.
En attendant j'ai un autre titre de Pierre Pelot à découvrir.
Merci à masse critique eu Au diable vauvert pour cet envoi.

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Dès les premiers mots, le ton est donné. On sait dans quel univers l'on vient de plonger. Il s'agit d'un temps des plus patriarcaux, où les jugements posés sur la femme sont innombrables et déprimants d'imbécillité. Un temps où comme depuis toujours, les gens luttent pour tout. Pour vivre, payer les factures et ne pas devenir fou dans ce monde qui l'est pourtant. Un temps où les femmes ne savaient même pas pourquoi elles supportaient tel ou tel homme, cherchant seulement le moins violent, le moins ivre, le moins pervers.

Si vous cherchez du raffinement et du chic, ouvrez un autre livre. Pierre Pelot ne s'encombre pas de synonymes soutenus. Les mots, il les préfère crus, sans détour, bruts, secs, tranchants, grossiers ; à l'image de ses personnages.

Pierre Pelot a l'art de raconter le quotidien, le banal, les choses de la vie, tous ces gestes instinctifs et primaires qui forment chacune de nos journées. Chaque mot est important, chaque qualificatif précisément choisi. Aucune description ne découle du hasard.

C'est ce genre de livre qui te fait haïr les hommes et qui te fait même envisager de devenir nonne, ou lesbienne. C'est ce genre de livre qui te reste en tête, qui te martèle pendant plusieurs mois après sa lecture. Parce que c'est la vraie vie ; de celle à laquelle on n'échappe pas avec un filtre ou un faux profil. Lire Pierre Pelot c'est se confronter au réel, sans édulcorant d'aucune sorte pour te sauver. Pierre Pelot c'est l'auteur qui te bouscule, qui te met les nerfs et qui te donne envie de craquer ou de buter quelqu'un dans la minute pour faire redescendre la pression.

J'ai la conviction que Monsieur Pelot pourrait raconter n'importe quoi, il parviendrait à nous saisir.

Ce séjour au sein de ce village de rien du tout, aux côtés de Fane, Lilas et Mo, je ne suis pas prête de l'oublier. Les sensations, les sentiments, sont comme gravés, instillés dans ma mémoire à long terme.

Ces pages démontrent encore une fois que le drame, ce ne sont pas les faits malheureux ou les catastrophes ; le drame, c'est l'Homme.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Et pourquoi s'en aller, t'es fou ? Il y en a du soleil ici, et on est si bien.
- Nom de Dieu, Roulette ! Tu crois pas si bien dire : on est bien comme dans un livre. Et c'est ce que j'ai dans l'idée de faire, justement ! Je vais écrire des policiers. J'y pense depuis un bout d'temps. Ça fait trente ans que j'en lis, n'importe qui aurait pu les écrire ! Même moi.
(p. 21 de la BD)
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Maintenant, c'était fait : elle avait changé de logement. Fait sa valise, ramassé ses revues de cinéma pour émigrer de l'autre côté du palier. Elle vivait avec Fane. Depuis cette nuit de mercredi à jeudi. Fane l'avait achetée à Claude Shawenhick pour une caisse de vin, un lapin et cinquante francs. Ils avaient bu la caisse de vin ensemble, tous les trois, et mangé le lapin ; le lendemain matin, Fane avait donné les cinquante francs à Claude qui, dessoûlé, avait fait mine de vouloir revenir sur sa décision, mais c'était trop tard.

On était vendredi.
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Non de dieu, Roulette ! Tu crois pas si bien dire : on est bien comme dans un livre. Et c'est ce que j'ai dans l'idée de faire, justement ! Je vais écrire des policiers. J'y pense depuis un bout d'temps. Ça fait trente ans que j'en lis, n'importe qui aurait pu les écrire ! Même moi... Je vais mettre ça au point, hop ! Acheter une machine à écrire. Depuis toujours je voulais le faire et maintenant c'est possible. Avec sa pension, la mienne ... Du fric et du temps c'est la base de tout. Je vais y réfléchir à fond et mettre tout ça au propre.

(page 21)
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Les gens sont jaloux, parce que je passe pour être un moins que rien, et que maintenant que j'ai une maison à moi, et une femme dans mon lit comme ils ne pourront jamais en avoir, eux, sinon en rêve. Les vieilles pies sont jalouses aussi, et ça agace les varices qui leur bordent le cul quand elles voient une poupée pareille. Ya pas pire que les femmes jalouses entre elles, surtout quand elle sont vieilles et les jambes croisées à longueurs de nuit. p.182
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Après le feu d'artifice dans la rivière, il est resté stationné pas loin après la case départ, tu vois ? Il a plus jamais fait un tour complet. La mère a jamais voulu le lâcher dans la nature. Et celui qui a moins bossé que lui, sa maman a pas encore accouché.

(page 20)
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Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
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